Snake-suicide






Le rêve, le seul endroit au monde où je peux imaginer ma vie comme je le veux, je façonne mon monde.
Depuis quelques temps, mes rêves sont... étranges, je fais bien plus que me voir dedans... Je vis dedans, je peux marcher sur les routes de mon imagination, parler a des gens, acheter le journal, voir le soleil se coucher, dormir et quand je me réveille dans la réalité... Tout me paraît si faux, si laid.

Depuis que j'ai perdu mon boulot, ma copine, Chloé, n'arrête pas de me répéter, qu'on ne peut pas continuer comme ça, je dors presque toute la journée, pour me plonger dans ma réalité, elle n'en peux plus, j'essaye de la convaincre de me suivre, de se connecter avec moi, de rentrer dans ce monde fabuleux

Mais elle ne veut pas, je lui fais peur, elle doit penser que je suis fou et pourtant, elle reste, je l'aime.

J'en ai parlé a mon ami, Steven, il m'a dit que je devrais aller voir un psychologue ou un médecin, alors je l'ai écouté, comme d'habitude.

Le médecin m'a prescrit des pilules, apparemment, je serais dépressif, pas d'effet négatif en apparence.

Après une semaine de prise régulière, tout semblait aller pour le mieux, je me sentais plein de joie de vivre mais quelque chose me manquait, je ne rêvais plus, ils étaient partit, enfin, ce n' était pas si grave, Chloé avait retrouver le sourire et cela était sûrement le plus important.


J'ai vite retrouvé un travail, comme coursier, ce n'est pas cher payé mais le salaire me permet de vivre correctement en appartement avec une conjointe.

Mais je sentais que quelque chose n'allait pas, que mes doutes commençait a revenir, alors j'ai augmenté la dose de pilule a prendre, ce n'est pas raisonnable, je le sais mais ce fut efficace... Du moins... pendant quelques semaines...


Je rentrais tranquillement chez moi après une dure journée sur le chemin, j'avais vu de drôle de Taxi, ils étaient vert, dans New-York, un taxi vert mais je ne m'attardai pas sur cette étrangeté.

Une fois arrivé a devant l'appartement, quelques chose m'avait une nouvelle fois surpris, les bâtiments semblait avoir été déplacé, le bâtiment qui était habituellement à côté du mien était remplacé par une supérette, d'autre bâtiment avait été changé, le bâtiment 8 était a la place du 7... Enfin, je ne faisais jamais attention au numéro des bâtiments mais il me semblait que le 8 n'était pas là, le 8 se trouvait normalement au bout de la rue, donnant sur le centre, sa façade était moins délabré que celle du 7... C'est ça qui m'a fait douter...

Et la supérette, je ne savais plus vraiment où elle était situé mais une chose était sûre, pas à côté de chez moi !

Je me décidais finalement a rentrer.

- Chérie je suis... mais...

Stupeur ! Mon appartement avait totalement changé, que ce soit la couleur du planché marron qui était passé au noir, au mur blanc devenu gris métallisé, les meubles, les pièces n'était plus à leur place !

- Chérie !

Je m'étais plaqué contre la porte, le souffle court, Chloé déboula en vitesse du salon qui ne devait plus être le salon. Je lâcha un soupir de soulagement, elle, elle n'avait pas changé, ses cheveux longs noir de jais tombant sur ses épaules était là, son visage fin était toujours le sien et ses yeux bleu océan toujours a leur place

- Qu'est ce qu'il y a ?

Elle s'inquiétait

- C'est toi qui a fait... ça ?
- De quoi «ça» ?

Elle me regardait bizarrement, elle semblait ne pas comprendre

- Mais je veux dire... Les pièces, les meubles ! Pourquoi tout a changé ?!
- Mais... chéri, ça a toujours été comme ça !

J'étais bouche bée

- Tu es fatigué, tu devrais dormir un peu...
- Non, je... je vais aller voir le médecin, je me sens pas bien...

Avant de quitter l'appartement, j'allais fouiller dans un tiroir pour en sortir une toupie, je la posa sur la table et la fit tourner, j'avais vu ça dans un film, si elle continuait de tourner en revenant, je ne serais pas dans le monde réel.
Je quitta l'appartement en trombe, prit la voiture et me dirigea vers le cabinet du médecin qui je l'espèrerais, n'avait pas changé de place.

Soulagement, il était toujours au même endroit mais une fois a l'intérieur, tout avait radicalement changé, le carrelage, les murs, la disposition des chaises, j'inspirais un grand coup pour me calmer avant de m'assoir, la salle était vide, surprenant...

Le médecin entra dans la salle, il m'adressa un sourire radieux et m'invita a entrer

Une fois assis en face du bureau ( qui avait changé aussi mais je ne m'attardais plus sur ça maintenant )

- Tout, TOUT a changé ! Je ne sais pas ce qui ce passe ! Tout es différent !
- De quoi parlez vous exactement ?
- Mais de tout ! De votre cabinet ! Regardez les murs, la disposition des éléments, rien ! Rien n'est comme avant ! Chez moi c'est pareil et dehors, plein de chose ont changé, seul les personnes semble être les mêmes qu'avant...
- Qu'avant quoi ?
- Je... Je n'en sais rien !

Le médecin croisa les mains et s'avança un peu

- Vous savez ce qu'il vous reste a faire...
- Hein ?
- Qui vous dit que vous n'êtes pas dans un monde imaginaire... depuis le début...
- C'est absurde !
- Non, pas du tout...

Je sursauta et me tourna lentement pour voir l'interlocuteur dont la voix m'était familière, Steven, mon ami, mon meilleur ami, mon frère de coeur...

- Steven mais...
- Tu avais raison, tu n'es pas chez toi ici, tu n'es pas dans la bonne réalité
- Mais...Quel réalité est la bonne alors ?
- La tienne mon frère...
- Et... comment puis je faire pour partir d'ici ?
- Tu le sais déjà...

Je ferma les yeux et quand ils se rouvrirent, j'étais dans mon appartement, juste devant la porte, un revolver a la main, je respirais difficilement, je transpirais a grosse goutte, je cacha l'arme dans mon dos et m'approcha de la table du salon, la toupie tournait encore, encore et encore, elle continuait sa course folle.

J'étais dans un rêve, un rêve... combien de temps y avait je vécu, était cela la signification du fait que mes rêves c'était arrêté ? Parce que j'étais déjà dedans ?

Je m'approcha de Chloé, elle était dans la cuisine, je pointa l'arme au niveau de sa tête, elle ne se doutait de rien, aurais je le courage de la tuer... non, je ne la tuais pas vraiment, pour son bien, pour la faire revenir du bon côté, avec moi...


Je pressa la détente


Je suis là, assis par terre, son corps ensanglanté dans mes bras, je me remémore tout... je vois la toupie, elle continue sa course infernale mais bientôt, ce sera fini...

Je rentre doucement le canon dans ma bouche, la toupie vacille légèrement, ce n'est rien... je presse la détente


Cette sensation, ce bien être, je me sens partir, je ferme les yeux...


Jim rouvre les yeux, il regarde autour de lui, il est dans son lit allongé au côté de la femme qu'il aime, il lâcha un sourire satisfait et se blottit contre elle, la serrant dans ses bras.

Il tourne, il tourne dans sa tête, heureux, il tourne éternellement, définitivement, comme une toupie.