Note de la fic : :noel: :noel:

Cours (très) particulier


Par : mintoi
Genre : Sayks, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7 : Crainte


Publié le 16/10/2011 à 17:53:28 par mintoi

Chapitre 7 : Crainte



Nouveau coup de sonnette à la porte des Deschamps. Cette fois-ci, j’ai la joie de voir que c’est Jules qui m’ouvre la porte d’entrée, armé d’un grand sourire.

J : On va dans ma chambre ?

L : Euh… Déjà, bonjour Jules… Oui, oui, si tu veux…

Je suis très surpris par la précipitation de Jules et par son petit manque de politesse, lui qui a été élevé dans une famille si respectueuse de ce genre de règles. Mais comment dire non à un magnifique garçon qui vous demande de le rejoindre dans sa chambre ? Même s’il ne dit pas bonjour, difficile de résister…

Je le suis donc à l'étage et voit qu’il a déjà préparé ses affaires, qu’il a sorti à la fois ses feuilles de maths et celles d’anglais.

L : Eh ben dis donc, t’as l’air motivé en cette fin d’aprèm’ !

J : Ben j’ai deux devoirs à terminer.

L : Pour quand ?

J : Euh... Pour demain matin…

L : Et quand tu dis « à terminer », ça veut dire que tu les as déjà bien entamés ?

J : Euh… En anglais, j’ai lu le texte quand même…

L : Et en maths ?

J : Orf… Ben… J’ai…

L : Ok, laisse tomber, je vois… Ta mère t’a bien dit que je devais partir dans une heure et demie parce que j’ai mon entraînement de volley ?

J : Oui, oui, je sais… On aura fini je pense, non ?

Je pose ma main sur son épaule et la fait glisser sur sa clavicule pour lui faire signe de se diriger vers le bureau.

A peine assis, je vois la quantité de travail qui nous attend. Je prends connaissance du texte d’anglais et lui dis pendant ce temps de commencer à répondre aux questions.

Jules est assez efficace et, en une petite heure, le sujet d’anglais est bouclé. Ne restent plus que les maths…

Les questions défilent et je ne me rends pas compte du temps qui passe. Tout à coup, nous entendons que quelqu’un frappe à la porte de la chambre puis, aussitôt, nous voyons la tête de sa mère qui apparaît dans l'entrebâillement.

F : Lucas, vous n’aviez pas un entraînement ?

Je regarde ma montre avant de m’exclamer.

L : Oh oui merde ! Oh… Pardon... Je vais être en retard, il faut qu’j’y aille. Tu vas pouvoir terminer tout seul Jules ?

J : Euh… Honnêtement, je pense pas…

F : Je t’avais dit de t’y prendre plus tôt ! Ça te servira de leçon !

J : Et… Lucas… Y a pas moyen que…

L : Que quoi ?

J : Ben que tu reviennes après le volley ? S’il-te-plaît ! S’il-te-plaît !

Il est toujours assis alors que moi je suis debout. Il me regarde en mettant ses mains l’une contre l’autre, comme pour une prière. Le voir me suppliant ainsi, avec ses yeux de chiens battus et ses « s’il-te-plaît » répétés, ferait craquer n’importe qui et je m’apprête donc à lui dire oui quand sa mère intervient.

F : Non mais tu crois que Lucas n’a que ça à faire ? Aider un jeune comme toi qui n’est même pas capable de gérer son travail !

L : Oh, vous savez Madame…

F : Non, non, Lucas. Il faut qu’il apprenne. On ne s'y prend pas au dernier moment pour réaliser les tâches qui nous incombent ! Je suis sûr que vous devez avoir des projets pour la soirée et je ne voudrais pas…

L : Non, non, je vous assure, ça ne me dérange pas de repasser dans la soirée. Par contre, je quitte à 20h30 donc ça ne serait pas avant 21 heures… Ce n’est pas un problème pour vous Madame ?

J : Non, c’est parfait !

F : Non mais pour qui te prends-tu pour oser répondre à ma place ? Je suis désolé Lucas. Je vous assure que je n'ai pas élevé mon fils pour qu'il se permette ce genre de familiarités ! 21 heures ce soir, vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas ?

L : Non, non, pas du tout. A ce soir.

Elle se tourne ensuite vers son fils.

F : Alors toi, on va avoir une petite explication tous les deux, tu connais les règles de cette maison.

J’essaye d’adresser un sourire compatissant à Jules qui a déjà les yeux baissés et qui sait qu’il va passer un mauvais quart d’heure pour avoir agi ainsi. Je me dirige ensuite vers le couloir et à peine ai-je franchi le seuil de la chambre que j’entends sa mère crier.

F : Alors non seulement Monsieur ne fait pas ses devoirs à temps, mais en plus il se permet de répondre à ma place et de faire comme si c’était lui qui décidait des règles qui régissent cette maison ! Tu vas voir quand je vais raconter ça à ton père demain !

J : Oh non, pas papa, s’il-te-plaît maman, ne lui dis rien ! Tu sais que…

Je n’entends pas la fin de la phrase, sa mère ayant fermé la porte de la chambre, m’empêchant ainsi d’entendre.

Mais, la voix de Jules m’a choqué. Elle n’était pas la même, pas la voix insouciante et guillerette que je connaissais. Je la sentais au contraire chargée de sanglots prêts à éclater. Le savoir dans cette position de détresse et de peur même me bouleverse et je suis presque sur le point de retourner en arrière pour parler du problème avec sa mère quand je me persuade que ce ne sont pas mes affaires après tout.

Je quitte finalement la maison, devinant la dispute qui se poursuit à l’étage…


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