Note de la fic :
Publié le 18/11/2012 à 21:43:20 par ElBloobs
Froid. Il faisait froid. Voilà qui pourrait résumer en un minimum de dépense d’énergie les pensées du VIIème, affecté à l’une de ses pires missions depuis bien longtemps. Et ici, à mille huit-cent mètres d’altitude, ici ou les doigts bleuissent avant de tomber, ou l’eau gèle dans les gourdes et ou les hommes meurent pendant leur sommeil, leurs cœurs glacés, l’énergie est précieuse, et ne se gaspille pas. Pas même une miette.
Les Galoniens commençaient enfin à reculer. Après 15 années de résistance acharnée, la balance tenue fermement par cette Destinée corrompue jusqu’à la moelle penchait enfin du côté de Tartarus, et les attaquants se retrouvaient contraints de battre en retraite vers les frontières de leur Etat, frontières symbolisées par les Pics de Galonède, fameux de par leur taille au point que les quelques ancêtres paysans des Galoniens ont donné leur nom au village à partir duquel allait se bâtir ce qui deviendrait cette contrée guerrière.
Le Haut-Commandement Tartarusien comptait bien profiter de son avantage pour porter le fer jusqu’aux chaumières de l’envahisseur et c’est pourquoi le VIIème se trouvait ordonné de briser les défenses de la passe de Sdrall, porte d’entrée principale de la Galonie. Située en altitude, balayée par les vents, entourée par des sentiers montagneux peu fiables et propices aux embuscades les plus fourbes et meurtrières, c’était pire que ce que tout le VIIème aurait pu imaginer : habitué aux climats cléments de Tartarus, neuf hommes sur dix n’avaient jamais vu de neige, et encore moins savaient s’en défendre. Il en résultait un moral avoisinant le sol gelé, des troupes affaiblies et, globalement, la situation n’avait pas changé depuis leur arrivée, il y à deux semaines de ça.
Pour redonner des couleurs à ce tableau bien morne, la Première escouade de Baste était au complet, depuis l’attaque du fortin d’il y à trois mois, seul un homme était mort : un coup de couteau mal placé donné par un Galonien agonisant qui faisait le mort après une bataille, les deux hommes avaient expiré dans les bras l’un de l’autre. Le gras de Dorel avait fondu et un homme efflanqué, aux yeux froids d’avoir vu la mort de prés avait remplacé l’adolescent bourgeois inexpérimenté. Baste quant à lui se portait mieux que jamais, il s’était accommodé de sa cuisse blessée et ne boitait même plus. Toujours aussi bourru, il avait sauvé se hommes de nombreuses fois pendant ces trois mois, alors que d’autres sergents les auraient envoyés se faire massacrer. Enfin, la Première escouade du 4ème peloton n’était plus la Première escouade du 4ème peloton. En effet, compte tenu de son efficacité surprenante à survivre, le commandant avait décidé de l’intégrer au 1er peloton, troupe d’élite comportant moins de cent hommes qu’on employait pour des opérations requérant un peu plus de finesse que les habituelles attaques braillardes. Guerilla, infiltrations, prises d’otages, diversions voire assassinats, le Premier était en général utilisé en dernier recours, quand les troupes lambda venaient à manquer ou s’approchaient du point de rupture de leurs forces physiques et morales.
Et ici, dans ces étendues balayées par la bise glaciale, ce point se rapprochait dangereusement. Le Premier allait encore une fois faire ses preuves.
-Et le prochain qui se couvre mal, je luis fous son tour de garde entre une et quatre heures du matin jusqu’à la fin de cette putain de guerre, et sans sa tenue de froid, c’est compris bande de crétins congénitaux ?
Les hurlements de Baste portaient drôlement loin à cette altitude, au moins la moitié du campement dût l’entendre rabrouer Fedelmid qui, encore une fois, n’avait pas enfilé ses moufles en peau de loup par-dessus ses gants troués en laine. Le premier jour, quand le peloton était arrivé soutenir ses camarades de régiment déjà en place depuis quelques semaines, tout le monde a ri en voyant les soldats attifés comme des ours ayant trop forcé sur le miel : manteaux fourrés, bottes épaisses, bonnets, écharpes et à qui exposerait le moins de peau au vent… Très rapidement des claquements de dents s’étaient substitués aux rires et en quelques jours le campement était devenu une énorme tanière de plantigrades obèses.
-Allez, le spectacle est fini, retournez bosser. Nan, pas toi Dankor, ramènes tes miches on a à parler.
Le guerrier emboîta le pas de son sergent qui se tournait en direction de la tente de commandement.
-Sergent ?
-Le gratin nous veut, j’crois qu’ils ont enfin compris que c’est pas en tapant gentiment à leur porte qu’on va entrer… Putain, j’commençais sérieusement à en avoir marre, ils savent qu’on est là, prêts à faire le boulot, mais non, y nous envoient à la boucherie… Une belle bande d’enculés. T’es pas d’accord ?
-Bien sûr sergent, enfin comme vous voulez sergent, je ne veux pas manquer de respect à nos supérieurs sergent.
Lui répondit Dankor avec un sourire. C’était un jeu entre eux, Baste savait pertinemment que l’épéiste n’avait rien à faire de la validité de ses ordres, tant qu’il en avait, il les exécuterait, et c’est ce que Baste lui reprochait. L’intéressé quant à lui était parfaitement au courant des tendances subversives de son sergent, mais pour lui, que les ordres viennent de lui ou du haut commandement ne faisait pas de différence. Alors ils se taquinaient, autant que peuvent le faire un sergent bourru et un tueur.
Ils étaient arrivés devant la tente du quartier général, deux fois plus grande que celles réservées au sommeil des troupes et donc deux fois plus froide, malgré cela la température paraissait presque clémente comparé à l’extérieur.
-Ah, Baste, enfin vous êtes là ! Et vous avez amené un camarade, parfait, je ne vois pas à quoi il va servir mais si vous avez besoin d’un valet, ça n’est pas mon problème. Allez, venez devant la carte, on n’attend que vous !
-Monsieur, ce n’était pas la peine d’attendre. Et cet homme est l’épéiste dont je vous avais parlé monsieur.
-Lui ? Mmh… Je ne m’attendais pas à ça, mais si vous êtes aussi bon une lame à la main que le dit votre supérieur, alors on aura besoin de vous, venez aussi, on va vous trouver une place.
Les Galoniens commençaient enfin à reculer. Après 15 années de résistance acharnée, la balance tenue fermement par cette Destinée corrompue jusqu’à la moelle penchait enfin du côté de Tartarus, et les attaquants se retrouvaient contraints de battre en retraite vers les frontières de leur Etat, frontières symbolisées par les Pics de Galonède, fameux de par leur taille au point que les quelques ancêtres paysans des Galoniens ont donné leur nom au village à partir duquel allait se bâtir ce qui deviendrait cette contrée guerrière.
Le Haut-Commandement Tartarusien comptait bien profiter de son avantage pour porter le fer jusqu’aux chaumières de l’envahisseur et c’est pourquoi le VIIème se trouvait ordonné de briser les défenses de la passe de Sdrall, porte d’entrée principale de la Galonie. Située en altitude, balayée par les vents, entourée par des sentiers montagneux peu fiables et propices aux embuscades les plus fourbes et meurtrières, c’était pire que ce que tout le VIIème aurait pu imaginer : habitué aux climats cléments de Tartarus, neuf hommes sur dix n’avaient jamais vu de neige, et encore moins savaient s’en défendre. Il en résultait un moral avoisinant le sol gelé, des troupes affaiblies et, globalement, la situation n’avait pas changé depuis leur arrivée, il y à deux semaines de ça.
Pour redonner des couleurs à ce tableau bien morne, la Première escouade de Baste était au complet, depuis l’attaque du fortin d’il y à trois mois, seul un homme était mort : un coup de couteau mal placé donné par un Galonien agonisant qui faisait le mort après une bataille, les deux hommes avaient expiré dans les bras l’un de l’autre. Le gras de Dorel avait fondu et un homme efflanqué, aux yeux froids d’avoir vu la mort de prés avait remplacé l’adolescent bourgeois inexpérimenté. Baste quant à lui se portait mieux que jamais, il s’était accommodé de sa cuisse blessée et ne boitait même plus. Toujours aussi bourru, il avait sauvé se hommes de nombreuses fois pendant ces trois mois, alors que d’autres sergents les auraient envoyés se faire massacrer. Enfin, la Première escouade du 4ème peloton n’était plus la Première escouade du 4ème peloton. En effet, compte tenu de son efficacité surprenante à survivre, le commandant avait décidé de l’intégrer au 1er peloton, troupe d’élite comportant moins de cent hommes qu’on employait pour des opérations requérant un peu plus de finesse que les habituelles attaques braillardes. Guerilla, infiltrations, prises d’otages, diversions voire assassinats, le Premier était en général utilisé en dernier recours, quand les troupes lambda venaient à manquer ou s’approchaient du point de rupture de leurs forces physiques et morales.
Et ici, dans ces étendues balayées par la bise glaciale, ce point se rapprochait dangereusement. Le Premier allait encore une fois faire ses preuves.
-Et le prochain qui se couvre mal, je luis fous son tour de garde entre une et quatre heures du matin jusqu’à la fin de cette putain de guerre, et sans sa tenue de froid, c’est compris bande de crétins congénitaux ?
Les hurlements de Baste portaient drôlement loin à cette altitude, au moins la moitié du campement dût l’entendre rabrouer Fedelmid qui, encore une fois, n’avait pas enfilé ses moufles en peau de loup par-dessus ses gants troués en laine. Le premier jour, quand le peloton était arrivé soutenir ses camarades de régiment déjà en place depuis quelques semaines, tout le monde a ri en voyant les soldats attifés comme des ours ayant trop forcé sur le miel : manteaux fourrés, bottes épaisses, bonnets, écharpes et à qui exposerait le moins de peau au vent… Très rapidement des claquements de dents s’étaient substitués aux rires et en quelques jours le campement était devenu une énorme tanière de plantigrades obèses.
-Allez, le spectacle est fini, retournez bosser. Nan, pas toi Dankor, ramènes tes miches on a à parler.
Le guerrier emboîta le pas de son sergent qui se tournait en direction de la tente de commandement.
-Sergent ?
-Le gratin nous veut, j’crois qu’ils ont enfin compris que c’est pas en tapant gentiment à leur porte qu’on va entrer… Putain, j’commençais sérieusement à en avoir marre, ils savent qu’on est là, prêts à faire le boulot, mais non, y nous envoient à la boucherie… Une belle bande d’enculés. T’es pas d’accord ?
-Bien sûr sergent, enfin comme vous voulez sergent, je ne veux pas manquer de respect à nos supérieurs sergent.
Lui répondit Dankor avec un sourire. C’était un jeu entre eux, Baste savait pertinemment que l’épéiste n’avait rien à faire de la validité de ses ordres, tant qu’il en avait, il les exécuterait, et c’est ce que Baste lui reprochait. L’intéressé quant à lui était parfaitement au courant des tendances subversives de son sergent, mais pour lui, que les ordres viennent de lui ou du haut commandement ne faisait pas de différence. Alors ils se taquinaient, autant que peuvent le faire un sergent bourru et un tueur.
Ils étaient arrivés devant la tente du quartier général, deux fois plus grande que celles réservées au sommeil des troupes et donc deux fois plus froide, malgré cela la température paraissait presque clémente comparé à l’extérieur.
-Ah, Baste, enfin vous êtes là ! Et vous avez amené un camarade, parfait, je ne vois pas à quoi il va servir mais si vous avez besoin d’un valet, ça n’est pas mon problème. Allez, venez devant la carte, on n’attend que vous !
-Monsieur, ce n’était pas la peine d’attendre. Et cet homme est l’épéiste dont je vous avais parlé monsieur.
-Lui ? Mmh… Je ne m’attendais pas à ça, mais si vous êtes aussi bon une lame à la main que le dit votre supérieur, alors on aura besoin de vous, venez aussi, on va vous trouver une place.
Commentaires
- Droran
15/05/2013 à 01:32:36
Vite la suite !