Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Déambulation d'estropiés


Par : MonsieurClayton
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Chapitre introductif


Publié le 24/04/2011 à 17:55:43 par MonsieurClayton

C'était la dernière chose que je voulais revivre. J'avais rien demandé, et lui non plus. Pourtant c'est tombé comme un putain de couperet sur la nuque d'un porc. Je me suis enfui au plus vite, pour me retrouver dans une soirée de lycéens qui découvrent le cul et la drogue. C'est une de ces nuits où je dois utiliser la majorité de mon énergie pour ne pas exploser. Je suis chargé au speed, à la bière, et je fume nerveusement mes cigarettes les unes après les autres. J'ai envie de baiser une fille comme un enfoiré le ferait, dans l'unique but de se défouler et de se vider. Sans penser à une quelconque conséquence, à aucune potentielle répercussion. Ma jambe droite remue nerveusement, mes dents grincent, et un goût chimique immonde traverse mon palais pour venir se poser sur ma langue. Ils ont allumé un feu au milieu du jardin, sa lumière cache les étoiles et me brûle le visage. J'aimerais être ailleurs, mais je ne veux pas revenir là où j'étais il y a quelques heures. Pour arrêter de penser à tout ça je quitte la dizaine de types réunis auprès du feu. Je cherche la gamine qui m'a offert la trace de speed tout à l'heure, mais je comprends qu'elle s'est enfermée dans une chambre avec une autre, qu'elle baise en matant un Klapish. Ça me fait sourire, et j'allume une autre cigarette. Dans les autres chambres dorment ceux qui n'ont pas tenu les charges d'alcool qu'ils se sont imposés. Claude, qui a eut la sagesse de m'accompagner, roule des joints autour d'une table avec d'autres types, défoncés. Lui, a l'esprit clair. A chaque fois que je le croise il me lance le regard d'un grand frère, histoire de s'assurer que je ne pète pas les plombs. Pourtant, il a tout autant de raisons que moi d'exploser. Plus, peut-être.

J'alterne entre les groupe. Les uns sont trop saouls, les autres pas assez. Ce soir est l'occasion parfaite de rejeter tout ce qui fait de moi un adulte supposé, un humain soupçonné. Je ferais à nouveau croire que je ne donne pas de crédit à de telles conneries. Et ça m'allègerait de la honte et de la frustration qui me bouffent depuis que je me suis levé. Mais tout ce que je peux faire, c'est boire, fumer, et éviter de penser.
Je pourrais tout à fait apprécier une telle soirée si mon corps et mon âme ne me poussaient pas à mépriser mon comportement et celui de ceux qui m'entourent. Je n'assume pas. Être confronté à nouveau à la pire chose qu'un jeune homme puisse connaître me replace face à mes limites, mes faiblesses et mes stupides erreurs de ces cinq dernières années.
J'ai eu, aujourd'hui, le privilège d'accueillir, au sein du cercle des estropiés parentaux, un de mes très proches amis. Bien qu'étant moi-même un de ces amputés, tout ce que j'arrive à faire en cet instant, c'est vomir.
Ne pouvant plus rester avec personne, n'ayant plus de cigarette ni de bière, je m'assoie simplement dehors contre un mur et m'endors. Le goût ignoble persistant, le cerveau toujours bouillonnant.
Nous sommes trois. Claude, moi, et maintenant Thomas. Et ce qui va suivre, est notre déambulation titubante d'éclopés pommés.


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