Note de la fic :
Publié le 30/09/2009 à 10:26:16 par -AtantoinE-
V
Voilà, j’y étais. Il n’y avait pas grand monde dans le métro, ni dans les rues, d’ailleurs. J’étais rapidement arrivé devant l’enceinte froide et terne du lycée. Sur le trajet j’avais reçu un message :
-On s’impatiente…
En effet, la porte semblait fermée, mais en forçant un peu elle n’opposa pas de résistance. Voilà, j’arrive.
Je pénétrais donc l’école. Le hall était si sombre et si froid ! La nuit, l’atmosphère et tellement différente que celle du jour… Quand je pense que demain, dans une dizaine d’heures, cet endroit sera bondé de monde, dont aucun ne se sera douté de quoi que ce soit sur les évènements de la veille…. Tout du moins si tout se passe bien.
J’errais donc dans les couloirs vides du lycée. Il faisait nuit noire, seule la Lune éclairait de sa lueur blafarde, presque fantastique les murs abimés. Au fond, je ne savais même pas où je devais aller ? C’est alors que m’est venue une pensée furtive, je me suis arrêté net. Qu’est-ce que je fais ici ? Cette fille, je la connais à peine, je ne sais même pas où elle peut bien être, le lycée est si grand… Et encore faut-il qu’elle soit réellement à l’intérieur. Pourtant, ce coup de téléphone, c’était bien Yacine… Quelle idée d’être venu dans ce repère de rat ! Suivre ce fou dans ses idées tordues était bien la dernière des choses à faire… Et si je le croisais au détour d’un couloir ?
J’éteignis ma lampe torche.
Mon pas était donc bien moins déterminé et hardi que tout à l’heure. Je visitais. Errant à travers les couloirs, traversant les bâtiments, explorant la cour… Soudain je tombais devant la salle de musique. Une grande salle aussi froide qu’impersonnelle. Mais pleine d’instruments en tout genre. Des guitares, un accordéon, une harpe, même, les légendaires flûtes à bec… Au milieu trônait un magnifique piano. Le prof jouait tout le temps dessus, il était d’un noir laqué impeccable. Il fallait que je l’essaye. Je posais mon sac au pied de l’instrument et m’installa sur le siège. Mes doigts frôlèrent les touches blanches et noires. Je frétillais à l’idée d’y jouer. J’appuyais alors sur quelques touches. Le son qui se dégagea du piano me fit sursauter. Moi qui étais jusqu’à présent habitué à écouter dans les couloirs l’écho si morne du silence.
Les boyaux du lycée furent envahies d’une mélodie mélancolique. Les notes se déversaient dans les salles de classes vides, elles se renversaient dans la cour de l’école et inondaient de ma propre gaieté ce monde fantomatique. Je jouais. J’étais fier de ce que je jouais, personne n’étais là pour l’entendre. Je jouais pour moi, aucune autre oreille n’entendra jamais les mélodies qui jaillissait de ce piano irréel. Ca y est. Je venais d’achever ce que j’avais entrepris. J’étais radieux, mon cœur palpitait déjà à la nostalgie des musiques jouées la seconde auparavant. Les yeux dans la vague, je souriais et je jouais les toutes dernières mesures. Voilà, c’était fini. J’écoutais dans une méditation presque religieuse ces ultimes notes s’essouffler dans l’air, et le silence reprendre peu à peu son droit.
Je n’eus malheureusement pas le temps d’entamer ce plaisir jusqu’au bout.
-C’est beau…
Une voix venait de s’éveiller dans mon dos. Mes doigts se crispèrent sur les octaves et mon iris se rétréci, les yeux arrêtés en face de moi, dans le vide, dans le noir. La Lune se reflétait sur le noir laqué du piano. Le visage de mon fantôme pouvait-il en faire autant ?
Le silence ne m’avait jamais paru si lourd…
Voilà, j’y étais. Il n’y avait pas grand monde dans le métro, ni dans les rues, d’ailleurs. J’étais rapidement arrivé devant l’enceinte froide et terne du lycée. Sur le trajet j’avais reçu un message :
-On s’impatiente…
En effet, la porte semblait fermée, mais en forçant un peu elle n’opposa pas de résistance. Voilà, j’arrive.
Je pénétrais donc l’école. Le hall était si sombre et si froid ! La nuit, l’atmosphère et tellement différente que celle du jour… Quand je pense que demain, dans une dizaine d’heures, cet endroit sera bondé de monde, dont aucun ne se sera douté de quoi que ce soit sur les évènements de la veille…. Tout du moins si tout se passe bien.
J’errais donc dans les couloirs vides du lycée. Il faisait nuit noire, seule la Lune éclairait de sa lueur blafarde, presque fantastique les murs abimés. Au fond, je ne savais même pas où je devais aller ? C’est alors que m’est venue une pensée furtive, je me suis arrêté net. Qu’est-ce que je fais ici ? Cette fille, je la connais à peine, je ne sais même pas où elle peut bien être, le lycée est si grand… Et encore faut-il qu’elle soit réellement à l’intérieur. Pourtant, ce coup de téléphone, c’était bien Yacine… Quelle idée d’être venu dans ce repère de rat ! Suivre ce fou dans ses idées tordues était bien la dernière des choses à faire… Et si je le croisais au détour d’un couloir ?
J’éteignis ma lampe torche.
Mon pas était donc bien moins déterminé et hardi que tout à l’heure. Je visitais. Errant à travers les couloirs, traversant les bâtiments, explorant la cour… Soudain je tombais devant la salle de musique. Une grande salle aussi froide qu’impersonnelle. Mais pleine d’instruments en tout genre. Des guitares, un accordéon, une harpe, même, les légendaires flûtes à bec… Au milieu trônait un magnifique piano. Le prof jouait tout le temps dessus, il était d’un noir laqué impeccable. Il fallait que je l’essaye. Je posais mon sac au pied de l’instrument et m’installa sur le siège. Mes doigts frôlèrent les touches blanches et noires. Je frétillais à l’idée d’y jouer. J’appuyais alors sur quelques touches. Le son qui se dégagea du piano me fit sursauter. Moi qui étais jusqu’à présent habitué à écouter dans les couloirs l’écho si morne du silence.
Les boyaux du lycée furent envahies d’une mélodie mélancolique. Les notes se déversaient dans les salles de classes vides, elles se renversaient dans la cour de l’école et inondaient de ma propre gaieté ce monde fantomatique. Je jouais. J’étais fier de ce que je jouais, personne n’étais là pour l’entendre. Je jouais pour moi, aucune autre oreille n’entendra jamais les mélodies qui jaillissait de ce piano irréel. Ca y est. Je venais d’achever ce que j’avais entrepris. J’étais radieux, mon cœur palpitait déjà à la nostalgie des musiques jouées la seconde auparavant. Les yeux dans la vague, je souriais et je jouais les toutes dernières mesures. Voilà, c’était fini. J’écoutais dans une méditation presque religieuse ces ultimes notes s’essouffler dans l’air, et le silence reprendre peu à peu son droit.
Je n’eus malheureusement pas le temps d’entamer ce plaisir jusqu’au bout.
-C’est beau…
Une voix venait de s’éveiller dans mon dos. Mes doigts se crispèrent sur les octaves et mon iris se rétréci, les yeux arrêtés en face de moi, dans le vide, dans le noir. La Lune se reflétait sur le noir laqué du piano. Le visage de mon fantôme pouvait-il en faire autant ?
Le silence ne m’avait jamais paru si lourd…