Note de la fic :
Publié le 15/08/2016 à 19:34:55 par Games
Une brume épaisse recouvrait les eaux sombres. Une lumière diffuse emplissait l'espace, pénétrant difficilement la surface lisse de l'étendue liquide. Des marées de conifères penchaient leurs longues branches couvertes d'épines au ras de l'eau calme et sereine. Le brouillard blanc cachait les lignes d'horizons, appuyé par le relief semblable à des géants endormis, couvert de leur sombre pelage vert et piquant . Des cris d'enfants perçaient les nuages bas. Un phare sonore, un chant des sirènes mélodieux, captant l'ouïe de son improbable spontanéité dans cet espace plein, vide d'humanité.
Une crique en demi-cercle sort de la pureté de la brume. Des bâtiments se profilent, dégageant succinctement une puissance tranquille, excroissance de la montagne sur laquelle ils reposent leurs lourdes charpentes de pierre, contemplant paisiblement les silhouettes qui s'agitent à leurs pieds. Allant et venant, remuant, criant, élancé. D'autres plus grande, moins nombreuses, se tiennent dressées comme des piquets parmi l'ensemble. Le silence reste prenant, ponctué par les cris brefs qui se perdent dans le coton des nuages. Le tableau se fait plus net. Les détails s'éclaircissent pendant que la brume se referme et fige l'instant passé au large comme de la glace.
Un éclat doré réverbère la douce lumière qui perce à travers les nuages. Une jeune fille se tient là, muette tranquille, face à l'endroit où l'eau et le ciel se fondent l'un dans l'autre. Ses yeux bleus gris tentant d'intercepter chaque élément, chaque fragment de ce paysage, captant chaque détail. Les détails. Elle-même en est un composé, un assemblage, une subtile structure où chaque fines particules subatomiques à sa place, sa détermination. Ses cheveux coulant sur sa poitrine et son dos éclatent la lumière en un reflet étincelant.
Elle n'est pas la seule à fixer le semblant d'horizon, cherchant le soleil caché. Au pied de l'un des bâtiments, reposé contre un épais contrefort en granit, un jeune homme observe. Lui aussi ses yeux s'agitent. Ils passent de la brume à la jeune fille, comme si tout ce qui l'entourait, se définissait par la simple présence de celle-ci. Il entend à peine l'enfant assis à côté de lui.
« Ici on est vraiment bien. Il y a la plage où on joue et on apprend, et la forêt derrière où on joue et on ... »
Le jeune homme pense à la distance qui la sépare d'elle. Une myriade d'enfant regroupé par constellation s'ébat dans les galets devant lui. La jeune fille se tient toujours droites, fixant l'horizon, les mains pendantes le long de son corps fin, l'eau sombre entourant ses chevilles. Elle lui tourne le dos. Elle ne s'intéresse pas à lui. Vraiment ? Il pense encore à la distance, aux quelques mètres à franchir pour la retrouver, lui parler, la toucher, l'étreindre.
L'enfant, comprenant que se paroles ne touchaient que superficiellement son interlocuteur, regarda dans la même direction.
« Qu'est-ce que tu attends ? »
Le jeune homme, trouvant un écho cartésien à sa pensée, se tourna subitement vers celui-ci. Ses traits n'avaient pas changé mais une soudaine maturité se dégageait de son visage. L'autre le regarda, d'abord stupéfait, puis les lignes de son visage dessinèrent progressivement sa résolution, solution à sa question.
Il abandonna son repos à l'orée du granit puis s'enfonça dans l'eau noire, vers son rêve, vers son horizon.
Une crique en demi-cercle sort de la pureté de la brume. Des bâtiments se profilent, dégageant succinctement une puissance tranquille, excroissance de la montagne sur laquelle ils reposent leurs lourdes charpentes de pierre, contemplant paisiblement les silhouettes qui s'agitent à leurs pieds. Allant et venant, remuant, criant, élancé. D'autres plus grande, moins nombreuses, se tiennent dressées comme des piquets parmi l'ensemble. Le silence reste prenant, ponctué par les cris brefs qui se perdent dans le coton des nuages. Le tableau se fait plus net. Les détails s'éclaircissent pendant que la brume se referme et fige l'instant passé au large comme de la glace.
Un éclat doré réverbère la douce lumière qui perce à travers les nuages. Une jeune fille se tient là, muette tranquille, face à l'endroit où l'eau et le ciel se fondent l'un dans l'autre. Ses yeux bleus gris tentant d'intercepter chaque élément, chaque fragment de ce paysage, captant chaque détail. Les détails. Elle-même en est un composé, un assemblage, une subtile structure où chaque fines particules subatomiques à sa place, sa détermination. Ses cheveux coulant sur sa poitrine et son dos éclatent la lumière en un reflet étincelant.
Elle n'est pas la seule à fixer le semblant d'horizon, cherchant le soleil caché. Au pied de l'un des bâtiments, reposé contre un épais contrefort en granit, un jeune homme observe. Lui aussi ses yeux s'agitent. Ils passent de la brume à la jeune fille, comme si tout ce qui l'entourait, se définissait par la simple présence de celle-ci. Il entend à peine l'enfant assis à côté de lui.
« Ici on est vraiment bien. Il y a la plage où on joue et on apprend, et la forêt derrière où on joue et on ... »
Le jeune homme pense à la distance qui la sépare d'elle. Une myriade d'enfant regroupé par constellation s'ébat dans les galets devant lui. La jeune fille se tient toujours droites, fixant l'horizon, les mains pendantes le long de son corps fin, l'eau sombre entourant ses chevilles. Elle lui tourne le dos. Elle ne s'intéresse pas à lui. Vraiment ? Il pense encore à la distance, aux quelques mètres à franchir pour la retrouver, lui parler, la toucher, l'étreindre.
L'enfant, comprenant que se paroles ne touchaient que superficiellement son interlocuteur, regarda dans la même direction.
« Qu'est-ce que tu attends ? »
Le jeune homme, trouvant un écho cartésien à sa pensée, se tourna subitement vers celui-ci. Ses traits n'avaient pas changé mais une soudaine maturité se dégageait de son visage. L'autre le regarda, d'abord stupéfait, puis les lignes de son visage dessinèrent progressivement sa résolution, solution à sa question.
Il abandonna son repos à l'orée du granit puis s'enfonça dans l'eau noire, vers son rêve, vers son horizon.