Les quelques nouvelles ratés d'une âme en Pain
Par : Pain
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué
Chapitre 1 : Rencontre nocturne
Publié le 28/08/2013 à 20:29:53 par Pain
La jeune femme avançait, seul, démunie, vers une destination à jamais trop lointaine.
Je l'ai aperçu au détour d'un virage comme on aperçoit un mirage au détour d'une ligne droite. Blanche, blonde, fine. Elle se retourna, éblouie par les phares en levant son pouce. Si fragile, si naïve..
Je m'arrêtai à quelques mètres d'elle et ouvris la portière du passager. J'entendis les talons claquer sur le bitume puis un visage apparu. De l'Est, il était fin, fait d'yeux bleus transperçant, montrant milles mystères à jamais enfouies.
"Monte"
Un seul mot, et le silence. Un seul mot, différent de milles autres.
Et elle monta, je ne la regardais déjà plus. Elle représentait un autre monde, et le choc résultant de cette rencontre se répercutait dans l'atmosphère. Glaciale.
Je redémarrai en lui demandant sa destination :
"Où ?"
Sec, abrupte, sans émotions.
Je sentis son regard me traverser, évaluant le danger que je réprésentai sur l'échelle de ses expériences. Mais je résistai à l'envie de lui rendre un regard chaleureux.
Elle bégaya dans un français approximatif :
"Le grand port"
C'était plus loin que chez moi.
Trois quarts d'heures de routes nous attendaient, la jeune femme se mit à l'aise, moi de même.
Cela faisait 20 minutes maintenant que je roulai sur la quatre vois.
Mon étrangère s'était endormie en position foetal, bercée par la chaleur de l'habitacle
Je la dévorai des yeux, à n'en plus regarder la route. Un visage d'ange cachant milles mystères et milles épreuves. J'aurais aimer la connaitre, la comprendre. Mais le destin nous donne rarement satisfaction.
Un choc de la route la réveilla, en alerte. Comme un animal traqué et habitué à l'être. Elle me regarda, je lui rendis son regards, un sourire en prime, il faisait chaud dans la voiture.
Elle sourit.
J'aurais aimé la connaitre, la comprendre.
Quand je la laissai à l'entrer du port, je ne pue m'empêcher de briser notre silence :
"Que vas tu faire ?"
Sans ce retourner elle me répondit :
"Trouver un monde meilleurs."
Et elle partit, comme partent les feuilles à l'automne, dans la brise de la cote.
Le lendemain, je me rendis tôt sur la plage. Je n'avais pas dormi, un ange était passé, je ne pouvais le rater.
Allonger dans le sable froid, je regardais les vagues s'écraser quand je vis partir le porte-conteneurs.
L'ange était parti, à la recherche d'un monde meilleurs.
Commentaires
- Pain
09/09/2013 à 21:43:52
Comme dit dans l'intro, pour tous ceux qui n'ont pas compris cette fin chelou, je m'en vais vous l'expliquer.
Il faut savoir que notre belle jeune femme venue de l'Est dans ce pays (qui n'est point la France même si ils sont francophones, les belges quoi) fait partie de la catégorie des immigrés clandestins (donc son pays d'origine n'est pas dans l'UE réfléchissez un peu !). Arrivé en Belgique donc, elle se fait lâcher par son passeur qui devait l'amenait à un autre intermédiaire pour la faire prendre un bateau pour la France, en l'occurrence un porte conteneur. Voilà pourquoi celui-ci par le lendemain matin.
Oui oui oublions la grosse coïncidence sur le fait que le mec se trouve bizarrement sur la plage au bon moment .
Pour ceux qui furent là quand la suite de « Je suis un héro » parut (avec Paul, Jimmy et tout le tralala), notre belle jeune femme ne faisait plus partie de la catégorie des immigrées clandestins mais d’une autre beaucoup moins reluisante (et je vous le dis, c’est possible) : esclave. La traite des être humains, vous connaissez ?
Par la même occasion je dévoile une partie de l’intrigue de ma future fic’ (celle que j’ai en partie déballer dans celle-ci). J’espère avoir été clair car je ne recommencerais pas .