Note de la fic :
Publié le 25/10/2015 à 12:13:30 par Scarou
Los Angeles, CA
Le 26 Août 1991
Je ne vais pas aller en cours aujourd'hui. Pas que ce soit exceptionnel, mais aujourd'hui j'ai une bonne raison. J'ai très mal au ventre, mes deux heures de sommeil ont été remplies de cauchemars et je me sens tellement mal que fumer de la weed ne me fait plus rien. Je repense toujours à ce que j'ai vu chez G, et ça me terrifie. La scène se rejoue en boucle dans ma tête.
À chaque fois je me revois rentrer chez ce mec, sentir cette odeur atroce, voir la scène, prendre de la weed et ce crâne, et me barrer. Il faudrait peut-être que je sorte.
Mes pensées sont brumeuses, j'ai l'impression d'être dans un rêve. Parfois, quand je prend le crâne entre mes mains, j'ai l'impression qu'il va me hurler dessus, me dire que je suis un charognard, une pourriture, et que ma place est en taule ou en enfer. Mais le crâne ne dit rien. Il me fixe avec ses yeux noirs.
Après être rentré hier soir, j'ai beaucoup fumé et pleuré. Ça aurait été différent si mes parents avaient été là, mais ils sont en déplacement ce mois-ci. Je suis tout seul dans une maison trop grande pour moi...
Je crois que je vais aller chez Ed, pour me changer les idées. Voir du monde, ça aide toujours. Puis il est cool Ed.
J'enfile un sweat, une paire de pompes, je me roule un petit pétard, et je sors.
Une fois dehors, je me met à rouler le plus vite que je peux sur ma board, parce que prendre de la vitesse ça me fait du bien. Ça me donne l'impression de pouvoir échapper à toute cette merde.
Ed est pas chez lui. J'ai sonné chez lui, sa mère m'a ouvert et m'a dit qu'il était à Venice Beach. Elle m'a aussi proposé un sucre, parce que j'étais un peu pâle. J'ai décliné.
J'arrive à Venice et je trouve Ed en train de boire une bière en haut d'un bowl.
Je m'assied avec lui, on boit une bière, mais il sent que quelque chose ne va pas. Je sais qu'il sait. Et puis ça doit se voir sur ma gueule. Il me propose de bouger vers le canal asséché de Venice. C'est une immense gouttière de béton à ciel ouvert où on vient depuis le collège pour faire des conneries et boire des bières. Cette fois-ci, il n'y a pas d'eau dedans, la marée doit être basse ou un truc du style. La nuit est tombée, ce qui me fait penser que j'ai absolument rien foutu de ma journée hormis déprimer et flipper.
Ed me demande ce qui va pas, je lui raconte la totalité de l'histoire. J'ai des sanglots dans la voix à la fin mais il n'a pas l'air de s'en rendre compte. Il me demande de lui montrer le crâne, donc je le sors de mon sac et avec l'adresse qui me caractérise, je le fais tomber en bas du canal.
Je descend le chercher en courant et, une fois arrivé en bas du canal, je le ramasse et me tourne vers la lune en me relevant. À partir de là, je me demande si j'ai rêvé ou si il s'est vraiment passé ce que je me souviens avoir vu. J'ai donc ramassé le crâne et, en me relevant, la lune m'a éclairé. Le crâne s'est mis à devenir chaud entre mes mains.
En le regardant, j'ai vu que les pierres noires dans ses yeux commençaient à devenir blanches à partir de leur centre vers l'extérieur. Cette vision m'a paralysé pour je ne sais quelle raison. Ed m'a demandé si ça allait mais je n'ai pas été capable de répondre. Puis c'est à ce moment là que j'ai ressenti une sensation à la fois exaltante et terrifiante, comme si la gravité n'était qu'une information que je choisissais d'ignorer. Il y a eu un flash et les pierres se sont mises à émettre une lumière intense.
J'ai senti mes pieds se décoller du sol, mon corps se soulever et plus rien ne me freinait. J'étais enveloppé dans un halo blanc qui m'isolait du bruit sans pour autant m'empêcher de savoir qu'il y avait du bruit. Je sais que Ed a hurlé et m'a appelé plusieurs fois, mais je ne l'ai pas entendu.
J'ai donné une impulsion avec les jambes, comme si je savais ce qui allait se produire. La lune s'est rapprochée, j'ai pris de l'altitude jusqu'à ce que L.A. ne soit plus qu'un ensemble de points lumineux sous mes pieds. Je ne pensais plus à rien à cet instant précis, comme si tout était clair et logique.
Je me suis incliné en avant, et je suis redescendu vite, très vite, tête la première. J'ai senti l'air dans mes cheveux sans que ceux-ci ne bougent. J'ai ressenti la vitesse dans tous mon corps. Je n'ai eu aucun mal à retrouver là où j'avais laissé Ed bouche bée et terrifié. Je me suis remis debout, j'ai atterri doucement, j'ai regardé Ed dans les yeux et je suis tombé dans les vapes à vingt centimètres du sol.
La dernière chose que j'ai vu, c'était la lune.
Le 26 Août 1991
Je ne vais pas aller en cours aujourd'hui. Pas que ce soit exceptionnel, mais aujourd'hui j'ai une bonne raison. J'ai très mal au ventre, mes deux heures de sommeil ont été remplies de cauchemars et je me sens tellement mal que fumer de la weed ne me fait plus rien. Je repense toujours à ce que j'ai vu chez G, et ça me terrifie. La scène se rejoue en boucle dans ma tête.
À chaque fois je me revois rentrer chez ce mec, sentir cette odeur atroce, voir la scène, prendre de la weed et ce crâne, et me barrer. Il faudrait peut-être que je sorte.
Mes pensées sont brumeuses, j'ai l'impression d'être dans un rêve. Parfois, quand je prend le crâne entre mes mains, j'ai l'impression qu'il va me hurler dessus, me dire que je suis un charognard, une pourriture, et que ma place est en taule ou en enfer. Mais le crâne ne dit rien. Il me fixe avec ses yeux noirs.
Après être rentré hier soir, j'ai beaucoup fumé et pleuré. Ça aurait été différent si mes parents avaient été là, mais ils sont en déplacement ce mois-ci. Je suis tout seul dans une maison trop grande pour moi...
Je crois que je vais aller chez Ed, pour me changer les idées. Voir du monde, ça aide toujours. Puis il est cool Ed.
J'enfile un sweat, une paire de pompes, je me roule un petit pétard, et je sors.
Une fois dehors, je me met à rouler le plus vite que je peux sur ma board, parce que prendre de la vitesse ça me fait du bien. Ça me donne l'impression de pouvoir échapper à toute cette merde.
Ed est pas chez lui. J'ai sonné chez lui, sa mère m'a ouvert et m'a dit qu'il était à Venice Beach. Elle m'a aussi proposé un sucre, parce que j'étais un peu pâle. J'ai décliné.
J'arrive à Venice et je trouve Ed en train de boire une bière en haut d'un bowl.
Je m'assied avec lui, on boit une bière, mais il sent que quelque chose ne va pas. Je sais qu'il sait. Et puis ça doit se voir sur ma gueule. Il me propose de bouger vers le canal asséché de Venice. C'est une immense gouttière de béton à ciel ouvert où on vient depuis le collège pour faire des conneries et boire des bières. Cette fois-ci, il n'y a pas d'eau dedans, la marée doit être basse ou un truc du style. La nuit est tombée, ce qui me fait penser que j'ai absolument rien foutu de ma journée hormis déprimer et flipper.
Ed me demande ce qui va pas, je lui raconte la totalité de l'histoire. J'ai des sanglots dans la voix à la fin mais il n'a pas l'air de s'en rendre compte. Il me demande de lui montrer le crâne, donc je le sors de mon sac et avec l'adresse qui me caractérise, je le fais tomber en bas du canal.
Je descend le chercher en courant et, une fois arrivé en bas du canal, je le ramasse et me tourne vers la lune en me relevant. À partir de là, je me demande si j'ai rêvé ou si il s'est vraiment passé ce que je me souviens avoir vu. J'ai donc ramassé le crâne et, en me relevant, la lune m'a éclairé. Le crâne s'est mis à devenir chaud entre mes mains.
En le regardant, j'ai vu que les pierres noires dans ses yeux commençaient à devenir blanches à partir de leur centre vers l'extérieur. Cette vision m'a paralysé pour je ne sais quelle raison. Ed m'a demandé si ça allait mais je n'ai pas été capable de répondre. Puis c'est à ce moment là que j'ai ressenti une sensation à la fois exaltante et terrifiante, comme si la gravité n'était qu'une information que je choisissais d'ignorer. Il y a eu un flash et les pierres se sont mises à émettre une lumière intense.
J'ai senti mes pieds se décoller du sol, mon corps se soulever et plus rien ne me freinait. J'étais enveloppé dans un halo blanc qui m'isolait du bruit sans pour autant m'empêcher de savoir qu'il y avait du bruit. Je sais que Ed a hurlé et m'a appelé plusieurs fois, mais je ne l'ai pas entendu.
J'ai donné une impulsion avec les jambes, comme si je savais ce qui allait se produire. La lune s'est rapprochée, j'ai pris de l'altitude jusqu'à ce que L.A. ne soit plus qu'un ensemble de points lumineux sous mes pieds. Je ne pensais plus à rien à cet instant précis, comme si tout était clair et logique.
Je me suis incliné en avant, et je suis redescendu vite, très vite, tête la première. J'ai senti l'air dans mes cheveux sans que ceux-ci ne bougent. J'ai ressenti la vitesse dans tous mon corps. Je n'ai eu aucun mal à retrouver là où j'avais laissé Ed bouche bée et terrifié. Je me suis remis debout, j'ai atterri doucement, j'ai regardé Ed dans les yeux et je suis tombé dans les vapes à vingt centimètres du sol.
La dernière chose que j'ai vu, c'était la lune.