Note de la fic : Non notée

Petites nouvelles


Par : Lucie
Genre : Fantastique, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Le Chaos


Publié le 29/08/2013 à 13:15:10 par Lucie

Note : Je met en ligne quelques petits textes que j'ai écrit il y a quelque temps...Ce n'est pas vraiment des nouvelles en réalité, parce qu'il n'y a pas de dénouement à la fin, enfin pas de fin surprenante ni rien de ce genre..Enfin voilà. Bonne lecture quand même ^^



[c]Le chaos[/c]


Le massacre prit fin rapidement. Un massacre gigantesque. Il y avait du sang partout. Les caniveaux du village débordaient de cette substance pourpre et l'odeur qui régnait n'était plus que saveur métallique, savants mélanges de sentiments amers et mélancoliques. Un gémissement indistinct s'échappa de ses lèvres entrouvertes. Un virgule huit n'aimait pas le sang. Il avait peur du sang. Mais ce qu'il détestait par dessus tout ; c'était de se rendre compte que c'était lui qui l'avait fait coulé, et ce, de son propre chef.
Un monstre. Il avait depuis longtemps accepté cette nature qu'on lui avait octroyé. Il n'avait plus d'identité, si ce n'est celle qu'on lui avait alors attribué dès son plus jeune âge. Quel avait-été son prénom? Quel avait-été sa vie? Qu'elle avait-été sa famille? Ses amis? Nul ne le savait, et sûrement pas lui.
Tout ce dont il se souvenait, c'était cette haine sur le visage des gens. Une haine qu'ils lui vouaient tous. Une haine qui était née en rapport à son œil. Une haine qu'il n'avait jamais vraiment compris ni accepté. Une haine qui n'avait alors aucune raison d'être. Il s'aperçut bien vite qu'il n'était pas comme les autres et qu'il ne le serait probablement jamais.
On l'avait enfermé, torturé et analysé sous toute les coutures. Il avait vécu toutes sortes d'expériences. Son corps n'était plus humain. La science qui s'était développé d'année en année avait fait de lui quelqu'un d'incroyable. Quelqu'un d'incroyablement cruel ; quelqu'un d'incroyablement insensé. Il ne pouvait lutter contre cette nature. Cette nature qui avait fait de lui ce qu'il était à présent. Un simple numéro sur une fiche. Un visage que personne n'espérait voir au risque de ne plus en voir aucun autre.
Il était juste Un Virgule Huit.
Il pleurait souvent à la fin. Pas par tristesse. Pas par désarroi. Simplement parce que son corps semblait réagir ainsi de son propre-chef. Des larmes roulaient sur ses joues et il n'était même pas certain que celles-ci est un goût salé. Elles ne devaient qu'avoir la saveur du désespoir et de haine. Parce que la Haine était en lui.
La haine était partout.
La tristesse aussi.
Et la tristesse sur le visage des gens lui étaient si insupportable que les tuer en revenait, pour lui, à les sauver. À leur accorder le salut dont ils avaient tous besoin. La mort était une solution. La clef d'une énigme longtemps recherchée. Pour lui la mort n'était qu'une délivrance longtemps désiré par les êtres humains peuplant cette planète dont il ne faisait assurément plus partit.
Oui, la tristesse guidait ses actes. Et ça, les autres le savaient et s'en servaient souvent pour le rendre fou et incontrôlable. Comme ce soir, ce plan avait parfaitement fonctionné. Un virgule Huit avait perdu la tête et les avait tous tué. Tous, jusqu'au dernier. Il avait alors observé leurs regards apeurés le supplier silencieusement de ne pas les exterminés. Il les avait regardé de haut et pendant tout le massacre, il n'avait cessé de leur répéter que la mort n'était pas effrayante, que la mort n'était qu'un juste retour de la vie qu'ils avaient alors tous vécu. D'un seul coup, d'un seul regard, il avait tout effacé. Surtout la tristesse sur leur visage. La tristesse dans leurs yeux. La tristesse de leurs actes. La tristesse de leur propre existence.
La tristesse n'avait pas disparu, mais à présent, alors que les habitants gisaient tous au sol, plus personne ne serait plus jamais obligé de supporter ce sentiment qu'il s'était efforcé d'annihiler. Même si pour ça, il avait été contraint de faire couler le sang qu'il détestait tant.
Ce qu'il n'avait alors pas remarqué, c'était la petite fille qui l'observait dans un coin sombre d'une ruelle. Il n'y avait pas de tristesse sur son visage, ni aucune peur. Il y avait plutôt cette vive curiosité sur ses traits, ainsi qu'un semblant d'admiration dans son regard chocolat.
Jamais elle n'oublia ce soir là. Jamais elle ne pût effacer le visage de cette homme de son esprit.
À jamais, elle le traquerait.


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