La chambre de ma mère était située au troisième étage.

Je ne savais pas comment je pouvais tenir sans tomber à dix mètres du sol, me rapprochant petit à petit du sol. Ne voyant que le dos de l'homme qui m'enlevait, je ne pouvais qu'attendre. Je remarquai tout de même que pendant l'attente dans le couloir de l'hôpital, la nuit était tombée.

Dès que l'homme atteint le sol, j'entendis un portière de voiture s'ouvrir et je fus jeté sur la banquette arrière d'un véhicule. Couché sur le ventre, je ne pouvais rien voir, je pouvais uniquement sentir l'odeur acre du cuir de la banquette. Puis une aiguille vint se planter dans ma cuisse.

-Ca va débloquer tes muscles, d'ici 5 minutes, ca ira mieux.

Puis des portières claquèrent et le véhicule démarra. Encore aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment précis, mon esprit ce focalisa sur une seule partie de mon anatomie: « Bouge le gros orteil ».

Après cinq minutes, mes mains commencèrent à réagir à mes ordres, et quelques minutes plus tard, je parvins à articuler quelques mots:

-Qui... êtes-vous?

La voix qui me répondit était celle de l'homme au cheveux noirs:

-Autant t'en raconter un maximum avant qu'on arrive, tu comprendras mieux.

Une seconde voix, une voix féminine, s'échappa du siège passager:

-On est des agents de de la B.W.B, la Brain World Bank. On nous appelle les Trepans, plutôt cool comme nom, hein?

-Notre mission, c'est récupérer les cerveaux, reprit l'homme tout en conduisant, comme celui de ta mère par exemple.

Avec un effort, je parvint à m'assoir sur la banquette, L'homme au cheveux noirs se retourna vers moi:

-Elle, c'est ma coéquipière, Rosamonde Vietta.

-Appelle moi Rosa.

-Et moi c'est Shizuo, dit l'homme, juste Shizuo.

A l'entente de ce nom, je me rendit compte qu'il était typé asiatique, d'où ses cheveux d'un noir profond. Je demandais d'une voix rauque:

-Dites les gars, c'est une blague non, cette histoire de cerveaux? Ca peut pas être vrai...

La prénommée Rosa se tourna à nouveau vers moi avec une expression qui ne laissait aucun doute.

Je me jetai sur la portière, près à sauter quelle que soit la vitesse, mais cette dernière était vérouillée. Je criai:

-Vous êtes tarés! C'était ma mère!

L'asiatique arrêta la voiture:

-Oui, mais c'était avant tout un génie, son cerveau ne doit pas être perdu.

-Quel rapport avec moi? demandai-je, sanglotant, m'acharnant vainement sur la portière.

-Tout laisse à penser que toi aussi, tu es un génie. Pas dans le même domaine, mais tu peux nous être utile... En fait, c'est quoi ton nom?

-Camille... dis-je en reniflant.