Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Croissant de Lune


Par : ghost
Genre : Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1


Publié le 24/01/2011 à 16:34:24 par ghost

Mon Ellendyl


Chapitre 1 :



Il fait nuit dans la banlieue de Portland, le vieux clocher vient tout juste de sonner les derniers coups du soir. Les arbres aux alentours viennent de perdre leurs feuilles et le vent, toujours aussi glacial, s’infiltre dans les moindres interstices.
Une ombre se déplace furtivement, s’éloignant un peu plus des dalles de marbres qui ornementent le muret du cimetière. Elle se déplace avec précaution, son pas est sûre, le capuchon qui lui couvre la tête empêche quiconque de voire ses traits. Une longue cape ondule derrière elle pourtant il n’y a pas de vent, seul sa démarche trahit sa grâce. Sa course l’amène directement dans une des banlieues de la ville, malgré le terrible froid qui sévit, elle ne se rend pas compte de la proximité des habitations, c’est l’unique danger qui l’a guète.
Soudain, un homme âgé ouvre sa fenêtre et ferme ses volets sans montrer aucun signe d’intérêt à l’inconnu sur le trottoir. A l’inverse de ce qu’une personne normale aurait pu voir, le bruit lui fit l’effet d’une douche froide, sa posture se modifia, rapidement, les sens en alerte à l’affût du moindre danger. Elle se rappela alors le but de sa venu, elle devait faire une rapide inspection des lieux et ne pas se montrer aux habitants car pour elle, la seule chose réelle était l’air qu’elle respirait, de plus ce n’était pas son monde …

Le jour se lève enfin sur la petite place de la ville, les élèves se précipitent déjà aux portes de leur école, certains avec des sacs en bandoulières, d’autres les mains dans les poches, ceux-là se feront très vite repérer par les enseignants. Un jeune homme est accoudé à la rambarde du mur, ses yeux trahissent un profond désarroi. Il ne se préoccupe absolument pas des adolescents qui s’agglutinent autour de lui, ses pensées sont tournées exclusivement vers ce qui s’est passé la veille.
Tout a commencé il y a 7 jours, ses parents venaient de prendre l’avion en destination du Sri Lanka.. Ce devait être 2 semaines de plaisir et de repos mais il fut en fait de courte duré car quelques heures après leur décollage, un problème de moteur les fit s’écraser à 200 kilomètres de la côte. Depuis, il ne cesse de se demander si ses dix huit années passées à Phoenix n’ont été qu’un doux rêve et un pure produit de son imagination. Même son arrivé dans l’Oregon, il y a deux jours, ne l’a pas sorti de sa torpeur, seul ses grands-parents ont su très clairement lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenue et que pour son bien, il devait faire profil bas et ne pas se créer d’ennui pendant quelques temps. A croire que c’était de sa faute si ses parents étaient morts.

- Jeune homme ! L’interpella un surveillant. Dépêche toi d’aller en cours si tu ne veux pas arriver en retard..
Les cours … c’est vrai. C’était bien la seule chose auquel il avait envie de penser, d’autant plus qu’il n’avait jamais mis les pieds dans cette établissement.
- Je suis nouveau. Lui indiquais-je. Vous pourriez m’aider à trouver ma salle ?
- Pas de soucis. Me répondit-il avec un sourire. Je suis là pour ça, comment tu t’appelle ?
- Glenn Anderson.

La journée se termina aussi vite qu’elle avait commencé. L’horloge du clocher indiqua aux habitants que le soleil allait bientôt se coucher. Déjà le ciel commençait à se couvrir laissant une fine couche de pluie s’abattre sur la ville.
Glenn fut le premier à sortir du bâtiment, avec sa démarche de loup et ses cheveux d’un brun profond, il faisait contraste avec les autres adolescents. Son arrivé dans la salle de classe avait pris tout le monde au dépourvu, et quelques élèves avaient commencé à nouer contact. Malgré ses sombres pensées, il avait fait de son mieux pour paraître accueillant et ouvert mais cela ne l’empêcha pas de broyer du noir dès son arriver sur le bitume longeant la route vers sa nouvelle maison.
Ses grands-parents avaient toujours eus envers lui une attitude glaciale et il ne savait pas pourquoi. Au plus loin qu’il s’en souvienne, il ne les avait vu que deux ou trois fois et cela lui avait suffit à se forger une opinion qui, il le savait était sans doute loin de la vérité. Sa mère lui disait toujours de ne pas s’inquiéter et d’attendre d’être plus mature pour les comprendre mais il restait toujours dans la même incertitude. Comment devait-il se comporter en leur présence ? Il n’en avait aucune idée.
Son arrivée dans sa nouvelle demeure fut accueillit par quelques miaulements du chat, son grand-père, Holland, était assis sur un canapé qui avait fait son temps et il l’observait avec une mine de chenapan.
- Tu nous excuseras pour l’accueil d’hier soir. Il va nous falloir du temps pour nous remettre de l’accident et de t’as venu.
- Je comprends, j’espère que ça se passera au mieux. Lui répondis-je.
Un marmonnement fit écho à sa réponse.

Il le laissa donc dans ses pensées et se dirigea vers sa chambre située au premier étage de la maison. Il avait pu récupérer toutes ses affaires de son ancienne maison à Phoenix et par on ne sait quel miracle, elles étaient toutes arrivées en un seul morceau jusqu’ici. Il se félicita d’avoir pu garder son pendentif, qu’il tenait en héritage de son arrière grand-mère, disparue il y a une dizaine d’années. Sa chambre ressemblait plus ou moins à l’autre sauf qu’ici son lit n’était pas en hauteur mais au ras du sol et les meubles étaient taillés dans un bois de l’Oregon.
Après avoir passé une partie de la soirée à dîner et à entendre Holland et sa grand-mère, Rose, parler de météo, il se dirigea vers sa chambre dans l’espoir de trouver un peu de réconfort dans son lit. Dix minutes plus tard, il était allongé, en short, le regard posé sur la fenêtre de sa chambre. La fine pluie avait laissé sa place à un brouillard qui commençait à s’élever lentement dans les aires. Son pendentif reposait sur son cœur et malgré l’obscurité de la pièce, un œil aguerri aurait pu remarquer son léger scintillement. Petit à petit il sombra dans le sommeil avec l’écho lointain de l’aboiement d’un chien.

A quelques dizaines de mètres de là, une forme noire attend patiemment … L’arbre situé juste en face de la fenêtre de Glenn permet d’avoir une vue imprenable sur l’intérieur de sa chambre, mais déjà faut-il l’escalader. Pour l’inconnu, c’est une simple formalité.
Aussi agile qu’un félin, il se glisse sur le rebord de la fenêtre puis avec autant de discrétion, il crochète la serrure pour s’y faufiler aussitôt. Le jeune homme n’a pas bougé, il est toujours allongé sur le dos avec la couverture qui lui couvre la moitié du corps. Il semble dormir paisiblement mais ce n’est pas le cas … Depuis la mort de ses parents, de terribles cauchemars le hantent, il voit des bêtes courir vers lui, la gueule dégoulinante de bave, son père gît sur le sol et sa mère lui tient la main et tente désespérément de l’entraîner à sa suite mais comme à chaque fois elle s’interpose entre les monstres et lui pour lui permettre de fuir.
Sans avoir conscience de ce qui se passe dans l’esprit du garçon, le visiteur commence son investigation et finit par trouver ce qu’il cherchait. Le pendentif est l’objet de sa visite mais il ne se risque pas à le prendre se doutant que cela réveillerai le garçon. Il doit savoir si ses informations sont exactes, et si c’est le cas, il devra le tuer.
Rapidement, il ouvre une petite bourse attachée à sa ceinture puis en extrait un petit flacon d’aspect bleu clair. On lui a dit que si au contact du bijou, la potion virait au rouge, sa mission serait de tuer quoi qu’il en coûte l’individu qui le portait. C’est donc avec une grande précision qu’il déboucha le flacon puis qu’il en déposa deux gouttes sur le collier attaché autour du cou de Glenn.
Comme il s’en doutait, la potion vira au rouge. Il n’avait donc pas d’autre choix que d’appliquer ce qu’on lui avait enseigné pendant ses dix dernières années. Avec un sourire de contentement devant l’acte à accomplir, il commença à dégainer une des dagues qu’il portait puis avec une infinie douceur, il posa son tranchant sur la gorge de sa victime. Mais le bijou qui était d’une incroyable beauté attira son attention et par une envie irrépressible, il toucha du bout du doigt la sphère en son centre. La violence du choc l’envoya contre le mur qui trembla légèrement, il se releva très vite afin de finir sa mission mais le bouclier magique était toujours actif autour du jeune homme. Rageant devant cet échec et sa stupidité, il ne se rendit pas compte que sa capuche ne lui couvrait plus le visage.
Un bruit de pas précipités se fit entendre dans le couloir et lorsque Holland ouvrit la porte à la volée, il ne vit que son petit fils en train de dormir avec une tache rouge au milieu de la poitrine. Cela l’intrigua et il s’approcha afin d’assouvir sa curiosité et ce qu’il vit le pétrifia sur place. Le bijou était toujours teinté de rouge mais ce n’est pas cela qui le fit réagir, c’était la signification que cela pouvait avoir. Le moment qu’il avait tant redouté était finalement arrivé. « Ils » avaient envoyé un éclaireur dans sa maison pour découvrir la véritable nature de Glenn et il se doutait que s’il était arrivé plus tard, il serait mort.
Il réfléchissait encore à cela lorsqu’il essaya de dormir puis d’un commun accord, il se promit de mettre au courant Rose. Sauf qu’il se trompait au sujet de ce qui serait advenu s’il n’était pas entrer dans la chambre de Glenn, l’assassin n’aurait pas pu le tuer à cause de son pendentif mais le vieux Holland ignorait tout de son véritable pouvoir.

Le lendemain matin, Glenn se réveilla tout en douceur, il sentait en lui un feu réconfortant. Mais un vague souvenir persistait dans son esprit et tentait de refaire surface, l’image d’une jeune femme penchée au dessus de lui continuait d’attirer sa curiosité. Il lui semblait l’avoir vu juste en dessus de lui, son image était d’une étrange netteté. Ses cheveux noirs, ses yeux verts, son nez aquilin et … ses oreilles pointues ? Non il avait du rêver, ce ne pouvait être que ça …


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