Note de la fic : Non notée
Publié le 26/08/2013 à 01:03:41 par Conan
Le tueur marche rapidement dans les rues peu fréquentées de la ville. Les mains enfouies dans les poches, la tête baissée. Il se trouve dans l'un des quartiers malfamés de la cité. Ses nombreux tatouages et les traces de sang sur ses bras et sur son maillot de corps autrefois blanc comme neige le rendent vulnérable, aussi bien auprès de la police que de la faune locale.
Il passe devant un immeuble délabré, dont la porte d'entrée est condamnée par une rubalise jaune sur laquelle est inscrite « police » en lettres noires. D'après ce qu'il avait lu dans les journaux quelques semaines plus tôt, l'incendie qui avait ravagé la vingtaine d'appartements était la cause d'un alcoolique, dont la cigarette incandescente qui était tombée de ses lèvres lorsqu'il s'était endormi totalement ivre sur le canapé avait provoqué le départ de feu. Quinze personnes sont mortes cette nuit-là. L'alcoolique fut retrouvé trois jours plus tard, flottant à la surface du port , de l'autre coté de la ville, le crâne fracassé par un parpaing. On apprendra par la suite que la grand-mère de l'une des victimes fut arrêtée. Elle avait voulu venger la mort de son petit fils. Mais une femme de quatre-vingt cinq ans n'aurait jamais pu venir à bout d'un homme d'une quarantaine d'années. On ne saura jamais qui fut celui qui exécuta l'ivrogne.
Balzath continue sa route en prenant soin d'éviter les lampadaires et les lumières des quelques boutiques encore ouvertes. A plusieurs reprises, la police passe, toutes sirènes hurlantes. Les gyrophares de leurs voitures éclairent d'une vive lumière bleue le visage du chauve qui baisse les yeux pour éviter de croiser ceux des hommes en uniforme, et qui continue sa route solitaire une fois les véhicules passés.
Son chemin croise celui de trois clochards ronflant affalés sur des cartons. D'un petit coup de pied dans les côtes, il réveille l'un d'entre-eux qui, encore endormi, se débat mollement :
-Barrez-vous, 'culés d'poulets. Barrez-vous, j'ai d'ja pris ma douche ce mois-ci.
-Réveille-toi, la poche.
Devant l'insistance du dérangeur, le barbu sans âge ouvre deux yeux rouges et vitreux et s'étonne de voir un billet se balader sous son nez.
-Qu'est-ce tu veux ?
-Ta veste.
-Ma quoi ?
-Ta veste.
-Pourquoi ?
-J'adore le vintage.
L'arsouille chipe le billet tendu par les deux épais doigts de l'espèce de crâne rasé qui le réveille en pleine nuit, puis il se redresse et tend sa veste kaki brodée de faux insignes militaires américains, puant la vinasse et la sueur que le chauve ne rechigne pas à enfiler immédiatement après l'avoir eue entre les mains. Il ferme le col jusqu'en haut et, sans un mot, repart sur sa route, les mains enfouies au fond des poches, tandis que les deux autres clodos se réveillent à leur tour et ne tardent pas à se chamailler bruyamment le trésor que leur ami vient d'amasser. Depuis quelques mois, à cause des agressions de plus en plus nombreuses, les clochards s'organisent en petit groupes, autant pour se protéger que pour en agresser d'autres, moins nombreux. C'est certainement comme ça que marche l'homme depuis la nuit des temps.
Sur sa route, les rares personnes que croise Balzath changent de trottoir à cause de son allure inquiétante et l'odeur insoutenable qu'il dégage. Il traverse ainsi la ville, finit par jeter la veste dans une benne à ordure, et continue à pieds jusqu'à son petit hôtel deux étoiles. Il pénètre par la porte de service. Récupérant la clé de sa chambre sur le petit tableau dans le couloir, il gravit les marches qui le mènent jusqu'au deuxième étage, à la chambre 208.
Il déverrouille lentement la porte et pénètre dans la pièce sombre. Il allume la lumière, vérifie que tout est en ordre, que rien n'a bougé. La batte de baseball est toujours posée au coin du lit, et le fouillis posé sur le bureau n'a pas bougé d'un poil. Il se rend dans la salle de bain et retire son maillot de corps, dévoilant un corps puissant et travaillé, recouvert encore d'autres tatouages aux significations aussi diverses que mystérieuses, puis se passe un filet d'eau froide sur le crâne.
Les gouttes perlent le long de son visage et il saisit une serviette pour s'essuyer la tête. Retirant ses chaussures, il s'allonge sur le lit encore fait, et se laisse sombrer dans la nuit.
Il passe devant un immeuble délabré, dont la porte d'entrée est condamnée par une rubalise jaune sur laquelle est inscrite « police » en lettres noires. D'après ce qu'il avait lu dans les journaux quelques semaines plus tôt, l'incendie qui avait ravagé la vingtaine d'appartements était la cause d'un alcoolique, dont la cigarette incandescente qui était tombée de ses lèvres lorsqu'il s'était endormi totalement ivre sur le canapé avait provoqué le départ de feu. Quinze personnes sont mortes cette nuit-là. L'alcoolique fut retrouvé trois jours plus tard, flottant à la surface du port , de l'autre coté de la ville, le crâne fracassé par un parpaing. On apprendra par la suite que la grand-mère de l'une des victimes fut arrêtée. Elle avait voulu venger la mort de son petit fils. Mais une femme de quatre-vingt cinq ans n'aurait jamais pu venir à bout d'un homme d'une quarantaine d'années. On ne saura jamais qui fut celui qui exécuta l'ivrogne.
Balzath continue sa route en prenant soin d'éviter les lampadaires et les lumières des quelques boutiques encore ouvertes. A plusieurs reprises, la police passe, toutes sirènes hurlantes. Les gyrophares de leurs voitures éclairent d'une vive lumière bleue le visage du chauve qui baisse les yeux pour éviter de croiser ceux des hommes en uniforme, et qui continue sa route solitaire une fois les véhicules passés.
Son chemin croise celui de trois clochards ronflant affalés sur des cartons. D'un petit coup de pied dans les côtes, il réveille l'un d'entre-eux qui, encore endormi, se débat mollement :
-Barrez-vous, 'culés d'poulets. Barrez-vous, j'ai d'ja pris ma douche ce mois-ci.
-Réveille-toi, la poche.
Devant l'insistance du dérangeur, le barbu sans âge ouvre deux yeux rouges et vitreux et s'étonne de voir un billet se balader sous son nez.
-Qu'est-ce tu veux ?
-Ta veste.
-Ma quoi ?
-Ta veste.
-Pourquoi ?
-J'adore le vintage.
L'arsouille chipe le billet tendu par les deux épais doigts de l'espèce de crâne rasé qui le réveille en pleine nuit, puis il se redresse et tend sa veste kaki brodée de faux insignes militaires américains, puant la vinasse et la sueur que le chauve ne rechigne pas à enfiler immédiatement après l'avoir eue entre les mains. Il ferme le col jusqu'en haut et, sans un mot, repart sur sa route, les mains enfouies au fond des poches, tandis que les deux autres clodos se réveillent à leur tour et ne tardent pas à se chamailler bruyamment le trésor que leur ami vient d'amasser. Depuis quelques mois, à cause des agressions de plus en plus nombreuses, les clochards s'organisent en petit groupes, autant pour se protéger que pour en agresser d'autres, moins nombreux. C'est certainement comme ça que marche l'homme depuis la nuit des temps.
Sur sa route, les rares personnes que croise Balzath changent de trottoir à cause de son allure inquiétante et l'odeur insoutenable qu'il dégage. Il traverse ainsi la ville, finit par jeter la veste dans une benne à ordure, et continue à pieds jusqu'à son petit hôtel deux étoiles. Il pénètre par la porte de service. Récupérant la clé de sa chambre sur le petit tableau dans le couloir, il gravit les marches qui le mènent jusqu'au deuxième étage, à la chambre 208.
Il déverrouille lentement la porte et pénètre dans la pièce sombre. Il allume la lumière, vérifie que tout est en ordre, que rien n'a bougé. La batte de baseball est toujours posée au coin du lit, et le fouillis posé sur le bureau n'a pas bougé d'un poil. Il se rend dans la salle de bain et retire son maillot de corps, dévoilant un corps puissant et travaillé, recouvert encore d'autres tatouages aux significations aussi diverses que mystérieuses, puis se passe un filet d'eau froide sur le crâne.
Les gouttes perlent le long de son visage et il saisit une serviette pour s'essuyer la tête. Retirant ses chaussures, il s'allonge sur le lit encore fait, et se laisse sombrer dans la nuit.