Note de la fic :
Publié le 07/08/2010 à 00:14:27 par Redapple
Histoire d'un aller sans retour
Par Camille Dickson
Je te salue, toi qui lit.
Le livre que tu tiens dans tes mains contient une épopée inconnue des foules, gardée secrète. Un partie de ma vie.
J'ai, au cours de cette période de ma vie, affronté des périls dignes d'un héros homérique, des forces qui dépassent les organisations humaines les plus puissantes...
Qu'importe! te dis-tu. Comme il est encore là pour le raconter, il est évident qu'il a survécu. Bien sur, tu as raison, le suspens est brisé... Seulement je ne suis pas le seul héros à avoir été impliqué dans cette Illyade des temps modernes.
_____________________________________________
La mort de ma mère, le jour où tout commença. 267 jours exactement après mon 17ème anniversaire.
Pour un génie comme elle, mourir si jeune est triste. La grande faucheuse avait pourtant décidé de l'emporter avec elle... Quand je parle de génie en invoquant ma mère, je pèse mes mots.
Championne internationale d'échecs pour le première fois à 14 ans, elle avait gardé son titre jusqu'à sa mort, à 39 ans. Elle avait toujours été une énigme pour ses professeurs, depuis toute petite. Elle était, d'un coté, extrêmement douée pour la stratégie et dotée d'une mémoire infinie, et, d'un autre coté, incapable d'écrire une phrase sans la cribler de plus de fautes qu'il n'y avait de mots. Une énigme capable de réciter sans fin les décimales de Pi. Une énigme si belle avec ses grands yeux verts. Une énigme qui avait donné son coeur et sa vie à mon père, pauvre employé de bureau gris et discret.
Mon père à toujours été a mes yeux une sorte d'antithèse de ma mère, ils se complétaient. La seule chose qu'ils partageaient, excepté leur amour, était leur douceur envers moi, leur enfant unique.
Un enfant unique. J'ai toujours montré tous les symptômes de l'enfant unique: arrogance, égoïsme, un certain irrespect pour les règles et les lois, et l'impression profonde que le monde m'appartenait.
Mais, ce bilan mentale que je suis à présent capable de faire sur ma petite personne, assis dans un fauteuil confortable, 54 années plus tard; j'aurais bien été incapable de le faire ce jour là, assis sur une de ces chaises d'hôpital inconfortable, dans l'attente du médecin inconnu qui viendrait nous annoncer, à mon père et moi, comment s'était déroulé l'opération d'urgence de ma mère.
Mon père avait débarqué en trombe deux heures plus tôt dans la salle où se déroulait mon cours d'Arts Plastiques pour m'annoncer que maman avait fait une attaque cérébrale. Il me l'avait dit comme ça, avec une brutalité qui n'était pas la sienne, en me tirant par la manche pour m'entrainer dans l'hôpital où elle avait été emmenée, en face du lycée.
J'ai toujours pensé que construire un lycée en face d'un hôpital, ou l'inverse, avait quelque chose de malsain, mais là n'est pas la question.
Le médecin arriva enfin et pris mon père à part, comme si l'adolescent de 17 ans que j'étais était un enfant qu'il ne fallait pas attrister. Je savais ce qui était arrivé avant même que le type en blouse blanche ne remue les lèvres. Je me ruai dans la salle d'opération!
Par Camille Dickson
Je te salue, toi qui lit.
Le livre que tu tiens dans tes mains contient une épopée inconnue des foules, gardée secrète. Un partie de ma vie.
J'ai, au cours de cette période de ma vie, affronté des périls dignes d'un héros homérique, des forces qui dépassent les organisations humaines les plus puissantes...
Qu'importe! te dis-tu. Comme il est encore là pour le raconter, il est évident qu'il a survécu. Bien sur, tu as raison, le suspens est brisé... Seulement je ne suis pas le seul héros à avoir été impliqué dans cette Illyade des temps modernes.
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La mort de ma mère, le jour où tout commença. 267 jours exactement après mon 17ème anniversaire.
Pour un génie comme elle, mourir si jeune est triste. La grande faucheuse avait pourtant décidé de l'emporter avec elle... Quand je parle de génie en invoquant ma mère, je pèse mes mots.
Championne internationale d'échecs pour le première fois à 14 ans, elle avait gardé son titre jusqu'à sa mort, à 39 ans. Elle avait toujours été une énigme pour ses professeurs, depuis toute petite. Elle était, d'un coté, extrêmement douée pour la stratégie et dotée d'une mémoire infinie, et, d'un autre coté, incapable d'écrire une phrase sans la cribler de plus de fautes qu'il n'y avait de mots. Une énigme capable de réciter sans fin les décimales de Pi. Une énigme si belle avec ses grands yeux verts. Une énigme qui avait donné son coeur et sa vie à mon père, pauvre employé de bureau gris et discret.
Mon père à toujours été a mes yeux une sorte d'antithèse de ma mère, ils se complétaient. La seule chose qu'ils partageaient, excepté leur amour, était leur douceur envers moi, leur enfant unique.
Un enfant unique. J'ai toujours montré tous les symptômes de l'enfant unique: arrogance, égoïsme, un certain irrespect pour les règles et les lois, et l'impression profonde que le monde m'appartenait.
Mais, ce bilan mentale que je suis à présent capable de faire sur ma petite personne, assis dans un fauteuil confortable, 54 années plus tard; j'aurais bien été incapable de le faire ce jour là, assis sur une de ces chaises d'hôpital inconfortable, dans l'attente du médecin inconnu qui viendrait nous annoncer, à mon père et moi, comment s'était déroulé l'opération d'urgence de ma mère.
Mon père avait débarqué en trombe deux heures plus tôt dans la salle où se déroulait mon cours d'Arts Plastiques pour m'annoncer que maman avait fait une attaque cérébrale. Il me l'avait dit comme ça, avec une brutalité qui n'était pas la sienne, en me tirant par la manche pour m'entrainer dans l'hôpital où elle avait été emmenée, en face du lycée.
J'ai toujours pensé que construire un lycée en face d'un hôpital, ou l'inverse, avait quelque chose de malsain, mais là n'est pas la question.
Le médecin arriva enfin et pris mon père à part, comme si l'adolescent de 17 ans que j'étais était un enfant qu'il ne fallait pas attrister. Je savais ce qui était arrivé avant même que le type en blouse blanche ne remue les lèvres. Je me ruai dans la salle d'opération!