Note de la fic :
Petite Menteuse
Par : DavidAzuki
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué
Chapitre 2 : "Je voulais te protéger, Thomas"
Publié le 08/03/2011 à 20:24:07 par DavidAzuki
Julie, c'est ma meilleure amie. Je l'ai rencontré il y a presque un an sur un site de rencontre payant. A cette époque, je me sentais tellement seul qu'une obsession différente m'envahissait chaque soir, toujours à ce moment précis, lorsque le soleil de mes espoirs déclinait à l'horizon pour laisser place à l'obscurité de mes angoisses. Le manque d'amour et de considération me rongeaient la chair jusqu'au cœur un peu plus le jour suivant. Le besoin d'exister était devenu intarissable. Alors tu es entrée dans ma vie, ma chère Julie, avec une grande facilité mais cette histoire fut compliquée. Par la suite, Je t'ai fait du mal mais malgré tout ça, tu es restée là pour m'écouter, à me plaindre le plus souvent, de mon avenir que je considérais trop illusoire, alors que le tien avait sombré depuis longtemps. Je ne sais toujours pas la raison qui m'a poussé à te rejeter quelques mois après. La peur, je pense, de devoir m'engager et de rajouter une goutte d'eau à un vase déjà presque plein. Ton optimisme face à la vie me réjouissait. Elle n'avait pas été très clémente avec toi pourtant, fille de parents indignent qui passaient leur temps à te rabaisser injustement. Ton enfance cicatricielle t'a ouvert les portes des hôpitaux spécialisés pour anorexiques, fleurtant entre la vie et la mort durant cinq ans. Tu avais décidé de disparaître physiquement car au fond de toi, tu n'existais déjà plus. Pourtant, la roue avait tourné depuis et je te sentais heureuse. Tu avais rencontré Roben et tu allais passer ton bac. Ce soir, je pense à toi car on te cherche désespérément depuis 3 jours. Bien sûr, ton père n'a pas manifesté d'émotion particulière quand la police est venu l'interroger. Il ne savait même la dernière fois qu'il t'avait vu. Il a seulement dit :
"Je ne sais pas ce qu'elle fait encore celle là, toujours à faire des histoires. Elle a du fugué, ce n'est pas la première fois. Quand elle en aura marre de faire chier le monde, elle reviendra, croyez-moi"
La dernière fois que je t'ai parlé, c'était il y a 5 jours, une semaine exactement après ma rencontre avec Léa, une semaine après cette soirée là...
"Je suis désolée mais voyez par vous-même, je ne peux pas marcher...Serait-il possible que vous m'aidiez pour acheter un ticket de tramway car je ne vois pas l'écran de sélection du distributeur, s'il-vous-plait ?" demanda Léa, gardant un large sourire malgré la tristesse de cette situation.
J'étais toujours subjugué par la beauté de Léa. Elle avait un visage d'enfant mêlé à des émotions d'adulte. Ses cheveux noires se déposaient avec parcimonie sur ses frêles épaules, et recouvraient la majorité de son dos dont les omoplates faisaient de franches saillies. Ses yeux brillaient dans une danse de couleur à peine concevable, faisant contraste avec une peau pâle et laiteuse, parsemées d'éphélides. Après un temps de silence, je décidais de répondre favorablement à sa demande :
"Heu oui...Vous en voulez un seul ou plusieurs ?
- Un seul sera suffisant, merci"
Je m’avançais vers le distributeur qui se tenait à quelques pas de moi, suivi par le sifflement discret des roues du fauteuil de cette jeune inconnue. Je n'avais jamais utilisé ce genre de machine auparavant et après plusieurs échecs qui semblaient franchement l'amuser, je réussis enfin à trouver le mode de sélection adapté à sa demande. Alors que je me retournai pour lui tendre le ticket, j'aperçus dans le creux de son cou un pansement recouvrant partiellement un objet foncé, qu'elle dissimula rapidement en remontant le col de son manteau.
"Voici, votre ticket,...
- Je m'appelle Léa, tu peux m'appeler comme cela.
- Très bien Léa, moi c'est Thomas. Mon tramway arrive, je te souhaite une bonne soirée."
Alors que je m’avançais en direction du tramway arrêté, j'entendis la voix de Léa dans mon dos alors que ma main effleurait le bouton d'ouverture de la porte coulissante. Je ne sais pas comment expliquer le fait que j'ai eu l'impression terrifiante pendant quelques secondes que cette voix émanait de ma propre pensée, peut être à cause de la fatigue, peut être parce que je priais au fond de moi pour que ca arrive...Léa me demanda soudain :
"Tu seras là demain? à la même heure?
- Heu oui, je finis cette semaine à minuit tous les jours.
- Très bien, moi aussi, je t'attendrai alors, tu veux bien ?"
L'intensité des émotions de joie en moi ne laissait pas transparaître, terrorisé par la peur de paraître ridicule. J'entrai donc dans le tramway sans un mot et lança à Léa avant que les portes ne se referment :
"D'accord, à demain alors !"
Je n'ai pas entendu sa réponse, la porte s'était interposé entre sa bouche et mon oreille, mais j'étais fou de joie à l'idée de la revoir. Une fille qui s'intéresse à moi, enfin, je n'étais plus transparent! Je m'approchai de la vitre pour tenter de la revoir une dernière fois au loin, mais elle n'était déjà plus là. Pourtant aucun autre tramway n'était passé entre temps. A mes pieds, le ticket que je venais d'acheter pour elle. Trop tard, c'est le dernier tram se rendant à ma destination, pas moyen de s'arrêter au prochain arrêt sous peine de rentrer à pied.
"Je ne sais pas ce qu'elle fait encore celle là, toujours à faire des histoires. Elle a du fugué, ce n'est pas la première fois. Quand elle en aura marre de faire chier le monde, elle reviendra, croyez-moi"
La dernière fois que je t'ai parlé, c'était il y a 5 jours, une semaine exactement après ma rencontre avec Léa, une semaine après cette soirée là...
"Je suis désolée mais voyez par vous-même, je ne peux pas marcher...Serait-il possible que vous m'aidiez pour acheter un ticket de tramway car je ne vois pas l'écran de sélection du distributeur, s'il-vous-plait ?" demanda Léa, gardant un large sourire malgré la tristesse de cette situation.
J'étais toujours subjugué par la beauté de Léa. Elle avait un visage d'enfant mêlé à des émotions d'adulte. Ses cheveux noires se déposaient avec parcimonie sur ses frêles épaules, et recouvraient la majorité de son dos dont les omoplates faisaient de franches saillies. Ses yeux brillaient dans une danse de couleur à peine concevable, faisant contraste avec une peau pâle et laiteuse, parsemées d'éphélides. Après un temps de silence, je décidais de répondre favorablement à sa demande :
"Heu oui...Vous en voulez un seul ou plusieurs ?
- Un seul sera suffisant, merci"
Je m’avançais vers le distributeur qui se tenait à quelques pas de moi, suivi par le sifflement discret des roues du fauteuil de cette jeune inconnue. Je n'avais jamais utilisé ce genre de machine auparavant et après plusieurs échecs qui semblaient franchement l'amuser, je réussis enfin à trouver le mode de sélection adapté à sa demande. Alors que je me retournai pour lui tendre le ticket, j'aperçus dans le creux de son cou un pansement recouvrant partiellement un objet foncé, qu'elle dissimula rapidement en remontant le col de son manteau.
"Voici, votre ticket,...
- Je m'appelle Léa, tu peux m'appeler comme cela.
- Très bien Léa, moi c'est Thomas. Mon tramway arrive, je te souhaite une bonne soirée."
Alors que je m’avançais en direction du tramway arrêté, j'entendis la voix de Léa dans mon dos alors que ma main effleurait le bouton d'ouverture de la porte coulissante. Je ne sais pas comment expliquer le fait que j'ai eu l'impression terrifiante pendant quelques secondes que cette voix émanait de ma propre pensée, peut être à cause de la fatigue, peut être parce que je priais au fond de moi pour que ca arrive...Léa me demanda soudain :
"Tu seras là demain? à la même heure?
- Heu oui, je finis cette semaine à minuit tous les jours.
- Très bien, moi aussi, je t'attendrai alors, tu veux bien ?"
L'intensité des émotions de joie en moi ne laissait pas transparaître, terrorisé par la peur de paraître ridicule. J'entrai donc dans le tramway sans un mot et lança à Léa avant que les portes ne se referment :
"D'accord, à demain alors !"
Je n'ai pas entendu sa réponse, la porte s'était interposé entre sa bouche et mon oreille, mais j'étais fou de joie à l'idée de la revoir. Une fille qui s'intéresse à moi, enfin, je n'étais plus transparent! Je m'approchai de la vitre pour tenter de la revoir une dernière fois au loin, mais elle n'était déjà plus là. Pourtant aucun autre tramway n'était passé entre temps. A mes pieds, le ticket que je venais d'acheter pour elle. Trop tard, c'est le dernier tram se rendant à ma destination, pas moyen de s'arrêter au prochain arrêt sous peine de rentrer à pied.