Note de la fic : :noel: :noel:

Le monde terrible de pokémon


Par : Camion2LaGalayr
Genre : Réaliste, Fantastique
Statut : Terminée



Chapitre 48 : De tristes retrouvailles


Publié le 23/07/2014 à 16:21:10 par Camion2LaGalayr

Une légère pluie tombe des nuages gris qui planent au dessus de la forêt de Granbois. Rien ne se fait entendre au dessus de la forêt à part la pluie et le vent qui file entre les arbres et les buissons. La région est comme morte mais cela n'est pas nouveau, cela fait plusieurs dizaines d'années qu'elle est comme ça.
Une silhouette inhabituelle vient alors traverser le ciel gris, le seul mouvement perceptible à des kilomètres à la ronde. C'est un grand pokémon, un Libégon, qui brave le vent et la pluie et sur son dos, une jeune fille observe le sol et y reconnaît bien l'atmosphère de sa région natale.
Nous sommes à la fin de l'été mais la pluie est froide, elle s'abat sur la peau de la fillette qui tente de l'ignorée, elle a connue des heures plus froides par le passé.

L'imposant pokémon survole maintenant une ville perdue dans l'immense forêt froide et humide, une forêt qui lui a donné son nom, si bien que cette ville semble aussi inanimée que les bois qui l'entoure. Les grands bâtiments gris pourraient presque se fondre dans le ciel dans un camouflage de tristesse, les petites maisons de pierres semblent pâles malgré leur palette de couleurs mais pour les yeux de la jeune fille, la ville est un mélange entre le gris morose, le noir de la nuit et le rouge du sang et cette même enfant compte bien noyer le gris et le noir dans le rouge.

Après quelques tours au-dessus de cette ville morte, Émilie demande à son pokémon de s'éloigner vers la forêt. La vitesse de ce dernier lui fait rapidement quitter les alentours de la ville tandis que la jeune fille cherche au sol un endroit où atterrir. Elle finit par trouver et indique à Libégon l'emplacement où il doit rejoindre le sol. Prudemment, Le pokémon entame sa descente au milieu des grands arbres, sa taille lui fait casser quelques branches mais il arrive malgré tout à faire poser pied à terre à sa maîtresse. La jeune fille remercie son pokémon en lui caressant la tête et le rappelle dans sa pokéball.

Émilie est maintenant seule au milieu des arbres sur un sol terreux avec un peu d'herbe et quelques buissons. Pas un seul signe de vie. Doucement, elle se baisse, se mettant accroupie au dessus du sol puis elle prend son sac et en sort un étrange petit appareil. Cet objet est un capteur crypté, permettant aux personnes sur la même fréquence de connaître l'emplacement exact de celui-ci, le signal étant relayé par satellite. Une fois le dispositif soigneusement installé, elle prend en main son téléphone et appelle le Quartier Général.

« Ici White à l'appareil, décroche l'homme.

_ Ici Émilie, je suis sur place et j'ai installé le capteur, répond doucement la jeune fille.

_ D'accord, Brown est en route vers ta position, il te livrera ce que tu as demandé, tu as besoin d'autre chose ? Demande White.

_ Pas pour l'instant, je te rappellerais en cas de besoin, répond la fillette.

_ Compris, bonne chance, termine White avant de raccrocher. »

Émilie a eu la confirmation qu'elle attendait, elle allait bientôt se faire livrer le matériel qu'elle a demandée quelques jours auparavant.
Tout aussi doucement, la jeune fille se relève et décide d'aller faire une reconnaissance avec l'assurance de ne pas être suspectée ou reconnue.

Elle marche plusieurs longues minutes à travers la forêt, sous la pluie, en direction de la ville. Elle finit par arriver près d'un petit sentier et déjà, les arbres sont de plus en plus éparses.
À partir de là, il ne lui faut pas longtemps avant d'apercevoir la ville avec ses quelques immeubles HLM en périphérie et ses vieilles voitures circuler mollement dans les rues.
Une fois en ville, une foule de souvenirs souvent peu agréables reviennent en elle. Elle qui ne connaissait rien il y a presque un an maintenant et qui trouvait déjà le monde horrible, perçoit toute la pauvreté et la misère des habitants de cette ville et tout cela, à cause de la Team Rocket, cette organisation criminelle qui a une emprise sans pareil sur la ville en crise depuis tant d'années.
Émilie admire ce semblant de ville en refrénant du mieux sa colère.

Pendant près d'une heure la fillette se balade en ville, allant aux endroit qu'elle connaît bien comme son ancienne école, la supérette dans laquelle elle subtilisait de la nourriture, et l'ancien emplacement de sa maison. Elle finit par arriver au cimetière, se tenant droite, les yeux posés sur la tombe de ses parents. Elle y reste près de dix minutes, sans bouger d'un pouce, respirant lentement.
Soudain, la fillette sent une présence derrière elle. Émilie feint de n'avoir rien remarquer en ne bougeant pas et alors qu'elle sent une main s'approcher d'elle, la fillette se retourne brutalement, saisissant le bras de la main gauche tout en sortant son couteau, caché au niveau de son mollet, de la main droite et le collant à la gorge de la personne à qui elle fait maintenant face.
« Tu ne me reconnais pas ? » demande le jeune garçon qui commence apeuré.
Il s’agît de Maxime, l'enfant avec qui Émilie avait noué un certain lien avant de s'enfuir de Granbois, seulement, ce dernier ne semble pas avoir eu de chance en restant à Granbois. Son visage est couvert de diverses blessures, son corps semble faible et le garçon tient en équilibre grâce à une béquille en bois.
Émilie lâche soudain le garçon qui tombe par terre avant de lui tendre la main pour l'aider à se relever.

« Je savais que je te reverrais ! S'exclame le garçon.

_ Qu'est-ce que t'es arrivé ? Demande la fillette avec horreur.

_ J'ai eu quelques problèmes avec des gars… dit doucement le jeune garçon.

_ Qui ça ? Demande Émilie visiblement en colère.

_ Je ne peux pas te le dire ! S'exclame Maxime. Sinon je vais avoir d'autres problèmes…

_ D'accord… mais tu vas bien ? Demande la jeune fille.

_ Je me suis déjà sentis mieux mais je suis content que tu sois revenue et que tu ailles bien, j'ai crus que tu avais eu des problèmes toi aussi, déclare le garçon.

_ Je vais bien, je suis partie de Granbois le soir même où l'on s'est quittés, tu devrais toi aussi quitter la ville, dit Émilie.

_ Je ne peux pas, répond directement le garçon.

_ Dis-moi où sont tes parents, je les persuaderais, rassure la fillette.

_ Ils sont là-bas, dit le garçon en pointant du doigt une tombe érigée un peu plus loin. Ils sont morts il y a trois mois.

_ Tu vis dans l'orphelinat de la ville, demande Émilie, ayant peur de comprendre.

_ Oui.

_ C'est une raison de plus pour partir ! Ces gens sont horribles ! S'exclame la fillette.

_ Je ne peux pas, avec ma jambe, je n'irais pas bien loin, répond calmement le garçon en soulevant un bout de son pantalon, laissant apparaître une jambe artificielle. »

Émilie est horrifiée par le destin du petit garçon qui semblait si gai il y a presque un an. Elle ne peux s'empêcher de penser que d'une manière ou d'une autre, tous les malheurs de Maxime sont de sa faute, que c'est elle qui a détruit sa vie. Ses jambes sont chancelantes, elle sent son corps devenir si faible qu'elle finit par tomber à quatre patte aux pieds du garçon. Des larmes de regret se mettent à couler abondamment de ses yeux.


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