Note de l'auteur :

Joyeuse St Valentin à tous les couples ! Par contre, si vous être un pauvre célibataire frustré et amer : allez vous faire foutre ! Le monde a rien à faire de vous aujourd'hui...

(oui, je suis un célibataire frustré et amer)


Bonne lecture ;)




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Jack ouvrit les yeux. La pénombre l'empêchait de visualiser l'endroit où il se tenait. Il fit un pas devant lui et entendit le craquement sourd d'une branche. Sans doute était-il dans la forêt, ce qui n'était pas forcément une bonne chose. Il frissonna en se rappelant son dernier passage dans celle-ci et la peur commença à lui lécher les entrailles. Jack se mit à courir ! Et plus il courait, plus la forêt était proche ! Il courait ! Voilà que les ronces lui lacéraient le visage sans scrupules, laissant le sang irriguer la terre sèche. Il courait ! Les arbres se faisaient soudainement obstacle, les ronces s'accumulaient et le tonnerre se fit entendre au loin.

Jack releva les yeux. La forêt entière se dressait devant lui. Il fit un pas en avant, prudemment, puis un second. L'arbre devant lui émit un bruit sourd, puis déplia une de ses branches torturées. L'extrémité se posa sur le torse de Jack avec fébrilité. Le garçon baissa les yeux et toucha du doigt la branche sans souffler mot. Il inspira profondément pour retrouver courage et posa sa main entière dessus pour la repousser.

La branche pénétra avec violence le ventre du jeune adolescent. Le regard de Jack se fit blême. La branche souleva alors le corps pour l'amener au niveau du feuillage qui devenait inexistant. Les feuilles tombaient les unes après les autres dans un silence presque religieux. Jack se vidait de sa substance, livide et inerte, les yeux dans le vague à la recherche d'une porte.

La sève commença à couler à l'intérieur du garçon. Jack la sentit gagner chaque parcelle de son être, comme une conquête minutieuse du végétal pour imposer sa vie. Il eut l'impression de sentir son cœur se rétracter dans un ultime spasme et ses poumons se noyer sous le liquide dorée. Il chercha vainement à inspirer une bouffée d'air frais mais son corps ne lui répondait déjà plus.

L'arbre retira alors son membre du jeune homme. La dernière feuille tomba dans un soupir irréel.

Et Jack chuta dans le vide.

Il ouvrit les yeux.

Marie.

Elle.

La jeune femme se pencha sur lui avec une grâce propre aux princesses et posa son index sur la lèvre supérieure du garçon.

- Et quand il eut traversé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre.

Il ferma les yeux.

L'obscurité le gagna.