Chapitre 3 :





J’étais étendu sur le sol, le tapis du salon me procurait une agréable sensation sur le bout des doigts, un silence de plomb régnait dans la pièce, troublé par mon souffle rauque. Ma chute du canapé m’avait fait perdre mes repères, de plus, je ne pouvais plus ouvrir les yeux ni entendre avec précision ce qu’il se passait autour de moi. Déboussolé par cette situation totalement inattendue, je tentais tant bien que mal de me diriger vers la salle de bain du premier étage.
Mes quelques jours passés dans cette maison m’avait permis de me donner une idée sur la disposition des objets et les différentes pièces qui la composaient. Mon ascension se termina après plusieurs minutes de lutte entre la douleur qui m’assaillait de toute part et mon envie de découvrir ce qui m’était arrivé. J’étais enfin arrivé dans la salle de bain, je tournais le robinet afin de me nettoyer le visage car ma vue était obstruée par un épais liquide rouge qui devait forcément être du sang.
Ce que je vis me pétrifia sur place, mes habits en étaient couvert au niveau du torse, le sang s’était arrêté de couler mais il avait laissé des traces … Des trainés de ce liquide étaient partis de mes yeux, mes oreilles, mon nez et peut-être même de ma bouche vers ce qui semblait être un caillou de sang autour de mon collier. Une chose totalement impossible venait d’arrivé. C’est comme-ci ma douleur à la tête avait été provoqué par ce pendentif puis qu’il avait aspiré une partie de ma force vitale.

-C’est absurde ! M’exclamais-je.

La panique m’envahit rapidement, le choc de cette révélation m’empêcha de quitter le miroir des yeux. Le temps n’avait plus aucun impact sur moi, je ne pouvais dire s’il s’était passé 1 minute ou 1 heure entre mon arrivé chez moi et maintenant. Comment une telle chose pouvait être possible ? Cela n’avait aucun sens ! Etant jeune, je n’avais jamais souffert de maladie de ce genre. Alors pourquoi maintenant ? Et puis comment un collier pouvait-il accumuler du sang de façon si méthodique ?
Toutes ces questions sans réponse me firent réaliser que depuis mon arrivé à Portland, tout particulièrement après la mort des mes parent, des choses bien étranges s’étaient produites. Il y a une semaine, mes cauchemars s’étaient brusquement arrêtés alors qu’ils n’avaient jamais été aussi violents et aujourd’hui je me retrouvai couvert de sang …

Après avoir pris une douche et mis à la poubelle son T-shirt qui bizarrement avait été le seul à être salit par le sang, il se dirigea d’un pas rapide vers le salon afin de voir les dégâts qu’il avait causé. Et à son grand étonnement, il ne découvrit aucune tache rouge. Encore un mystère non résolut mais comme il voulait quitter cette pièce en ayant trouvé une réponse à ses questions, il se dit que ce devait être son collier qui avait aussi aspiré le sang par terre, de toute façon la situation ne pouvait pas être plus grotesque.
Un chant d’oiseau retentit brusquement dans la cuisine, cela voulait donc dire qu’il était 19h. Ainsi il s’était seulement écoulé 20 minutes !
Il se prépara un rapide repas puis écroulé de fatigue, il se dirigea d’un pas maladroit vers sa chambre lorsqu’une question assez gênante vint flotter à la lisière de son esprit ; devait-il garder le collier ou bien le jeter ? Il l’avait eu en sa possession à l’âge de huit ans par son arrière grand-mère et d’après ce qu’il se rappelait, elle avait toujours eu envers lui un regard bienveillant. Il ne pouvait donc pas envisager que ce soit un acte malveillant contre lui.
Pendant qu’il se reposait sur son lit, un vieux souvenir vint faire irruption dans son esprit.

Dans le souvenir de Glenn, un jeune garçon est assit sur une chaise, il se tient la tête entre les mains. Une vieille femme en robe sombre lui fait face et tente de le réconforter.

- Ecoute-moi Glenn, je sais que tu as de plus en plus souvent mal à la tête mais tu dois savoir une chose. Peu d’enfant de ton âge, enfin, aucun enfant de ton âge ne peut comprendre ce qui t’arrive. Tu es spécial, tu sais … Je m’étonne que tu es tenu ta langue aussi longtemps. Pour une raison que tu ignoras, tu te souviendras de chacun des mots que je suis en train de prononcer car il en va de ta survis. Lorsque tu te sentiras prêt, tu enlèveras le collier que je vais te donner, tu verras alors qu’elle est ton véritable potentiel. A partir du moment où tu verras cette scène dans tes souvenirs, tu pourras dès lors te considérer comme apte à recevoir l’héritage de tes vrais ancêtres. Mais rappelle toi que ce pendentif va restreindre t’es capacités et te protéger des attaques de l’autre monde, tu devras alors t’assurer d’être en sécurité afin de pouvoir les développer et les maîtriser. A ta majorité, tu recevras un livre qui t’expliqueras ce que tu dois savoir. J’espère que je te reverrai mon enfant.

La pièce de sa chambre était plongée dans l’obscurité, le réveil indiquait 5h05. Glenn retrouva ses esprits peu à peu et il se rappela soudainement la scène de la salle de bain puis son étrange rêve. Il essaya de bouger sa main droite mais elle était férocement accrochée à son pendentif et lorsqu’il parvint enfin à la retirer, il vit avec effroi que l’intérieur du collier avait été brisé par la pression qu’avait exercée sa main. Il ne pensait vraiment pas que son rêve aurait eu une allure de prophétie bien qu’il s’interrogeait sur la signification de tous ces évènements.
Il se rendit alors compte qu’il était parfaitement réveillé et que des formes bizarres se trouvaient en face de sa fenêtre…