Une fois à table, j'ai l'impression que ouvrir ma bouche pour manger quoi que ce soit est un effort titanesque, quand on est fatigué, on à une flemme monstre, et tout nous parait difficile, même la plus banal des choses.

A : - Bon vous êtes prêt pour re-dormir dehors ce soir ?
M : - ouai carrément !
N : - Idem.
-Ouai.. moi aussi.
N : - ça va mec ?
-Ouai ça va mais j'suis crever que j'en peut plus, j'arrive même pas à manger j'ai pas faim en fait, j'ai pas envie.
N : - Te force pas va.
-Ouai je sais. Désolé Coralie mais ce soir je crois que c'est moi qui vais tombé le premier.
C : - C'est pas grave
M : - Après manger j'irai voir Marine.
A : - Comment ça tu iras voir Marine ?
M : - J'vais tout lui dire.
N : - Sérieux ?
A : - Mais pourquoi ?
M : - J'en ai marre d'attendre, il me reste pas beaucoup de temps encore, alors soit ça ce passe bien et bah pendant les jours qu'il me reste j'ai une relation avec elle, soit c'est non et dans ce cas bah tant pis mais au moins je serai fixé.
-Tu perd pas de temps c'est sur.
M : - Ouai.
-Tu veux que je vienne avec toi ?
M : - Nan j'irai seul t'en fais pas.
A : -Bon courage en tout cas.
L : - T'es courageux quand même de faire ça, t'a pas peur d'un râteau ?
M : - T'façon même si j'men prend un j'men fou t'sais il reste 4 jours, j'ai rien à perdre hein.
-Ouai en même temps il à raison.
M : - Et puis si y faut elle va dire oui et la ça va être frais !
-J'éspère pour toi.


J'essaye de manger tant bien que mal, j'arrive finalement à engloutir quelques conneries, et à boire quelques verres, le repas se fini doucement, Maxime est décidé à aller parler à sa chère Marine, pour ma part je trouve qu'il est aller un peu vite, mais remarque pour moi c'était rapide, même si ce n'était pas vraiment le même cas, m'enfin.

M : - Bon bah j'y vais.
-T'es sur tu veux pas que quelqu'un vienne ?
M : - Nan pour ce genre de chose je préfère être seul.
-Ok bah pas de soucis. Et bonne chance ouai.
A : - Bon courage mec.
N : - Chaud on dirait qui part à la guerre
-Trop.

Il s'éloigne, pourvu que tout ce passe bien.

A : - ça va Dam's t'a assez manger ?
-Ouai j'en peut plus la, je me suis forcer un peu quand même histoire d'avoir quelque chose dans le ventre, mais la j'en peut plus.
N : - Bon bah on va installer nos trucs se changer et tout ça et puis après on se rejoins tous d'accord ?
-Ouai pas de soucis.
C : - Je vais un peu avec Leslie, à toute à l'heure
-Ouai.
A : - Bon bah tu viens on va prendre les couvertures.
-Ouaip'.

On se lève, je marche tout doucement parce que j'ai trop mal aux jambes, on installe les couvertures etc, puis on va s'asseoir sur le petit muret.

-Quatre jours.
A : - Hein ?
-Il reste plus que quatre jours, et encore on est à la fin du quatrième presque la, donc trois.
A : - Ouai je sais..
-Putain.
A : - Quoi ?
-Bah c'est chiant c'est passé vite quoi.. je repense encore à cette première fête ou on parlait toi et moi du camping, et la bah on est à la fin pratiquement.
A : - Ouais c'est vrai je me souviens, avec Tristan la.
-Grave, Tristan, le pauvre quoi.
A : - Chaud comment t'avais crisé quand même.
-Faut dire que pour ma première soirée j'avais pas été déçu hein.
A : - C'est sur que niveau rebondissements c'était pas mal.
-C'est sympa quand même les soirées comme ça.
A : - Au Lycée la il parait que y'en à vachement souvent, enfin surtout vers la fin de l'année, genre les prochaines grandes vacances ça va être flambant.
-Tu reprends les expressions de l'autre ?
A : - Tu sais que n'empêche à force de les entendre je les trouve stylé
- Chaud je vais finir par parler comme lui aussi.
A : - Genre le truc c'est une maladie.
-Mais trop quoi.
A : - Tu crois que ça va aller pour lui ?
-De quoi, avec Marine tu parles ?
A : - Ouais.
-Bah je sais pas, j'espère ouais.
A : - EN tout cas il à du courage parce que genre moi tout déballer à Leslie comme ça je pourrai pas.
-Ouais mais c'est différent, genre la la fille il la connait pas de puis longtemps et puis bon c'est qu'une rencontre de vacances il s'en fou, toi c'est pas pareil, et puis de toute façon toi pour le moment ça va avec elle nan ?
A : - On est timide tout les deux en fait, mais je crois que ça peut aller oui.
-Bon bah voila.
A : - Et toi ça va aller ?
-Je sais pas.
A : - On sera la pour toi hein.
-Ouais je sais, je sais.

Nicolas viens nous rejoindre.

N : - Voila j'ai installer ma couverture.
-Ah bon ? Super c'est sympa que tu ai posé ta couverture.
N : - Tu t'en fou c'est ça ?
-Mais alors la carrément quoi.
N : - Connard va. Vous parliez de quoi ?
- De Max et du temps qu'il reste au camping.
N : - Ouais ça passe vite.
-Hmmm..
N : - Et Max' alors il est pas revenu encore ?
-Nan pas encore.
N : - Ok ok.
-Et toi Nico alors.
N : - Quoi ?
-Bah, pour la copine ça viens quand ?
N : - A la rentrée moi, je me met sur une fille de ma classe et je fais tout pour sortir avec !
-Au moins t'a déjà tout prévu.
N : - Ouais je reste tranquille pendant les vacances.
-Ta raison, te prend pas la tête.

On continue à parler pendant un petit moment, la rentrée, ça approche mine de rien, le lycée, la seconde, les cours, les devoirs, les profs , les contrôles, putain penser à tout ça en vacance c'est un truc qui fait chuté le moral.
Franchement j'ai même pas envie d'y penser quoi, me dire que je ne serai pas avec mes potes à la rentrée, me dire que Coralie ne sera même pas la, me dire toutes ces conneries, non merci, pas maintenant.
Au bout d'un moment, on voit enfin Maxime qui reviens, il se dirige vers nous, seul, signe qu'apparemment tout ne s'est pas très bien passé, hmmm c'était prévisible, enfin pour moi en tout cas.

A : - Max' !
N : - Alors mec !
M - ... Bah.. voila quoi. ça se voit nan ?
-Ouais, ça se voit, elle t'a dit nan.
M : - Ouai..
N : - Merde..
A : - Aie.. raconte..
M : - Nico fait moi une place que je m'assoie aussi.
N : - Ouais pardon mec, tiens.
M : - Merci.

Le râteau, quelque chose dont nous avons tous peur lorsqu'il s'agit d'avouer nos sentiments, cette peur profonde du non, de cette phrase typique que représente le " je préfère qu'on reste ami " , nan. Nan je ne veux pas de l'amitié, je veux de l'amour, je veux te donner l'amour que j'éprouve pour toi, je veux voir briller tes yeux quand je te dirai que je t'aime, et que tu me réponde simplement par un sourire gêné, par un baiser peut être, par un regard même, mais pas qu'on reste ami, non ça je ne veux pas, pour rien au monde c'est ce que je voudrais.
Pourtant, bien souvent, c'est ce qui arrive. Lorsque cet instant se présente, on se sent abattu, vide, comme si l'on nous avait retirer notre seul but dans la vie, notre seule raison d'avancer, notre seul espoir, et ça fait mal, très mal.
Se dire qu'il faut se relever dans un moment pareil, c'est la folie, car c'est impossible. Ensuite, on dit souvent aussi que le temps efface et qu'on peut passer à autre chose, oui c'est vrai, c'est ce qu'il faut faire, sauf que dans certains cas les sentiments étaient tellement fort, qu'il nous faut vraiment beaucoup de temps pour passer à autre chose.
Dans le cas de Maxime, c'est pas grave, il éprouvais pas de l'amour fou, il ne la connaissais pas bien et puis c'est une fille de vacances quoi, mais je suis d'accord pour dire que ça fait mal quand même, quelque soit la situation, quelque soit le contexte, ça fait toujours mal.