Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

La main de Dieu


Par : Aelon
Genre : Action, Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 11


Publié le 17/07/2012 à 15:56:35 par Aelon



Cela faisait une semaine que j'étais en convalescence. J'aurai dus partir bien avant, mais Ma non (espace volontaire pour l'attrait possessif) avait insisté pour que je me repose. Je lui avais fournis des détails sur notre ordre, cette guerre, ma mission. Mon âme sœur avait un peu pleurée que je doive affronter encore trois ennemis, car j'étais à chaque fois revenu en sang. Elle n'avait pas tort, mais je ne pouvais rien y faire. Il me restais un peu plus de deux semaines pour finir mes cibles, je ne pouvais pas rester plus longtemps.

J'en avais appris sur sa vie. Elle faisait des études de médecines, c'était dur car son statut sociale n'était pas très élevé. Je me baladai niaisement avec elle durant mon séjour au paradis. Quand j'y pense, je lui mentais. Mes rires étaient tous forcés, car un caractère si froid et opaque empêchait les rapports sociaux. Ça ne me posai pas de problèmes de ne pas nouer de liens, ma vocation m'interdisait tout rapprochement charnel et amoureux et ma position d'Assassin paralysait mes rapports sociaux. Finalement, il ne me restai que les rapports hiérarchiques, et le sourire est plus que superficiel dans ce milieu. Je n'avais pas besoin de sourire, de rigoler, tout ceci m'étais inconnu, théorique. Et pourtant... Elle semait le trouble dans mon esprit. Mais pas de ceux qui vous plongent dans un désarroi, mais plus de ceux qui vous incitent à ne rien changer. Je n'avais pas honte de rire, et je m'y habituai à vrai dire.

Ma situation mentale était étrangère pour moi. Je devais partir pour ça aussi, même si j'ai savouré chacun des moments avec ma belle. Je blasphémais presque, je devais faire le point. C'est dans une ambiance un peu triste que nous nous quittâmes. J'avais fait le plein de couteaux, on m'avait fait parvenir mes petites étoiles argentés et recharger mes munitions d'arbalète. J'étais également aller voir un forgeron pour refaire ma chaine, puis pour repasser de l'argent dessus. Je n'ai pas changer ma tunique, car bien que cela faisait gueux, je n'allais pas me soucier de quelques bouts de tissu déchirés, et cela démontrai mon expérience. Le combat précédent m'avait laissé trois cicatrices qui ne s'effaceraient pas. L'une rejoignait mes omoplates, une autre traversait mon bras droit tel un ruisseau asséché, le dernier décorait mon ventre de droite à gauche.

Mon doux pêché m'avais accompagné jusqu'à la sortie de la ville, ne voulant pas que je parte. Lorsque la campagne s'offrit à nous, elle me supplia de revenir en vie:

-Je vous en conjure, ne périssez point. Jamais je ne m'en remettrai.
-Je ne peut mourir vous sachant seule, je partirai après vous.
-Vos paroles m'apaisent maintenant, mais chaque jour que je ne passe pas près de vous me chagrine.
-Une lettre par jour, je ne puis malheureusement vous offrir plus.
-Prenez ceci avec vous.

Elle me tendit un pendentif, un rond avec plusieurs motifs dedans. C'était très jolie.

-Gardez le en signe que je pense à vous éternellement.

Je la regardai avec tendresse, et j'eus un sourire non feint. Mon regard se plongea dans ses joyaux aussi sombre que les miens. Ma main glissa sur sa soie noire qui lui servait de cheveux, et je lui donnai un dernier baiser avant mon départ.

-Il sera toujours avec moi. Adieu ma promise, je reviendrai.

Je tournai les talons et m'enfonçai dans l'horizon sombre. Sa silhouette gracieuse se fondait de plus en plus dans la nuit. Je la regardai une dernière fois et disparu dans ce milieu tant familier qu'était la nuit. Je n'attendis pas longtemps avant que François apparaisse.

-C'est rare de vous voir aussi tendre, je promet de taire votre relation, jura-t-il une main sur sa poitrine.

Je posai une main chaleureuse sur son épaule et lui soufflai une ultime recommandation:

-Prends soin d'elle.

Et je repris mon chemin. Sur le sentier invisible, je remarquai que le pendentif était toujours dans ma main. Je voulu l'enfiler mais un simple détail me chiffonna: ma croix de prière était également là. Je ne pouvais garder les deux. Finalement, je laissais tomber celui que je n'utiliserai pas et continuai ma route. Je rabattis ma capuche et m'enfonçai dans le voile des ténèbres.

***
J'arrivai en cheval à ma troisième destination: Orléans. Ville sans plus, toujours des riches, des bourgeois, des Assassins, des pauvres, des paysans, des Templiers et des innocents persécutés. Même boue, même merde, même lot. Je me dirigeai vers le repère, ou plus tôt l'avant poste vue qu'il n'y avait que moins de dix hommes dedans. Ma cible était une sorte de moine. Il avait une verrue entre les deux yeux, se baladait toujours torse nue et restait dans le temple qu'il avait érigé au culte de son dieu. Les prêtres locaux avaient criés hérétique, mais ils avaient bizarrement été retrouvés mort, le cou disloqué.

Quoi qu'il en soit, je ne perdis pas de temps et allai à sa rencontre, le temple n'étant qu'à dix minutes du repaire à pied. Une fois arrivé, j'examinai la structure. On m'avait dit qu'il l'avait construit de ses mains, on avait pas mentit. Tout n'était que très sommaire, seul une statue jaune captivait l'attention. Elle représentait un gros homme avec une main levée qui pourrait dire halte et une autre qui formait un cercle avec le pouce et le majeur. Pendant mon évaluation, un passant m'aborda:

-Je vous conseil de pas lui chercher des noises à ce mec, tout ceux qu'l'ont fait sont maintenant dans un trou.

J'allais lui demander pourquoi il me mettait en garde, mais la réponse était évidente. Je portai mon habit de foi. J'acquiesçai d'un hochement de tête puis montai les marches de marbres sales.

Il était là, assis sur le sol. Il était entouré de bougies allumées et se repentait devant la statue de l'entrée en version plus grosse. Il était totalement chauve. Une cicatrice en forme de croix se dessinait sur l'arrière de son crâne. Le malade... Un tissu l'entourait juste en dessous de ses omoplates. Ses bras étaient nues et on pouvait bien voir sa musculature. Il était assis en tailleur et ses pieds étaient nues. D'ailleurs, il n'avait pas de pantalon, juste une grande ceinture en tissu avec le bout qui descendait entre ses jambes, biens musclées elles aussi.

Il savait que j'étais là, mais je décidai d'attendre la fin de son rituel. Au bout d'un moment je m'affaissai contre un mur et me reposai, car c'est fatiguant les voyages à cheval. Au bout d'une petite demi-heure il s'agita et je me redressai.

-Je ne connais pas de prêtre du genre à attendre la fin d'une cérémonie païenne pour parler à l'hérétique qui a tué ses confrères. J'en déduit donc que...

Il se leva et me regarda.

-...que tu es le célèbre Assassin qui a tué l'élite de nos effectifs.
-Tu te flatte en même temps hein?
-J'ai le droit de m'octroyer ce droit non?

Je l'observai de face. Une croix rouge était peinte sur ses abdominaux bien visibles. Pourtant... Son visage était fin. Pas de poils nul part, des yeux de femmes, tant de détails troublants. C'est quand je vis le turban de face que était sur sa poitrine que je compris.

-Daï-jobuh... tu ne ressemble pas à la description qu'on m'a donné.
-Ils n'ont pas précisés que j'avais une si belle musculature?
-Ils disaient que tu étais un homme, or j'ai l'impression que ce n'est pas le cas.
-Et bien quoi, tu veux vérifier?
-Tssss...
-Il y a aussi un détail qui me chiffonne chez toi. On m'a dit que tu avait toujours certains objets
spécifique avec toi, or je ne vois pas ta croix, juste un pendentif bizarre, observa-t-il assez rigoureusement.
-Je n'ai pas le droit de changer? Répliquai-je sur la défensive.
-Les amulettes en formes de croix vous sont obligatoires à vous les prêtres, et je sais que tu en es un. Pourquoi ne pas l'avoir mise?
-Tu veux aussi que je te parle de ma naissance? Objectai-je.
-Pfff, tu aurai pus répondre.
-Toi aussi.
-Et bien oui je suis une femme, déclara-t-elle après une minute de silence.
-Ce pendentif m'a été donné par une personne qui m'est chère, et il n'y avait pas la place pour les deux, voilà tout. On commence?
-Pas ici, ce serait blasphématoire.

Elle alla dehors, et je finis par lui emboiter le pas. Elle m'emmena sur le toi d'un grand bâtiment, Environs quarante-cinq pieds sur quarante-cinq pieds. Elle s'arrêta dessus, et me regarda intriguée:

-Tout ceux que j'ai affronté ne m'ont pas laissé le temps pour les amener ici, pourquoi toi si?
-Car je sais que ce n'est pas une embuscade. Attends.

J'enlevai ma tenue de prêtre difficilement à cause de mon équipement, la pliai et la jetai au loin. Je vérifiai mon équipement et c'est à ce moment seulement que je réalisais qu'elle était sans arme. Elle dut deviner ma question:

-Je me bat à main nue, avança-t-elle.
-Comme tu le souhaite.

Et j'attaquai.

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J'empoignai mon arbalète et décochai mon projectile. Cependant, je le vis dans sa main. Je n'en revenais pas: elle l'avait stoppé à main nue. Elle le tenait dans sa main. Ils sont vraiment fort chez eux... Elle me relança le simple bout de bois assez fort pour que je me sente en danger et que j'effectue un pas de coté. Elle courue vers moi et je dus dégainer mon sabre rustique.

Elle sauta en l'air pour m'assener un coup de pied. Ne voulant pas voir si son coup pouvait me faire mal, j'effectuai une roulade dans sa direction et passais sous elle, je fis volte-face et, son dos se présentant à moi, donnai un coup de sabre. Mon adversaire plaça sa main pour bloquer mon coup et l'arrêta net. Mais comment? Du sang ruisselait de sa main car je n'y étais pas allé de main morte, mais quand même...

-Est-ce tout? Railla-t-elle.

L'inhumaine lâcha subitement mon arme pour se rapprocher de moi et enfoncer son poing dans mon ventre, me donner un coup de crâne et enfin m'assener un coup de pied qui m'envoya valser une dizaine de pied plus loin. Je m'étais rétablis d'une simple roulade, mais j'avais mal à la tête et voyais trouble, elle était dur comme du roc. Je posai mon épée pour empoigner les couteaux qui se trouvaient sur mon bracelet d'Assassin et, pour l'empêcher d'avancer, les lançai. Essai inutile, elle se baissa pour éviter ma salve et bondit tel un fauve sur moi. Je projetai ma chaîne vers elle et fis un pas de coté. Elle stoppa ma boule non sans mal. Je profitai de cette ouverture pour donner un coup de sabre qu'elle atténua avec son autre main.

Mais j'avais encore une main de libre contrairement à elle, et toujours dans ce moment de l'espace-temps, je sortis ma lame pour l'envoyer vers son ventre. Je pensai la toucher, mais il fallait évidemment qu'elle puise dans son répertoire de technique pour bloquer mon bras avec sa jambe en l'enroulant autour. Mais comment?! Ne tenant que sur un pied, je la fit basculer en arrière dans l'espoir d'en finir, et là je ne sais trop comment je partis au loin, volant tel le corbeau, ou plutôt comme le chien, car je touchai violemment le sol.

Péniblement, je me redressai et rembobinai mon arme d'argent. Je n'avais plus trop le choix de la jouer loyalement, j'allai y passer sinon. Je pointai mon pistolet caché vers elle. Je visai son torse pour tirer et mettre fin à ce combat. Elle mis sa main vers moi. Je tirai, elle bougea sa main. J'attendais. Elle ne tombai pas? J'aperçus ensuite le filet de sang partir de sa main et dégouliner sur le sol. Ne me dites pas que... Elle l'a déviée?

-Tu n'est pas le premier à l'avoir utiliser contre moi ce coup là.

Dépité, mon cerveau inondait de questions: mais comment peut elle dévier une balle à main nue? Comment? Déjà un carreau d'arbalète, mais ça? Et stopper une lame? Comment? Malgré ce flot de questionnement, mon regard ne changeait pas.

-Ta réputation n'est pas démenti, tu ne t'étonne vraiment que de peu.
-Je ne pensai pas que c'était possible de faire ce genre de prouesse. Je sais qu'en Orient on se bat comme ça et stopper les lames est chose courante, mais arrêter une balle à main nue, la tu m'épates.
-Tu as assisté à trois de mes techniques, j'en ai neuf au total, et sache que personne ne m'a forcé à en utiliser plus de cinq.
-Ah, lâchai-je nonchalamment.
-On continue? Demanda-t-elle.
-T'avais prévu du thé²? La provoquai-je.



² = Voggle, ça existait :hap:


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