Note de la fic : Non notée
[Concours]Profitons_des_vacances
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué
Chapitre 6 : Récit d'une vie
Publié le 19/08/2013 à 01:17:39 par Pseudo supprimé
Vaga55
Une nouvelle tentative. Tay avant besoin d’histoires pour cet article. Il lui fallait absolument entrer ici. Ici ? Une maison de retraite. Tay était tout simplement un étudiant employé à mi-temps pour un grand journal. Son patron lui avait demandé des récits de personnes, pour un site internet. Ce site rassemblai des mémoires de personnes âgées, n’ayant personne à qui transmettre les souvenirs de leur vie.
Tay respira un bon coup, et passa le porche de la porte principale. L’employé à l’accueil leva les yeux vers le jeune homme, puis soupira.
- Jeune homme, arrêtez d’importuner nos pensionnaires !
- Madame, j’ai absolument besoin de parler à ces gens. S’il vous plait !
- Sortez ! Trouvez une autre maison de retraite, et laissez nos pensionnaires en paix !
Tay soupira, et s’apprêtai à sortir, lorsqu’un vieux monsieur avec une canne s’approcha.
- Hey, petit. Viens voir ici. J’accepte, moi.
L’employé à l’accueil se leva, et s’approche du vieillard.
- Monsieur Guérin, pourquoi vous ne jouez pas au bingo avec les autres pensionnaires ?
- Lâche moi, toi. J’en ai ma claque de jouer au bingo avec des vieux séniles. Moi, j’ai encore toute ma tête, et ce jeu me gonfle !
- Monsieur Guérin, surveillez votre langage !
Le vieux monsieur ignora l’employé et fit signe à Tay de s’approcher.
- Aller gamin, viens avec moi.
Le vieillard entraîna Tay dans les couloirs froid et triste de la maison de retraite. Il s’arrêta devant une porte, et entra. Tay le suivit.
Monsieur Guérin assis sur le canapé, et Tay assis sur un fauteuil à côté, ils allaient commencer.
- Alors, gamin, que veux-tu savoir ?
- Déjà … Votre date de naissance, s’il vous plait.
- 1923. J’viens de fêter mes 87 ans. Ensuite ?
- Et bien … Racontez moi votre vie, les évènements qui vous ont marqué.
- Oh … Ce qui m’a marqué ?
Le vieillard s’enfonça dans son fauteuil, respira fort, alluma sa pipe et regarda Tay droit dans les yeux.
- As-tu travaillé sur la 2em guerre mondiale, gamin ?
- Oui monsieur.
- Et bien, j’espère que tu as le cœur bien accroché …
Et voici ce que raconta le vieillard :
En 1939, si tu fais le calcul, j’avais tout juste 16 ans. Ah … 16 ans, le bel âge ! Je n’ai pas eu une enfance difficile. Mon père avait un post assez haut placé en politique, ce qui m’a permit d’échapper à la guerre. Je m’amusais, vivais une existence tranquille, pendant que mes camarades de classe du même âge que moi se faisait tuer à la guerre ! J’étais un jeune insouciant, qui passais son temps à faire la cours aux jolies filles dans les cafés et les bars !
A l’âge de 19 ans, en 1942 donc, tout a basculé. J’avais déjà eu bon nombre de conquête, mais ce jour là … Je m’en souviendrais toute ma vie. Le 23 janvier. Elle est entré dans le café. Grande, mince, une magnifique chevelure noir comme l’ébène ondulant jusqu’au milieu de son dos, des lèvres roses. Elle était magnifique. Miranda Dubois, elle s’appelait … Je l’ai abordé, on a discuté pendant des heures. Elle aimait la philosophie, elle avait lue Platon, Socrate, Aristote. Sa passion était la littérature. En l’écoutant parler, j’étais pendu à ses lèvres. Elle me transportait aux quatre coins de la Grèce antique avec sa mythologie. Cette jeune femme de 18 ans était pour moi, extraordinaire.
On est vite devenu proche. Mais juste amis. Elle me confiait des tas de choses, mais pas ce pourquoi, cette raison pour laquelle elle avait peur de s’engager, d’aimer. Je respectais cela, et j’attendais patiemment, gardant pour moi cet amour si fort.
Cette amitié, elle dura un an. Un an pendant lequel je l’avais admiré, écouté, conseillé, sans avoir essayé de violer son choix de ne pas s’engager. On s’adorai mutuellement, et je pensai que rien ne pouvais mettre fin à ça, loin de la guerre, de la tristesse. J’étais loin de la vérité.
Un jour, j’allais chez elle pour notre rendez-vous quotidien. Ce jour, le 15 mars 1943. Jamais je ne l’oublierai. Ses parents étaient habitué à me voir entrer sans frapper, je faisais comme partie de la famille. La porte était ouverte, j’entrai. Je l’ai appelé, je l’ai cherché. Je ne l’ai pas trouvé. La seule chose que j’ai trouvé, c’est une lettre avec un collier. Sur son bureau, dans sa chambre. Le collier était une petite chaine en or, avec un pendentif en forme de cœur. Elle m’avait déjà parlé de ce pendentif. Elle l’aimait beaucoup, c’était un cadeau de son père pour ses 12 ans, il avait une grande valeur sentiment pour elle. Je l’ouvris, dedans il n’y avait plus la photo de sa famille … Mais elle, juste elle. Une magnifique photo en noir et blanc. Sur la lettre, je reconnu sa signature, son écriture. Mon nom était écrit sur l’enveloppe.
Je me souviens encore … Je me suis appuyé sur le bureau, et ai commencé à la lire. Au fur et à mesure que je lisais, je sentais les larmes monter, puis couler sur mes joues. Je m’assis sur la chaise, et j’ai pleuré. J’ai pleuré pendant des heures. Cette lettre, je ne m’en souviens pas exactement, je ne l’ai plus, mais l’essentiel est resté gravé … Elle écrivait qu’elle ne voulait pas s’engager car … Elle savait qu’elle n’avait pas longtemps à vivre. Non, elle n’était pas malade. Elle était … Juive. Contre une grosse somme, leur voisin les avaient dénoncé. Elle s’était enfuie vers le sud, mais ne disais pas où elle allait.
Après avoir pleuré comme une fiotte pendant une bonne demi heure, je me suis relevé et j’me suis dit : « Merde Oscar, t’es un homme ! Tu l’aimes cette fille ! ». Ni une, ni deux, je suis rentré chez moi, ai préparé quelques affaires, pris ma voiture, et est partit vers le sud. Miranda m’avait parfois parlé d’une tante à elle qui vivant près de Toulon. C’est la direction que je pris.
Je ne sais combien de temps dura le voyage. Ce que je sais, c’est que j’avais claqué tout mon frique, et que j’avais dû faire les derniers kilomètres en stop, car ma voiture était tombée en panne.
Le panneau du petit village, qui n’existe plus à présent, était devant moi. J’ai fais le tour du village, regardé tous les noms sur les boîtes aux lettres, et j’ai trouvé une maison au nom de Dubois. J’ai frappé, une vieille dame m’a ouvert la porte.
- Oui jeune homme, c’est pour ?
- Je … Je cherche Miranda. Miranda Dubois.
- Qui êtes vous ?
- Oscar Guérin.
La vielle dame referma la porte. J’ai entendu des voix à l’intérieur. Puis la porte s’est ré-ouverte. Miranda était là, souriante, magnifique. Elle m’a sautée au cou.
- Oscar ! Qu’Est-ce qui t’as pris de venir jusqu’ici ?
On est entré, elle m’a conduit sans sa chambre où nous avons beaucoup parlé. Ce jour là, je lui ai dit que je l’aimais. Elle ne paraissait pas surprise. Elle m’a enlacé, et m’a embrassé, en me disant qu’elle aussi, elle m’aimait.
Les six mois qui ont suivis étaient vraiment magique. Dans ce tranquille petit village, on pensait que rien ne pouvaient nous arriver. Le soir je m’endormais à ses côtés, pouvant caresser son magnifique corps nu. La journée je pouvais profiter de ses tendres baisers et caresses. Le matin je me réveillai à ses côtés. Elle était tout pour moi. Ma déesse, ma raison de vivre. J’étais heureux ; nous étions heureux.
Mais notre petit paradis s’écroula. Un matin, on dormait encore tranquillement, quand on a entendu des cris. Moi, je ne compris pas tout de suite. Elle, en revanche, avait très bien saisit. Elle s’est levé, encore en sous vêtements, m’a donné mes affaires, et m’a ordonné de sortir par la fenêtre. J’étais encore dans le brouillard, j’ai pas compris pourquoi. J’ai obéis. Mais j’aurais jamais dû … J’ai beaucoup regretté ce geste … Après être sortit par la fenêtre, je suis descendu du mieux que j’ai pus en me tenant à la gouttière, je n’étais pas très gros, à l’époque. Après avoir atteint la terre ferme, j’ai vite remis mon pantalon et ma chemise, et je me suis caché près de la porte d’entrée. Une camionnette était garée sur la place, avec déjà une dizaine de personnes à l’intérieur. Beaucoup de gens hurlaient, pleuraient, suppliaient les hommes qui enlevaient toutes ces personnes, qui restaient impassible. Ils étaient violents, avec un sang froid inimaginable.
Je les ais vu frapper des femmes, tuer des enfants, torturer des hommes. C’était une vrai vision d’horreur. J’ai entendu des cris venant de la chambre de Miranda. Je me suis précipité à l’intérieur, poussant au passage des hommes qui tentaient de m’arrêter. En entrant, j’ai eu une vision d’horreur. En entrant, le monde s’écroula autour de moi. En entrant, je les ais vu … Deux hommes étaient en train de la violer. Ils violaient Miranda, qui hurlait. Un troisième homme regardait, et riait. J’ai n’ai pas eu le temps de réagir que les hommes que j’ai poussé en entrant ont déboulés dans la chambre et m’ont sortis de la maison avec violence. Allongé par terre, ils m’ont frappés. Encore et encore … Je pleurai, je hurlai. Je hurlai le prénom de Miranda. Après qu’ils se soient déchaînés, ils m’ont laisser agoniser, pensant que j’allais mourir. J’ai vu les trois hommes sortir avec Miranda. Ils l’ont mise dans la camionnette avec les autres, et sont partis …
Je me suis évanoui, puis je n’ai plus eu aucun souvenirs des trois semaines qui ont suivies. Je me suis réveillé dans une maison inconnue, devant des gens inconnus. Mais ces gens au bon cœur m’avait soigné, avait pris grand soin de moi. Je les ai remercié de mille façon possible. Ils avaient été de vrais ange gardien.
Mais je souffrais trop, il fallait que je parte. Pas une douleur physique, mais une douleur bien plus profonde. Je pensai sans arrêt à Miranda. Elle et toujours Elle. Elle était dans ma tête sans cesse. Dans mes pensées, mes songes. Elle me hantai.
Je suis revenu à Paris. Je me suis engagé dans l’armée, malgré l’interdiction de mon père. Quelques jours plus tard, je faisais parti d’une équipe chargée de libérer des prisonnier juifs, en Allemagne. A cette époque, nous ne savions pas trop ce qu’il se passait dans ces camps, évidemment.
Je n’ai pas trouvé Miranda dans ce camp, heureusement. Mais les choses que j’ai vu … Jamais je ne pourrais effacer ces horribles images de ma tête. D’immense fausse où gisaient des milliers de cadavres, une odeur immonde infectai tous le camp. Les personnes vivantes que nous avons vus, étaient maigre, très maigre. Elles avaient la peau sur les os. Dans les « dortoirs » qu’ils avaient, certaines personnes avaient l’air de dormir, mais étaient mortes. Des hommes, des femmes, des enfants, des bébés, des jeunes, des vieux, ils ne faisaient aucune différence. C’était vraiment horrible.
Dans les fausses qui n’étaient pas encore recouverte de terre, on pouvait voir des cadavres totalement démembrés, en pleine moisissure. J’ai même cru voir une personne bouger. Apparemment, des fois ils pensaient que des personnes étaient mortes, mais ne l’était en fait pas, et les jetaient là dedans. Du sang, beaucoup de sang. L’enfer sur terre.
Les personnes encore vivantes … Des squelettes, avec de la peau. On aurait dit qu’elles n’avaient plus de muscles et de chair. Dans leurs « dortoirs », ils étaient quasiment empilés les uns sur les autres.
Je te passerais les détails, car certains sont vraiment affreux.
Et leur méthodes pour tuer … Du gaz, du feu, des balles, enterrés vifs … Une abomination. Comment un être humain pouvait-il être traité de la sorte ?
Un de mes compagnon soldat s’était évanoui, un autre avait vomit. Nous ne nous attendions pas du tout à cela en pensant à un camp de prisonnier. Quelques un de mes camarades ont eu un suivit psychiatrique quelques mois en suite.
Malheureusement, ne nous attendant pas à un camp si immense et si bien gardé, nous n’avons pus les sauver.
De retour à Paris, je plongeai dans une grande déprime. Je pensais à Miranda, je pleurai jour et nuit. Je priai pour qu’ils ne la fasse pas trop fait souffrir, qu’elle ai une mort rapide. C’était la meilleure chose qu’il pouvait lui arriver, peut importe où elle se trouvai …
Souvent, je repense à elle… Je regarde des photos d’elle … Je me dis que peut être elle y a échappé, sans y croire vraiment. Je rêve d’elle, je pense à elle. Les médecins me croient fous, lorsque je leur dit qu’elle vient me voir en rêve. Mais j’en suis sûr, c’est vraiment elle ! Et un jour, quand je mourrai, on sera de nouveau ensemble. Oui, ensemble pour toujours …
Vaga55.
Une nouvelle tentative. Tay avant besoin d’histoires pour cet article. Il lui fallait absolument entrer ici. Ici ? Une maison de retraite. Tay était tout simplement un étudiant employé à mi-temps pour un grand journal. Son patron lui avait demandé des récits de personnes, pour un site internet. Ce site rassemblai des mémoires de personnes âgées, n’ayant personne à qui transmettre les souvenirs de leur vie.
Tay respira un bon coup, et passa le porche de la porte principale. L’employé à l’accueil leva les yeux vers le jeune homme, puis soupira.
- Jeune homme, arrêtez d’importuner nos pensionnaires !
- Madame, j’ai absolument besoin de parler à ces gens. S’il vous plait !
- Sortez ! Trouvez une autre maison de retraite, et laissez nos pensionnaires en paix !
Tay soupira, et s’apprêtai à sortir, lorsqu’un vieux monsieur avec une canne s’approcha.
- Hey, petit. Viens voir ici. J’accepte, moi.
L’employé à l’accueil se leva, et s’approche du vieillard.
- Monsieur Guérin, pourquoi vous ne jouez pas au bingo avec les autres pensionnaires ?
- Lâche moi, toi. J’en ai ma claque de jouer au bingo avec des vieux séniles. Moi, j’ai encore toute ma tête, et ce jeu me gonfle !
- Monsieur Guérin, surveillez votre langage !
Le vieux monsieur ignora l’employé et fit signe à Tay de s’approcher.
- Aller gamin, viens avec moi.
Le vieillard entraîna Tay dans les couloirs froid et triste de la maison de retraite. Il s’arrêta devant une porte, et entra. Tay le suivit.
Monsieur Guérin assis sur le canapé, et Tay assis sur un fauteuil à côté, ils allaient commencer.
- Alors, gamin, que veux-tu savoir ?
- Déjà … Votre date de naissance, s’il vous plait.
- 1923. J’viens de fêter mes 87 ans. Ensuite ?
- Et bien … Racontez moi votre vie, les évènements qui vous ont marqué.
- Oh … Ce qui m’a marqué ?
Le vieillard s’enfonça dans son fauteuil, respira fort, alluma sa pipe et regarda Tay droit dans les yeux.
- As-tu travaillé sur la 2em guerre mondiale, gamin ?
- Oui monsieur.
- Et bien, j’espère que tu as le cœur bien accroché …
Et voici ce que raconta le vieillard :
En 1939, si tu fais le calcul, j’avais tout juste 16 ans. Ah … 16 ans, le bel âge ! Je n’ai pas eu une enfance difficile. Mon père avait un post assez haut placé en politique, ce qui m’a permit d’échapper à la guerre. Je m’amusais, vivais une existence tranquille, pendant que mes camarades de classe du même âge que moi se faisait tuer à la guerre ! J’étais un jeune insouciant, qui passais son temps à faire la cours aux jolies filles dans les cafés et les bars !
A l’âge de 19 ans, en 1942 donc, tout a basculé. J’avais déjà eu bon nombre de conquête, mais ce jour là … Je m’en souviendrais toute ma vie. Le 23 janvier. Elle est entré dans le café. Grande, mince, une magnifique chevelure noir comme l’ébène ondulant jusqu’au milieu de son dos, des lèvres roses. Elle était magnifique. Miranda Dubois, elle s’appelait … Je l’ai abordé, on a discuté pendant des heures. Elle aimait la philosophie, elle avait lue Platon, Socrate, Aristote. Sa passion était la littérature. En l’écoutant parler, j’étais pendu à ses lèvres. Elle me transportait aux quatre coins de la Grèce antique avec sa mythologie. Cette jeune femme de 18 ans était pour moi, extraordinaire.
On est vite devenu proche. Mais juste amis. Elle me confiait des tas de choses, mais pas ce pourquoi, cette raison pour laquelle elle avait peur de s’engager, d’aimer. Je respectais cela, et j’attendais patiemment, gardant pour moi cet amour si fort.
Cette amitié, elle dura un an. Un an pendant lequel je l’avais admiré, écouté, conseillé, sans avoir essayé de violer son choix de ne pas s’engager. On s’adorai mutuellement, et je pensai que rien ne pouvais mettre fin à ça, loin de la guerre, de la tristesse. J’étais loin de la vérité.
Un jour, j’allais chez elle pour notre rendez-vous quotidien. Ce jour, le 15 mars 1943. Jamais je ne l’oublierai. Ses parents étaient habitué à me voir entrer sans frapper, je faisais comme partie de la famille. La porte était ouverte, j’entrai. Je l’ai appelé, je l’ai cherché. Je ne l’ai pas trouvé. La seule chose que j’ai trouvé, c’est une lettre avec un collier. Sur son bureau, dans sa chambre. Le collier était une petite chaine en or, avec un pendentif en forme de cœur. Elle m’avait déjà parlé de ce pendentif. Elle l’aimait beaucoup, c’était un cadeau de son père pour ses 12 ans, il avait une grande valeur sentiment pour elle. Je l’ouvris, dedans il n’y avait plus la photo de sa famille … Mais elle, juste elle. Une magnifique photo en noir et blanc. Sur la lettre, je reconnu sa signature, son écriture. Mon nom était écrit sur l’enveloppe.
Je me souviens encore … Je me suis appuyé sur le bureau, et ai commencé à la lire. Au fur et à mesure que je lisais, je sentais les larmes monter, puis couler sur mes joues. Je m’assis sur la chaise, et j’ai pleuré. J’ai pleuré pendant des heures. Cette lettre, je ne m’en souviens pas exactement, je ne l’ai plus, mais l’essentiel est resté gravé … Elle écrivait qu’elle ne voulait pas s’engager car … Elle savait qu’elle n’avait pas longtemps à vivre. Non, elle n’était pas malade. Elle était … Juive. Contre une grosse somme, leur voisin les avaient dénoncé. Elle s’était enfuie vers le sud, mais ne disais pas où elle allait.
Après avoir pleuré comme une fiotte pendant une bonne demi heure, je me suis relevé et j’me suis dit : « Merde Oscar, t’es un homme ! Tu l’aimes cette fille ! ». Ni une, ni deux, je suis rentré chez moi, ai préparé quelques affaires, pris ma voiture, et est partit vers le sud. Miranda m’avait parfois parlé d’une tante à elle qui vivant près de Toulon. C’est la direction que je pris.
Je ne sais combien de temps dura le voyage. Ce que je sais, c’est que j’avais claqué tout mon frique, et que j’avais dû faire les derniers kilomètres en stop, car ma voiture était tombée en panne.
Le panneau du petit village, qui n’existe plus à présent, était devant moi. J’ai fais le tour du village, regardé tous les noms sur les boîtes aux lettres, et j’ai trouvé une maison au nom de Dubois. J’ai frappé, une vieille dame m’a ouvert la porte.
- Oui jeune homme, c’est pour ?
- Je … Je cherche Miranda. Miranda Dubois.
- Qui êtes vous ?
- Oscar Guérin.
La vielle dame referma la porte. J’ai entendu des voix à l’intérieur. Puis la porte s’est ré-ouverte. Miranda était là, souriante, magnifique. Elle m’a sautée au cou.
- Oscar ! Qu’Est-ce qui t’as pris de venir jusqu’ici ?
On est entré, elle m’a conduit sans sa chambre où nous avons beaucoup parlé. Ce jour là, je lui ai dit que je l’aimais. Elle ne paraissait pas surprise. Elle m’a enlacé, et m’a embrassé, en me disant qu’elle aussi, elle m’aimait.
Les six mois qui ont suivis étaient vraiment magique. Dans ce tranquille petit village, on pensait que rien ne pouvaient nous arriver. Le soir je m’endormais à ses côtés, pouvant caresser son magnifique corps nu. La journée je pouvais profiter de ses tendres baisers et caresses. Le matin je me réveillai à ses côtés. Elle était tout pour moi. Ma déesse, ma raison de vivre. J’étais heureux ; nous étions heureux.
Mais notre petit paradis s’écroula. Un matin, on dormait encore tranquillement, quand on a entendu des cris. Moi, je ne compris pas tout de suite. Elle, en revanche, avait très bien saisit. Elle s’est levé, encore en sous vêtements, m’a donné mes affaires, et m’a ordonné de sortir par la fenêtre. J’étais encore dans le brouillard, j’ai pas compris pourquoi. J’ai obéis. Mais j’aurais jamais dû … J’ai beaucoup regretté ce geste … Après être sortit par la fenêtre, je suis descendu du mieux que j’ai pus en me tenant à la gouttière, je n’étais pas très gros, à l’époque. Après avoir atteint la terre ferme, j’ai vite remis mon pantalon et ma chemise, et je me suis caché près de la porte d’entrée. Une camionnette était garée sur la place, avec déjà une dizaine de personnes à l’intérieur. Beaucoup de gens hurlaient, pleuraient, suppliaient les hommes qui enlevaient toutes ces personnes, qui restaient impassible. Ils étaient violents, avec un sang froid inimaginable.
Je les ais vu frapper des femmes, tuer des enfants, torturer des hommes. C’était une vrai vision d’horreur. J’ai entendu des cris venant de la chambre de Miranda. Je me suis précipité à l’intérieur, poussant au passage des hommes qui tentaient de m’arrêter. En entrant, j’ai eu une vision d’horreur. En entrant, le monde s’écroula autour de moi. En entrant, je les ais vu … Deux hommes étaient en train de la violer. Ils violaient Miranda, qui hurlait. Un troisième homme regardait, et riait. J’ai n’ai pas eu le temps de réagir que les hommes que j’ai poussé en entrant ont déboulés dans la chambre et m’ont sortis de la maison avec violence. Allongé par terre, ils m’ont frappés. Encore et encore … Je pleurai, je hurlai. Je hurlai le prénom de Miranda. Après qu’ils se soient déchaînés, ils m’ont laisser agoniser, pensant que j’allais mourir. J’ai vu les trois hommes sortir avec Miranda. Ils l’ont mise dans la camionnette avec les autres, et sont partis …
Je me suis évanoui, puis je n’ai plus eu aucun souvenirs des trois semaines qui ont suivies. Je me suis réveillé dans une maison inconnue, devant des gens inconnus. Mais ces gens au bon cœur m’avait soigné, avait pris grand soin de moi. Je les ai remercié de mille façon possible. Ils avaient été de vrais ange gardien.
Mais je souffrais trop, il fallait que je parte. Pas une douleur physique, mais une douleur bien plus profonde. Je pensai sans arrêt à Miranda. Elle et toujours Elle. Elle était dans ma tête sans cesse. Dans mes pensées, mes songes. Elle me hantai.
Je suis revenu à Paris. Je me suis engagé dans l’armée, malgré l’interdiction de mon père. Quelques jours plus tard, je faisais parti d’une équipe chargée de libérer des prisonnier juifs, en Allemagne. A cette époque, nous ne savions pas trop ce qu’il se passait dans ces camps, évidemment.
Je n’ai pas trouvé Miranda dans ce camp, heureusement. Mais les choses que j’ai vu … Jamais je ne pourrais effacer ces horribles images de ma tête. D’immense fausse où gisaient des milliers de cadavres, une odeur immonde infectai tous le camp. Les personnes vivantes que nous avons vus, étaient maigre, très maigre. Elles avaient la peau sur les os. Dans les « dortoirs » qu’ils avaient, certaines personnes avaient l’air de dormir, mais étaient mortes. Des hommes, des femmes, des enfants, des bébés, des jeunes, des vieux, ils ne faisaient aucune différence. C’était vraiment horrible.
Dans les fausses qui n’étaient pas encore recouverte de terre, on pouvait voir des cadavres totalement démembrés, en pleine moisissure. J’ai même cru voir une personne bouger. Apparemment, des fois ils pensaient que des personnes étaient mortes, mais ne l’était en fait pas, et les jetaient là dedans. Du sang, beaucoup de sang. L’enfer sur terre.
Les personnes encore vivantes … Des squelettes, avec de la peau. On aurait dit qu’elles n’avaient plus de muscles et de chair. Dans leurs « dortoirs », ils étaient quasiment empilés les uns sur les autres.
Je te passerais les détails, car certains sont vraiment affreux.
Et leur méthodes pour tuer … Du gaz, du feu, des balles, enterrés vifs … Une abomination. Comment un être humain pouvait-il être traité de la sorte ?
Un de mes compagnon soldat s’était évanoui, un autre avait vomit. Nous ne nous attendions pas du tout à cela en pensant à un camp de prisonnier. Quelques un de mes camarades ont eu un suivit psychiatrique quelques mois en suite.
Malheureusement, ne nous attendant pas à un camp si immense et si bien gardé, nous n’avons pus les sauver.
De retour à Paris, je plongeai dans une grande déprime. Je pensais à Miranda, je pleurai jour et nuit. Je priai pour qu’ils ne la fasse pas trop fait souffrir, qu’elle ai une mort rapide. C’était la meilleure chose qu’il pouvait lui arriver, peut importe où elle se trouvai …
Souvent, je repense à elle… Je regarde des photos d’elle … Je me dis que peut être elle y a échappé, sans y croire vraiment. Je rêve d’elle, je pense à elle. Les médecins me croient fous, lorsque je leur dit qu’elle vient me voir en rêve. Mais j’en suis sûr, c’est vraiment elle ! Et un jour, quand je mourrai, on sera de nouveau ensemble. Oui, ensemble pour toujours …
Vaga55.