Note de la fic : Non notée

Rushu


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 4 : La... caverne ?


Publié le 19/08/2013 à 01:16:20 par Pseudo supprimé

Leurs pieds s'enfonçaient inexorablement dans la poisse qui tapissait l'intérieur de la gorge. Chacun de leurs sons semblait être absorbé par le mucus des parois. Seul un mince filet de lumière perçait encore les ténèbres de l'endroit.
Cependant, l'hôte titanesque cessa de ronfler, et sa mâchoire claqua. Dans l'obscurité totale, les vibrations de la secousse manquèrent de les projeter à terre. Ils se rattrapèrent de justesse, échappant de peu à la salive répugnante. Le mage soupira d'aise. La dernière chose qu'il aurait souhaitée c'était bien de patauger là-dedans !

Les minutes s'égrenèrent comme des heures, le tunnel semblait sans fond... à la manière d'un rêve où l'on tenterait d'atteindre le bout. On espère y parvenir, tout en voyant, impuissant, l'arrivée s'éloigner indéfiniment. À quelques pas seulement, mais si loin en même temps.
Et où qu'ils portent leurs regards, ils ne voyaient que noirceur. Qu'importe qu'ils crient, nulle réponse ne survenait, aucune voix ne répondait.

Ils durent s'arrêter jusqu'à deux fois pour se reposer avant d'atteindre leur but. Une faible lumière tamisée prit peu à peu de l'ampleur. Une belle lueur au bout du tunnel. Magnifique, aveuglante à mesure qu'ils avançaient. Tant et si bien qu'ils en vinrent à se demander s'ils n'étaient pas morts étouffés par le mucus en cours de route.

Un pincement et une épaule déboitée plus tard, le magicien put confirmer à Rushu qu'ils vivaient toujours. À son grand désespoir. Si Lya n'était pas là, elle avait forcement plongé dans l'estomac.
Il voyait ça d'ici : un gouffre impossible et gigantesque, des relents d'acides brulants les yeux, les dévorant peu à peu. Et tout en bas de ce précipice, la mer. Jaunâtre, une pâte visqueuse s'étendant à perte de vue et remuée par d'épouvantables vagues pleines de corps à moitié dissous !

Perdu dans ses pensées macabres, le mage poursuivait sa route aux côtés de l'Ogre, sans grande conviction.

Le sombre tunnel déboucha sur une grotte d'une taille titanesque. Une caverne de chaire rosâtre diffusant une lumière d'un blanc éclatant, presque divin.
Les deux compagnons écarquillèrent les yeux, le visage tordu de surprise. Il n'y avait rien de ce qu'aurait pu imaginer le mage : L'abdomen de l'Ogre ne renfermait aucun organe.
Confus, ils scrutèrent les alentours d'un regard déboussolé. Une plaine sans fin se perdait derrière l'horizon. Ils étaient éblouis par une boule de feu fabuleuse, trônant dans les airs. Un soleil miniature, impossible à atteindre.
Ici et là, ils pouvaient deviner quelques vallons, une colline ou même deux vastes forêts, surgissant de part et d'autre de la steppe. Mais où qu'ils posent les yeux, nulle trace d'un estomac...

Le magicien siffla d'admiration :

« C'est donc à ça que ressemble l'intérieur d'un Ogre ? Pas étonnant que personne n'ait jamais réussi à en tuer...
— Ce que je me demande, avança Rushu en fronçant les sourcils, c'est où tous les poulets que j'ai mangés sont allés se cacher... C'est vrai quoi, il n'y a rien d'autre qu'un espace immense et désespérément vide... m'étonne pas que j'ai toujours aussi faim s'ils disparaissent comme ça !
— Je ne sais pas... Peut-être qu'on va finalement pouvoir récupérer votre femme. Mais je vous préviens, il va falloir débourser après ! Je n’ai pas pour habitude d'être trainé dans des endroits pareils ! Enfin... Tentons déjà de les retrouver...»

Le magicien fut interrompu dans ses pensées. De nombreuses vibrations roulèrent sur le tapis organique qui tenait lieu de sol. Semi ductile, celui-ci se mit rapidement à onduler, parsemé de nombreuses petites vagues, tandis que des claquements de sabots éclataient sur la steppe.
Lentement, un troupeau de poneys sauvages dessinaient l'horizon. L'écume aux lèvres, galopant dans un concert de hennissements, ils poursuivaient un dragon. Blessé à mort, celui-ci se trainait en rampant dans un sillon sanglant, une blessure fabuleuse le transperçant de part en part. Leur course folle les conduisait dans leur direction.

Une voix teintée d'incompréhension s'éleva, Rushu commençait :

« Ah oui, effectivement, les poulets paraissent un peu plus gros vu d'ici...
— Quoi ?? Tu veux dire que c'est l'un de ceux que tu as mangés tout à l'heure ?
— Bah oui, normal, lui je l'ai piqué avec ma fourchette, là, paf, entre les deux ailes, ça l'a cloué sur l'assiette directe. — L'Ogre éclata de rire en y repensant. — Mais normalement je les avale crus. Par exemple le troupeau de poneys, bah ils datent d'il y a trois jours je crois.
— Attends ! Le magicien se caressa le menton. Si c'est bien comme tu dis, ce dragon a dû atterrir au même endroit que Lya, on tient une piste, il faut le sauver des griffes, euh des dents... Enfin des gencives de ces poneys affamés !
— Ouais, bah alors il faudrait peut être se bouger, il serait capable de mourir tout seul vu son état. Euh par contre....
— Oui, quoi ?
— Je pourrais le remanger après ?»

Il pesta et se mit à courir sans même songer à lui répondre. La meute d'équidés enragés gagnait du terrain. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant qu'ils fondent sur leur proie.
C'est alors que les ondes s'accentuèrent sur le ventre monstrueux, évoluant peu à peu en vagues phénoménales. Rushu s'était mis à courir, martelant le sol de son poids fabuleux.
Profitant de la montée d'une des ondulations, le mage pris appuie à terre pour se propulser. Véritable trampoline, la chaire rosâtre l'envoya valser dans les airs.

Ses pieds se fichèrent cinquante mètres plus loin, entre le dragon et le troupeau sauvage. Sans sa magie il se serait sans aucun doute envolé à nouveau pour se perdre à l'horizon.
Dans un concert de beuglement, les poneys tentèrent de s'arrêter brusquement. Mort d'épuisement, le dragon se laissa chuter derrière lui.

« Vous... ne... passerez pas !»

Reprenant équilibre, le magicien hurlait en écartant les bras. C'est le moment que choisit Rushu pour arriver tel un boulet de canon. Ne parvenant pas à s'arrêter, il le dépassa en s'étalant et roula au sol.
Complètement perdu, il termina sa course au milieu des équidés, non sans en avoir fait tomber une bonne partie au passage.

Les poneys étaient furieux. Ils se soulevèrent sur leurs pattes arrière, s'apprêtant à écraser l'intrus de leurs lourds sabots.


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