IV – Chantage affectif

-Qu’est ce que tu fous toi ?!
-Eh bien, comme tu viens de l’observer, je vous enferme !
-Mais t’es complètement cinglé toi ! Rouvre tout de suite ! Tu sais pas à qui tu t’attaques !!
-Non, je ne sais pas, je ne le saurais sans doute jamais… C’est ça qu’est bon !
-Ce mec a un souci ! Qu’est ce que tu veux de nous ? J’ai des sous si c’est ça !
-Nan c’est bon, les sous, c’est pas mon problème.
-Bah à quoi tu joues ?!
-Je m’offre un cadeau de Noël…

Je fais volte face et rejoins mon véhicule pendant qu’elle s’évertue à trouver une sortie et qu’il m’aboie dessus. L’avantage des stades Américains, c’est que les barrières empêchent les spectateurs d’accéder au terrain, mais le mieux pour moi, c’est que les hommes présents sur la pelouse ne peuvent pas accéder aux tribunes. J’ai verrouillé l’unique sortie, ils sont donc bel et bien piégés. J’adore !
J’ouvre l’arrière de mon van et vérifie que toutes les caméras sont bien rivées sur la pelouse. Je vois les deux zozos faire le tour à la recherche d’une faille. Les pauvres, ils vont pas être déçus. Ou bien, si justement… J’ai un petit rire sadique et me met en route pour les gradins. Je me mets en tribune officielle. Là où est stockée la crème des invités d’honneur. J’ai une vue imprenable sur les condamnés ! J’ai apporté mon micro sans fil, relié aux énormes enceintes du stade.

-Alors, ça vous plait ?!

La magnifique caisse de résonance que fait l’enceinte me permet de l’entendre crier qu’il n’est pas content…

-Allons, allons, le spectacle va commencer. Vous allez être célèbres mes petits choux !
-Ferme ta gueule abruti ! Ton petit jeu ne m’fait vraiment pas rire !
-Moi je préfère jouer que d’aller au cinéma. En l’occurrence, ce soir, ça sera mieux qu’un film ! Et la prochaine insulte, je te corrige !
-Arrête tes conneries ! Redescend, libère nous et je te détruis ta petite gueule d’innocent ! Je déteste le Père Noël.. !
-Tu préfères les clowns ?
-Quoi ?!
-Pour tout te dire, j’adore les jeux du cirque ! Tu vas me faire une petite démonstration !
Je sors mon AR15 dérobé chez les SWAT et le pose sur un trépied. J’ai ainsi tout le loisir de lui (leur) tirer dessus.

-Regarde dans cette caisse matelot !

Je sors une télécommande de ma poche. Elle est très longue et possède une vingtaine de boutons de toutes les couleurs. J’appuie sur le bouton vert, on entend un bruit sourd, puis un claquement. Soudain, une malle apparaît dans les airs et atterrit sur la pelouse. Ma catapulte marche bien ça fait plaisir. L’abruti reste dans son coin et n’ose pas aller voir… Je tire juste à sa gauche. Il hurle et m’insulte de tous les noms ! Pour la peine, mon coco, ta copine va prendre à ta place... Bing, une balle dans le pied. Elle hurle comme un cochon qu’on égorge et lui s’effondre à ses côtés en faisant n’importe quoi. Je crois qu’il commence à comprendre qui est le patron. Sa débile de copine (pléonasme ?) ne méritait pas mieux
-La prochaine fois, tu m’écouteras. Bon, va ouvrir cette malle.
-Jamais ! Pauvre cinglé !
-Tu veux que j’achève ta Barbie ?

Il hurle mais se résigne quand même à m’obéir. Il faut croire que je suis convaincant quand je veux ! Il se dirige donc vers ma malle en se retournant tous les deux mètres pour regarder sa copine. Elle continue à pignouser… Il ouvre ce qui lui faisait si peur et me regarde l’air consterné

-Tu te fous de ma gueule ?!
-Dépêche-toi sinon je l’achève…

Il déballe le contenu qu’il répand sur la pelouse. Ça grouille de matériel de cirque. Je le vois, complètement ébahi… Il jette un œil vers moi, puis commence à enfiler la tenue de clown. Je crois qu’il a compris.

-Met en place les ateliers !
-Je ne connais rien !
-Eh bien tu vas apprendre mon coco !

10 minutes plus tard, tout est en place. Le diabolo, les quilles de jonglage, le mono cycle, le cheval d’arceau et les cerceaux C’est parti ! J’annonce les règles du jeu… :

-Tu as exactement 10 minutes pour faire tous mes jeux ! J’annoncerais des instructions au fur et à mesure que tu avances, chaque erreur vaudra soit un tir dans ton pied, soit un tir dans le sien. Vu que je ne suis pas un sadique, tu as le droit à un joker que tu peux utiliser quand tu veux.
-Je rêve, il se prend pour un scientifique et moi je suis un rat de labo… !
-T’as tout compris garçon !
-Ta gueule ! Laisse-nous partir, tu n’as aucune raison de faire ça !
-C’est pas faux… Ceci dit, je joue, et ce sont MES règles. Je te donne la première, tu n’as pas le droit de m’insulter ni de critiquer mes jeux !
-J’ai pas envie de jouer avec toi abruti !

BING ! Le v’la qui boite maintenant. Moi qui croyais qu’il avait compris… Il y a encore du boulot décidemment !