Note de la fic :
Publié le 30/06/2012 à 20:12:00 par darkthrak
Aunareth se réveilla de nouveau. Il passait décidément de très mauvaises nuits. Il avait fait des rêves étranges pendant chacune d'elle. Certains étaient même cauchemardesques car il lui montrait encore de nouvelles batailles entre des dragons qui se comptaient parfois par milliers. Pendant toute sa vie il n'avait jamais vu autant de dragons et même si ce n'était qu'un rêve, il y avait quelque chose de terriblement réel dans ces cauchemars. Les mêmes créatures ailées se trouvaient à chaque fois dans un même rêve.
Il soupira. Ce n'était probablement que son imagination qui lui jouait des tours. Il n'avait la tête qu'à ça de toute façon depuis que Dremth l'avait condamné à vie dans ce cachot.
Plusieurs jours s'étaient déroulés depuis sa sentence mais il se rappellerait toujours l'expression de Dremth. Du dégoût et même un soupçon de pitié ce qui n'avait fait que de rendre Aunareth encore plus furieux de se retrouver dans cet état lamentable alors que Dremth lui devenait le roi d'un royaume tout entier. SON royaume.
Aunareth, à son jugement, avait revu sa sœur mais elle n'avait pas daigné lui jeter un regard ce qui lui avait brisé le cœur.
Les geôliers lui avaient dit qu'il devrait s'estimer heureux de s'en sortir vivant, que le roi avait décidé, malgré le terrible crime qu'il avait commis, de le laisser profiter de la vie. Mais les geôliers oubliaient une chose. Ce serait dans un cachot sombre et crasseux qu'Aunareth vivrait pour le restant de ces jours, avec pour seules amies, la solitude et la souffrance.
Ce n'est pas une vie qu'il acceptera. S'il le faut, il préférerait se donner la mort pour ne pas souffrir pendant le restant de son existence. A cette pensée, il s'attrista. Penser au suicide alors qu'il n'avait que quarante ans à peine, la vie d'une mouche pour un dragon, le mena à la certitude que sa vie ne serait plus jamais la même.
Un jour, il reçut la visite d'un dragon auquel il ne se serait jamais attendu, Dremth en personne.
Aunareth allait s'endormir quand il était arrivé. Aunareth s'était alors levé. Il s'était fixé pendant un moment. Une minute, une heure, peu importe, le monde avait fait place au néant pour pouvoir accueillir les deux protagonistes. Puis Dremth déclara.
- Je suis seulement venu parce que ta sœur me l'a demandé.
- Ma sœur ne veut plus me voir alors elle envoie un de ses sous-fifres pour prendre de mes nouvelles ? Maugréa le jeune dragon prisonnier.
Quand il entendit ces mots, Dremth gronda.
- Je me demande si tu te rends seulement compte de la situation dans laquelle tu es. Je pourrais, rien qu'à cause de cette insulte, te faire exécuter en te coupant la tête, ou en te brûlant moi-même avec mes propres flammes ! Le menaça-t-il.
- Eh bien, le pouvoir t'aveugle déjà ? Se moqua Aunareth. Ne perds surtout pas de temps. On n'a qu'une vie, autant en profiter.
- Je ne suis pas venu pour ça. Je suis venu te demander ta bénédiction pour moi et ta sœur... Pour nous deux.
Aunareth n'en crut pas ses oreilles.
- Tu t'attends peut être à ce que je te la donne. S'exclama-t-il. Je n'arrive même pas à croire que tu puisses l'espérer.
- Ce n'est pas moi qui la veux. Drésiala voulait absolument que j'essaye de te parler. Ton opinion lui tient à cœur. D'ailleurs même si tu n'y crois plus, elle tient à toi. C'est elle qui m'a supplié de te laisser en vie. Tu ne voudrais pas simplement y réfléchir ? Je ne te demande pas de m'apprécier. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour elle...
Aunareth s'énerva et répliqua violemment.
- Oh, prends-la cette maudite bénédiction si ça peut me permettre d'avoir la paix.
Dremth afficha enfin un sourire.
- Je sais ce que tu penses mais sache que j'aime vraiment Drésiala et que je ne souhaite que son bonheur. Je prendrai soin d'elle, je te le promets. Je la chérirai toute ma vie.
- C'est ça et puissiez-vous être heureux ! Railla-t-il.
Dremth partit sans répondre et Aunareth sentit soudain qu'il n'aurait pas dû être aussi dédaigneux. Maintenant, qu'il le veuille ou non, Demth et lui était beau-frère et il allait devoir s'y faire comme le lui disait sa sœur.
Il se recoucha. Quelques heures plus tard, le sommeil commençait à le gagner quand un nouveau bruit se fit entendre. Son agacement atteignit presque son paroxysme. Il ne voulait plus être dérangé.
- Si tu t'attends à un baiser pour la bénédiction, tu peux déjà te préparer à ta vie de célibataire ! Lança-t-il.
Ce ne fut pourtant pas Dremth qui arriva devant lui mais une magnifique dragonne de couleur rouge avec des irisations dorées sur ses ailes. Elle était imposante et devait avoir au moins plusieurs centaines d'années, d'après l'état de certaines de ses écailles.
- Bien le bonjour mon prince, Je m'appelle Glasaema.
Elle observa tout autour d'elle.
- Vous aviez l'air de bien vous amusez. Dit-elle. Avec qui parliez-vous?
- Non... Non laissez tomber. Que voulez-vous?
- Mon prince, je...
- Appelez-moi Aunareth, je ne suis plus prince depuis longtemps.
- Comme vous voudrez Aunareth.
Elle se coucha pour être à sa hauteur, Aunareth ne s'étant pas donné la peine de se lever.
- J'ai vécu longtemps et pendant cette longue vie, je n'ai cessé de voir des choses. Certaines étaient ennuyeuses, d'autres passionnantes et même des choses particulièrement... étonnantes. Mais dans toute ma vie, jamais je n'ai entendu parler d'un prince qui, à l'aube de son âge adulte, assassine son père lamentablement pour se faire arrêter et condamner à vie dans cet endroit.
Aunareth se leva. Quoi qu'il ne connaisse rien d'elle, cette dragonne semblait ne pas être d'accord avec la théorie du prince tuant son père. Il décida alors qu'elle avait beaucoup plus d'intérêt qu'il ne l'avait vu au premier abord et l'écouta alors.
- C'est une chose complètement folle, en effet. J'irais jusqu'à dire impossible. Mais malheureusement, il n'y a pas assez de monde qui le pense pour que le prince donne une autre version.
- Si le prince pense que c'est impossible, alors il n'y a pas besoin de changer de version. Dans la version du prince, il dit qu'un mystérieux dragon noir aurait tué le roi, utilisé de terrifiants pouvoirs pour tenter de le tuer lui aussi, et se serait échappé sans que personne le voit.
- Oui je sais. Ce n'est pas ma plus belle prestation. Mais ce n'était pas moi!
- Je n'ai pas dit que c'était toi. Pourrait-tu me décrire ce dragon?
- Sans problème, il était si grand, si imposant, que je pourrais le reconnaître facilement à des kilomètres. Il est gigantesque. Il a une cicatrice sur le flanc droit et une autre...
- A sa patte gauche, je sais. Ces deux cicatrices, c'est moi qui les lui aie faite.
- Alors, vous le connaissez? S'étonna le jeune dragon.
- Il y a quelques jours, mon... mon compagnon et moi-même nous préparions pour votre cérémonie quand je suis partit de notre antre pour... pour aller voir des amies. Mais quand je suis revenu, mon compagnon était mort, lapidé et l'une de ses ailes avait disparu. Je l'ai pleuré mais pas longtemps. Je ne désirais qu'une chose, c'était de prendre en chasse le monstre qui lui avait fait subir ces atrocités, et de le réduire en charpie, pour qu'il souffre autant que moi. Je l'ai retrouvé et je lui aie fait ces deux cicatrices que tu as pu voir.
Glasaema cessa soudain de parler, reprenant sa salive. Ensuite, elle secoua la tête.
-Mais je n'ai pas réussi à le vaincre. Déclara-t-elle. Il était trop puissant. Il avait des pouvoirs surnaturels et, au final, c'est moi qui aie dû m'enfuir. Mais je n'en aie pas fini avec lui. Et maintenant, je te trouve toi avec la description complète du tueur de mon compagnon.
- C'est très beau de me raconter tout ça mais je ne vois pas encore en quoi je pourrais vous aider vu ma situation. Parlez-en au roi, lui pourra vous aider.
"Et peut-être aura-t-il la décence de reconnaître que je suis innocent." Pensa Aunareth.
- Le roi ne m'écoutera pas. Affirma la dragonne. D'ailleurs il ne m'a pas écouté, je lui aie déjà parlé. Alors, une question demeure.
Elle se rapprocha de lui pour pouvoir bien le regarder droit dans les yeux.
- Je me demandais justement, que ferait le jeune prince s'il décidait finalement de s'échapper ?
Auanreth fut surpris. Elle n'y allait pas de main-morte. Mais que savait-il vraiment d'elle ? Une dragonne perdant son compagnon ? Il y en avait des dizaines dans la même situation. Cet Glasaema pouvait tout aussi bien être une folle, cherchant un coupable quel qu'il soit. Elle ne connaissait peut-être même pas le dragon dont ils parlaient. Aunareth répondit alors.
- Ecoutez, ne me prenez pas pour un monstre, je compatis à votre douleur. Vous avez l'air d'avoir beaucoup souffert à cause de ce dragon. Mais je ne vous connais presque pas, et rien ne me dit que ce que vous m'avez raconté est vrai. Alors, si je pouvais sortir d'ici, vous feriez parti de toutes ces personnes qui ne sauraient pas où j'irais.
Visiblement la réponse n'avait pas satisfait la dragonne. Elle s'éloigna de lui et dit.
- Bon, maintenant qu'on se connaît bien, je peux te tutoyer ? Bien, je vais te raconter une petite histoire.
- Oh, je hais les petites histoires. Soupira Aunareth.
- Pourtant, celle-là devrait te plaire, petit prince. C'est l'histoire d'un jeune dragon nommé Aunareth, qui avait été emprisonné injustement pour le meurtre de son père. Puis quelqu'un est venu l'aider.
- Oh, attends ! Laisse-moi deviner ! J'ai la réponse sur le bout de la langue. Un beau chevalier en armure d'argent ?
- Bien mieux que ça, figure-toi ! Répliqua-t-elle, sur le même ton moqueur. Une dragonne du nom de Glasaema qui avait perdu son compagnon à cause du même tueur que celui qui a tué le père du prince.
- C'est là que je dois remercier les esprits pour cette aubaine ?
Glasaema ne l'écouta pas et poursuivit.
- Mais entêté comme il l'était, le pauvre dragon n'a pas voulu de son aide et est resté dans ce cachot jusqu'à la fin de sa vie. On raconte même qu'il aurait été tué pendant une rébellion des prisonniers.
- C'est très gentil de ta part de m'offrir une fin aussi triste. Répliqua Aunareth. Il m'en manquait justement une, pour couronner cette journée !
- Elle peut encore être heureuse, Aunareth. Je te libère, là maintenant, tu t'échappes et tu me rejoins à la colline du dragon rampant. Puis on trouve celui qui nous a volé celui qu'on aimait et tu peux également prouver ton innocence et recommencer une vie.
Aunareth hésita. Sa méfiance était encore présente... mais Glasaema lui offrait une porte de sortie. Finalement, il soupira.
- Effectivement, c'est une fin déjà plus heureuse, j'accepte.
"Au point où j'en suis."
Glasaema acquiesça.
- Une dernière chose malgré tout. Dit-elle. Tu as survécu à ton combat contre cet assassin. Pourtant, il m'a fallu beaucoup d'efforts pour lui échapper et mon compagnon était un magicien. Alors, comment as-tu fais?
- Disons que je suis coriace. Répondit Aunareth, hésitant.
- Probablement, vu qu'après avoir combattu un puissant dragon et être accusé du meurtre du roi, tu es encore en vie... Et il y a encore une dernière chose.
- Quoi, tu as oublié la clé pour me libérer?
- Non mais je voulais seulement que tu saches que si tu t'échappes, tu seras un fugitif et définitivement déclaré l'assassin du roi. Ils te pourchasseront sans relâche et ce royaume te considérera à tout jamais comme un banni. Ce qui veut dire que tu ne reverras probablement plus jamais ceux que tu connaissais ici dont ta sœur. Penses-y.
-Non, il ne vaudrait mieux pas pour vous.
Glasaema se dirigea derrière lui, sortit la clé, et avec un mouvement plutôt étrange, réussi à libérer Aunareth de ses chaînes.
- Comment as-tu fait pour avoir la clé?
- J'ai un peu embêté le geôlier avec quelques questions stupides qui n'avaient ni queue, ni tête. Le pauvre n'a même pas tenu quelques minutes, et est parti pour prendre l'air avant que je ne m'échauffe.
- Une tactique décidément imparable. Commentat-t-il.
- Bien, je te demanderai de te faire très discret pour sortir d'ici et j'entends par-là d'attendre la relève des gardes qui arrivera dans à peu près une heure. Tu pourras attendre jusque-là?
- Oui.
- Alors à dans une heure à la colline du dragon rampant.
Lorsque les deux dragons furent d'accord, Glasaema laissa Aunareth et sortit des cachots. Le jeune dragon se prépara mentalement car bientôt, il allait quitter sa sœur et toute sa vie.
Il soupira. Ce n'était probablement que son imagination qui lui jouait des tours. Il n'avait la tête qu'à ça de toute façon depuis que Dremth l'avait condamné à vie dans ce cachot.
Plusieurs jours s'étaient déroulés depuis sa sentence mais il se rappellerait toujours l'expression de Dremth. Du dégoût et même un soupçon de pitié ce qui n'avait fait que de rendre Aunareth encore plus furieux de se retrouver dans cet état lamentable alors que Dremth lui devenait le roi d'un royaume tout entier. SON royaume.
Aunareth, à son jugement, avait revu sa sœur mais elle n'avait pas daigné lui jeter un regard ce qui lui avait brisé le cœur.
Les geôliers lui avaient dit qu'il devrait s'estimer heureux de s'en sortir vivant, que le roi avait décidé, malgré le terrible crime qu'il avait commis, de le laisser profiter de la vie. Mais les geôliers oubliaient une chose. Ce serait dans un cachot sombre et crasseux qu'Aunareth vivrait pour le restant de ces jours, avec pour seules amies, la solitude et la souffrance.
Ce n'est pas une vie qu'il acceptera. S'il le faut, il préférerait se donner la mort pour ne pas souffrir pendant le restant de son existence. A cette pensée, il s'attrista. Penser au suicide alors qu'il n'avait que quarante ans à peine, la vie d'une mouche pour un dragon, le mena à la certitude que sa vie ne serait plus jamais la même.
Un jour, il reçut la visite d'un dragon auquel il ne se serait jamais attendu, Dremth en personne.
Aunareth allait s'endormir quand il était arrivé. Aunareth s'était alors levé. Il s'était fixé pendant un moment. Une minute, une heure, peu importe, le monde avait fait place au néant pour pouvoir accueillir les deux protagonistes. Puis Dremth déclara.
- Je suis seulement venu parce que ta sœur me l'a demandé.
- Ma sœur ne veut plus me voir alors elle envoie un de ses sous-fifres pour prendre de mes nouvelles ? Maugréa le jeune dragon prisonnier.
Quand il entendit ces mots, Dremth gronda.
- Je me demande si tu te rends seulement compte de la situation dans laquelle tu es. Je pourrais, rien qu'à cause de cette insulte, te faire exécuter en te coupant la tête, ou en te brûlant moi-même avec mes propres flammes ! Le menaça-t-il.
- Eh bien, le pouvoir t'aveugle déjà ? Se moqua Aunareth. Ne perds surtout pas de temps. On n'a qu'une vie, autant en profiter.
- Je ne suis pas venu pour ça. Je suis venu te demander ta bénédiction pour moi et ta sœur... Pour nous deux.
Aunareth n'en crut pas ses oreilles.
- Tu t'attends peut être à ce que je te la donne. S'exclama-t-il. Je n'arrive même pas à croire que tu puisses l'espérer.
- Ce n'est pas moi qui la veux. Drésiala voulait absolument que j'essaye de te parler. Ton opinion lui tient à cœur. D'ailleurs même si tu n'y crois plus, elle tient à toi. C'est elle qui m'a supplié de te laisser en vie. Tu ne voudrais pas simplement y réfléchir ? Je ne te demande pas de m'apprécier. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour elle...
Aunareth s'énerva et répliqua violemment.
- Oh, prends-la cette maudite bénédiction si ça peut me permettre d'avoir la paix.
Dremth afficha enfin un sourire.
- Je sais ce que tu penses mais sache que j'aime vraiment Drésiala et que je ne souhaite que son bonheur. Je prendrai soin d'elle, je te le promets. Je la chérirai toute ma vie.
- C'est ça et puissiez-vous être heureux ! Railla-t-il.
Dremth partit sans répondre et Aunareth sentit soudain qu'il n'aurait pas dû être aussi dédaigneux. Maintenant, qu'il le veuille ou non, Demth et lui était beau-frère et il allait devoir s'y faire comme le lui disait sa sœur.
Il se recoucha. Quelques heures plus tard, le sommeil commençait à le gagner quand un nouveau bruit se fit entendre. Son agacement atteignit presque son paroxysme. Il ne voulait plus être dérangé.
- Si tu t'attends à un baiser pour la bénédiction, tu peux déjà te préparer à ta vie de célibataire ! Lança-t-il.
Ce ne fut pourtant pas Dremth qui arriva devant lui mais une magnifique dragonne de couleur rouge avec des irisations dorées sur ses ailes. Elle était imposante et devait avoir au moins plusieurs centaines d'années, d'après l'état de certaines de ses écailles.
- Bien le bonjour mon prince, Je m'appelle Glasaema.
Elle observa tout autour d'elle.
- Vous aviez l'air de bien vous amusez. Dit-elle. Avec qui parliez-vous?
- Non... Non laissez tomber. Que voulez-vous?
- Mon prince, je...
- Appelez-moi Aunareth, je ne suis plus prince depuis longtemps.
- Comme vous voudrez Aunareth.
Elle se coucha pour être à sa hauteur, Aunareth ne s'étant pas donné la peine de se lever.
- J'ai vécu longtemps et pendant cette longue vie, je n'ai cessé de voir des choses. Certaines étaient ennuyeuses, d'autres passionnantes et même des choses particulièrement... étonnantes. Mais dans toute ma vie, jamais je n'ai entendu parler d'un prince qui, à l'aube de son âge adulte, assassine son père lamentablement pour se faire arrêter et condamner à vie dans cet endroit.
Aunareth se leva. Quoi qu'il ne connaisse rien d'elle, cette dragonne semblait ne pas être d'accord avec la théorie du prince tuant son père. Il décida alors qu'elle avait beaucoup plus d'intérêt qu'il ne l'avait vu au premier abord et l'écouta alors.
- C'est une chose complètement folle, en effet. J'irais jusqu'à dire impossible. Mais malheureusement, il n'y a pas assez de monde qui le pense pour que le prince donne une autre version.
- Si le prince pense que c'est impossible, alors il n'y a pas besoin de changer de version. Dans la version du prince, il dit qu'un mystérieux dragon noir aurait tué le roi, utilisé de terrifiants pouvoirs pour tenter de le tuer lui aussi, et se serait échappé sans que personne le voit.
- Oui je sais. Ce n'est pas ma plus belle prestation. Mais ce n'était pas moi!
- Je n'ai pas dit que c'était toi. Pourrait-tu me décrire ce dragon?
- Sans problème, il était si grand, si imposant, que je pourrais le reconnaître facilement à des kilomètres. Il est gigantesque. Il a une cicatrice sur le flanc droit et une autre...
- A sa patte gauche, je sais. Ces deux cicatrices, c'est moi qui les lui aie faite.
- Alors, vous le connaissez? S'étonna le jeune dragon.
- Il y a quelques jours, mon... mon compagnon et moi-même nous préparions pour votre cérémonie quand je suis partit de notre antre pour... pour aller voir des amies. Mais quand je suis revenu, mon compagnon était mort, lapidé et l'une de ses ailes avait disparu. Je l'ai pleuré mais pas longtemps. Je ne désirais qu'une chose, c'était de prendre en chasse le monstre qui lui avait fait subir ces atrocités, et de le réduire en charpie, pour qu'il souffre autant que moi. Je l'ai retrouvé et je lui aie fait ces deux cicatrices que tu as pu voir.
Glasaema cessa soudain de parler, reprenant sa salive. Ensuite, elle secoua la tête.
-Mais je n'ai pas réussi à le vaincre. Déclara-t-elle. Il était trop puissant. Il avait des pouvoirs surnaturels et, au final, c'est moi qui aie dû m'enfuir. Mais je n'en aie pas fini avec lui. Et maintenant, je te trouve toi avec la description complète du tueur de mon compagnon.
- C'est très beau de me raconter tout ça mais je ne vois pas encore en quoi je pourrais vous aider vu ma situation. Parlez-en au roi, lui pourra vous aider.
"Et peut-être aura-t-il la décence de reconnaître que je suis innocent." Pensa Aunareth.
- Le roi ne m'écoutera pas. Affirma la dragonne. D'ailleurs il ne m'a pas écouté, je lui aie déjà parlé. Alors, une question demeure.
Elle se rapprocha de lui pour pouvoir bien le regarder droit dans les yeux.
- Je me demandais justement, que ferait le jeune prince s'il décidait finalement de s'échapper ?
Auanreth fut surpris. Elle n'y allait pas de main-morte. Mais que savait-il vraiment d'elle ? Une dragonne perdant son compagnon ? Il y en avait des dizaines dans la même situation. Cet Glasaema pouvait tout aussi bien être une folle, cherchant un coupable quel qu'il soit. Elle ne connaissait peut-être même pas le dragon dont ils parlaient. Aunareth répondit alors.
- Ecoutez, ne me prenez pas pour un monstre, je compatis à votre douleur. Vous avez l'air d'avoir beaucoup souffert à cause de ce dragon. Mais je ne vous connais presque pas, et rien ne me dit que ce que vous m'avez raconté est vrai. Alors, si je pouvais sortir d'ici, vous feriez parti de toutes ces personnes qui ne sauraient pas où j'irais.
Visiblement la réponse n'avait pas satisfait la dragonne. Elle s'éloigna de lui et dit.
- Bon, maintenant qu'on se connaît bien, je peux te tutoyer ? Bien, je vais te raconter une petite histoire.
- Oh, je hais les petites histoires. Soupira Aunareth.
- Pourtant, celle-là devrait te plaire, petit prince. C'est l'histoire d'un jeune dragon nommé Aunareth, qui avait été emprisonné injustement pour le meurtre de son père. Puis quelqu'un est venu l'aider.
- Oh, attends ! Laisse-moi deviner ! J'ai la réponse sur le bout de la langue. Un beau chevalier en armure d'argent ?
- Bien mieux que ça, figure-toi ! Répliqua-t-elle, sur le même ton moqueur. Une dragonne du nom de Glasaema qui avait perdu son compagnon à cause du même tueur que celui qui a tué le père du prince.
- C'est là que je dois remercier les esprits pour cette aubaine ?
Glasaema ne l'écouta pas et poursuivit.
- Mais entêté comme il l'était, le pauvre dragon n'a pas voulu de son aide et est resté dans ce cachot jusqu'à la fin de sa vie. On raconte même qu'il aurait été tué pendant une rébellion des prisonniers.
- C'est très gentil de ta part de m'offrir une fin aussi triste. Répliqua Aunareth. Il m'en manquait justement une, pour couronner cette journée !
- Elle peut encore être heureuse, Aunareth. Je te libère, là maintenant, tu t'échappes et tu me rejoins à la colline du dragon rampant. Puis on trouve celui qui nous a volé celui qu'on aimait et tu peux également prouver ton innocence et recommencer une vie.
Aunareth hésita. Sa méfiance était encore présente... mais Glasaema lui offrait une porte de sortie. Finalement, il soupira.
- Effectivement, c'est une fin déjà plus heureuse, j'accepte.
"Au point où j'en suis."
Glasaema acquiesça.
- Une dernière chose malgré tout. Dit-elle. Tu as survécu à ton combat contre cet assassin. Pourtant, il m'a fallu beaucoup d'efforts pour lui échapper et mon compagnon était un magicien. Alors, comment as-tu fais?
- Disons que je suis coriace. Répondit Aunareth, hésitant.
- Probablement, vu qu'après avoir combattu un puissant dragon et être accusé du meurtre du roi, tu es encore en vie... Et il y a encore une dernière chose.
- Quoi, tu as oublié la clé pour me libérer?
- Non mais je voulais seulement que tu saches que si tu t'échappes, tu seras un fugitif et définitivement déclaré l'assassin du roi. Ils te pourchasseront sans relâche et ce royaume te considérera à tout jamais comme un banni. Ce qui veut dire que tu ne reverras probablement plus jamais ceux que tu connaissais ici dont ta sœur. Penses-y.
-Non, il ne vaudrait mieux pas pour vous.
Glasaema se dirigea derrière lui, sortit la clé, et avec un mouvement plutôt étrange, réussi à libérer Aunareth de ses chaînes.
- Comment as-tu fait pour avoir la clé?
- J'ai un peu embêté le geôlier avec quelques questions stupides qui n'avaient ni queue, ni tête. Le pauvre n'a même pas tenu quelques minutes, et est parti pour prendre l'air avant que je ne m'échauffe.
- Une tactique décidément imparable. Commentat-t-il.
- Bien, je te demanderai de te faire très discret pour sortir d'ici et j'entends par-là d'attendre la relève des gardes qui arrivera dans à peu près une heure. Tu pourras attendre jusque-là?
- Oui.
- Alors à dans une heure à la colline du dragon rampant.
Lorsque les deux dragons furent d'accord, Glasaema laissa Aunareth et sortit des cachots. Le jeune dragon se prépara mentalement car bientôt, il allait quitter sa sœur et toute sa vie.