Dimanche, 15h30, temps pluvieux. Tina est restée dormir chez moi car elle ne pouvait pas rentrer chez elle, et a appelé ce matin ses parents pour leur dire qu'elle resterai jusqu'au ce que la pluie cesse. Evidemment, notre sujet de discussion principal est ce qu'il s'est passé hier.

-En tout cas, la Marie va pas laisser passer ce qu'il s'est passait, dit Tina en aspirant une boufée sur sa cigarette. Elle ne t'aime pas depuis le début, et pour le peu qu'elle m'ait parlé de toi, ce n'était pas en bien.

-Perso je l'emmerde moi, lui répondis-je en tirant une latte a mon tour, comme pour lui répondre. On m'aime, on m'aime pas, chacun juge, moi je vis bien comme je suis, et je piétine les autres.

-Tu piétine les autres?

-La vie c'est la guerre, la jungle! Soit t'es un prédateur, sois une proie. A toi de choisir.

-C'est assez fermé comme vision, répondit-elle dans l'incompréhension.

-Pourtant la moindre forme de faiblesse peut être fatale. On le sait bien, il faut être le plus fort, le plus fourbe et le plus habile possible pour réussir dans la vie.

-Je suis d'accord la dessus, tu n'as pas totalement tort.

-"S'ouvrir aux gens" dans le sens ou on peut leur faire confiance, où arrive le moment ou ils prennent trop de place... S'ouvrir aux gens, c'est aussi leur ouvrir ton cul!

-Très philosophique...

-Et surtout ne pas se faire gauler! Par la je veux dire, il faut savoir cerner les autres, les manipuler psychologiquement sans que eux y arrivent! Je suis franc la plupart du temps, mais je sais mentir quand il le faut!

-On en a pas parler une fois? Et tu sais que quand tu parle comme ça tu me fais peur, y'a qu'a moi que tu fais ça?

-Oui car je sais que je peux te faire confiance.

-Et si je suis ton raisonnement, je pourrais te faire un coup de pute quand je veux?

-Tu n'aurai aucun interet, tu cherchais un ami et tu l'as trouvé, t'as du mentir pour y arriver, et tu ne veux pas autre chose, donc t'as aucun interet a me manipuler.

-Peut-être que quelque chose t'échappe? Me dit-elle, interrogative.

-Rien ne m'échappe, lui dis-je très sérieusement.

-T'es a la fois sexy et effrayant quand t'es sérieux.

-Ah oui, je suis sexy quand je suis sérieux? Lui dis-je en lui faisant un clin d'oeil ironique.

J'entrais alors dans une grande phase d'imitation d'hommes soi-disant sérieux, au point qu'ils en soient ridicules, a commencer par le prof de sport.

-Fait gaffe, me prévint Tina, il te surveille, il est partout! C'est comme ça que ça se passe en 1984...

-Pour lui je dirais carrément 1941.

On rigolait ensemble encore cinq petites minutes, avant qu'elle ne me questionne sur un élément intriguant de ma chambre (Non vos gueules ce ne sont pas les mouchoirs d'a coté de mon ordi )

-Pourquoi t'as un poster de Végéta?

-Pour te répondre, est ce que tu le connais déja?

-Oui un peu, je regardais DBZ parfois quand mon frère le regardait lui aussi.

Je pris alors une grande inspiration, avant de me lancer dans mon explication.

-Tu vois, commençai-je avec un air a la fois sérieux et rigolo, Végéta est tout ce a quoi j'aspire. Bon non, je ne rêve pas de butter tout le monde pour devenir maitre de l'univers, et je ne suis pas obsédé a tuer une personne, mais si on regarde ses qualités, il est LA fierté, parfois même l'orgueil, l'ambition, la combativité, la ruse et la détermination...

-Hum, je vois, mais approfondis... Me coupa-t-elle dans mon élan.

-Oui j'y viens, si on regarde bien sa "vie quotidienne" et qu'on voit plus loin du fait qu'il veuille d'abord devenir maitre de l'univers ou tuer SanGoku, il veut avant tout être le meilleur, devenir le plus fort, et pour ça il utilise non seulement l'entrainement mais aussi la ruse! Il écrase ses adversaires pour rabattre le clapet de ceux qui le contredise mais surtout, pour prouver a lui même qu'il est le meilleur! Il déteste perdre a cause de sa fierté, et si cela devait arriver, il trouvera le moyen pour faire en sorte que ça ne se reproduise plus. Et son envie de conquérir l'univers en éclatant Freezer renforce ce coté "ambitieux" du personnage! Et enfin, il est surtout très charismatique.

-Hum je vois, dit-elle une fois mon monologue fini, ça tient la route ce que tu dis, un peu inhabituel a entendre d'un lycéen mais c'est pas forcément une mauvaise chose.

-Ce sont les qualités qu'avaient mon père.

On marqua un temps de pause, elle pour assimiler tout ce que j'avais dit, et moi pour me rendre compte de ce que je venais de dire.

-A propos, tu ne parle jamais de ton père. Ou est-il? Et il fait quoi?

-Il est mort...

-AH... Désolée.

-Nan c'est rien, répondis-je d'un ton un peu sombre. Tu pouvais pas savoir.

-Oui, mais si tu veux pas en parler...

-Pourtant tu veux savoir? La coupai-je.

-Oui, répondit-elle doucement. Si tu le veux bien...

Je repris une grande inspiration, pour commencer un autre discours, beaucoup plus sérieux et triste cette fois.

*Pour l'ambiance*



-J'avais sept ans quand ça s'est passé. Mon père était un grand ambitieux dans la vie, il en voulait, il avait la gnaque comme on dit. Il s'en était toujours sorti de ses propres moyens, que ce soit grace a son intelligence, sa force physique et surtout sa détermination. Un peu comme Végéta en gros. Avec lui, on ne manquait jamais de rien. Il était strict, mais très gentil, a tel point que je l'adorais. Il s'appelait André. André Bellamy.

Elle m'écoutait attentivement, le regard fasciné, avec limite la bouche ouverte. On aurai dit qu'elle avait capté quelque chose.

-Mais il adorait s'amuser aussi, et comme tu peux deviner, ses autres passe-temps, mis a part sa famille, c'était ses amis, particulièrement son beau-frère, avec qui il ne buvait pas que de l'eau...

-Ton oncle?

-Oui. Mais il prévenait toujours qu'il partait, ou qu'il allait faire la fête, un homme très courtois qui pensait beaucoup aux autres. Mais un soir ça a mal fini?

-Le volant? Demanda-t-elle timidement, pour ne pas me brusquer plus qu'il ne le fallait.

-Non. Un soir y'avait un nouveau dans leur bande. Il le connaissait pas bien, et il a découvert le soir même qu'il avait l'alcool mauvais. Vraiment mauvais. Et je ne sais pour quelle raison, ce mec a... Voulu éclater mon oncle. Tonton ne l'a pas pris au sérieux, en disant que le responsable c'était mon père. Il a pris une bouteille vide...

Je devais reprendre mon souffle a chaque phrase, tant l'émotion était forte. Tina elle, me caressa l'épaule en guise de réconfort. Je ne pleurais pas, seulement, je n'avais clairement pas la même mine que d'habitude.

C'était quasiment la seule fois ou je racontais ça a quelqu'un, et ça me faisait vraiment bizarre de raconter tout ça.

-Il est devenu fou, repris-je, et... Il l'a tué. D'un coup de bouteille sur le crane, avant... De l'achever avec un tesson.

-...

-Il ne s'est pas arrêté la malheureusement. Les autres tentaient de secourir mon père, avant de constater qu'il était trop tard.

-Il était mort? Demanda encore plus timidement Tina.

-Sa gorge était tranchée, répondis-je après avoir avaler ma salive, ce qui eu pour effet de me soulagé. Ses amis ont essayé de l'arrêter, mais rien n'y a fait: Il était toujours aussi taré, il ne s'est même pas rendu compte qu'il avait tué quelqu'un. Il... a... Il a tué tout les autres juste après.

-C'est horrible... Dit Tina, définitivement blasé et attristé par cette histoire. Comment a-t-il pu? Et comment ton oncle s'en est sorti?

Je pris une grande inspiration:

-Il.. IL S'EST BARRE! IL A MÊME PAS APPELER LES FLICS OU QUOI, IL S'EST TIRER COMME UNE FILLETTE! m'exclamai-je toujours avec rancoeur. Et ce salopard a toujours fui, et s'est même pas rendu a l'enterrement de mon père, il a continué a boire comme si de rien étais!

Tina ne savait plus quoi répondre. Elle me regardait avec un air très choquée, et compatissant. Elle me pris dans ses bras pour me réconforter. Le calin ne dura que quelque secondes:

-ça va, c'était il y a longtemps, je me suis remis de la mort de mon père. Et même si mon oncle s'est excusé maintes fois, je ne le hais plus comme avant, seulement j'ai toujours cette petite rancune, en la mémoire de mon père. Et pour ma mère, rien que pour l'idée de base, me mettre a la porte pour m'envoyer ici, c'est une connasse.

-Je comprend, c'est pour ça que...

-Bon! Lui dis-je en lui coupant une nouvelle fois la parole. Maintenant ça c'est dit, occupons-nous de l'heure actuelle. On a des comptes a régler non?

-On dirait bien, dit-elle étonnée de mon changement d'attitude.

-Il faut aller de l'avant c'est comme ça, y'a que comme ça qu'on progresse. Rester sur le passé ne sert a rien, car de toute façon, on ne revient jamais en arrière.

-T'as bien raison, seulement beaucoup disent ça alors qu'ils repensent sans cesse a la fois ou leur copain/copine les a largués.

-Ouais on peut dire ça, une fois j'ai embrassé une fille random que je ne connaissais même pas pour faire rager celle qui m'avait largué. Je sais pas pourquoi ça lui a pas plus...

-Pfff, tu m'étonnera toujours, dit-elle en ayant retrouver le sourire.

-Bon, continuai-je, on a une bourgeoise pourrie-gatée a remettre a sa place non?

-Comment tu compte t'y prendre?

-On verra comment la situation se présente demain. Si y'a un point commun que j'ai avec mon cher oncle, c'est bien qu'on déteste les petites pourrie-gatée prétentieuse. J'ai un plan.