Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Les quelques nouvelles ratés d'une âme en Pain


Par : Pain
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 8 : Un jour en France.


Publié le 14/09/2013 à 09:25:57 par Pain

Je courus.



La bruine ne s’arrêtait pas, mouillant de milles gouttelettes mon gilet de cuir noir. Je marchais d’un pas vif dans la nuit noir, les idées sombres de minuits m’embrumant l’esprit.
Un samedi soir comme les autres, quelques verres avec de belles inconnues pour finir par rentrer seul chez soi. Demain je vivrais, automate huilé par la monotonie du monde m’entourant.
Ivre du vent mordant, de la noirceur des ruelles, des fantômes de minuit.

J’allais par la ville, marchant dans la lumière chassant les ombres de la nuit. Les maisons défilaient autour de moi, mais mon regard restait perdu. La langueur me prenait peu à peu. La chaleur de alcool mêlé du froid des heures tardives.
L’automne était arrivé, je le contemplais, seul spectateur de la mort du monde. Les feuilles tombaient dans le vent d’Est. Elles voletaient quelques temps pour finir de recouvrir le macadam trempé.
J’avançais, toujours. Maintenant la cigarette à la main, tirant bouffés sur bouffés par quelques gestes automates. J’avançais, m’éloignant des réverbères du centre ville pour rentrer enfin dans les ruelles de la vielle ville. La jungle de rues entre lacées, remplient d’ilots de lumières, me fascinaient toujours autant,.
Le calme était rassurant. La sensation de vide auditif, le calme… apparent.

Un cri d’enfant raisonna dans les ruelles sombres, un cri de surprise, suivi d’une note de peur. Dans le silence de la nuit, ce son raisonna dans mes oreilles. J’accélérai le pas, me rapprochant peu à peu du lieu supposé d’où provenait le cri.
Des bruits étouffés me parvenaient maintenant, ils émanaient d’une ruelle à ma droite.
C’est d’un pas silencieux que je m’approchai donc du coin de la rue. Jetant un coup d’œil rapide sur une scène d’horreur.

« If you do it right

Let it go all night

Shadows on you break

Out into the light »

Cela se passait dans un ilot de lumière provenant d’un réverbère. Les multiples ombres rendaient à la scène toute sa monstruosité. Deux hommes, tenant respectivement une enfant de moins de dix ans et une jeune fille de dix-sept.
Celles-ci se débâtaient mais rien n’y faisait, les deux hommes les tenaient trop fermement. Un troisième homme sortit des ombres pour bâillonner les malheureuses.
Je contemplais sans réagir se qui ressemblait fort aux prémices d'un viol. Le troisième homme échangeait quelques mots avec celui qui tenait l’enfant, celui-ci hocha la tête.
Mes doigts gourds tentaient d’attraper mon portable au fond de ma poche. Mais tout se passa trop vite.
L’homme tenant l’ainée la jeta sans ménagement contre le mur d’une maison. J’entendis le troisième homme (sans doute le chef) ordonnait d’une voix ferme à la jeune femme de se mettre à genoux. Puis il sorti un objet de sa main gantée de cuire, long, reconnaissable à milles bornes.
Il mit en joue la jeune femme, la regarda quelques secondes, de ma position, je voyais les larmes coulaient. Je voyais la terreur de l’enfant s’agitant dans les bras de son ravisseur. Et j’entendis le son sourd du silencieux.
Un filet de sang coulait au milieu du front de la fille. Mais elle bascula bientôt pour laisser apparaître une horrible tache de sang projeté sur le mur. La balle était rentré proprement à l’avant du crane et l’avait explosé à l’arrière.
J’étais en état de choc. Eux non. Ils restèrent quelques secondes à regarder le corps puis d’un signe de la main, le chef donna le signal de départ.
Bientôt je fus seul sur les lieux. Mes mains tremblantes avaient fini par saisir mon portable. Je m’apprêtai à composer le numéro des schmidt quand ma peur me paralysa.
Je me détournai de la scène.
Je pleurai.
Et je courus.




Le passé finit toujours par nous rattraper.
L'affaire avait fait grand bruit dans les journaux de la ville. Beaucoup d'encre avait coulé, beaucoup de paroles inutiles diffusés dans les JT.
Mais on n'avait jamais retrouvé l'enfant, ni les malfaiteurs. La police n'avait pas de témoins, la piste était "froide".
Un dossier de plus dans les affaires non résolus me direz vous. J'en avais plus rien à foutre. J'étais devenu gris, sans sentiment, sans joie. J'étais mort.
Une seul chose me hantait, cette voix profonde, sombre, la voix du chef annonçant la sentence de mort.
Mais pour finir, je passais le cap, me reconstruisant peu à peu de ce traumatisme.
J'avais rencontré une jeune fille au lycée, elle fut la première à me voir sourir depuis trop longtemps. Elle m'aida dans un sens, sans jamais savoir l'origine de mon mal.
Au grand jamais je ne lui aurais dis.
Mais voilà...
Le passé finit toujours par nous rattraper.

Un soir de janvier banal. J'étais sorti avec ma copine pour récupérer sa jeune soeur chez une amie. Cela faisait longtemps que j'avais abandonner les cuites du samedi soir. J'étais redevenu un homme sensé.
Nous traversions le centre ville desert balayé par un vent mordant. Le printemps n'était pas prêt à pointer son nez.
Les maisons défilaient mais je n'avais d'yeux que pour ma copine jouant avec sa soeur.
Nous arrivâmes bientôt dans la vieille ville, la maison des deux soeurs n'était plus qu'à une dizaine de minutes à pied.
Les ruelles resserrés ne me paraissaient plus si oppressantes comme autrefois.
Nous passâmes dans un îlot de lumière venant d'un lampadaire.
La jeune soeur s'arrêta quelques instants en plein milieux.
Nous nous retournâmes pour la regarder nous faire des grimaces quand une voix profonde,
Sombre.
Surgit des ombres.
"Bonsoir."

Cette voix.


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