Note de la fic :
Le jour où je suis devenu un héros
Par : Salmanzare
Genre : No-Fake, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué
Chapitre 5
Publié le 28/08/2010 à 15:17:52 par Salmanzare
Futur H+4
Les yeux blancs du vieillard continuaient de me fixer, étrangement, même si je ne comprenais pas vraiment comment cela pouvait être possible. Le fait était là, mon lycée se trouvait en ruine et le vieux prêtre semblait perdre la raison autant que sa vue ! Il continua son charabia sur l'apocalypse.
- Tu vas devoir te repentir mécréant ! Car le ciel s'est fendu et l'élévation va commencer ! Le Seigneur, notre Dieu, revient parmi les siens pour emmener les braves loin des fléaux du mal et va se préparer à combattre les forces de l'Antéchrist sur la Terre !
- Qu'est ce qu'il s'est passé ici ?
- La Rédemption ! Nous avons été puni pour avoir cru être des dieux sur Terre ! Mais voilà l'heure du Jugement Dernier ! Il faut se repentir à présent.
- Mais le lycée ? Où sont les gens ? Pourquoi tout est en ruine ?
- La Rédemption ! La Rédemption divine par le feu et le sang ! Expie tes péchés !
Je compris que je ne pourrais rien en tirer de plus, le vieux avait perdu la raison et continuait à marmonner tout seul des prières repentantes. Il psalmodiait de plus en plus vite et reprit sa route à la recherche de nouvelles personnes à qui transmettre sa litanie. Quelques secondes plus tard, il disparaissait derrière un pan de mur tombé et je me retrouvais de nouveau seul.
Je prenais la chose plutôt bien pour le moment. Effectivement, je me trouvais seul dans un lycée d'apparence désertique et ravagé. Soit. Mais j'étais encore vivant et j'avais toujours ma montre temporelle. Après tout, mon antenne relais continuais d'émettre dans les couches du temps, je pouvais alors me permettre de repartir quatre en arrière sans dommage. Et prévenir Julien que la machine était effectivement opérationnelle.
Julien ! Voilà pourquoi il ne m'avait pas attendu ! Avec tout ce bazar, pas étonnant qu'il se soit cassé pour se mettre à l'abri. Mais une pensée vint se loger : avait-il vraiment eu le temps de se mettre à l'abri ? Il n'y avait personne ici à part un vieux fou pour témoigner d'une quelconque survie des occupants du lycée. Et Charlotte d'ailleurs ! Non, pas possible ! Il devait y avoir une réponse logique à tout ça. Et puis, il n'y avait aucun corps au sol de toute façon. Non, les gens s'étaient sans doute mis à l'abri. Il fallait que je les trouve.
Je me mis à marcher dans les couloirs vides, du moins ce qu'il en restait, à la recherche d'indices compréhensibles. Plus j'avançais et plus la situation me semblait improbable, l'absence totale de vie n'était vraiment pas normal. Je veux dire, il n'y avait même pas un cadavre coincé sous un effondrement. Oui bon, c'était horrible de penser là. Mais bon, dans chaque mauvais film de genre, y avait toujours des victimes dans ce genre de situation non ? Mais là, c'était comme si le lycée avait été ... Nettoyé ? On avait disparaître tout ce qui était compromettant ! Mais qui pouvait faire ce genre de chose ? Qui avait intérêt à étouffer une histoire pareille ?
L'armée.
Improbable. On peut pas occulter quelque chose comme ça. On fait pas disparaître tout un lycée ? Que vont dire les parents ? Que vont dire les gens de la petite ville ? Non, ça ne pouvait pas être ça. Mais l'angoisse inextricable monta dans la gorge, se déversa au travers de mes synapses et brûla mes terminaisons nerveuses. Pendant une fraction de seconde, j'hésitais à repartir directement à mon époque. Ca réglerait le problème facilement. Et je n'aurais pas de soucis à me faire. Rien de tout ça n'existera.
Non, c'était une erreur. Si j'étais en vie, c'est parce que j'avais voyagé dans le temps et évité cet événement. Mon existence actuelle ne tenait qu'à une montre si l'on poussait la situation extrême. Il fallait que je découvre ce qui s'était passé pour pouvoir l'éviter. Je pouvais pas retourner à mon époque et attendre cette catastrophe en toute conscience. Il fallait que je comprenne. Absolument ! La montre était là pour ce genre de chose, pour assurer mon avenir. Enfin, l'avenir.
Je me remis en marche et pris la direction des portes d'entrées. J'escaladais un mur et m'avançais vers les grandes grilles. Un rugissement se fit entendre au dessus de ma tête, je levais les yeux vers le ciel et vis un chasseur survoler le lycée et disparaître au loin. Oui, plus aucun doute. L'armée était bel et là... Et ce n'était pas spécialement un bon point pour moi, ni pour personne d'ailleurs...
J'avançais à présent caché, du moins dans la mesure du possible. Je m'aidais pour cela des décombres environnantes et je pus me frayer un chemin vers l'entrée. A dix mètres, je me cachais dans un léger renfoncement pour pouvoir faire l'état des lieux. Deux militaires lourdement armés faisaient reculer gentiment un homme et une femme. L'homme tentait vainement de filmer.
- Laissez-moi ! criait la jeune femme. Regardez ma carte ! Je suis journaliste, j'ai le droit de savoir.
- Madame, cette zone est classée secret défense. N'insistez pas.
- Filme tout ça Christian !
- Je vais devoir faire usage de la force, souffla le militaire.
- Lucille ? On devrait peut-être y aller.
- Non ! Nous sommes dans un pays libre ! Vous ne pouvez pas nous censurer !
Le second militaire, jusque là muet, sortit un colt et tira dans la caméra. Lucille hurla, Christian laissa tomba son matériel et les deux militaires eurent un rire convenu.
- Coupez, dit l'un deux.
- Bande de... Vous êtes vraiment.
- Écoute ma petite dame, vous bougez ou je vous bouge. On a ordre de tirer à vue en cas de problème. Vous voulez pas en devenir un ?
- Laisse tomber Lucille. Ca vaut pas le coup de se faire tuer pour une chaîne locale.
- Mais les citoyens ont le droit de savoir !
- Lucille, y a que trois idiots de notre ville qui nous regardent. Arrête. On y va.
Non, ce sujet, c'est la chance de ma vie pour monter et m'extraire de ce trou !
Le militaire releva son colt et le posa sur le front de la femme. Elle blêmit mais continua de soutenir le regard. Le militaire arma le chien alors et le doigt se positionna sur la gâchette. Christian, le cameraman, devint implorant. La fille ne bougea pas, le militaire tira. La cervelle vola en éclat et macula de sang les trois autres personnages. Christian prit peur et se mit à courir le plus loin possible du lycée. La première balle toucha son dos, la seconde se logea dans sa tête pour en ressortir aussitôt. Il tomba à terre, foudroyé. Le dégoût me monta immédiatement à l'estomac. Je me levais pour vomir.
Bruyamment.
Bien trop bruyamment...
Les yeux blancs du vieillard continuaient de me fixer, étrangement, même si je ne comprenais pas vraiment comment cela pouvait être possible. Le fait était là, mon lycée se trouvait en ruine et le vieux prêtre semblait perdre la raison autant que sa vue ! Il continua son charabia sur l'apocalypse.
- Tu vas devoir te repentir mécréant ! Car le ciel s'est fendu et l'élévation va commencer ! Le Seigneur, notre Dieu, revient parmi les siens pour emmener les braves loin des fléaux du mal et va se préparer à combattre les forces de l'Antéchrist sur la Terre !
- Qu'est ce qu'il s'est passé ici ?
- La Rédemption ! Nous avons été puni pour avoir cru être des dieux sur Terre ! Mais voilà l'heure du Jugement Dernier ! Il faut se repentir à présent.
- Mais le lycée ? Où sont les gens ? Pourquoi tout est en ruine ?
- La Rédemption ! La Rédemption divine par le feu et le sang ! Expie tes péchés !
Je compris que je ne pourrais rien en tirer de plus, le vieux avait perdu la raison et continuait à marmonner tout seul des prières repentantes. Il psalmodiait de plus en plus vite et reprit sa route à la recherche de nouvelles personnes à qui transmettre sa litanie. Quelques secondes plus tard, il disparaissait derrière un pan de mur tombé et je me retrouvais de nouveau seul.
Je prenais la chose plutôt bien pour le moment. Effectivement, je me trouvais seul dans un lycée d'apparence désertique et ravagé. Soit. Mais j'étais encore vivant et j'avais toujours ma montre temporelle. Après tout, mon antenne relais continuais d'émettre dans les couches du temps, je pouvais alors me permettre de repartir quatre en arrière sans dommage. Et prévenir Julien que la machine était effectivement opérationnelle.
Julien ! Voilà pourquoi il ne m'avait pas attendu ! Avec tout ce bazar, pas étonnant qu'il se soit cassé pour se mettre à l'abri. Mais une pensée vint se loger : avait-il vraiment eu le temps de se mettre à l'abri ? Il n'y avait personne ici à part un vieux fou pour témoigner d'une quelconque survie des occupants du lycée. Et Charlotte d'ailleurs ! Non, pas possible ! Il devait y avoir une réponse logique à tout ça. Et puis, il n'y avait aucun corps au sol de toute façon. Non, les gens s'étaient sans doute mis à l'abri. Il fallait que je les trouve.
Je me mis à marcher dans les couloirs vides, du moins ce qu'il en restait, à la recherche d'indices compréhensibles. Plus j'avançais et plus la situation me semblait improbable, l'absence totale de vie n'était vraiment pas normal. Je veux dire, il n'y avait même pas un cadavre coincé sous un effondrement. Oui bon, c'était horrible de penser là. Mais bon, dans chaque mauvais film de genre, y avait toujours des victimes dans ce genre de situation non ? Mais là, c'était comme si le lycée avait été ... Nettoyé ? On avait disparaître tout ce qui était compromettant ! Mais qui pouvait faire ce genre de chose ? Qui avait intérêt à étouffer une histoire pareille ?
L'armée.
Improbable. On peut pas occulter quelque chose comme ça. On fait pas disparaître tout un lycée ? Que vont dire les parents ? Que vont dire les gens de la petite ville ? Non, ça ne pouvait pas être ça. Mais l'angoisse inextricable monta dans la gorge, se déversa au travers de mes synapses et brûla mes terminaisons nerveuses. Pendant une fraction de seconde, j'hésitais à repartir directement à mon époque. Ca réglerait le problème facilement. Et je n'aurais pas de soucis à me faire. Rien de tout ça n'existera.
Non, c'était une erreur. Si j'étais en vie, c'est parce que j'avais voyagé dans le temps et évité cet événement. Mon existence actuelle ne tenait qu'à une montre si l'on poussait la situation extrême. Il fallait que je découvre ce qui s'était passé pour pouvoir l'éviter. Je pouvais pas retourner à mon époque et attendre cette catastrophe en toute conscience. Il fallait que je comprenne. Absolument ! La montre était là pour ce genre de chose, pour assurer mon avenir. Enfin, l'avenir.
Je me remis en marche et pris la direction des portes d'entrées. J'escaladais un mur et m'avançais vers les grandes grilles. Un rugissement se fit entendre au dessus de ma tête, je levais les yeux vers le ciel et vis un chasseur survoler le lycée et disparaître au loin. Oui, plus aucun doute. L'armée était bel et là... Et ce n'était pas spécialement un bon point pour moi, ni pour personne d'ailleurs...
J'avançais à présent caché, du moins dans la mesure du possible. Je m'aidais pour cela des décombres environnantes et je pus me frayer un chemin vers l'entrée. A dix mètres, je me cachais dans un léger renfoncement pour pouvoir faire l'état des lieux. Deux militaires lourdement armés faisaient reculer gentiment un homme et une femme. L'homme tentait vainement de filmer.
- Laissez-moi ! criait la jeune femme. Regardez ma carte ! Je suis journaliste, j'ai le droit de savoir.
- Madame, cette zone est classée secret défense. N'insistez pas.
- Filme tout ça Christian !
- Je vais devoir faire usage de la force, souffla le militaire.
- Lucille ? On devrait peut-être y aller.
- Non ! Nous sommes dans un pays libre ! Vous ne pouvez pas nous censurer !
Le second militaire, jusque là muet, sortit un colt et tira dans la caméra. Lucille hurla, Christian laissa tomba son matériel et les deux militaires eurent un rire convenu.
- Coupez, dit l'un deux.
- Bande de... Vous êtes vraiment.
- Écoute ma petite dame, vous bougez ou je vous bouge. On a ordre de tirer à vue en cas de problème. Vous voulez pas en devenir un ?
- Laisse tomber Lucille. Ca vaut pas le coup de se faire tuer pour une chaîne locale.
- Mais les citoyens ont le droit de savoir !
- Lucille, y a que trois idiots de notre ville qui nous regardent. Arrête. On y va.
Non, ce sujet, c'est la chance de ma vie pour monter et m'extraire de ce trou !
Le militaire releva son colt et le posa sur le front de la femme. Elle blêmit mais continua de soutenir le regard. Le militaire arma le chien alors et le doigt se positionna sur la gâchette. Christian, le cameraman, devint implorant. La fille ne bougea pas, le militaire tira. La cervelle vola en éclat et macula de sang les trois autres personnages. Christian prit peur et se mit à courir le plus loin possible du lycée. La première balle toucha son dos, la seconde se logea dans sa tête pour en ressortir aussitôt. Il tomba à terre, foudroyé. Le dégoût me monta immédiatement à l'estomac. Je me levais pour vomir.
Bruyamment.
Bien trop bruyamment...
Commentaires
- JustSSB
29/08/2010 à 00:28:03
OMG la journaliste conne
Pourquoi ils ont tiré le caméraman?