Note de la fic : Non notée

Metroid_Zero


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : Baptême du feu


Publié le 19/08/2013 à 01:13:06 par Pseudo supprimé

Sur l’écran principal de la salle, un voyant caractéristique clignote. Les deux officiers de quart sortent de leur torpeur, et commentent l’apparition lumineuse.

« Tiens, un visiteur…

- En effet. On attendait quelqu’un ?

- J’crois pas. Attends, je vais voir de quoi il a l’air. »

Par quelques manipulations rapides, l’opérateur demande une représentation de l’appareil, qui apparaît bientôt sur l’écran, de plus en plus précis dans ses contours alors qu’il s’approche et que les radars peuvent tracer son image.

« Curieux… Il est pas homologué, celui-là.

- C’est plus que curieux, c’est inquiétant ! Et si c’était un pirate ?

- Eh bien, les défenses automatiques sont en place, et puis regarde sa taille, de toute façon : tu crois que ces bandits sont assez stupides pour envoyer un vaisseau aussi petit ? Non, à tous les coups, c’est un appareil de tourisme qui rentre au bercail. Des nouveaux riches, je parie.

- On va voir. T’as peut-être raison, mais on sait jamais. On établit le contact ?

- J’t’en prie, à toi l’honneur.

- Ici l’officier Rygar, de la station Aleph 1. Veuillez vous identifier, s’il vous plaît.

- Ici Samus Aran, déclare une voix aux accents robotiques sur le même ton, je souhaite rallier la Terre.

- Très bien, ne quittez pas, je vais informer les instances supérieures ! »

Rygar se tourne vers son collègue avec un sourire.

« On dirait que t’avais raison, Gandor, ça m’a l’air d’être un robot de service. T’imagines le pognon qu’il faut pour se payer un engin autonome individuel de ce type ? En plus, à en juger par les intonations de voix, cette machine est du dernier modèle…

- Ouais. Y’en a qui ont de la chance, pendant qu’on moisit ici… Bon, je crois pas qu’il y ait de lézard. On va quand même analyser le vaisseau avant son transfert sur Terre, pour être sûr.

- D’accord, mais pas trop longtemps. Il faut pas impatienter les VIP, c’est pas bon pour notre job.

- Bien sûr, tu me prends pour un idiot ? On va juste s’assurer qu’il n’y a aucun problème. Vas-y, donne l’autorisation.

- Allô, vaisseau de Samus Aran ? Vous avez l’autorisation de vous poser sur la plate-forme B56, coordonnées MY783.96-J.

- Merci. »

Dans le silence de l’espace, le vaisseau de la jeune fille se pose sur une plate-forme spécialement conçue pour accueillir les appareils de petite taille. Quelques instants plus tard, un dôme recouvre la plate-forme et l’atmosphère terrestre y est recréée. Arrive Rygar, qui regarde le vaisseau d’un air perplexe.

« Tout de même, ces riches, ils sont un peu excentriques ! Se payer un robot de pilotage autonome et utiliser un vaisseau aussi peu luxueux, c’est curieux ! »

Par une ouverture sur le haut du vaisseau, une trappe s’ouvre, laissant apparaître une forme élancée mais incontestablement cybernétique. Rygar, les yeux écarquillés, regarde sortir cette apparition sans comprendre. Il est expert en robotique, et il n’a jamais vu un montage pareil, avec une démarche aussi humaine. D’où peut bien provenir cette machine ? En tout cas, au vu de sa taille et de celle de l’appareil, il commence à douter qu’il y ait d’autres voyageurs dans le vaisseau.

« Heu, bienvenue sur la station Aleph 1… Vous êtes seul ?

- Oui, pourquoi ? Ca pose un problème ?

- Heu, mais alors vous êtes…

- Un cyborg, oui. Je vous trouve bien peu méfiants, d’ailleurs, de laisser entrer un visiteur sans lui demander son identité.

- Désolé, je croyais… Enfin, peu importe ce que je crois. Accompagnez-moi, je suis l’officier de quart Rygar et je vais vous faire procéder aux formalités d’usage.

- Bien. »

Rygar se dirige vers les bureaux de la station, sentant le regard insistant de Samus. Un cyborg ! C’est à dire un être mi-humain, mi-robot… L’homme qui a été ainsi modifié doit avoir subi un accident gravissime pour être devenu cela… Peut-être une sorte d’aventurier… Malgré sa légère appréhension, l’officier se sent excité à l’idée d’être en présence d’un être à l’allure aussi puissante. Et puis, c’est Gandor qui va être surpris ! Ce gars est sympa, mais il a tendance à trop la ramener avec ses airs supérieurs. Pour une fois, c’est lui, Rygar, qui va le surprendre !

Après quelques couloirs, l’officier fait entrer Samus dans la salle d’observation. Gandor se retourne et écarquille les yeux. « Gagné ! », pense Rygar.

« Monsieur est un cyborg, explique-t-il sur un ton légèrement moqueur.

- Eh bien, je vous accueille sur Aleph 1 au nom de toute la station, Monsieur Aran. Si vous voulez bien répondre à mes questions…

- Certainement. Je vous écoute, mais faite vite, je dois rejoindre la planète assez tôt.

- Espèce ?

- Humain

- Sexe ?

- …Mâle.

- Age ?

- 34 ans.

- Origine ?

- Sans.

- … ? Je suis désolé, vous devez me donner ce genre de détails…

- Eh bien, aucune origine. Vous croyez qu’après ce qui m’est arrivé et qui m’a fait devenir ce que je suis, j’ai encore un point de chute avec une famille bien rangée ? Je n’ai personne, nulle part. Cela vous suffit ?

- Oui, oui, pardon… Donc, pas de nationalité. Motifs de votre venue sur Terre ?

- Je veux devenir Chasseur de Primes de la Fédération.

- …

- … ?

- Très bien, vous êtes en règle, je vais démarrer la procédure d’atterrissage. Et bon voyage, cher Monsieur !

- Merci. »

Consciente qu’avec un prétexte pareil, les questions vont cesser, Justin se dirige vers son vaisseau. Elle a néanmoins une légère appréhension, car elle ne connaît pas la procédure qui permet de passer le bouclier qui recouvre la Terre pendant le peu de temps où celui-ci est ouvert. Masanarus ne pouvait connaître l’existence même de ce système assez récent, le vaisseau n’est donc peut-être pas adapté à ce genre de manœuvre… Il faudra donc improviser.

Perdue dans ses pensées, Samus change inconsciemment la fréquence de réception de son armure. Ce qu’elle entend alors la sidère :

« Mayday, Mayday ! Ici le Nexotyl ! Revenons de la nébuleuse d’Andromède, situation actuelle Secteur S1-P4-Parallaxe 67.24.2. Attaqués par pirates ! Nous ne pourrons tenir longtemps… Si quelqu’un est près d’ici, nous demandons de l’aide !… »

Négligeant le reste du message, Samus réfléchit à toute vitesse. S1, c’est le système solaire. P4, c’est Mars, quant au parallaxe, c’est pour repérer le vaisseau en distance, angle avec le soleil et axe par rapport à la planète. Le message a dû mettre environ 4 minutes à arriver ici à la vitesse de la lumière… Il est sûrement trop tard, et Samus ne se fait aucune illusion sur la probabilité infime de trouver des survivants. D’ailleurs, les SOS spatiaux sont, d’une manière générale, très rarement entendus à temps…

Néanmoins, il doit rester des pirates, et c’est tout ce qui intéresse Samus Aran. Rapidement, la jeune fille déclenche les propulseurs de son vaisseau à pleine puissance. Elle ne doit qu’à sa combinaison de ne pas être écrasée par l’accélération. Une fois à distance respectable d’Aleph 1, dont aucun vaisseau n’est encore parti, elle prépare le saut spatial. Les données sont entrées rapidement, grâce aux coordonnées communiquées par le message. En un instant, Samus parcourt les 70 millions de kilomètres qui la séparent de la planète rouge. Sur place, elle repère rapidement l’écho radar du vaisseau échoué, et elle se dirige vers sa source. Au loin apparaît vite une épave, proche d’un vaisseau de grande taille, apparemment fabriqué de manière très artisanale.

Ne craignant pas d’être repérée dans son petit vaisseau, Samus Aran fonce et tente d’attacher son engin sur le vaisseau des pirates. Après quelques tâtonnements, l’adolescente établit le contact, et elle commence à percer la cloison qui la sépare de l’appareil ennemi. Elle se doute bien que les pirates savent déjà que leur vaisseau est attaqué, mais elle a confiance en leur lenteur de réaction : les bandits sont plus lents à réagir lorsqu’ils sont déjà en train de piller leurs victimes que lorsqu’ils tentent d’en attraper une…

La paroi du vaisseau explose juste à temps. La combinaison de Samus reproduit immédiatement l’atmosphère terrestre, la protégeant du même coup de l’air vicié respiré par les créatures monstrueuses qui peuplent cet endroit. L’arme prête, elle pénètre dans l’habitacle et se retrouve face à une bestiole à l’apparence étrange, mais à l’air indubitablement agressif. Le monstre lève une griffe, mais Samus, stimulée par une giclée d’adrénaline, réagit instantanément : un éclair fugitif illumine la salle, et une écœurante odeur de brûlé envahit les lieux.

D’autres créatures, venues voir ce qui se passaient, se jettent sur Samus en apercevant ce spectacle. Mais la jeune fille est plus rapide : d’un bond, elle passe au-dessus des pirates, se retourne et les transforme en chaleur et en lumière d’un coup de son arme mortelle. A chaque mort, l’armure semble prendre de plus en plus d’énergie, et les voyants intérieurs sont de plus en plus lumineux. Le laser utilisé par la combinaison commence à avoir une meilleure portée, et sa fréquence de tir semble accélérer.

L’esprit surchargé par cette découverte et la fureur du combat, Samus ne perçoit pas un pirate qui se glisse derrière elle, prêt à la déchiqueter. D’un coup de patte surpuissant, il abat la jeune fille à terre. L’armure hurle des signaux d’alarme, tandis que des injections de dopants sont réalisées dans le corps de l’adolescente pour éliminer la douleur et améliorer les réflexes. Reprenant sa concentration, elle roule à terre sur le côté, lève le bras, et lâche une puissante décharge dans la direction de son agresseur. Au moment de la mort de celui-ci, l’armure semble absorber une partie de son fluide vital. Immédiatement, les systèmes de réparation, dotés d’énergie essentielle, fonctionnent et remettent en état l’arrière de la tenue de combat.

Samus progresse ainsi à travers le vaisseau, percevant les pirates qui s’approchent avant même qu’ils n’aient commencé à tenter de lever le petit doigt sur elle. L’armure produit pendant ce temps une carte approximative des lieux, et la guerrière localise ainsi le poste de pilotage assez facilement. Elle s’y rend le plus vite possible, en défonce la porte, et se retrouve face à un monstre énorme, qui hurle si fort à son approche que les filtres auditifs de la combinaison doivent se mettre en fonction. Samus n’y prête pas attention. Elle reste concentrée sur les mouvements de son adversaire, qui se prépare à attaquer.

La bête se ramasse sur elle-même, observe l’étrange cyborg qui lui fait face impassiblement, puis elle se jette en avant sans prévenir. Samus a tout juste le temps de faire un saut sur le côté. Elle se tourne pour riposter, mais une patte griffue jaillit et l’envoie violemment à l’autre bout de la pièce. Défonçant une console de pilotage sous le choc, Justin essaie de ne pas se laisser abattre. Elle tend son arme une nouvelle fois, mais son ennemi ne lui laisse pas le temps de tirer. Il ouvre la gueule et un jet d’acide est propulsé vers la jeune Bailey. Cette dernière tente de l’éviter, mais la partie gauche de son armure reçoit la sécrétion de plein fouet.

Cette fois-ci, Samus commence à douter d’elle-même. Elle s’effondre au sol, la vue brouillée par les parasites qui envahissent les caméras de sa combinaison. Avec un cri de victoire, le monstre s’apprête à achever sa victime. Il tourne autour de Samus en la regardant avec une délectation malsaine. Justin pense alors à un dernier recours, une ultime chance… Elle envoie un signal radio vers son vaisseau, qui se met immédiatement en branle et se dirige vers l’avant de l’appareil pirate. Lorsqu’il est en face du cockpit du poste de pilotage, l’adolescente utilise les dernières ressources de sa combinaison pour se relever et tirer, de toute la puissance qui lui reste. La vitre explose sous le choc, et une dépression se fait dans la pièce, attirant tout ce qui s’y trouve dans l’espace. Le commandant monstrueux du vaisseau pirate est immédiatement aspiré à l’extérieur, tandis que Samus se laisse porter vers son appareil.

Le choc est violent, mais Justin a le réflexe de s’accrocher sur la coque. Après avoir regardé le monstre disparaître dans les profondeurs de la nuit éternelle, elle commande l’ouverture de son engin, et y entre précipitamment. Une fois à l’abri dans la douce sécurité de l’appareil, elle ôte son armure et pousse un profond soupir de soulagement. Puis elle actionne les commandes et file le plus loin possible du vaisseau ennemi. Sans son chef, il sera une cible facile pour les appareils de la flotte fédérale qui vont sans doute l’éliminer sans sommation. Elle retourne sur Aleph 1, alors que la station est en pleine effervescence. Des vaisseaux de guerre, mais aussi quelques frégates médicales, s’échappent de toute part pour sauver ce qui peut l’être. Samus, quant à elle, se contente de se diriger vers le champ de force terrien, et demande l’autorisation de passer.

La manœuvre est finalement assez simple, et la jeune pilote entre sans problème dans l’atmosphère de la planète bleue. Sans tarder, elle déplace son appareil vers Optima, la capitale de la civilisation humaine. Il y a quelques années, elle partait avec sa famille de cette ville géante, cœur de la Fédération Galactique. Aujourd’hui, enfin, elle retrouve sa planète natale. Mais quelle évolution depuis le jour maudit de la mort de ses parents !

Essayant de chasser ces tristes souvenirs, Samus approche du spatioport du Centre de Formation et de Mission des Chasseurs de Primes. Elle sait qu’il ne lui sera pas difficile de prouver qu’elle est pour beaucoup dans la destruction d’un vaisseau pirate standard, mais il lui restera néanmoins beaucoup à prouver pour être reconnue comme Chasseur de Primes. Néanmoins, son identité et son passé mystérieux l’aideront. Les hommes ont paradoxalement toujours tendance à respecter et à faire confiance aux êtres dont ils ne savent rien…


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