Note de la fic : Non notée
Publié le 19/08/2013 à 01:13:06 par Pseudo supprimé
Le vaisseau de Samus se matérialise près de la flotte anéantie. Les débris volent en tous sens, mais le système de guidage automatique évite aisément ces obstacles. Consultant son radar, la jeune femme tente de localiser un vaisseau qui aurait survécu. Quand enfin, dans le secteur le plus éloigné du périmètre de la planète vaporisée, elle repère une petite barge médicale. S’y rendant le plus vite possible, Samus accoste l’engin sans problème. Plus tard, elle est reçue par le commandant du petit appareil, un Jixien à l’air nerveux, dont les quatre yeux fuient perpétuellement le regard glacé du cyborg.
« Vous me demandez ce que j’ai vu, mais vous savez… Je ne crois pas en savoir plus que vous.
- Mais peut-être savez-vous tout de même quelque chose sur ce qui s’est passé juste avant l’explosion ? Je ne sais pas, un indice quelconque, une chose qui vous aurait paru suspecte…
- Je crains que non, Chasseur de Primes. Pour autant que je m’en souvienne, les soldats ont juste eu le temps de débarquer pour explorer la planète en profondeur. Nous avions lancé un scan pour repérer une base, mais ça n’avait rien donné. Nous pensions que les Pirates se trouvaient au coeur même de la planète…
- … Ce qui n’était vraisemblablement pas le cas. Ai-je l’autorisation d’interroger votre équipage, au cas où quelqu’un ait détecté un indice ?
- Est-ce vraiment une question ?
- Non, c’est un ordre, mais vous noterez que je l’ai formulé de manière très polie.
- Certes… Je vous en prie donc, allez-y. Faites ce qu’il faut pour venger la flotte fédérale.
- Ne vous en faites pas pour ça, lance Samus en tournant les talons.
Hélas, comme le craignait le Chasseur de Primes, personne à bord de l’appareil n’a noté le moindre détail louche. Tout au plus est-il fait référence au repérage par certains soldats de tête de vibrations souterraines, quelques dizaines de secondes avant l’explosion, et sans doute dues à l’amorçage de la bombe qui a pulvérisé la planète, mais rien qui ne permette de connaître les intentions des Pirates. Dépitée, Samus retourne sur son vaisseau, laissant la barge rejoindre la Terre. Au passage, elle prend des nouvelles de ce qui se passe au siège de la Fédération, et apprend ainsi que les Pirates ont commencé leur approche…
Ne pouvant pas à elle seule aider à la défense de la planète bleue, Samus décide de continuer ses recherches pour frapper les Pirates à la tête. Le but, pour elle, est à présent de trouver la planète d’origine des Pirates pour stopper l’invasion qui commence. Elle sait qu’elle devra ainsi faire en quelques heures ce qu’aucun Chasseur de Primes n’est parvenu à accomplir auparavant en plusieurs décennies, mais sa première vertu est le courage, et elle se met donc en route vers la prochaine étape de son voyage…
Une demi-heure plus tard, elle se retrouve donc sur Faynara, une gigantesque planète industrielle connue pour abriter des criminels spatiaux de toutes sortes… Dans les lugubres bas-fonds de la capitale, Samus avance en sentant sur elle les yeux de dizaines de bandits qui l’auraient déjà tuée et détroussée dix fois, si son apparence ne suscitait pas autant le respect et la crainte…
Sans hésiter, le cyborg entre dans un bar minable, et se dirige vers le fond de la salle. Immédiatement, une silhouette furtive surgit de l’ombre et tente de rejoindre la sortie de derrière. Tout aussi vite, Samus tire une micro décharge en direction de la forme fuyante. Touché de plein fouet, l’homme qui tentait de s’échapper se retrouve au sol, sonné par le tir inoffensif mais assommant de la combinaison cybernétique.
« Eh bien, qu’est-ce qui te prend, Gojar, tu n’as pas envie de me parler ? , demande Samus en asseyant de force l’homme à tête de fouine en face d’elle.
- Je… j’t’assure que chuis au courant de rien ! On m’avait pas dit que ça se passerait comme ça, chuis blanc comme neige ! , affirme Gojar, terrorisé.
- Donc tu sais déjà ce qui s’est passé… Comment tu arrives à être aussi vite informé, si ce n’est pas toi qui as trempé dans le coup ?
- … Et merde…
- Oui, je crois que c’est ce qu’il faut dire dans ce genre de cas. Ecoute-moi bien maintenant. Tu sais que tant que tu es utile, je suis prêt à passer l’éponge sur tes… activités. Mais là, ce n’est plus de la délinquance, Gojar. Tu as dépassé les bornes, et tu sais que je n’aime pas ça. Alors si tu veux que je reste assez sympa pour te laisser une chance de te barrer dans un coin paumé de l’univers, t’as intérêt à me raconter tout ce que tu sais…
- OK, ça va, pas la peine de me sermonner… Que veux-tu savoir ?
- D’abord, comment es-tu déjà au courant des événements de ces dernières heures alors que rien n’a encore filtré de l’armée ?
- Comme d’hab., j’ai réfléchi. Un Ganydie est venu me voir il y a quelques mois. L’air pas clair, et pourtant, tu sais comment sont les Ganydiens.
- Oui, généralement, ils inspirent plutôt confiance.
- Exact. Mais lui, vraiment l’air de pouvoir tuer son géniteur pour quelques crédits, tu vois. Je dis «son géniteur », parce que les Ganydiens sont hermaphrodites…
- Tu te fous de moi, Gojar ? Je connais mes bases, quand même ! Je n’ai pas de temps à perdre en bavardages inutiles, alors soit tu en viens au fait, soit je te fais tenir dans ta poche !
- OK, c’est bon, pardon ! Bon, alors le gars viens me voir, et il me demande un module de contrôle à hyper-ondes. Pas courant comme système, tu l’sais sûrement. Pour info…
- … Ca sert le plus souvent à déclencher des systèmes électroniques instantanément à des années-lumière de distance, je sais. Alors, t’as fait quoi ?
- Ben, vu la somme qu’il m’a proposée pour le truc, j’ai pas trop fais le malin, tu t’en doutes. Alors j’lui ai fait son système, mais avant de lui filer, j’me suis quand même demandé. Alors chuis allé voir Den, tu sais, le gars qui bosse aux renseignements faynariens. Comme il connaît tout le monde, je lui ai donné la description du Ganydien, et il m’a dit qu’il avait disparu des fiches de renseignements depuis des années ! Et qu’on pensait qu’en fait, il serait maintenant un intermédiaire pour les petits boulots à la solde des Pirates.
- Alors, t’as fait quoi ?
- Ben, tu me connais, quand ça prend des proportions, je préfère rester à l’écart. Alors j’ai réussi à joindre le mec et à lui dire que finalement je refusais de faire son boulot. Il a gueulé, et il a m’a menacé. Visiblement, il savait où me trouver, alors tout ce que j’ai pu faire, c’est me casser et me planquer. Seul problème, bien sûr, le module était terminé et j’ai pas pensé à le casser sur le moment. Alors je pense que le Ganydien est venu le prendre à mon atelier, et qu’il l’a pulvérisé ensuite. Mon atelier, pas le module, je veux dire.
- J’avais compris. Et c’est là que t’as abandonné ton hologramme extra-terrestre…
- Ouais. Heureusement que j’utilise ce truc tout le temps, personne ne sait que le vieux Gojar est en fait un humain.
- Si, moi. Il faut dire que ça m’avait causé bien du mal à l’époque pour te coincer…
- Ouais, mais toi tu comptes pas Samus. Tu vois, quand on est dans le monde des affaires, on considère les confrères comme plus dangereux que ceux qui font respecter la loi…
- Je sais… Alors finalement, tu te retrouves à la rue ?
- On peut dire ça comme ça. J’ai cassé mon hologramme, comme ça on risque plus d’entendre parler de moi. Je suis sûr que les Pirates ont eu peur et qu’ils ont retourné la planète de fond en comble pour me retrouver. Mais au final, comme d’habitude, c’est toi qui m’as chopé avant. Quand je t’ai vu arriver, je me suis dit que l’affaire était grave. On te donne plus trop de missions de routine, maintenant…
- En effet. Et c’est là que t’as deviné ce qui pouvait s’être passé.
- Oui, encore que je ne peux que deviner pour le moment. C’est quoi, dit ? Ils ont fait péter une bombe dans votre Centre ? Ils ont tué un leader politique ? Qu’est-ce qu’ils ont fait ?
- Tu verras aux informations. Une dernière question : Pourquoi tu nous as pas prévenus ?
- Tu me vois vous dire : « Je suis un truand en cavale, mais je sais que vous allez vous faire prendre dans un piège » ? Personne ne m’aurait cru, et je me serais fait arrêter, en plus.
- Tu as sans doute raison. Lorsqu’il s’agit d’être un peu réaliste, nos dirigeants ont la manie de ne pas croire qu’il puisse y avoir un danger. J’en sais quelque chose.
- Bon, heu… Alors tu vas me laisser libre ?
- Tu verras bien, lance Samus en se levant et en partant du bar enfumé. Autant laisser ce bandit de bas étage se faire un peu de souci, il l’a bien cherché…
Retournant à bord de son vaisseau, Samus réfléchit à tous les éléments qu’elle connaît. Visiblement, les Pirates ont réussi à fabriquer une bombe d’une extrême puissance. Si cela ne pose pas de problème en principe, le seul inconvénient d’un tel engin est son moyen de déclenchement, puisqu’il doit se faire à partir d’une très longue distance. D’où l’importance du système préparé par Gojar. Mais dès lors, une question se pose : comment les Pirates ont-ils pu activer la bombe juste au bon moment pour détruire toute la flotte ? Aucun appareil ne se trouvait dans le système solaire, et de toute façon il aurait fallu savoir à quel moment les soldats avaient fini leur débarquement…
En sursautant, Samus arrive à la seule conclusion possible : puisque seul le Centre des Chasseurs de Primes avait accès aux images du débarquement, c’est un Chasseur qui a dû déclencher la bombe, juste au moment idéal ! Il doit donc y avoir un traître dans le Centre... Samus est atterrée. Les Chasseurs ne sont pas sélectionnés d’après leur passé, mais tout de même… Le plus vite possible, Samus compose les coordonnées du Centre, et fait le grand saut.
Quelques instants plus tard, elle se retrouve dans le bâtiment, et se dirige en courant vers le bureau d’Ërlanimom. Celui-ci est affairé à transmettre des ordres aux différentes unités dont il suit les actions par vidéo. En voyant entrer Samus, son visage se ferme.
« Alors, ça avance, l’enquête ? , fait-il d’un ton acerbe.
- Ca dépend de vous. Vous avez pensé à vérifier que tous les Chasseurs de Primes sont à leur poste ?
- Bien sûr, vous me prenez pour qui ?
- Je veux dire : avez-vous vérifié que tous les Chasseurs de Primes sont à la base en ce moment ?
- Eh bien, je peux faire l’appel, mais la situation ne s’y prête pas vraim…
- Laissez-moi faire, je m’en occupe ! Il me faut juste la liste des Chasseurs absents parce qu’occupés par une mission depuis au moins plusieurs jours.
- Puis-je vous demander ce que vous avez en tête ?
- Oui, mais je ne vous répondrai pas, répartit Samus en commençant à appeler les Chasseurs un par un, sous le regard exaspéré de son chef.
Après quelques minutes, la jeune femme a mis la main sur le Chasseur manquant. Sans doute n’avait-il pas très envie de rester affronter ses amis pirates… Sans un mot, Samus sort du bureau du directeur du Centre et rejoint le poste où se trouvait le Chasseur. Selon la description, il s’agit ni plus ni moins que de Lorkon Golan, le capitaine qui a appris toutes les bases du combat à Samus… C’est pourquoi elle sort du bureau sans entendre les questions fébriles que pose Ërlanimom.
Plus que jamais déçue, Samus se sent avant tout encore plus seule que d’habitude. Lorkon était un confident formidable, et finalement il ne s’est pas révélé digne de confiance… Trahie, elle ne peut que tirer la difficile leçon de cette révélation : elle ne doit faire confiance à personne. Les hommes sont trop souvent avides de pouvoir ou de richesse pour être fiables, et l’on peut toujours être trahi par une personne en qui l’on avait pourtant une totale confiance. Pleurant presque, Samus se jure de rendre la justice, quel qu’en soit le prix…
« Vous me demandez ce que j’ai vu, mais vous savez… Je ne crois pas en savoir plus que vous.
- Mais peut-être savez-vous tout de même quelque chose sur ce qui s’est passé juste avant l’explosion ? Je ne sais pas, un indice quelconque, une chose qui vous aurait paru suspecte…
- Je crains que non, Chasseur de Primes. Pour autant que je m’en souvienne, les soldats ont juste eu le temps de débarquer pour explorer la planète en profondeur. Nous avions lancé un scan pour repérer une base, mais ça n’avait rien donné. Nous pensions que les Pirates se trouvaient au coeur même de la planète…
- … Ce qui n’était vraisemblablement pas le cas. Ai-je l’autorisation d’interroger votre équipage, au cas où quelqu’un ait détecté un indice ?
- Est-ce vraiment une question ?
- Non, c’est un ordre, mais vous noterez que je l’ai formulé de manière très polie.
- Certes… Je vous en prie donc, allez-y. Faites ce qu’il faut pour venger la flotte fédérale.
- Ne vous en faites pas pour ça, lance Samus en tournant les talons.
Hélas, comme le craignait le Chasseur de Primes, personne à bord de l’appareil n’a noté le moindre détail louche. Tout au plus est-il fait référence au repérage par certains soldats de tête de vibrations souterraines, quelques dizaines de secondes avant l’explosion, et sans doute dues à l’amorçage de la bombe qui a pulvérisé la planète, mais rien qui ne permette de connaître les intentions des Pirates. Dépitée, Samus retourne sur son vaisseau, laissant la barge rejoindre la Terre. Au passage, elle prend des nouvelles de ce qui se passe au siège de la Fédération, et apprend ainsi que les Pirates ont commencé leur approche…
Ne pouvant pas à elle seule aider à la défense de la planète bleue, Samus décide de continuer ses recherches pour frapper les Pirates à la tête. Le but, pour elle, est à présent de trouver la planète d’origine des Pirates pour stopper l’invasion qui commence. Elle sait qu’elle devra ainsi faire en quelques heures ce qu’aucun Chasseur de Primes n’est parvenu à accomplir auparavant en plusieurs décennies, mais sa première vertu est le courage, et elle se met donc en route vers la prochaine étape de son voyage…
Une demi-heure plus tard, elle se retrouve donc sur Faynara, une gigantesque planète industrielle connue pour abriter des criminels spatiaux de toutes sortes… Dans les lugubres bas-fonds de la capitale, Samus avance en sentant sur elle les yeux de dizaines de bandits qui l’auraient déjà tuée et détroussée dix fois, si son apparence ne suscitait pas autant le respect et la crainte…
Sans hésiter, le cyborg entre dans un bar minable, et se dirige vers le fond de la salle. Immédiatement, une silhouette furtive surgit de l’ombre et tente de rejoindre la sortie de derrière. Tout aussi vite, Samus tire une micro décharge en direction de la forme fuyante. Touché de plein fouet, l’homme qui tentait de s’échapper se retrouve au sol, sonné par le tir inoffensif mais assommant de la combinaison cybernétique.
« Eh bien, qu’est-ce qui te prend, Gojar, tu n’as pas envie de me parler ? , demande Samus en asseyant de force l’homme à tête de fouine en face d’elle.
- Je… j’t’assure que chuis au courant de rien ! On m’avait pas dit que ça se passerait comme ça, chuis blanc comme neige ! , affirme Gojar, terrorisé.
- Donc tu sais déjà ce qui s’est passé… Comment tu arrives à être aussi vite informé, si ce n’est pas toi qui as trempé dans le coup ?
- … Et merde…
- Oui, je crois que c’est ce qu’il faut dire dans ce genre de cas. Ecoute-moi bien maintenant. Tu sais que tant que tu es utile, je suis prêt à passer l’éponge sur tes… activités. Mais là, ce n’est plus de la délinquance, Gojar. Tu as dépassé les bornes, et tu sais que je n’aime pas ça. Alors si tu veux que je reste assez sympa pour te laisser une chance de te barrer dans un coin paumé de l’univers, t’as intérêt à me raconter tout ce que tu sais…
- OK, ça va, pas la peine de me sermonner… Que veux-tu savoir ?
- D’abord, comment es-tu déjà au courant des événements de ces dernières heures alors que rien n’a encore filtré de l’armée ?
- Comme d’hab., j’ai réfléchi. Un Ganydie est venu me voir il y a quelques mois. L’air pas clair, et pourtant, tu sais comment sont les Ganydiens.
- Oui, généralement, ils inspirent plutôt confiance.
- Exact. Mais lui, vraiment l’air de pouvoir tuer son géniteur pour quelques crédits, tu vois. Je dis «son géniteur », parce que les Ganydiens sont hermaphrodites…
- Tu te fous de moi, Gojar ? Je connais mes bases, quand même ! Je n’ai pas de temps à perdre en bavardages inutiles, alors soit tu en viens au fait, soit je te fais tenir dans ta poche !
- OK, c’est bon, pardon ! Bon, alors le gars viens me voir, et il me demande un module de contrôle à hyper-ondes. Pas courant comme système, tu l’sais sûrement. Pour info…
- … Ca sert le plus souvent à déclencher des systèmes électroniques instantanément à des années-lumière de distance, je sais. Alors, t’as fait quoi ?
- Ben, vu la somme qu’il m’a proposée pour le truc, j’ai pas trop fais le malin, tu t’en doutes. Alors j’lui ai fait son système, mais avant de lui filer, j’me suis quand même demandé. Alors chuis allé voir Den, tu sais, le gars qui bosse aux renseignements faynariens. Comme il connaît tout le monde, je lui ai donné la description du Ganydien, et il m’a dit qu’il avait disparu des fiches de renseignements depuis des années ! Et qu’on pensait qu’en fait, il serait maintenant un intermédiaire pour les petits boulots à la solde des Pirates.
- Alors, t’as fait quoi ?
- Ben, tu me connais, quand ça prend des proportions, je préfère rester à l’écart. Alors j’ai réussi à joindre le mec et à lui dire que finalement je refusais de faire son boulot. Il a gueulé, et il a m’a menacé. Visiblement, il savait où me trouver, alors tout ce que j’ai pu faire, c’est me casser et me planquer. Seul problème, bien sûr, le module était terminé et j’ai pas pensé à le casser sur le moment. Alors je pense que le Ganydien est venu le prendre à mon atelier, et qu’il l’a pulvérisé ensuite. Mon atelier, pas le module, je veux dire.
- J’avais compris. Et c’est là que t’as abandonné ton hologramme extra-terrestre…
- Ouais. Heureusement que j’utilise ce truc tout le temps, personne ne sait que le vieux Gojar est en fait un humain.
- Si, moi. Il faut dire que ça m’avait causé bien du mal à l’époque pour te coincer…
- Ouais, mais toi tu comptes pas Samus. Tu vois, quand on est dans le monde des affaires, on considère les confrères comme plus dangereux que ceux qui font respecter la loi…
- Je sais… Alors finalement, tu te retrouves à la rue ?
- On peut dire ça comme ça. J’ai cassé mon hologramme, comme ça on risque plus d’entendre parler de moi. Je suis sûr que les Pirates ont eu peur et qu’ils ont retourné la planète de fond en comble pour me retrouver. Mais au final, comme d’habitude, c’est toi qui m’as chopé avant. Quand je t’ai vu arriver, je me suis dit que l’affaire était grave. On te donne plus trop de missions de routine, maintenant…
- En effet. Et c’est là que t’as deviné ce qui pouvait s’être passé.
- Oui, encore que je ne peux que deviner pour le moment. C’est quoi, dit ? Ils ont fait péter une bombe dans votre Centre ? Ils ont tué un leader politique ? Qu’est-ce qu’ils ont fait ?
- Tu verras aux informations. Une dernière question : Pourquoi tu nous as pas prévenus ?
- Tu me vois vous dire : « Je suis un truand en cavale, mais je sais que vous allez vous faire prendre dans un piège » ? Personne ne m’aurait cru, et je me serais fait arrêter, en plus.
- Tu as sans doute raison. Lorsqu’il s’agit d’être un peu réaliste, nos dirigeants ont la manie de ne pas croire qu’il puisse y avoir un danger. J’en sais quelque chose.
- Bon, heu… Alors tu vas me laisser libre ?
- Tu verras bien, lance Samus en se levant et en partant du bar enfumé. Autant laisser ce bandit de bas étage se faire un peu de souci, il l’a bien cherché…
Retournant à bord de son vaisseau, Samus réfléchit à tous les éléments qu’elle connaît. Visiblement, les Pirates ont réussi à fabriquer une bombe d’une extrême puissance. Si cela ne pose pas de problème en principe, le seul inconvénient d’un tel engin est son moyen de déclenchement, puisqu’il doit se faire à partir d’une très longue distance. D’où l’importance du système préparé par Gojar. Mais dès lors, une question se pose : comment les Pirates ont-ils pu activer la bombe juste au bon moment pour détruire toute la flotte ? Aucun appareil ne se trouvait dans le système solaire, et de toute façon il aurait fallu savoir à quel moment les soldats avaient fini leur débarquement…
En sursautant, Samus arrive à la seule conclusion possible : puisque seul le Centre des Chasseurs de Primes avait accès aux images du débarquement, c’est un Chasseur qui a dû déclencher la bombe, juste au moment idéal ! Il doit donc y avoir un traître dans le Centre... Samus est atterrée. Les Chasseurs ne sont pas sélectionnés d’après leur passé, mais tout de même… Le plus vite possible, Samus compose les coordonnées du Centre, et fait le grand saut.
Quelques instants plus tard, elle se retrouve dans le bâtiment, et se dirige en courant vers le bureau d’Ërlanimom. Celui-ci est affairé à transmettre des ordres aux différentes unités dont il suit les actions par vidéo. En voyant entrer Samus, son visage se ferme.
« Alors, ça avance, l’enquête ? , fait-il d’un ton acerbe.
- Ca dépend de vous. Vous avez pensé à vérifier que tous les Chasseurs de Primes sont à leur poste ?
- Bien sûr, vous me prenez pour qui ?
- Je veux dire : avez-vous vérifié que tous les Chasseurs de Primes sont à la base en ce moment ?
- Eh bien, je peux faire l’appel, mais la situation ne s’y prête pas vraim…
- Laissez-moi faire, je m’en occupe ! Il me faut juste la liste des Chasseurs absents parce qu’occupés par une mission depuis au moins plusieurs jours.
- Puis-je vous demander ce que vous avez en tête ?
- Oui, mais je ne vous répondrai pas, répartit Samus en commençant à appeler les Chasseurs un par un, sous le regard exaspéré de son chef.
Après quelques minutes, la jeune femme a mis la main sur le Chasseur manquant. Sans doute n’avait-il pas très envie de rester affronter ses amis pirates… Sans un mot, Samus sort du bureau du directeur du Centre et rejoint le poste où se trouvait le Chasseur. Selon la description, il s’agit ni plus ni moins que de Lorkon Golan, le capitaine qui a appris toutes les bases du combat à Samus… C’est pourquoi elle sort du bureau sans entendre les questions fébriles que pose Ërlanimom.
Plus que jamais déçue, Samus se sent avant tout encore plus seule que d’habitude. Lorkon était un confident formidable, et finalement il ne s’est pas révélé digne de confiance… Trahie, elle ne peut que tirer la difficile leçon de cette révélation : elle ne doit faire confiance à personne. Les hommes sont trop souvent avides de pouvoir ou de richesse pour être fiables, et l’on peut toujours être trahi par une personne en qui l’on avait pourtant une totale confiance. Pleurant presque, Samus se jure de rendre la justice, quel qu’en soit le prix…