Note de la fic :
Publié le 30/04/2011 à 16:12:10 par MonsieurClayton
Quinze heure le jeudi suivant. L'enterrement. Moi et beaucoup d'autres attendons la famille à l'entrée du cimetière. Beaucoup de vieux en costumes trois pièces noirs. Certains sont élégants. On s'imaginerait à un banquet. Moi, mon jean noir est troué. Mon pull noir est troué. Ma veste noire est trouée. J'ai à peine dormi.
J'observe les gens autour de moi. Claude est plongé dans des pensées profondes. Nos autres amis parlent doucement, presque avec gène. Ou se taisent. Je remarque que l'on a tous hésité à bien s'habiller. Certains ont les chaussures, d'autres la veste. Quand on ne sait pas quoi faire, on se contente de ce que la coutume nous propose.
Trois voiture arrivent. Je lance un coup d'oeil rapide au corbillard. Puis c'est la dernière voiture qui retient mon attention. Thomas et Lucille en sortent. Ils s'avancent. Je remarque alors qu'il se tient incroyablement droit. Plus que d'habitude? Se dégage de lui une dignité incomparable. Je suis avachi. Courbé. Plié. Je baisse brièvement la tête. La relève quand il arrive vers moi. Ces embrassades sont incomparables. Elles font jouer plus de choses que des dizaines de nuits à parler. Elles nous murmurent que peut-être, comme on est ensemble, ça ira.
Lucille me demande si je vais bien. Je ne réponds pas, l'embrasse sur la joue. Ils se dirigent tout de suite vers le trou béant au dessus duquel on vient de placer le cercueil.
Nous restons à distance observons de loin. Deux types devant moi, habillés de magnifiques costards, parlent de leur maison de vacances, rient doucement. A gauche deux quinquagénaires. Ils sont contents de se retrouver, ça fait un moment qu'ils ne se sont pas vus. Là-bas, un type lit un papier. Ce qu'il y est écrit ressemble aux discours d'église. Simple. Inefficace. Et tellement ridicule en une telle situation. Un discours de comptoir sur la vie et ses enjeux. Une bouille de clichés simplistes. Et, pourtant, juste derrière lui, le fait. Brut. Violent. Les mots du type ressemblent à des fourmis qui trottent autour d'un gigantesque édifice, persuadées d'en voir le sommet alors qu'elles ne touchent même pas la pierre. Je me demande ce que Thomas peut en penser. Je le pense au-dessus de ça.
Et le cercueil disparaît dans le trou béant.
On reste une ou deux heures avec Thomas, toujours devant le cimetière. Claude réussit encore l'exploit de détendre l'atmosphère. Cette fois en laissant sa voiture se faire emboutir par un papy pressé. A ce sujet, il est impressionnant la quantité de vieux que l'on trouve aux enterrements. Le défunt peut avoir vingt, trente ou cinquante ans, il y aura toujours un petit paquet d'octogénaires. Je suppose qu'ils sauront expliquer leur présence mieux que moi. Ou peut-être pas. Mais, à ce moment là, il n'y en a plus.
On parle. On rit, aussi. Puis on se sépare. On pense dans un premier temps retrouver Thomas dans la soirée, mais cela ne se fait pas.
Je traine un peu chez moi. Minuit passé, je suis chez mon voisin, avec un autre type qui était à la soirée lycéenne. On fini à cinq heure du matin. Je suis saoul. Et je crains de devoir traverser la rue.
J'observe les gens autour de moi. Claude est plongé dans des pensées profondes. Nos autres amis parlent doucement, presque avec gène. Ou se taisent. Je remarque que l'on a tous hésité à bien s'habiller. Certains ont les chaussures, d'autres la veste. Quand on ne sait pas quoi faire, on se contente de ce que la coutume nous propose.
Trois voiture arrivent. Je lance un coup d'oeil rapide au corbillard. Puis c'est la dernière voiture qui retient mon attention. Thomas et Lucille en sortent. Ils s'avancent. Je remarque alors qu'il se tient incroyablement droit. Plus que d'habitude? Se dégage de lui une dignité incomparable. Je suis avachi. Courbé. Plié. Je baisse brièvement la tête. La relève quand il arrive vers moi. Ces embrassades sont incomparables. Elles font jouer plus de choses que des dizaines de nuits à parler. Elles nous murmurent que peut-être, comme on est ensemble, ça ira.
Lucille me demande si je vais bien. Je ne réponds pas, l'embrasse sur la joue. Ils se dirigent tout de suite vers le trou béant au dessus duquel on vient de placer le cercueil.
Nous restons à distance observons de loin. Deux types devant moi, habillés de magnifiques costards, parlent de leur maison de vacances, rient doucement. A gauche deux quinquagénaires. Ils sont contents de se retrouver, ça fait un moment qu'ils ne se sont pas vus. Là-bas, un type lit un papier. Ce qu'il y est écrit ressemble aux discours d'église. Simple. Inefficace. Et tellement ridicule en une telle situation. Un discours de comptoir sur la vie et ses enjeux. Une bouille de clichés simplistes. Et, pourtant, juste derrière lui, le fait. Brut. Violent. Les mots du type ressemblent à des fourmis qui trottent autour d'un gigantesque édifice, persuadées d'en voir le sommet alors qu'elles ne touchent même pas la pierre. Je me demande ce que Thomas peut en penser. Je le pense au-dessus de ça.
Et le cercueil disparaît dans le trou béant.
On reste une ou deux heures avec Thomas, toujours devant le cimetière. Claude réussit encore l'exploit de détendre l'atmosphère. Cette fois en laissant sa voiture se faire emboutir par un papy pressé. A ce sujet, il est impressionnant la quantité de vieux que l'on trouve aux enterrements. Le défunt peut avoir vingt, trente ou cinquante ans, il y aura toujours un petit paquet d'octogénaires. Je suppose qu'ils sauront expliquer leur présence mieux que moi. Ou peut-être pas. Mais, à ce moment là, il n'y en a plus.
On parle. On rit, aussi. Puis on se sépare. On pense dans un premier temps retrouver Thomas dans la soirée, mais cela ne se fait pas.
Je traine un peu chez moi. Minuit passé, je suis chez mon voisin, avec un autre type qui était à la soirée lycéenne. On fini à cinq heure du matin. Je suis saoul. Et je crains de devoir traverser la rue.