On avait passé la nuit à l'arrière de l'ambulance, dans une zone complètent vide. On était sérrés, on avait un peu peur. On était à bout. Mais le festin qu'on a partagé plus tôt nous avait vraiment détendu, on rigolait, on partageait simplement. Le lendemain matin, j'étais psychologiquement prête à voir un appartement vide.
"- Un appartement ? Un appartement ? Mais on va galérer si on s'fait courser dans les cages d'escaliers meuf ! Parce que oui, qu'on soit clairs, l'ascenseur marchera pas, et évidémment tu vas me dire que tu vis à l'étage le plus haut du bâtiment. S'écria Nathan.
- Calme-toi mec, j'habite pas dans une tour hein.
- Tu m'étonnes, y'a que les princesses qui y vivent."
Après avoir cogné Nathan, nous nous somme dirigés vers chez moi : un simple appartement situé au second étage sur un bâtiment de seulement quatre étages.
"- J'irai seule, je n'imposerai pas à monsieur de venir m'aider à poutrer mes anciens voisins, et.. pourquoi pas ma famille. Dis-je excédée.
- Pourquoi tu ne demanderai pas à quelqu'un d'autre d'abord ?
- Comme cette couille molle de Louis ?
- Hey grognasse, je t'emmerde d'abord. répond-t'il.
- Vas t'faire Louis, j'ai vu la pisse sur ton jean quand t'es revenu avec la bouffe.
- Continue à me les briser et je te filerai plus de bouffe d'abord !
- Te briser quoi, mec ?!"
J'adore embêter Louis, c'est agréable de faire chier quelqu'un, mais qu'est ce que je l'aime bien, celui-là. J'ai beau dire que c'est une tapette, on est tous très courageux finalement.
Antoine et moi, on est donc partis chercher mes parents, mes deux soeurs et mon frère. Mais il n'y avait personne dans le bâtiment. Ni dans le secteur. J'ai toqué chez moi, toqué, mais personne ne venait m'ouvrir.
"Ils ont tous été secourus !" j'ai pris Antoine dans mes bras, je l'ai serré très fort, il fallait que j'exprime ma joie. Et puis ensuite, j'ai entendu des grognements du haut, des grognements non humains. On a eu le réflèxe de courir jusqu'au véhicule et ces choses nous suivaient.
Je les avaient reconnus, c'était mes anciens voisins, Mr et Mme Sareaux, ils étaient adorables ces petits vieux. Ils m'ont vu grandir. Et m'ont vu les massacrer. Et puis je suis repartie. S'en est suivi un grand silence. Sous le choc, j'ai préferé laisser Nathan conduire, qui s'y prenait mieux que moi.
"Si je les ai vus, c'est que tout le monde n'a pas été secouru", j'ai pensé. Peut-être que ma famille.. ils se sont juste tous suicidés à l'intérieur de chez nous ? J'ai brisé le silence :
"- Je suis désolée de vous avoir fait venir jusqu'ici. C'était fou d'avoir décidé à moi seule de faire un détour alors que le but est de rester en vie, et par conséquent, aller le plus vite possible en zone protégée, non ? Je m'éxcuse ! Mais vous en faites pas, on va y aller maintenant, à la télé, ils disaient que c'était à l'est de la région, dans la frontière où y'a l'éspèce de 'désert' non ? Si, c'est ça ! J'ai très bien écouté les infos, je suis sûre que c'est là. C'est le seul endroit où on peut contenir une telle population de toute façon..."
Je parlais, pour meubler, pour cacher ma peine. Quand soudain Stella et Louis me donnèrent la main, comme à une gamine qui aurait perdu son jouet. Alors j'ai fait un grand sourire et on a parlé d'autre chose, et on a rigolé de temps en temps... Et pendant qu'on discutait, je pinçais encore et encore mon bras, dans l'espoir de me réveiller un jour de ce cauchemar.