Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Paris by Night


Par : Conan
Genre : Polar, Réaliste
Statut : Terminée



Chapitre 19


Publié le 04/01/2012 à 16:16:20 par Conan

Il est onze heures du soir.
Ulrich traîne sa carcasse dans les rues de Paris,
Hagard. Blessé. Perdu. Frigorifié. Son t-shirt en lambeaux, le torse rougi par les décharges électriques. Il ne sait depuis combien de temps ses bourreaux l'ont relâché. Quand le supplice fut terminé, il a tourné de l’œil et s'est réveillé dans des poubelles. Depuis, il marche. Sans croiser le regard de personne.

Une main se pose sur son épaule. Trop petite pour être celle de Milo, trop douce pour être celle de Dragan, Ulrich se retourne. C'est Agnieszka qui lui sourit.
Ulrich bredouille et fond en larmes.



Nous sommes le 16 décembre 2011. Il est 9heures du matin.
Ulrich et Agniezska sont dans le même lit, dans une petite chambre d'hôtel au sud de Paris.
Agnieszka dort encore, et Ulrich ne peut s'empêcher de la regarder avec une bienveillance presque paternelle. Quand elle ouvre les yeux, il se sent gêné et détourne le regard. Sa tête et ses côtes lui font encore mal, il grimace. Agniezska passe son bras autours de lui, Ulrich la caresse.
-On va partir. Lui dit-il.
-Où-ça ?
-J'en sais rien. J'ai dix-mille euros. On va quitter la France. Ça te plairait, ça ? De partir, loin, laisser tous tes problèmes ici ? Plus de Radovan, plus de Milo.
-Oui.
-Où est-ce que tu voudrais aller ?
Les yeux d'Agniezska se perdent pendant quelques secondes, puis elle les tourne à nouveaux vers Ulrich en souriant :
-L'Italie !
-Ça te plairait vraiment ? L’Italie ?
Elle hoche la tête en plissant les yeux.
-Alors va pour l'Italie. Conclut Ulrich. Mais d'abord, tu sais, il va me falloir régler quelques trucs ici.
-Comment-ça ?
-Radovan.


***


Anto est réveillé brutalement par des coups tambourinant à sa porte.
« Merde ! Les arabes! » Pense-t-il en se levant pour enfiler un pantalon et sortir une matraque de son tiroir.
-Qui c'est ?! Crie-t-il en levant son arme au dessus de sa tête.
-Bob ! Magne-toi de m'ouvrir !
Anto, soulagé, va déverrouiller la porte. Bob entre en catastrophe.
-Qu'est-ce que tu fous encore à moitié à poil ! T'attends quoi pour te préparer ?! Crie-t-il.
-De quoi tu me parles ? Demande Anto.
-T'as pas reçu mes messages ?
-Non... Enfin je sais pas, tu viens de me réveiller.
-Ils ont eu Requin !
-Qui ça ?!
-Les keufs pardi ! Ils sont allés le chopper chez lui a 6 heures. Il a voulu jouer au héros, sortir son flingue, et ils s'est fait buter. Magne-toi de t'habiller, ils vont pas tarder !
Alors que Bob dit ça, Anto met ses chaussettes, enfile un t-shirt et ses baskets et attrape la première veste qui lui passe sous la main. Il quitte l'appartement en compagnie de Bob et tous deux descendent les escaliers pour arriver dans la rue.

Bob entre à l'intérieur d'une 307 gris métallisé neuve. Anto s'assoit du coté passager.
-C'est quoi c'te caisse ? Demande-t-il à Bob.
-Bagnole de location. Répond Bob en démarrant.
-Comment t'as appris pour Requin ?
-J'ai encore pas mal de contacts, de source sûre. Les flics sont passés par chez moi aussi, il y a une heure. Heureusement j'ai dormi ailleurs cette nuit. En revenant j'ai vu deux bagnoles banalisées en planque au pied de mon immeuble, avec des types qui faisaient le chouff à l'intérieur.
-Et maintenant c'est quoi le plan ?
-Regarde dans la boite à gants.
Anto l'ouvre. Une enveloppe en tombe. A l'intérieur, deux billets de train pour Amsterdam.
-On part en Thalys demain matin à la première heure. En attendant on va loger dans un rade à coté de la gare du nord. Je t 'y dépose et je vais rendre la bagnole.

Il arrivent à un feu rouge.
-Évite de le griller. Ça serait con de se faire repérer pour ça.
Bob ralenti et attend en regardant dans toutes les directions. Anto fixe les badauds qui passent sur le trottoir ou au passage piéton.

Un véhicule s'arrête au cul de celui de Bob. Quelques secondes plus tard, une moto passe à coté de lui.
-Il est long ce putain de feu. Dit-il en se mordant la lèvre nerveusement.
Anto regarde dans le rétroviseur. Trois hommes fixent la 307 depuis leur voiture.

Puis c'est le top-action.
Une voiture déboule en face d'eux et bloque leur véhicule. Trois flics en civils en sortent l'arme au poing et brassard autours du bras. Le motard ouvre la portière de Bob et lui braque son arme contre la tempe. Derrière, les droits types descendent à leur tour de leur voiture et courent vers Anto et Bob en les braquant aux cris de « Police ! Sortez les mains en l'air. »

Si Bob ne peut plus rien faire, Anto s'extirpe de l'habitacle et se met à courir le plus vite possible. Il bouscule l'un des flics qui tentent de lui barrer la route et sprinte au milieu du boulevard, entre les voitures qui slaloment pour l'éviter.

Trois flics sont à ses trousses et lui hurlent de s'arrêter en le poursuivant. Anto continue de courir à en perdre haleine. Il passe de la large voie à une petite rue à sens unique bloquée par les camions de livraison. Préférant ne pas se risquer à jeter un œil derrière, il continue de courir, encore, et encore, et encore.

Au détour d'une rue, il voit un taxi stationné . Il ouvre la porte arrière et saute à l'intérieur.
-Roulez ! Vite !
-Où ça ? Lui demande le chauffeur.
-Je m'en fous ! Roulez, c'est tout !
-Et c'est parti...

Le taxi démarre. Anto, trempé de sueur, reprend son souffle. Ses jambes tremblent et tressaillent. Il regarde derrière. Pas de trace de la police.

Il baisse la tête en reniflant comme un gamin, les mains au fond des poches, comme il a l'habitude de le faire pour réfléchir lorsque quelque chose le tracasse. Un papier se froisse dans sa main. Il le sort. C'est l'enveloppe contenant les deux billets de train pour Amsterdam.
-Gare du nord.


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