Publié le 08/03/2011 à 20:23:03 par DavidAzuki
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Léa est une menteuse. Chaque seconde est une raison suffisante à ses yeux pour s'inventer une vie. Elle la modifie et corrige les imperfections. Personne ne peut expliquer pourquoi elle éprouve le besoin de faire ça. Les mensonges coulent dans son sang et fleurissent dans sa tête naturellement et pour oublier sa peine, elle s’arrange avec la réalité. Ingénieuse dans sa folie, Léa cachait au fond d'elle bien plus qu'un simple mensonge d'adolescente, elle avait crée une histoire où j'étais le héros et le rôle de chacun des protagonistes était parfaitement distribué. Perverse, Léa avait transposé son fantasme dans ma vie, puis lentement le piège s'était refermé sur moi, laissant derrière son sourire d'enfant transparaitre une méchanceté insoupçonnée. Aujourd'hui, je sais qu'elle me cherche pour accomplir le dernier acte de sa pièce. Léa me racontait souvent ce moment là, et juste avant que le rideau tombe, elle serait présente à mes côtés. Elle décrivait la scène finale dans une ambiance similaire à cette soirée, où la peur était palpable dans chaque élément du décor. Peut être que finalement c'était inéluctable, tout était écrit depuis très longtemps, et sa plume machiavélique m'avait conduit en haut de ce viaduc, perdu au milieu de nulle part. Alors que la pluie venait de s'arrêter, j'entendais au loin, perdu dans un nuage de brume, le crissement des roues du fauteuil roulant de Léa. Je pouvais entendre sa voix plaintive m'appeler une dernière fois.
"Thomas...Thomas, c'est bien toi ? J'ai besoin de toi, Thomas. Justine a été méchante avec moi, elle m'a abandonné ici depuis des heures, je suis toute mouillée et j'ai froid. Tu es mon seul ami, tu dois m'aider, tu l'avais promis, tu as oublié ? Comment as-tu fait pour oublier une promesse comme celle la ? THOMAS, THOMAS, RÉPONDS-MOI, THOMAS"
Ces quelques mots me glacèrent le sang, et je pouvais apercevoir l'ombre de Léa au loin, immobile, comme si elle m'attendait. Durant quelques secondes, j'ai cru que c'était moi qui affabulait, et que mon cerveau fatigué de toute cette histoire, commençait à devenir comme elle, délirant et paranoïaque. J'entendais les crissements qui devenaient de plus en plus insupportables et même en me bouchant les oreilles avec les index, ils résonnaient encore, rompant avec le macabre silence de Léa. Je voyais sa tête se balancer de droite à gauche, telle une horloge, comme si elle comptait les secondes qui s'égrainaient. Elle semblait prendre un malin plaisir devant tant d'effroi. Sa perversité était sans limite. Alors que je restais immobile, silencieux, paralysé de tous mes muscles par la peur, je sentis le souffle glacial de ses lèvres posées sur ma nuque.
"Rappelles-toi, Thomas..."
Tout a commencé il y a deux semaines, il était minuit et je rentrai chez moi après une garde aux urgences très éprouvante. Mon interne venait de me saluer dans le Hall d'admission qui était quasiment désertique.
"Bonne soirée à toi, Thomas. Ah, et bon réflexe pour la patiente qui faisait son infarctus, continues comme ca...
- Merci, Camille. Je suis encore de garde demain soir, on se verra peut être."
Elle me fit un petit geste de la tête accompagné d'un sourire discret, m'indiquant qu'elle sera également présente.
J'ai 24 ans, je m'appelle Thomas Neel, je suis étudiant en 6e année de médecine, la classe, hein ? En fait, ma réussite scolaire est proportionnelle à mon échec social. Je fais partie de la catégorie des gens discret, trop discret, voir transparent. C'est pour cela que je parlerai peu de moi. J'ai décidé de me réfugier dans mes études après une rupture très douloureuse, ca fait 5 ans que je cultive le célibat' avec beaucoup de succès. Et puis, il y a un an...Enfin je préfère ne pas revenir là dessus. Alors que j'allumais mon portable dans la rue qui longe le centre hospitalier, les feux rouges juxtaposés à la route clignotaient, m'indiquant l'arrivée imminente du tramway...Hé merde, pas le temps de courir, je vais devoir attendre encore longtemps avant le prochain tramway, surtout à cette heure tardive. A mon arrivée, le panneau électronique m'indique 20 minutes avant le prochain départ. Dépité, je me pose sur le banc le plus proche en soupirant, faisant face aux fenêtres de la natalité, et je commence à surfer sur le web avec mon téléphone, les sites de jeux vidéos ou de sports principalement. Alors que j'étais focalisé sur l'écran de mon appareil, une voix douce et sucrée surgit :
"Hmmm...Excusez-moi ?"
Un peu surpris d'être accosté à une heure si tardive, je tourne rapidement la tête en direction de l'inconnu, prêt à en découdre avec un potentiel malfrat. Une jeune fille se tenait à côté de moi. Elle était assise sur un fauteuil roulant, et malgré sa maigreur, les traits de son visage étaient parmi les plus beaux jamais croisés. Mon cœur s'était accéléré, je l'entendais battre avec une intensité folle, faisant vibrer ma poitrine et le reste de mon corps. Une teinte rougeâtre s'était déposée sur l'épiderme de mes joues. Il faut dire que ses grands yeux me fixaient avec insistance et je pouvais apercevoir les nuances de son iris, telles des petites pastilles de couleurs variées : bleues claires, bleues foncées, vertes, mêmes des jaunes...Alors que je restais bêtement sans réponse, elle se mit à sourire discrètement et me dit :
"...Je voulais vous demander, vous pouvez m'aider, s'il-vous-plait, c'est important ?"
Commentaires
- DavidAzuki
09/03/2011 à 19:14:47
Je viens de corriger les fautes du chapitre 1 et je l'ai un peu amélioré !
- DavidAzuki
09/03/2011 à 13:06:24
Vendredi
- Hold-em
09/03/2011 à 11:17:10
Et sinon il vient quand le chapitre 5?
- DavidAzuki
09/03/2011 à 10:47:13
Ah désolé, je corrigerai ca ce soir !
- BaliBalo
09/03/2011 à 10:40:28
Dieu du ciel il faut que je le dise : au passé simple, à la première personne du singulier la terminaison est [ai] !
Ca m'agace de voir des a partout ! Désolée, ça tombe sur toi mais tu écris très bien alors c'est dommage ces petites fautes
Et j'attends le chapitre 5 ! - DavidAzuki
08/03/2011 à 20:41:30
Merci de vos commentaires futurs sur ma fic. N'hésitez pas à me donner des idées,...
J'ai décidé de poursuivre ici car c'est plus clair et on peut éditer les coquilles !
Cordialement,
David