Note de la fic :
Publié le 05/06/2011 à 04:38:37 par Khamsou
Le ciel est vide de ses nuages, rempli d’un bleu trop clair. Gris presque. Ma vision est floue, mon corps inapte. Le souffle du vent me fait mal, il glace les traces que mes larmes ont laissé sur mes joues. Je suis fini, ça n’aurait jamais du arriver. Jamais. Tout était parfait et maintenant je suis ruiné à jamais. Mon téléphone sonne mais je préfère ne pas répondre. C’est encore eux. Leur intention est bonne mais qu’ils aillent se faire foutre. Je préfère noyer mon chagrin tout seul. D’une main, à tâtons, je cherche ma bouteille de whisky. Mon regard finit par la trouver, en contre-bas de la petite motte de terre sur laquelle je repose, dans l’herbe. Je vois également la fille, qui est toujours là, à penser. Est-ce qu’elle souffre du même mal que moi ?
Le liquide coule dans ma gorge. Je fais la moue. C’est trop fort évidemment. Je laisse échapper un râle et reprend ma contemplation du ciel. Janis m’a largué. L’amour de ma vie. Sans aucune raison. Juste un « C’est fini ». Qu’on ne devait plus se revoir. Je lui ai demandé si elle avait quelqu’un. Elle n’a pas bronché, mais je le sais. Je l’ai vu dans son regard. Il s’est affaibli, la couleur verte de ses yeux a brillé. N’étais-je pas assez bien pour elle ? Où ai-je merdé bon sang ? Je sens les sanglots qui remontent. Les salauds. Dans un gémissement, je sens que je commence à rouler, je roule jusqu’au chemin de gravier de ce petit parc. Je n’arrive même pas à me relever. Je titube, je tombe, je me griffe la paume de la main à cause des rocs, je met un genou à terre, je me lève. Je, Je, Je, Je, Je. Il n’y a que moi maintenant. Goo Vs. the World. La fille me regarde d’un air hautain et déluré. Pauvre petite pute. D’un pas hasardeux, j’avance vers le portillon que je pousse d’une main tout en avalant quelques centilitres d’alcool.
Dans la rue, les gens te regardent. Tu ne les comprends et donc ils ne te comprennent pas non plus. Surtout que tu es bourré et eux, pressés de te voir disparaître de leurs visions. D’habitude je les évite. Cette fois-ci, je les subis. Le vieillard qui te regarde d’un air désespéré, le jeune qui te prend pour un sans-abri, la ménagère horrifié après s’être lavé le cerveau par tous ces reportages minables. JE NE SUIS PAS UN STÉRÉOTYPE ! Je suis juste foutu.
Je me suis finalement laissé convaincre. Je n’avais pas envie de boire seul à vrai dire. Mes amis m’ont emmené à cette inauguration de bar ou je ne sais quoi, et je paye pour amplifier ma dépression. Le monde rigole autour de moi et mon nuage noir de pensées morbides. Entre deux shooters de vodka, j’aperçois le garçon du petit parc, plus loin. Il est seul, il boit. L’envie me prend de le rejoindre et de boire dans le même silence que lui, mais mes compères m’offrent les petits verres de vodka, un à un. Je laisse la vague m’emporter.
Le bruit est incessant et mes tempes vrombissent au rythme du beat. Depuis combien de temps est-ce que je bois ? Comment se fait-il que j’arrive encore à penser de manière rationnelle ? Mon corps cède, je m’effondre, ma tête heurte le bar. Ils m’ignorent tous. Je suis juste un bagage qu’ils ont l’habitude de prendre. Mais ils vont finir par me remarquer, oh ça oui.
De manière dynamique, je remonte la tête, monte sur mon tabouret puis le bar. Mes compagnons me regardent pensivement. L’alcool les a rendu mous et incapable de penser correctement. Aucun d’eux n’a même l’idée de m’arrêter. Je sens que je renverse des choses, des verres, des bouteilles peut-être. De biens frêles et fragiles choses comparées à moi. Je surplombe chacun des pèquenots de la soirée. Les barmen s’affairent autour de moi et me supplient de descendre, où ils le feront eux-même. Mais je préfère écouter le sentiment qui me fait pousser des ailes dans mon dos. Je m’adresse à mon auditoire. Et je leur explique. Tout. Janis, moi, le ciel, tout. J’en excite quelques uns. Tout me monte à la tête et voilà que je cours sur le bar, renversant tout sur mon passage telle une armée qui aplatit le sol de son pas fier et militaire. Ma bouche se met à rire. Mes jambes sautent et mon corps fait du rentre-dedans à la première fille qui vient. J’en ai énervé quelques uns, je le sais. Vigiles comme fêtards. L’un d’entre eux vient me demander des comptes, la second d’après, mon poing s’abat sur son nez. Je sens que je tombe de tout mon poids sur lui et que du bout de mes ongles, je lui griffe le visage, incapable de frapper quelqu’un correctement. Ça s’affaire autour de moi. D’autres coups sont partis, de même que les insultes. Mes amis qui me soutiennent, poussés par le courage que l’alcool leur a donné, mais également des vilains qui n’attendaient que ça pour commencer à tout casser. Mais quelques nez cassés plus tard, la révolution est maté. On est une dizaine à être jetés dehors tels des nuisibles. Je ne reconnais personne mais je les invite tous à venir boire à mon appartement d’une voix maladroite. Enhardis par la bagarre et amusés par mon caractère, la petite dizaine de gêneurs me suit à travers les rues de la ville. La traversée est longue, le pavé est humide. Mon corps tangue dangereusement, j’en perds le Nord. On fait des détours, on emprunte des raccourcis. Il me semble reconnaître le vieillard du parc dans une ruelle, salement amoché, roulé en boule par terre. Je n’ai pas le coeur à me soucier de lui.
Trop vite. Surgi de partout. Bouteilles de verre remplies d’alcool. Nos foies qui crachent leurs biles. Rires inquiétants et graves et inquiétants. Pas mon aise. La gorge en feu. Janis. Ma belle. Toi aussi tu es là. Je te reconnais. Viens là ma belle. Ne crie pas. Arrête, ça va bien se passer. Oh je t’aime ! Nous sommes en sécurité ! Oh oui plaisir, quel plaisir ! Nous sommes pures et immortels comme des divinités grecques. Arrête de te débattre, de me frapper. Contente-toi de me faire une fellation.
Non. Pas la bonne. Oh non…
Je ne pouvais pas me tromper.
Ma chambre ? J’émerge avec difficultés. Quelle cuite… Je n’avais pas vécu ça depuis… Depuis… Le soleil perce à travers les stores. Ma chambre est dévastée, la télé est par terre, mon armoire entrouverte a laissé coulé des flots de vêtements qui s’amoncellent par terre. J’entends une voix. Des sanglots. Je me retourne et voit une fille sur mon lit. Je ne la connais pas, comment a-t-elle pu arriver ici ? À mon regard, le flot de ses sanglots reprend de plus belle. Je me hisse et vais dans mon salon, et là tout me revient. Janis. L’alcool. La bagarre. L’alcool. Le viol.
Le liquide coule dans ma gorge. Je fais la moue. C’est trop fort évidemment. Je laisse échapper un râle et reprend ma contemplation du ciel. Janis m’a largué. L’amour de ma vie. Sans aucune raison. Juste un « C’est fini ». Qu’on ne devait plus se revoir. Je lui ai demandé si elle avait quelqu’un. Elle n’a pas bronché, mais je le sais. Je l’ai vu dans son regard. Il s’est affaibli, la couleur verte de ses yeux a brillé. N’étais-je pas assez bien pour elle ? Où ai-je merdé bon sang ? Je sens les sanglots qui remontent. Les salauds. Dans un gémissement, je sens que je commence à rouler, je roule jusqu’au chemin de gravier de ce petit parc. Je n’arrive même pas à me relever. Je titube, je tombe, je me griffe la paume de la main à cause des rocs, je met un genou à terre, je me lève. Je, Je, Je, Je, Je. Il n’y a que moi maintenant. Goo Vs. the World. La fille me regarde d’un air hautain et déluré. Pauvre petite pute. D’un pas hasardeux, j’avance vers le portillon que je pousse d’une main tout en avalant quelques centilitres d’alcool.
Dans la rue, les gens te regardent. Tu ne les comprends et donc ils ne te comprennent pas non plus. Surtout que tu es bourré et eux, pressés de te voir disparaître de leurs visions. D’habitude je les évite. Cette fois-ci, je les subis. Le vieillard qui te regarde d’un air désespéré, le jeune qui te prend pour un sans-abri, la ménagère horrifié après s’être lavé le cerveau par tous ces reportages minables. JE NE SUIS PAS UN STÉRÉOTYPE ! Je suis juste foutu.
Je me suis finalement laissé convaincre. Je n’avais pas envie de boire seul à vrai dire. Mes amis m’ont emmené à cette inauguration de bar ou je ne sais quoi, et je paye pour amplifier ma dépression. Le monde rigole autour de moi et mon nuage noir de pensées morbides. Entre deux shooters de vodka, j’aperçois le garçon du petit parc, plus loin. Il est seul, il boit. L’envie me prend de le rejoindre et de boire dans le même silence que lui, mais mes compères m’offrent les petits verres de vodka, un à un. Je laisse la vague m’emporter.
Le bruit est incessant et mes tempes vrombissent au rythme du beat. Depuis combien de temps est-ce que je bois ? Comment se fait-il que j’arrive encore à penser de manière rationnelle ? Mon corps cède, je m’effondre, ma tête heurte le bar. Ils m’ignorent tous. Je suis juste un bagage qu’ils ont l’habitude de prendre. Mais ils vont finir par me remarquer, oh ça oui.
De manière dynamique, je remonte la tête, monte sur mon tabouret puis le bar. Mes compagnons me regardent pensivement. L’alcool les a rendu mous et incapable de penser correctement. Aucun d’eux n’a même l’idée de m’arrêter. Je sens que je renverse des choses, des verres, des bouteilles peut-être. De biens frêles et fragiles choses comparées à moi. Je surplombe chacun des pèquenots de la soirée. Les barmen s’affairent autour de moi et me supplient de descendre, où ils le feront eux-même. Mais je préfère écouter le sentiment qui me fait pousser des ailes dans mon dos. Je m’adresse à mon auditoire. Et je leur explique. Tout. Janis, moi, le ciel, tout. J’en excite quelques uns. Tout me monte à la tête et voilà que je cours sur le bar, renversant tout sur mon passage telle une armée qui aplatit le sol de son pas fier et militaire. Ma bouche se met à rire. Mes jambes sautent et mon corps fait du rentre-dedans à la première fille qui vient. J’en ai énervé quelques uns, je le sais. Vigiles comme fêtards. L’un d’entre eux vient me demander des comptes, la second d’après, mon poing s’abat sur son nez. Je sens que je tombe de tout mon poids sur lui et que du bout de mes ongles, je lui griffe le visage, incapable de frapper quelqu’un correctement. Ça s’affaire autour de moi. D’autres coups sont partis, de même que les insultes. Mes amis qui me soutiennent, poussés par le courage que l’alcool leur a donné, mais également des vilains qui n’attendaient que ça pour commencer à tout casser. Mais quelques nez cassés plus tard, la révolution est maté. On est une dizaine à être jetés dehors tels des nuisibles. Je ne reconnais personne mais je les invite tous à venir boire à mon appartement d’une voix maladroite. Enhardis par la bagarre et amusés par mon caractère, la petite dizaine de gêneurs me suit à travers les rues de la ville. La traversée est longue, le pavé est humide. Mon corps tangue dangereusement, j’en perds le Nord. On fait des détours, on emprunte des raccourcis. Il me semble reconnaître le vieillard du parc dans une ruelle, salement amoché, roulé en boule par terre. Je n’ai pas le coeur à me soucier de lui.
Trop vite. Surgi de partout. Bouteilles de verre remplies d’alcool. Nos foies qui crachent leurs biles. Rires inquiétants et graves et inquiétants. Pas mon aise. La gorge en feu. Janis. Ma belle. Toi aussi tu es là. Je te reconnais. Viens là ma belle. Ne crie pas. Arrête, ça va bien se passer. Oh je t’aime ! Nous sommes en sécurité ! Oh oui plaisir, quel plaisir ! Nous sommes pures et immortels comme des divinités grecques. Arrête de te débattre, de me frapper. Contente-toi de me faire une fellation.
Non. Pas la bonne. Oh non…
Je ne pouvais pas me tromper.
Ma chambre ? J’émerge avec difficultés. Quelle cuite… Je n’avais pas vécu ça depuis… Depuis… Le soleil perce à travers les stores. Ma chambre est dévastée, la télé est par terre, mon armoire entrouverte a laissé coulé des flots de vêtements qui s’amoncellent par terre. J’entends une voix. Des sanglots. Je me retourne et voit une fille sur mon lit. Je ne la connais pas, comment a-t-elle pu arriver ici ? À mon regard, le flot de ses sanglots reprend de plus belle. Je me hisse et vais dans mon salon, et là tout me revient. Janis. L’alcool. La bagarre. L’alcool. Le viol.