Note de la fic :
Mictlantecuhtli
Par : Scarou
Genre : Action, Fantastique
Statut : C'est compliqué
Chapitre 2 : Chapitre 2
Publié le 24/10/2015 à 17:23:16 par Scarou
Quelque part dans le désert du Nevada
5 janvier 2090
Aussi loin qu'il se souvienne, Kenny n'avait jamais été le bienvenu où qu'il aille dans la Nouvelle République du Nevada. Deux raisons à cela : le fait qu'il soit protestant et le fait qu'il soit noir de peau. En effet, depuis l'été 2045, les villages mormons s'étaient assez développés pour finir par s'unir dans la création de la Nouvelle République du Nevada (NRN). Ainsi, il ne faisait pas bon vivre pour les noirs dans le Nevada, et encore moins pour les noirs qui ne suivaient pas les sacro-saintes paroles de Joseph Smith.
Kenny a toujours vécu dans ce désert. Caché parmi les siens dans des communautés clandestines, il avait passé beaucoup de temps dans des endroits secrets, à l'écart de la civilisation blanche, à vivre parmi les noirs, les jaunes, les athées, les juifs, les homosexuels et tous ceux qui n'étaient ni blancs, ni mormons, ni "normaux". Toute personne qui ne remplissait pas les critères imposés par la dictature mormone était souvent lynchée ou exécutée suite à une décision collective. C'est pourquoi les "anormaux" vivaient dans des communautés installées dans des endroits désaffectés, en plein milieu du désert, loin du puritanisme et du racisme des villes mormones où il ne faisait pas bon vivre quand on était afro-mexicain et protestant.
Ces sociétés survivaient grâce au savoir collectif transmis de génération en génération. Certains savaient forer le sol pour y trouver de l'eau, d'autres connaissaient l'art millénaire de faire pousser des denrées là où il n'y avait que du sable et de la pierre. Bien que l’espérance de vie n'était que d'une cinquantaine d'années, les gens vivotaient comme ils pouvaient dans les ruines, les décombres et la peur des mormons.
Kenny vécut jusqu'à ses 19 ans dans une ancienne église où, une nuit, une ratonnade eut lieu. Ce fut la débandade la plus totale. Beaucoup fuirent, d'autres essayèrent de rivaliser face aux armes à impulsions des mormons, mais comment battre quelqu'un qui peut t'arracher un bras d'un simple tir quand toi tu n'as qu'un bout de bois pointu pour te défendre ?
Kenny ne dormait pas ce soir là. Posté dans le clocher, il fixait la lune quasiment pleine qui luisait sur le désert. Cette immensité à perte de vue luisant d'un bleu pâle l'appaisait quand il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Ce silence magnifique fut interrompu par un bourdonnement au loin. Kenny tendit l'oreille puis fixa son regard en direction de la provenance du bruit. Il vit, vers l'est, plein de petites lumières se profilant à l'horizon, et celles-ci se rapprochaient. Des motos, avec des mormons dessus.
Kenny resta figé l'espace de deux secondes, ne réalisant pas l'ampleur du problème. Puis il dégringola jusque dans la salle d'office où tout le monde dormait en gémissant, hurlant, pleurant, terrifié à l'idée que cela puisse arriver. En un instant, tout le monde fut caché : crypte, confessionals, derrière l'orgue, partout où il y avait un interstice dissimulé, il y avait une personne de cachée. Kenny, quant à lui, avait regagné son perchoir. Puis le silence revint et l'on entendit plus que le bruit des moteurs vrombissant de plus en plus fort.
Les mormons firent quelques tours à moto autour du bâtiment tandis que Kenny les analysait : il y en avait un peu moins d'une vingtaine, tous habillés de longs manteaux blancs, certains sur des motos, d'autres dans des side-cars, chacun était équipé d'un fusil à impulsions TM-600 qui désintégrait littéralement le premier obstacle qu'il rencontrait et parfois même le deuxième. Leurs casques blancs avec des visières réfléchissantes rendaient les mormons impossibles à différencier.
Ils se mirent en rang devant la grande double porte de bois dont ils firent sauter la partie centrale inférieure à l'aide d'un pain de plastic. Kenny se plaqua contre le parquet du clocher et y colla son oreille. Il entendit leurs pas ordonnés rentrer dans l'église. Un silence se fit. Kenny était tendu mais il se disait que chaque seconde de silence était une seconde de vie en plus pour les siens.Une main plaquée sur le sol du clocher, l'autre sur l'un des deux tomahawks attachés à ses cuisses, se dit qu'avant cet instant précis, il avait ignoré le sens du mot "terreur".
Un pleur rompit le silence, celui d'un bébé. On entendit des pas se rapprocher du bébé, et en un instant, ce fut la guerre dans l'église. Comme si tous les membres de la communautés étaient les pères, les mères, les frères et les soeurs de ce nourrisson oublié lors de la planque. Kenny entendit des hurlements, des pleurs, des coups sourds, du sang couler et éclabousser, des corps tomber et des gens mourir. Il avait compté 37 secondes de vacarme avant de ne plus entendre que des bruits de pas. Il regarda de nouveau vers l'est et vit les motos repartir.
Il descendit alors le plus vite possible dans la salle d'office et tout ce qu'il vit, c'était une immense flaque rouge au sol, avec ça et là des morceaux un peu épais, comme des grumaux. Tout ce qu'il restait des siens était là, dans cette immense flaque chaude et puante de sang et de chaires liquéfiées.
C'est alors que, sur le flanc Est du bâtiment, il entendit une moto qui avait du mal à démarrer. Kenny sentit une impulsion au plus profond de ses tripes qui ordonna à ses jambes de courir jusqu'à l'individu, désormais seul. Il n'avait plus peur, il ne sentait plus rien. Il ne se rendit même pas compte de la vitesse avec laquelle il était sorti de l'église, ni du bond qu'il fit lorsqu'il se retrouva face au mormon dont la moto avait décidé de le lâcher à cet instant précis.
Kenny était en l'air, le tomahawk sorti et prêt à être lancé, quand le mormon tenta d'attraper son fusil. Mais quand il voulut mettre sa main dessus, celle-ci tomba au sol, coupée et animée de spasmes nerveux. L'attention de l'homme se concentra sur sa main manquante et sur le tomahawk planté dans le sable derrière lui quand un choc d'une violence incroyable se fit sentir au niveau de sa mâchoire, sous son casque. Il sentit une lame traverser son menton jusqu'en-dessous sa langue et il vit alors nettement le visage de son agresseur qui tenait, face à lui, le manche du tomahawk logé dans sa bouche.
Kenny tira sur le tomahawk de toutes ses forces.
Le mormon s'écroula, la machoire inférieure fendue en deux dans une effusion de sang. Son casque avait été fendu lui aussi, découvrant le visage du mormon, souffrant et pleurant. En voyant ce visage plein de peur, de larmes et de douleur, Kenny faillit éprouver de la pitié. Puis, se souvenant de la flaque qui se trouvait à une dizaine de mètre d'ici, il envoya de toutes ses forces son tomahawk entre les deux yeux bleus et humides du mormon dans un hurlement étouffé de sanglots. Il recommença une deuxième fois, puis une troisième puis continua de hacher le visagee de l'homme jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'une bouillie sanguinolante et pleine de sable et de cheveux à la place de sa tête.
Lorsqu'il eu fini de se défouler, Kenny essuya machinalement son visage et ses armes, couverts du sang de l'ennemi. Il sentait bouillir en lui une rage infinie, que nulle vengeance n'aurait pû tarir. Dans une seule et même impulsion, il chargea la moto de quelques vêtements de rechange, revêtit le manteau blanc maculé de sang et mit dans les poches intérieures de celui-ci deux livres : une bible, et un vieux livre contant une légende millénaire, celle du crâne de Mictlantecuhtli.
5 janvier 2090
Aussi loin qu'il se souvienne, Kenny n'avait jamais été le bienvenu où qu'il aille dans la Nouvelle République du Nevada. Deux raisons à cela : le fait qu'il soit protestant et le fait qu'il soit noir de peau. En effet, depuis l'été 2045, les villages mormons s'étaient assez développés pour finir par s'unir dans la création de la Nouvelle République du Nevada (NRN). Ainsi, il ne faisait pas bon vivre pour les noirs dans le Nevada, et encore moins pour les noirs qui ne suivaient pas les sacro-saintes paroles de Joseph Smith.
Kenny a toujours vécu dans ce désert. Caché parmi les siens dans des communautés clandestines, il avait passé beaucoup de temps dans des endroits secrets, à l'écart de la civilisation blanche, à vivre parmi les noirs, les jaunes, les athées, les juifs, les homosexuels et tous ceux qui n'étaient ni blancs, ni mormons, ni "normaux". Toute personne qui ne remplissait pas les critères imposés par la dictature mormone était souvent lynchée ou exécutée suite à une décision collective. C'est pourquoi les "anormaux" vivaient dans des communautés installées dans des endroits désaffectés, en plein milieu du désert, loin du puritanisme et du racisme des villes mormones où il ne faisait pas bon vivre quand on était afro-mexicain et protestant.
Ces sociétés survivaient grâce au savoir collectif transmis de génération en génération. Certains savaient forer le sol pour y trouver de l'eau, d'autres connaissaient l'art millénaire de faire pousser des denrées là où il n'y avait que du sable et de la pierre. Bien que l’espérance de vie n'était que d'une cinquantaine d'années, les gens vivotaient comme ils pouvaient dans les ruines, les décombres et la peur des mormons.
Kenny vécut jusqu'à ses 19 ans dans une ancienne église où, une nuit, une ratonnade eut lieu. Ce fut la débandade la plus totale. Beaucoup fuirent, d'autres essayèrent de rivaliser face aux armes à impulsions des mormons, mais comment battre quelqu'un qui peut t'arracher un bras d'un simple tir quand toi tu n'as qu'un bout de bois pointu pour te défendre ?
Kenny ne dormait pas ce soir là. Posté dans le clocher, il fixait la lune quasiment pleine qui luisait sur le désert. Cette immensité à perte de vue luisant d'un bleu pâle l'appaisait quand il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Ce silence magnifique fut interrompu par un bourdonnement au loin. Kenny tendit l'oreille puis fixa son regard en direction de la provenance du bruit. Il vit, vers l'est, plein de petites lumières se profilant à l'horizon, et celles-ci se rapprochaient. Des motos, avec des mormons dessus.
Kenny resta figé l'espace de deux secondes, ne réalisant pas l'ampleur du problème. Puis il dégringola jusque dans la salle d'office où tout le monde dormait en gémissant, hurlant, pleurant, terrifié à l'idée que cela puisse arriver. En un instant, tout le monde fut caché : crypte, confessionals, derrière l'orgue, partout où il y avait un interstice dissimulé, il y avait une personne de cachée. Kenny, quant à lui, avait regagné son perchoir. Puis le silence revint et l'on entendit plus que le bruit des moteurs vrombissant de plus en plus fort.
Les mormons firent quelques tours à moto autour du bâtiment tandis que Kenny les analysait : il y en avait un peu moins d'une vingtaine, tous habillés de longs manteaux blancs, certains sur des motos, d'autres dans des side-cars, chacun était équipé d'un fusil à impulsions TM-600 qui désintégrait littéralement le premier obstacle qu'il rencontrait et parfois même le deuxième. Leurs casques blancs avec des visières réfléchissantes rendaient les mormons impossibles à différencier.
Ils se mirent en rang devant la grande double porte de bois dont ils firent sauter la partie centrale inférieure à l'aide d'un pain de plastic. Kenny se plaqua contre le parquet du clocher et y colla son oreille. Il entendit leurs pas ordonnés rentrer dans l'église. Un silence se fit. Kenny était tendu mais il se disait que chaque seconde de silence était une seconde de vie en plus pour les siens.Une main plaquée sur le sol du clocher, l'autre sur l'un des deux tomahawks attachés à ses cuisses, se dit qu'avant cet instant précis, il avait ignoré le sens du mot "terreur".
Un pleur rompit le silence, celui d'un bébé. On entendit des pas se rapprocher du bébé, et en un instant, ce fut la guerre dans l'église. Comme si tous les membres de la communautés étaient les pères, les mères, les frères et les soeurs de ce nourrisson oublié lors de la planque. Kenny entendit des hurlements, des pleurs, des coups sourds, du sang couler et éclabousser, des corps tomber et des gens mourir. Il avait compté 37 secondes de vacarme avant de ne plus entendre que des bruits de pas. Il regarda de nouveau vers l'est et vit les motos repartir.
Il descendit alors le plus vite possible dans la salle d'office et tout ce qu'il vit, c'était une immense flaque rouge au sol, avec ça et là des morceaux un peu épais, comme des grumaux. Tout ce qu'il restait des siens était là, dans cette immense flaque chaude et puante de sang et de chaires liquéfiées.
C'est alors que, sur le flanc Est du bâtiment, il entendit une moto qui avait du mal à démarrer. Kenny sentit une impulsion au plus profond de ses tripes qui ordonna à ses jambes de courir jusqu'à l'individu, désormais seul. Il n'avait plus peur, il ne sentait plus rien. Il ne se rendit même pas compte de la vitesse avec laquelle il était sorti de l'église, ni du bond qu'il fit lorsqu'il se retrouva face au mormon dont la moto avait décidé de le lâcher à cet instant précis.
Kenny était en l'air, le tomahawk sorti et prêt à être lancé, quand le mormon tenta d'attraper son fusil. Mais quand il voulut mettre sa main dessus, celle-ci tomba au sol, coupée et animée de spasmes nerveux. L'attention de l'homme se concentra sur sa main manquante et sur le tomahawk planté dans le sable derrière lui quand un choc d'une violence incroyable se fit sentir au niveau de sa mâchoire, sous son casque. Il sentit une lame traverser son menton jusqu'en-dessous sa langue et il vit alors nettement le visage de son agresseur qui tenait, face à lui, le manche du tomahawk logé dans sa bouche.
Kenny tira sur le tomahawk de toutes ses forces.
Le mormon s'écroula, la machoire inférieure fendue en deux dans une effusion de sang. Son casque avait été fendu lui aussi, découvrant le visage du mormon, souffrant et pleurant. En voyant ce visage plein de peur, de larmes et de douleur, Kenny faillit éprouver de la pitié. Puis, se souvenant de la flaque qui se trouvait à une dizaine de mètre d'ici, il envoya de toutes ses forces son tomahawk entre les deux yeux bleus et humides du mormon dans un hurlement étouffé de sanglots. Il recommença une deuxième fois, puis une troisième puis continua de hacher le visagee de l'homme jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'une bouillie sanguinolante et pleine de sable et de cheveux à la place de sa tête.
Lorsqu'il eu fini de se défouler, Kenny essuya machinalement son visage et ses armes, couverts du sang de l'ennemi. Il sentait bouillir en lui une rage infinie, que nulle vengeance n'aurait pû tarir. Dans une seule et même impulsion, il chargea la moto de quelques vêtements de rechange, revêtit le manteau blanc maculé de sang et mit dans les poches intérieures de celui-ci deux livres : une bible, et un vieux livre contant une légende millénaire, celle du crâne de Mictlantecuhtli.
Commentaires
- Loiseau
31/10/2015 à 21:06:30
Des mormons avec des fusils lasers sur des motos ? J'adhère
Par contre, si je peux émettre une critique, tu répètes un peu trop le mot "tomahawk" - Droran
25/10/2015 à 02:45:54
Wtf, un saut en 2090. oO
Ça, c'était surprenant. Plus qu'à voir ce que tu nous réserves pour la suite. Le titre de la fic trouve au moins son sens ici.