On était donc à l'hosto, prises de sang, IRM... On est restés dans nos chambres, je la partageais avec Stella, elle me rassurais. On discutais, on rigolais. Tout ça, c'est de l'histoire ancienne, maintenant. On va oublier ça, et on va revivre normalement, non ? Stella était très gentille, je la croisais dans le couloir du lycée avant, elle me paraîssait superficielle à l'époque, mais au fer et à mesure qu'on apprenait à se connaître un minimum, je me rendais compte qu'elle était juste normale : une fille simple, qui se cachait derrière une image fausse, comme la plupart des filles de ce lycée. Après avoir vu ses camarades se faire transformer en chipolatas, elle avait dû se rendre compte qu'une bonne image ne comptais plus, et elle était elle-même avec nous.
Louis, Antoine et Nathan nous rejoignèrent dans notre chambre. On regardait la télévision ensemble, on rigolait. Tout semblait terminé.
C'est alors qu'on entendit des hurlements.
Grand silence. Je m'avançais vers la porte de ma chambre, un petit sourire aux lèvres, un sourire forcé.. Et j'ai dit aux autres :
"- Haha, on en a tellement entendus de ces hurlements qu'on hallucine complétement là !
- Ouais c'est clair ! 'Aaarghhh', je crois qu'on devient fous là. Répliqua Louis.
- Tu m'étonnes, faudrait aller voir le psy maintenant haha. Dit Antoine."
On riait, on riait nerveusement, puis je vérouilla la porte. Stella fermait les fenêtres, les rideaux et tout le monde avait fini de rigoler. On avait reconnu ces bruits.
Stella s'était mise à pleurer, elle dit :
"- Alors.. C'est comme ça.. Il faut encore qu'on supporte ?...
- Ouais Stella. J'ai comme l'impression qu'on va reproduire le scénario entier de Left 4 Dead, campagne No mercy, cette fois ! Dis-je, ironiquement."
Nathan appella l'accueil en panique, qui nous demanda de rester dans nos chambres en attendant les prochaines instructions. Ils disaient que l'équipe de secours qui nous avait aidée auparavant avait perdue trois hommes. Le reste de l'équipe est allé faire des examens dans l'hôpital, un de ces hommes s'était fait mordre, mais il ne l'avait pas dit. Puis on entendit des bruits et des hurlements, et on a entendu notre interlocuteur mourir. Nathan avait raccroché, on en avait assez entendu.
"- Alors Robin, qu'est-ce qu'on va faire ? Dit Louis.
- On va faire ce qu'on nous a dit, on va attendre. Répondis-je.
- Sois réaliste, personne ne nous sauvera, peut-être qu'il n'y aura aucun secours, peut-être qui vont détruire l'hôpital entier, en tout cas, les vivants ne nous sauveront pas, ils essairont de s'enfuir. Dit Nathan.
- Certes, mais j'en ai marre de me battre moi." Dis-je.
J'en avais marre, c'est vrai, mais j'avais encore envie de vivre un minimum, alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai tenté de remonter le moral de mes compagnons de malheur, qui ne cessaient de me regarder :
"- Alors qu'est-ce que vous attendez ? On sort d'ici, oui ou merde ?"