Note de la fic : Non notée
Publié le 19/08/2013 à 01:17:50 par Pseudo supprimé
-Paulo? Vous voyez quelque chose?
K. s'approcha de l'endroit où le guide indien avait disparu pour la dernière fois, jouant de sa machette pour se tailler un chemin dans la jungle.
-Nous sommes arrivés, docteur. Je pense que vous ne serez pas déçu du spectacle. répondit la voix rauque du quechua à travers les arbres.
K. trancha les dernières lianes qui le séparaient de la clairière ou se trouvait à présent Paulo. Enfin, le but de son voyage allait être réalisé. La science le reconnaitrait, lui, Lexandrus Krazus ! Il allait inscrire son nom dans le registre des plus grands spécialistes de l'Amérique précolombienne, en gratifiant d'un petit sourire méprisant ceux qui n'avaient pas cru en lui, qui l'avaient qualifié d'affabulateur... Ah, ils allaient bien voir...
K. ne fut, effectivement, pas déçu. Devant lui était bâti le temple de Klawmatu, exactement comme il l'avait imaginé. L'architecture de ce bâtiment de pierre était totalement inédite, elle jurait avec celles de toutes les ruines qu'on avait pu découvrir dans la forêt amazonienne. Un immense cube, qui semblait avoir été directement taillé dans la roche, servait de structure centrale. Autour de lui s'articulaient des figures géométriques. Pyramides, sphères... Toutes semblaient parfaites d'un point de vue mathématique.
De plus, de magnifiques prismes , qui semblaient être de cristal, reflétaient une lumière éblouissante, presque surnaturelle, aux alentours du temple.
Et tout concordait. Les géoglyphes du sud de la cordillère des Andes l'avaient particulièrement intrigué la première fois qu'il les avait vus. Il s'était intéressé de près à cette civilisation précolombienne très particulière : les Nazcas. Il avait toute suite vu, en regardant ces immenses formes géométriques tracées au sol, sans aucune erreur, que ce peuple était un grand peuple. Pourtant, ils semblaient nomades. On avait découvert aucune trace d'eux, excepté des outils rudimentaires, et ces géoglyphes.
K. n'avait pu le concevoir. Les géoglyphes avaient été un point de départ. On leur prêtait une signification religieuse. Sornettes. Les géoglyphes étaient un plan. Un plan pour une immense construction, un chef d'oeuvre architectural à léguer aux générations futures. Une trace d'un grand peuple...
Ce chef-d'oeuvre, K. l'avait à présent sous les yeux. Il exultait. Il voulait tout savoir, tout de suite, sur ce temple. Le visiter, en explorer tous les secrets, en découvrir tous les mystères... Et enfin, donner une place d'honneur à la civilisation Nazca dans l'histoire de l'amérique précolombienne.
Il était comme un enfant devant un sapin de noël chargé de cadeaux. Il ne savait pas par ou commencer.
-Vous avez vu? Vous avez vu? C'est incroyable, mon ami, incroyable... Nous avons beaucoup à apprendre de nos ancêtres...
Paulo ne semblait pas partager l'émerveillement du docteur. Il restait perplexe devant le temple.
-Enfin, docteur... C'est un cube... Il n'y a rien, ici de si merveilleux...
Le docteur se retourna, regardant son guide d'un air étonné.
- Eh bien, oui, c'est un cube, mais ne voyez vous pas ces figures réalisées de main de maître? Si finement travaillées? Oh.. ces prismes... On croirait qu'ils lévitent tant leurs piliers sont fins...
Le guide indien s'approcha du docteur, l'air inquiet cette fois. Il avait appris à respecter ce vieil homme plein d'énergie, aux cheveux blanchissants, qui portait toujours de petites lunettes rondes. Il était un des seuls à réellement honorer les véritables habitants de l'Amérique du sud.
Enfin, il l'avait éduqué, lui, jeune amérindien ignorant tout même de ses propres ancêtres.
Mais pour un homme de son âge, la chaleur de la jungle amazonienne pouvait s'avérer dangereuse.
-Docteur? Vous allez bien? Il n'y a rien ici, qu'un cube...
Paulo prit le bras de son protecteur pour l'entraîner à l'ombre des arbres.
-Vous devriez vous reposer...
Le docteur se dégagea d'un coup d'épaule
-Enfin, je vais très bien ! C'est vous qui devriez vous reposer ! Je sais ce que je vois, enfin ! Je vois un bâtiment que même nos technologies ne peuvent réaliser... oh, mais lâchez moi !
Paulo obtempéra, et suivit le docteur qui se dirigeait vers la petite porte rectangulaire du temple. La fraîcheur qui régnait habituellement dans les ruines anciennes ferait du bien à Kartmann.
L'intérieur du temple était plongé dans un noir d'encre. Paulo sortit une lampe de poche de sa besace, et l'alluma. L'intérieur du temple n'avait rien d'exceptionnel, tout comme l'extérieur, d'ailleurs, se dit le guide indien. Les murs étaient cependant couverts de gravures d'une extrême finesse. Ils représentaient parfois des personnages, mais se cantonnaient très souvent à des symboles. Certains ne semblaient rien représenter de particulier, ils dégageaient cependant quelque chose de beau, d'envoûtant.
Paulo fut rassuré. Lorsque le docteur aurait retrouvé l'usage de ses sens, sa désillusion allait être largement compensée par l'incroyable richesse du temple, d'un point de vue historique. K., toujours fébrile, avait sorti un petit ordinateur portable, et s'arrêtait souvent pour noter, photographier, commenter. Le couloir dans lequel ils avançaient bifurquait assez souvent, il y avait parfois des pentes douces, mais jamais de croisements. Les parois étaient entièrement enluminées. Le travail de plusieurs années, sans doutes... Le docteur avait raison sur un point : ce temple témoignait de la grandeur de tout un peuple...
Alors qu'ils avançaient, un bruit sourd, bas, commençait à se faire entendre... De plus en plus fort. Paulo, au début n'y prêtait pas attention, mais finalement, il fut intrigué par ce son qu'il connaissait assez bien...
-Docteur... C'est votre machine qui fait ce... bruit ?
Le docteur se retourna, visiblement agacé.
-Enfin, mon ami, sans doute.. Je pensais que vous seriez habitué à ça depuis... Le docteur s'interrompit pour tendre l'oreille.
-C'est pourtant vrai que c'est étrange... ça vient du bout du tunnel, sans doute.
Abandonnant la gravure qu'il était en train de photographier sous tous les angles, le docteur s'avança rapidement. Le couloir semblait mener à une salle, éclairée d'une étrange lumière bleutée. On pouvait voir que la lourde porte de cette pièce était entrebâillée.
-Fascinant... dit le docteur tout en avançant vers la mystérieuse salle. Je pense à une exploitation ingénieuse de la phosphorescence de certains matériaux utilisés lors de la construction de ce temple... Ce bruit, par contre, je ne me l'explique pas...
Paulo, quant à lui, hésitait à suivre Kartmann. Malgré l'éducation scientifique qu'il avait reçue de son mentor, les vieilles superstitions restaient bien ancrées en lui. Cette lumière ne lui inspirait rien de bon.
K. passa par la porte, Paulo le suivait, ayant pris son courage à deux mains. Ce qu'ils virent alors dépassaient leur entendement. Devant eux, se dressait un autel entièrement fait de cristal, au dessus duquel de petits cubes lumineux lévitaient, décrivant paresseusement des cercles... La pièce elle même, était entièrement construite en obsidienne, une pierre précieuse noire opaque, ce qui renforçait l'aspect surnaturel de la lumière bleutée qui émanait de l'autel. Le bruit, semblable au grondement sourd d'un ordinateur en veille, s'était arrêté.
-Comment...
Les yeux du docteur brillaient. Il semblait prêt à accepter toute éventualité, tout événement, même le plus irréel. Son ouverture d'esprit était sa plus grande qualité. Il s'approcha lentement de l'autel, alors que Paulo restait figé au fond de la salle. Il regarda de plus près le magnifique ouvrage de cristal, finement ciselé.
Des inscriptions en Nazca. Une langue pictographique, primaire, diraient certains. En tout cas, il était impossible de se reposer sur un quelconque système pour la déchiffrer... L'écriture Nazca
avait longtemps résisté aux linguistes les plus acharnés, car ses pictogrammes ne représentaient rien. Ils semblaient tous avoir un sens symbolique et inaccessible.
Alors que le docteur les regardait de plus près, les inscriptions semblaient se troubler, se dérober. Elles.. changeaient... Les signes sibyllins semblaient se transformer... en lettres... Le docteur plissa les yeux. Il ne rêvait pas. L'inscription était à présent presque entièrement lisible en allemand, langue maternelle de K.
Paulo assistait à l'étrange scène de loin. Il voyait le docteur s'approcher de plus en plus de l'autel, le visage en sueur, les yeux brillants... Soudain, il fut figé de terreur. Une voix forte et grave, pareille à un coup de tonnerre, retentit dans la salle.
- Montrez-vous dignes !
K. s'approcha de l'endroit où le guide indien avait disparu pour la dernière fois, jouant de sa machette pour se tailler un chemin dans la jungle.
-Nous sommes arrivés, docteur. Je pense que vous ne serez pas déçu du spectacle. répondit la voix rauque du quechua à travers les arbres.
K. trancha les dernières lianes qui le séparaient de la clairière ou se trouvait à présent Paulo. Enfin, le but de son voyage allait être réalisé. La science le reconnaitrait, lui, Lexandrus Krazus ! Il allait inscrire son nom dans le registre des plus grands spécialistes de l'Amérique précolombienne, en gratifiant d'un petit sourire méprisant ceux qui n'avaient pas cru en lui, qui l'avaient qualifié d'affabulateur... Ah, ils allaient bien voir...
K. ne fut, effectivement, pas déçu. Devant lui était bâti le temple de Klawmatu, exactement comme il l'avait imaginé. L'architecture de ce bâtiment de pierre était totalement inédite, elle jurait avec celles de toutes les ruines qu'on avait pu découvrir dans la forêt amazonienne. Un immense cube, qui semblait avoir été directement taillé dans la roche, servait de structure centrale. Autour de lui s'articulaient des figures géométriques. Pyramides, sphères... Toutes semblaient parfaites d'un point de vue mathématique.
De plus, de magnifiques prismes , qui semblaient être de cristal, reflétaient une lumière éblouissante, presque surnaturelle, aux alentours du temple.
Et tout concordait. Les géoglyphes du sud de la cordillère des Andes l'avaient particulièrement intrigué la première fois qu'il les avait vus. Il s'était intéressé de près à cette civilisation précolombienne très particulière : les Nazcas. Il avait toute suite vu, en regardant ces immenses formes géométriques tracées au sol, sans aucune erreur, que ce peuple était un grand peuple. Pourtant, ils semblaient nomades. On avait découvert aucune trace d'eux, excepté des outils rudimentaires, et ces géoglyphes.
K. n'avait pu le concevoir. Les géoglyphes avaient été un point de départ. On leur prêtait une signification religieuse. Sornettes. Les géoglyphes étaient un plan. Un plan pour une immense construction, un chef d'oeuvre architectural à léguer aux générations futures. Une trace d'un grand peuple...
Ce chef-d'oeuvre, K. l'avait à présent sous les yeux. Il exultait. Il voulait tout savoir, tout de suite, sur ce temple. Le visiter, en explorer tous les secrets, en découvrir tous les mystères... Et enfin, donner une place d'honneur à la civilisation Nazca dans l'histoire de l'amérique précolombienne.
Il était comme un enfant devant un sapin de noël chargé de cadeaux. Il ne savait pas par ou commencer.
-Vous avez vu? Vous avez vu? C'est incroyable, mon ami, incroyable... Nous avons beaucoup à apprendre de nos ancêtres...
Paulo ne semblait pas partager l'émerveillement du docteur. Il restait perplexe devant le temple.
-Enfin, docteur... C'est un cube... Il n'y a rien, ici de si merveilleux...
Le docteur se retourna, regardant son guide d'un air étonné.
- Eh bien, oui, c'est un cube, mais ne voyez vous pas ces figures réalisées de main de maître? Si finement travaillées? Oh.. ces prismes... On croirait qu'ils lévitent tant leurs piliers sont fins...
Le guide indien s'approcha du docteur, l'air inquiet cette fois. Il avait appris à respecter ce vieil homme plein d'énergie, aux cheveux blanchissants, qui portait toujours de petites lunettes rondes. Il était un des seuls à réellement honorer les véritables habitants de l'Amérique du sud.
Enfin, il l'avait éduqué, lui, jeune amérindien ignorant tout même de ses propres ancêtres.
Mais pour un homme de son âge, la chaleur de la jungle amazonienne pouvait s'avérer dangereuse.
-Docteur? Vous allez bien? Il n'y a rien ici, qu'un cube...
Paulo prit le bras de son protecteur pour l'entraîner à l'ombre des arbres.
-Vous devriez vous reposer...
Le docteur se dégagea d'un coup d'épaule
-Enfin, je vais très bien ! C'est vous qui devriez vous reposer ! Je sais ce que je vois, enfin ! Je vois un bâtiment que même nos technologies ne peuvent réaliser... oh, mais lâchez moi !
Paulo obtempéra, et suivit le docteur qui se dirigeait vers la petite porte rectangulaire du temple. La fraîcheur qui régnait habituellement dans les ruines anciennes ferait du bien à Kartmann.
L'intérieur du temple était plongé dans un noir d'encre. Paulo sortit une lampe de poche de sa besace, et l'alluma. L'intérieur du temple n'avait rien d'exceptionnel, tout comme l'extérieur, d'ailleurs, se dit le guide indien. Les murs étaient cependant couverts de gravures d'une extrême finesse. Ils représentaient parfois des personnages, mais se cantonnaient très souvent à des symboles. Certains ne semblaient rien représenter de particulier, ils dégageaient cependant quelque chose de beau, d'envoûtant.
Paulo fut rassuré. Lorsque le docteur aurait retrouvé l'usage de ses sens, sa désillusion allait être largement compensée par l'incroyable richesse du temple, d'un point de vue historique. K., toujours fébrile, avait sorti un petit ordinateur portable, et s'arrêtait souvent pour noter, photographier, commenter. Le couloir dans lequel ils avançaient bifurquait assez souvent, il y avait parfois des pentes douces, mais jamais de croisements. Les parois étaient entièrement enluminées. Le travail de plusieurs années, sans doutes... Le docteur avait raison sur un point : ce temple témoignait de la grandeur de tout un peuple...
Alors qu'ils avançaient, un bruit sourd, bas, commençait à se faire entendre... De plus en plus fort. Paulo, au début n'y prêtait pas attention, mais finalement, il fut intrigué par ce son qu'il connaissait assez bien...
-Docteur... C'est votre machine qui fait ce... bruit ?
Le docteur se retourna, visiblement agacé.
-Enfin, mon ami, sans doute.. Je pensais que vous seriez habitué à ça depuis... Le docteur s'interrompit pour tendre l'oreille.
-C'est pourtant vrai que c'est étrange... ça vient du bout du tunnel, sans doute.
Abandonnant la gravure qu'il était en train de photographier sous tous les angles, le docteur s'avança rapidement. Le couloir semblait mener à une salle, éclairée d'une étrange lumière bleutée. On pouvait voir que la lourde porte de cette pièce était entrebâillée.
-Fascinant... dit le docteur tout en avançant vers la mystérieuse salle. Je pense à une exploitation ingénieuse de la phosphorescence de certains matériaux utilisés lors de la construction de ce temple... Ce bruit, par contre, je ne me l'explique pas...
Paulo, quant à lui, hésitait à suivre Kartmann. Malgré l'éducation scientifique qu'il avait reçue de son mentor, les vieilles superstitions restaient bien ancrées en lui. Cette lumière ne lui inspirait rien de bon.
K. passa par la porte, Paulo le suivait, ayant pris son courage à deux mains. Ce qu'ils virent alors dépassaient leur entendement. Devant eux, se dressait un autel entièrement fait de cristal, au dessus duquel de petits cubes lumineux lévitaient, décrivant paresseusement des cercles... La pièce elle même, était entièrement construite en obsidienne, une pierre précieuse noire opaque, ce qui renforçait l'aspect surnaturel de la lumière bleutée qui émanait de l'autel. Le bruit, semblable au grondement sourd d'un ordinateur en veille, s'était arrêté.
-Comment...
Les yeux du docteur brillaient. Il semblait prêt à accepter toute éventualité, tout événement, même le plus irréel. Son ouverture d'esprit était sa plus grande qualité. Il s'approcha lentement de l'autel, alors que Paulo restait figé au fond de la salle. Il regarda de plus près le magnifique ouvrage de cristal, finement ciselé.
Des inscriptions en Nazca. Une langue pictographique, primaire, diraient certains. En tout cas, il était impossible de se reposer sur un quelconque système pour la déchiffrer... L'écriture Nazca
avait longtemps résisté aux linguistes les plus acharnés, car ses pictogrammes ne représentaient rien. Ils semblaient tous avoir un sens symbolique et inaccessible.
Alors que le docteur les regardait de plus près, les inscriptions semblaient se troubler, se dérober. Elles.. changeaient... Les signes sibyllins semblaient se transformer... en lettres... Le docteur plissa les yeux. Il ne rêvait pas. L'inscription était à présent presque entièrement lisible en allemand, langue maternelle de K.
Paulo assistait à l'étrange scène de loin. Il voyait le docteur s'approcher de plus en plus de l'autel, le visage en sueur, les yeux brillants... Soudain, il fut figé de terreur. Une voix forte et grave, pareille à un coup de tonnerre, retentit dans la salle.
- Montrez-vous dignes !