Le lendemain matin c'est sous la pluie qu'Émilie sort de sa tente alors que Jackie essaye tant bien que mal de faire un abri plus large en faisant un toit en feuille accroché aux arbres. Avec l'aide de Grotadmorv, il arrive à fixer les feuilles entre elles et à coller le tout aux arbres, maintenant, seul quelques goûtes tombent autour des tentes.

« C'est pas mal ton installation, complimente Émilie.

_ Merci mais je n'y serait pas arrivé sans mon Grotadmorv, signale Jackie. Maintenant tu peux me dire ce qu'est le plan B ? Demande Jackie après avoir attendu toute la nuit.

_ L'élimination des éléments qui gênent la police, dit froidement la fillette.

_ Élimination tu veux dire…

_ Oui, les tués, c'est plus rapide.

_ Je vois et je dois faire quoi ? Demande Jackie visiblement peu enclin.

_ Rien, améliore le camp si tu veux mais cette partie la je m'en charge. D'ailleurs t'as la machine ? Demande Émilie.

_ Oui, la voilà, répond Jackie en dévoilant un étrange dispositif caché sous les feuilles. »

La jeune fille met en marche la machine qui après quelques manipulations fait se téléporter une pokéball sur un emplacement prévu à cet effet. La jeune fille répète le processus deux fois avant de détacher sa ceinture pour aligner toutes ses pokéballs.

Émilie avait déjà réfléchit à l'ordre d'élimination des gêneurs, elle avait choisit de commencer par le maire, ce petit homme obèse qu'elle avait vu une fois passer dans sa limousine il y a plusieurs années. Après tout ce temps à monopoliser le pouvoir en ville et a regarder les pauvres de haut, il doit avoir de nombreux ennemis que ce soit dans les milieux aisés ou défavorisés et il paraît que son assistant est une vrai fouine, profitant égoïstement de n'importe quelles situations sans se soucier de ceux qui en souffre. Pour la jeune fille il serait juste de les abattre.
Émilie se lève soudain et prend deux de ses pokéballs ainsi que le pistolet qu'elle cache sous sa veste puis elle se met à marcher vers la ville devant tandis que Jackie baisse les yeux devant son impuissance à l'arrêter.

La ville est plus dynamique que prévu aujourd'hui et étrangement, ce bruit et ce mouvement semble plaire à Émilie, le bruits des klaxons, des gens qui sont en colère, qui en ont marre, Émilie sait que la disparition du maire va faire changer les choses dans cette ville et c'est avec cette pensée en tête qu'elle marche vers une petite ruelle voisine à la mairie.
« Kirlia, Polichombr, je fais encore appel à vous » songe la jeune fille en pensant à la quantité de travail qu'elles font pour elle et elle seule.
Les deux pokémons apparaissent juste devant la fillette qui s'agenouille devant elles pour leur expliquer les détails de l'opération.
Une fois l'explication terminée, la jeune fille observe intensément ses pokémons. Alors que Polichombr est normale, Kirlia, la tête légèrement baissée, ne semble pas heureuse, l'idée d'aider à tuer un humain lui fait peur, elle ne veut pas faire de mal à qui que ce soit. Émilie pose sa main sur la tête de son pokémon qui la relève doucement, croisant le regard de sa maîtresse qui semble consciente et désolée de ce qu'elle lui demande. Kirlia se met à sourire, assurant qu'elle accomplira sa mission. Ce signe rassure Émilie qui lance l'opération.

Polichombr se met alors à traverser les murs de la mairie tandis que Émilie et son pokémon attendent sous la pluie. Pour se rassurer, Kirlia essaye de sonder l'âme de sa maîtresse pour y trouver le courage de mener à bien sa mission mais l'âme d'Émilie est vide de pensées positives, seul la haine et la colère y demeure mais Kirlia n'abandonne pas et continue de chercher et à force, elle finit par trouver, au plus profond de son âme caché derrière tristesse et la peur, une faible lueur, elle arrive à atteindre certains sentiments cachés d'Émilie et découvre que si quelque chose est ni noir, ni gris, mais bel et bien blanc chez la fillette, c'est son amour pour ses pokémons.
Kirlia n'est jamais passée outre les sentiments négatifs de sa maîtresse et maintenant elle découvre qu'elle est aimée de cette dernière et ce simple constat souffle à Kirlia toute la détermination et la confiance dont elle avait besoin.
Émilie n'a pas le temps de remarquer un quelconque changement chez Kirlia car après quelques courtes minutes, Polichombr revient confirmer que sa partie du travail est faite.
« Kirlia, à toi » demande Émilie. Kirlia hoche la tête et se téléporte avec Émilie à l'intérieur du bâtiment directement à l'intérieur du bureau du maire.
Le petit homme vieillissant et obèse consacre toute attention à son journal mais il finit par le baisser doucement pour reposer ses yeux quand tout à coup, il voit au beau milieu de la pièce, une petite fille accompagné d'un pokémon, les deux le regardant fixement.
« Que faîtes vous là jeune fille ? » demande le maire surprit.
Doucement Émilie ouvre sa veste et prend son pistolet en main, le pointant sur le vieil homme. Voyant cela, le maire panique et appelle les gardes de toutes ses forces mais ces derniers ne sont pas disponibles, ils sont évanouit sur le sol devant la porte à cause de l'intervention de Polichombr et de son attaque hypnose quelques secondes plus tôt, alors que le pokémon veille encore sur les corps.
Le maire s'échappe de son siège, courant vers la porte d'une pièce voisine mais dans la précipitation il se prend le pied dans le tapis et tombe à terre. Dans sa panique il ne se relève pas et se met à ramper frénétiquement vers la porte mais une fois qu'il est devant et qu'il tire la poignée, il se rend compte qu'elle est bloquée. Il s'agit des pouvoirs psy de Kirlia qui empêche le maire de s'échapper.
Émilie se rapproche doucement du maire avec le pistolet, équipé d'un silencieux, toujours pointé vers lui. Le maire se colle à la porte, assit par terre, il fait des cris de plus en plus aiguë et ridicule au fur et à mesure qu'il voit l'heure de son jugement approcher.
Se tenant maintenant juste devant lui, Émilie, qui le regarde froidement sans une once de pitié dans ses yeux, appuie sur la gâchette, une balle par directement se loger en plein dans le cœur de l'homme qui meurt sur le coup.

La jeune fille soupire, elle a terminé la première partie de son plan mais tuer un homme la dégoûte encore, elle se retient de vomir tandis qu'elle se baisse pour fouiller les poches du défunt maire et y trouver son téléphone portable.
Cherchant dans sa liste de contacts, elle finit par trouver le numéro de sa deuxième cible qu'elle appelle directement. Le portable sonne pendant quelques secondes avant qu'un homme ne décroche.
« Allô ? C'est toi George ? Tu as besoin de moi ? Allô ? Hey George ?! Bon attend j'arrive. »
Émilie n'a même pas eu besoin de parler pour attirer la fouine dans le piège.
« Kirlia, demande à Polichombr de faire disparaître les corps des gardes » demande Émilie à son pokémon. Kirlia obéit et utilise ses pouvoirs psy pour entrer en contact avec Polichombr qui est juste derrière la porte tandis qu'Émilie se dissimule dans un coin de la pièce, rejointe quelques secondes plus tard par Kirlia.

Quelques minutes plus tard, l'assistant du maire entre brutalement part la porte d'entrée. Il balaye rapidement la pièce du regard et trouve le cadavre du maire à moitié assit contre une porte. L'assistant du défunt maire accourt vers le cadavre pour vérifier si son ami est bel et bien mort. Après avoir vérifié son pou, il s'assoit en face de lui et se met à ricaner.
« On dirait que tu es mort mon gros, ça tombe bien, j'en avais marre d'attendre, maintenant il me reste plus qu'a modifier quelques documents et me voilà maire de Granbois ! Je me demande qui a bien pu faire quelque chose de si merveilleux ! Sûrement la Team Rocket, ils devaient en avoir marre de toi ! Ahaha ! »
Il se voyait déjà assit sur le fauteuil qu'il a toujours convoité, il sentait que le pouvoir et l'argent lui tendait les bras ou c'était la balle de pistolet, tirée par Émilie qui s'était rapprochée silencieusement, qui lui traverse la nuque. Cela a duré moins d'une seconde et le corps de l'opportuniste s'écroule maintenant latéralement sur sol, inondant le tapis de sang.

« On peut y aller Kirlia » dit Émilie. Kirlia hoche la tête et se téléporte une nouvelle fois avec sa maîtresse dans la ruelle voisine où attend Polichombr depuis plusieurs minutes.
« Merci, vous m'avez beaucoup aidée toutes les deux » déclare Émilie après s'être mise à la hauteur de ses pokémons. « Vous pouvez vous reposer maintenant » continue t-elle en les rappelant dans leurs pokéballs.