Note de la fic : Non notée

Chernarus Indépendant


Par : Sleezaille
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 10 : À la recherche du Jardin d'Eden


Publié le 10/08/2016 à 18:09:26 par Sleezaille

Je me réveille sur les coups de midi, je vois que je suis le dernier à m'être levé, Damien est lui aussi debout, il n'a pas l'air en forme, il est épuisé et se tient assez régulièrement l'arrière du crâne, il finit par arrivé péniblement vers moi :

« Heeu,je sais pas quoi dire..ça fait un mal de chien..mais, merci vieux. Dit-il en grimaçant de douleur.
-Ne me remercie pas, j'ai fais ce que n'importe qui d'autre aurait fait ici.
-J'ai vraiment flippé, avant de tomber dans les pommes, j'ai cru que c'était la fin du voyage pour moi..

L'espace d'un instant, j'ai aussi cru que c'était la fin pour lui, je revois encore l'image de la main de Paul, ensanglantée. Mais j'essaie de le rassurer.

-N'y penses plus mec, t'es en vie, pas infecté, tâche de te reposer, on va sortir de cet enfer, ensemble.
-Et pour ton pote, tu comptes faire comment ? On a un indice ou quoi ?
-Non, pour l'instant j'ai rien, j'ose espérer qu'il a réussi a rejoindre un centre d'évacuation, doit bien y en avoir un quelque part..doit y avoir un protocole du genre dans chaque pays, je pense.. »

Voici mon seul espoir pour retrouver Larry, qu'il ait réussi à trouver un endroit dans lequel il est en sécurité, mais il reste à savoir ou pourrait-il être en sécurité, la piste du camp d'évacuation est la plus probable, ça paraît difficile à croire, mais c'est bien le cas. Si ça se trouve, il est déjà revenu en France, et je cours après quelqu'un qui n'est même plus ici, la est toute la difficulté de mon objectif, je ne sais foutrement rien de ce qu'il a pu lui arriver.
Ewen me sors de mes pensées en sortant une carte et en la dépliant sur la table :

«Bon, comme vous le savez, on est à court de tout, bandage, bouffe, eau et même de place, va falloir déménager , Lucas et moi en avons discuté hier et on pense que la meilleure option serais d'aller a Gorka, ici. Il pointe du doigt Gorka.
On prendra une route en théorie peu empruntée. Poursuit-il en longeant la route avec son doigt.
Comme vous le voyez, ce chemin nous fait taper un détour,mais, ce qu'on voit la, ce sont des champs, en contrebas de la route, on peut espérer y trouver des fermes et donc des provisions. On partira uniquement si Damien se sent en forme pour le faire, il y a à peu près un quart d'heure de marche pour arriver aux fermes et une demi heure pour arriver a Gorka. Damien, c'est toi qui donnes le feu vert.
-Très bien, départ 14 heures, ça vous va? J'veux pas rester ici plus longtemps. Répond sèchement Damien.
-Tu sais que ça presse pas à la minute, on a de quoi encore tenir 2 jours avec ce qu'il nous reste. Répond Ewen.
-Et bien on utilisera tout ça dans l'abri qu'on se trouvera la-bas.
-Bon très bien, préparez vos affaires, on part après manger.
-Ca marche. » Disons-nous en choeur.


Il est désormais 14 heures, tout le monde est prêt, je ne suis pas rassuré par la météo, le ciel est entrain de se couvrir de plus en plus et avec Damien qui est blessé, le trajet risque d'être un peu plus long que prévu puisque nous avançons à son rythme.
Après une vingtaine de minutes, nous arrivons en sommet de côte, il pleut depuis un petit moment et le paysage en contrebas se dévoile petit à petit, mon cœur se serre au fur et a mesure qu'un spectacle chaotique se dévoile à mes yeux. Je me tient debout, face aux granges en contrebas, ou plutôt ce qui en reste, tout a brûlé, les champs sont noirs, les ruines sont noires, les nuages sont noirs, "Ça ressemble à une zone de guerre" me dis-je. Pour ne pas arranger les choses, même la nature est contre nous, le vent commencent à se lever et la pluie se fait de plus en plus insistante, « on va se manger un orage, c'est sûr. », me dis-je.
Paul me rejoint :

« Oh la vache, regardez moi ça, y'a plus rien debout, tout a cramé. Dit-il surpris.
-Politique de la terre brûlée.. Dit Ewen.
-Les gars..désolé mais la j'en peux plus..dit Damien en s'écroulant a genoux.
-T'en fais pas Damien on va te porter. Regardez y'a encore 2 granges qui ont l'air d'avoir tenu le coup. Dis Paul en pointant du doigt lesdites granges.
-De toute façon va falloir s'arrêter, regardez le ciel, on va manger un orage. Dis-je.
Ironie du sort, à cet instant, un éclair déchire les cieux dans un fracas assourdissant, rester dehors sous cette pluie est absolument inenvisageable, on risque le foudroiement à tout moment.
-Ok, Paul vient m'aider a porter Damien. Répond Ewen.
-A trois, un, deux, trois. »

Nous voici donc entrain de descendre le chemin vers les deux seules granges ayant tenu le coup, la nature ne nous fait aucun cadeaux, le vent commence à souffler fort, à en faire balancer la cime des arbres de gauche a droite, créant un bruit ambiant extrêmement désagréable, entre le vent le bruit des feuilles et le tonnerre.
La première grange n'est qu'à une centaine de mètre de nous :
« Allez les gars un petit effort on y est presque ! » Je ne sais même pas si le son de ma voix a réussi à parvenir à leurs oreilles.
Quand soudain, j'aperçois une dizaine de silhouettes traverser le chemin depuis ma droite, elles foncent à vive allure vers une des granges, tout le monde a le même réflexe, se baisser et observer. Une fois la porte enfoncée, les enragés s'engouffrent tous dans le bâtiment puis, à ma plus grande surprise, plusieurs coups de feu retentissent, se démarquant du bruit ambiant créé par Dame Nature.
Après un bref instant, je me tourne vers les autres:

« Vas-y mec, on reste la avec Damien. » me dit Ewen.

Je me met à courir, armé de mon Mosin et d'une simpe hachette, je suis rejoint en route par Mélanie, qui m'a rattrapé, elle me lance un bref regard, puis me fait signe de la tête, comme pour me dire "Je suis prête". Nous courons tout les deux vers la porte d'entrée quand nous entendons quelqu'un parler, un homme, jeune à en juger par son timbre de voix, et chose étrange, en français.

« ALLEZ VIENS TOI, QU'EST-CE QUE T'A A ME REGARDER COMME CA ? J'AI PAS PEUR DE TOI, J'VOUS PREND A UN CONTRE DIX JUSTE AVEC MON COUTEAU !! »

Adossés chacun d'un côté au mur qui abritait la porte, Mélanie me lance un regard, elle sors son arme, je fais de même et nous nous décidons à rentrer.
L'ambiance change du tout au tout,il fait encore plus sombre que dehors, la pluie vient frapper sur le toit de la bâtisse dans un tic-tac incessant, l'endroit sent la mort et c'est pas une façon de parler, quatre cadavres gisent à même le sol et deux sont avachis sur des bottes de paille, tous ont un trou dans la tête, ils viennent d'être abattus mais leurs corps est en putréfaction depuis un moment. Derrière une palissade en bois, au fond de la grange, on entend des grognements et des cris de douleurs, mais pas ceux d'un humain normal.
Mélanie et moi nous ruons derrière cette palissade et nous retrouvons face à deux infectés essayant de tabasser le survivant, il est en uniforme, c'est un militaire, ma partenaire s'occupe de celui de gauche et moi de droite, un seul coup suffit pour calmer les deux assaillants, « de dos, c'est plus facile » me dis-je.

Le français à un peu près la vingtaine, cheveux court, brun, de taille moyenne mais tout de même imposant, il est essouflé, les mains sur les genoux, le regard vers le bas. Je remarque sur sa tenue, un blason, une sorte de dragon brandissant un couteau avec écrit juste au-dessus « 8ème RPIMa », sur son bras gauche, deux chevrons, j'en déduis qu'il est caporal, il range son couteau dans une de ses rangers après l'avoir essuyé avec son pantalon puis se redresse droit clair comme un piquet:

« Caporal Mercier, 8ème régiment de parachutistes d'infanterie de Marine, section du lieutenant Galtier.
Nous sommes un peu hébété, en tant que civils, on a pas vraiment l'habitude que quelqu'un se présente comme ça.
-Heeu..bonjour, elle c'est Mélanie et moi Lucas.
-Ah, excusez moi, au bout de 5 ans de carrière, on prend l'habitude de se présenter comme ça, appelez moi juste Val', ou Mercier, c'est vous qui voyez, vous êtes tout seul ? Dit-il en ramassant son béret rouge et son fusil d'assaut.
-Non on est 5 en tout, on est juste parti en éclaireur quand on a entendu les coups de feu, Mél, tu peux aller leurs dire que c'est bon. Répondé-je.
-Ouais j'y vais . Dit-elle en sortant de la grange en courant.
-Alors ? Pourquoi vous êtes embarqués dans ce merdier ?
-Bah les quatre autres étaient en vacances ici et moi j'suis journaliste, je tournais un reportage avec un ami mais c'est loin de s'être passé comme prévu.
-J'en doute pas, nous l'État Major nous a confié une « Mission de maintien de la paix », comme au Kosovo en 2000. Ca a bien foiré, comment tu peux maintenir la paix quand des centaines de mecs sautent sur tes camarades de combat et toi, avec le seul but de faire le plus de victime possible. La 4ème nuit a Berezino a été mon dernier combat avec ma section..
-Attends un peu t'étais à Berezino ? Pendant les quatre derniers jours ? Bon sang, on était à Khelm, juste au-dessus quand on a dû s'enfuir.
-Ouais..beaucoup de camarades sont tombés au combat, puis ils se sont tous relevés, la confusion a commencé a gagner les rangs, plus personne ne savait si il fallait tirer sur ces choses, d'après nos « Règles d'engagement », on ne pouvait tirer sur la population que si elle nous attaquait, mais on fait quoi si ce sont nos propres frères d'armes qui nous attaque ? Après tout le bordel engendré par le fait de savoir s'il fallait oui ou non transgresser les règles, la confusion a fini par laissé place à la panique et ma section a fini par se disperser, j'ai fui, comme tout les autres, certains ont eu moins de chance, d'après certaines transmissions radio, ces choses peuvent te suivre sur au moins cinq kilomètres , et me voici aujourd'hui, à raconter mon histoire à un type que je viens à peine de rencontrer.
J'en ait des frissons rien que d'imaginer l'ambiance qui devait régner la-bas, je ne trouve rien d'autre à dire qu'un simple :
-C'est horrible comme histoire..
-Je sais, mais on a pas le choix, il faut vivre avec. Et toi ? Comment ça s'est goupillé cette histoire ?
Le reste du groupe entre dans la grange, Ewen, Paul et Damien en premier suivi de Mél' qui ferme la porte.
-Je t'expliquerai ça plus tard. Répondé-je.
-Putin c'est le déluge dehors, on est trempés de la tête aux pieds. Dit Ewen
-Je vois ça, bon alors j'vais faire les présentations, Val' voici Ewen, le garçon a droite c'est Paul et celui au milieu porté par les deux autres c'est Damien.
-Vous avez un blessé ? Il a quoi ? Dit Val'
-Il s'est fait agressé par un de ces tarés dans la nuit d'hier à aujourd'hui, il est entrain de s'en remettre, il a juste besoin de repos. Répond Paul.
-Mordu ?
-Dieu merci, non, juste roué de coups. Répond Paul.
-Tant mieux, si ils vous mordent, vous êtes déjà dans la tombe. Alors, c'était quoi votre plan avant que vous tombiez sur moi ?
-Gorka, on va à Gorka, mais alors c'est vrai? Ils mordent et répandent la maladie comme ça  ? Répond Ewen, visiblement surpris.
-Ouais et ça se fait de plus en plus, le virus ou je ne sais trop quoi a muté, ils ne cherchent plus à frapper, mais à manger. Et personnellement, je cherche à atteindre le camp d'évacuation de Stary Sobor, j'espère pouvoir y retrouver ma section, enfin ce qu'il en reste.

Un camp d'évacuation ? C'est peut-être ma seule chance de retrouver Larry sain et sauf, il faut que j'en apprenne plus.

-Stary Sobor ? C'est loin ? Et y'a encore des gens vivants la-bas ? Faut absolument qu'on y aille, j'ai peut-être un ami qui y est. Demandé-je
-Loin ? Environ quatre kilomètres à l'ouest, des gens vivants ? Je suis désolé mais je me trouve dans l'impossibilité de pouvoir répondre de manière certaine à cette question, tu vois ça ?
Il me montre un espèce de téléphone accroché a son uniforme, entre sa poitrine et sa clavicule.
-Ouais c'est une radio, non ?
-Tout juste, et ça fait 3 jours qu'on a plus aucun contact avec le camp. Le seul moyen de savoir si y'a encore des gens, c'est d'y aller. Mais vu que vous avez un blessé, je comprendrai que vous vouliez attendre, cet endroit me paraît facilement défendable et Gorka est juste à coté si on a besoin de provisions. Je propose de rester ici jusqu'à ce que votre ami soit rétabli, en attendant qui veut faire le ménage avec moi ? J'ai foutu un sacré bordel là-dedans. Dit Val',en esquissant un léger sourire.
-J'vais le faire. Dit Ewen »

Un peu déçu, je me dirige vers Ewen afin de porter Damien, Paul et moi allons le pauser sur de la paille afin qu'il ait un peu de confort. Je ne sais pas trop quoi penser de ce camp d'évacuation, d'après les dires de Val', si il n'y a plus eu aucune transmissions radio depuis trois jours, c'est qu'il y a dû y avoir un problème, mais quel genre ? Attaque d'infectés ? Problème technique ? Tout cela m'angoisse un peu à vrai dire, mais il faut tâcher de garder espoir.

Ils ne peuvent pas tous être mort..


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