Note de la fic :
Publié le 19/02/2014 à 14:31:58 par Sheyne
« Non, vous n'avez pas l'air de saisir la situation.
— Bien au contraire, Jacque, nous comptons bien attendre que tout soit fin prêt, avant de venir. Nous ne patienterons pas dans vos bâtiments !»
Un tic nerveux secoua les lèvres du directeur. Affalé sur son fauteuil en cuir, il se laissa glisser en soupirant. Ses pieds vinrent s'écraser sur une pile de paperasse. À travers un concert de froissement, les papiers virevoltèrent dans les airs, dansant au rythme de sa voix :
« James...
— Président ! Je vous prierais de m'appeler par mon titre officiel, grogna l'interlocuteur.
— Bon, vous allez m'écouter, Jimmy ! Je ne vous ai pas appelé pour rien, la situation est critique, nous sommes dans l'obligation d'avancer notre départ !
— Qu'est-ce que vous me racontez, là ?! Tout va bien, ici.
— Bien sûr que tout va bien, vous êtes cloisonnés avec toute une batterie de soldats. Branchez-moi en visio, je vous brieferais moi-même sur les événements.»
Bondissant sur ses pieds, il traversa la salle d'un pas assuré. À peine se campa-t-il devant l'un des hauts murs blancs de son bureau qu'un rai de lumière illumina la pièce. Porte entre les mondes, un vidéoprojecteur apporta la vision du quartier général présidentiel.
Le torse bombé, les mains jointes dans son dos, Jacque Millem entamma son discours d'un ton autoritaire :
« Elvin Bled est mort. D'une balle de sniper, directement en pleine tête.»
Derrière la paroi, les hauts gradés commençaient à s'installer sur le pourtour d'une large table, étalée en demi-cercle. Lui, il reconnaissait bien entendu le président américain, qu'il venait tout juste d'avoir au téléphone. Mais les plus grandes puissances étaient également représentées, telles que la Chine, ou encore le Royaume-Uni, une bonne quarantaine de pays au total.
Cependant, contre toute attente, aucune réaction n'eut lieu. Alors que certains s'installaient toujours, son précédent interlocuteur balança froidement :
« Et qu'est-ce que vous voulez que ça nous fasse ? Votre chien vient de crever et après ? Raison de plus pour rester à l'abri ici !
— Je vois... - Le directeur poursuivit, à peine déstabilisé. - Vous qui paraissez si sérieux... vous vous pensez vraiment en sécurité, là où vous êtes ? Des émeutes ravagent d'ores et déjà les rues. Cela ne fera qu'empirer dans les prochains jours. Vous vous imaginez peut-être rejoindre la fusée en limousine ? Circulant tranquillement dans la ville pendant que la population vous couvre de sourires chaleureux ?
— Nous avons des hélicoptères.
— Certes, mais que faites-vous des mouvements terroristes ?»
Autour de la table, certains s'agitèrent, lançant quelques regards inquisiteurs. Un homme au teint basané, coiffé d'un Fez Otoman noir, s'injuria :
« Quoi terrorise ?! Bande de racistes, arrêtez de me regarder !
— Non, trancha le directeur, vous n'y êtes pas. Personne n'accuse l'Afghanistan ; ces actes ignobles ont été perpétrés par des citoyens américains, à quelques kilomètres de la maison blanche, tout proche de vous, de plus...»
Non loin, des bruits d'une course effrénée retentirent. Résonnant dans le couloir de la Nasa, ils se répercutèrent jusque dans la salle. Personne n'osa parler. Tous guettaient les claquements sourds qui semblaient se rapprocher à une vitesse folle.
Finalement, un messager défonça littéralement la porte du bureau. Manquant de s'écraser à terre, il entama, à moitié entrecoupé, totalement essoufflé :
« Elvin... Elvin est mort !»
Une nuée de murmures perturbés s'éleva lentement. Jacque fronça les sourcils, laissant malgré lui le coursier poursuivre :
« Je suis venu aussi vite que j'ai pu, vous êtes l'un des premiers à apprendre. Ça fait moins d'une minute... à la morgue ! D'une blessure par balle, directement dans la poitrine...»
Face à lui, l'homme explosa, l'empêchant de continuer :
« Pourquoi ne pas me l'avoir annoncé au téléphone ?!
— Votre ligne est occupée, monsieur le directeur. Retorqua le messager paniqué, designant l'écran d'un signe de tête.
— Hors de ma vue ! Maintenant ! Sortez !»
Toisant le nouveau venu de toute sa hauteur, il avança ses bras. Son regard mêlé de dédain accompagna l'ordre, tandis qu'il repoussait brusquement le coursier, manquant de le faire tomber à la renverse.
Dans son dos, une voix jaillie du mur :
« Il n'est donc pas mort d'une balle en pleine tête ?
— Qu'est-ce que ça change ? Mon informateur a dû se tromper... Retorqua froidement le directeur en claquant la porte.
— Votre informateur... Depuis combien de temps êtes au courant ? Non, je ne veux pas savoir. Vous nous avez assuré que tout se déroulerait bien, que personne ne saurait pour notre exode, et la suite des événements !
— Cela fait à peine deux jours que l'annonce s'est propagée et nous avons déjà des assassinats parmi nos membres les plus importants ! Que pensez-vous qu'il vous arrivera si vous tardez à partir ?! Que ça se tassera ? Aujourd'hui un coup de sniper, demain qu'est-ce que ça sera ?! Un tir de lance-roquette, directement dans votre bureau !
— J'ai peur de mal saisir vos propos, serait-ce une menace ? Nous nous sommes longuement concertés et ne risqueront en aucun cas de nous aventurer au centre des opérations. Du moins avant que cela ne soit strictement nécessaire.»
Exaspéré, Jacque n'en pouvait plus. Les choses devaient avancer plus rapidement : la panique gagnerait les gens, et qui sait ce qui allait arriver ?! Une émeute prendrait peut-être leur arche et tout tomberait à l'eau.
Sûr de lui, il se campa au pied de l'écran, résolu de persévérer. Sa tête haute se porta vers l'image, défiant l'assemblé de son ultime argument, imbravable :
« Si la mort de notre tête d'affiche ne vous importe aucunement, peut-être considèrerez-vous les derniers événements d'un autre oeil. Voici quelques heures qu'un camion plein de billets a été pris d'assaut par un groupe d'une mafia extrémiste. Ils en sont ressortis, un carton rempli à craquer dans les bras. Cette vidéo est tenue secrète, nous équipons tous nos transporteurs de caméras pour contrer toute éventualité aussi désastreuse.»
Dans le quartier présidentiel, une salve de protestations indignées souleva le groupe.
« Oui, poursuivit le maitre de conférences, vous l'avez compris. Ces billets, initialement prévus non nominatifs pour calmer la population, afin d'avoir quelques inoffensifs civils à notre bord se sont retrouvés dans les mains d'une organisation criminelle. Alors, dites-moi, vous qui êtes si bien protégés... Qu'en sera-t-il de votre sécurité lorsque plusieurs dizaines de dérangés mentaux pénétreront dans la navette ? Que se passera-t-il quand ces terroristes, indiscernables, prendront place à vos côtés ?
Voyez-vous, je ne prendrais pas le risque de laisser cette vermine s'infiltrer parmi nous ! Nous allons donc précipiter le départ, de quelques jours. Si vous n'êtes pas ici, nous prendrons place sans vous. Pour la sauvegarde de notre espèce, c'est un mal nécessaire. Le film vient de vous être envoyé, vous pouvez dès à présent la consulter.
— Attendez un instant.»
Le chef de table couvrit l'assemblé des yeux, désormais incertain. Après visionnage et une brève consultation de ses collègues, il annonça finalement en porte-parole :
« Nous serons là, avant ce soir.»
Commentaires
- Droran
01/05/2014 à 02:30:52
Mais euh la suite
- Droran
24/02/2014 à 19:02:17
Je me suis trompé dans le chapitre précédent, ils vont vraiment le faire
Vivement la suite, voir ce que va donner la suprême surpuissance dévastatrice de Loyd :sweet: - Pseudo supprimé
22/02/2014 à 12:19:53
Je reprendrais ce chapitre au second jet pour le rallonger. Après deux jours j'en ai eu marre de l'écrire lui
De toute manière le style épic est pas fini, puisque les effets de la cock n'ont pas encore culminés et qu'ils vont détourner un convois - VonDaklage
21/02/2014 à 19:29:37
OMG le passage où il pisse Tout bonnement épique ! Mais je l'aurais vu un peu plus long, c'etait un moment de lecture assez sympathique et drôle, ca tient du genie une telle narration