Note de la fic :
Publié le 23/07/2012 à 13:35:44 par BaliBalo
La Défense, bureau d’Edward
Mya n’avait absolument pas envie de travailler ce soir. De toute façon elle avait suffisamment d’argent pour vivre bien au dessus des conditions de vie de la plupart des français. Travailler dans la pègre avait ses avantages.
Mya annonça d’emblée à Edward qu’elle n’avait aucune envie de travailler et que s’il la forçait elle ferait du mauvais boulot. Edward se plia aux exigences de sa protégée en marmonnant que les contrats pouvaient attendre. Cependant sa nature curieuse pris le dessus et il interrogea Mya sur les raisons qui la poussait à ne pas travailler. Elle commença alors à lui raconter sa journée dans les détails, le stratagème de Lux et du Pyromancien pour qu’elle intègre l’Organisation, la façon dont Klaus s’était joué d’elle et de ses sentiments et elle acheva sur comment elle avait découvert le pot aux roses et comment elle avait botté le cul aux deux tueurs. Edward explosa de rire et ne tarit pas d’éloges sur le comportement de Mya. Puis il se calma et lui fit la morale quelques minutes sur les dangers de la relation amoureuse, la chance qu’elle avait eu de découvrir le stratagème… Mais Mya ne l’écoutait qu’à moitié. Lorsqu’elle eu fini, elle lui demanda s’il avait une quelconque information sur cette Organisation.
« Je n’en sais sans doute pas plus que toi, hum, commença-t-il, c’est une association de, hum, malfaiteurs, principalement des tueurs d’après ce que ton père m’a dit, ils ne semblent avoir aucun but précis, hum, et procurent un maximum d’avantage à quiconque les rejoint, hum. Par exemple la protection, hum, le travail d’équipe, l’échange d’information… Ceci en échange de quelques missions, hum, environ une par mois. Mais je suis comme toi, hum, je me méfie. Je flaire quelque chose de pas net, or tu es une tueuse à gage certes mais une tueuse honnête.
- Mon père s’y est engagé uniquement pour l’espionnage ?
- Non, tu sais bien qu’il a toujours été, hum, fasciné par plus fort que, hum, lui. L’Organisation grandit de jour en jour, hum, ce qui lui permet de rencontrer d’autres personnes fortes.
- C’est ridicule.
- C’est ton père. »
Ils discutèrent encore un peu puis Mya proposa de mener une enquête à propos de l’Organisation. D’abord de l’extérieur puis, si cela s’avérait nécessaire, au sein même du groupe. Le défi était alléchant. Les deux comparses l’acceptèrent sans faire de manière.
Lycée Saint Bidule, pause du matin.
Aya ne tenait pas en place. Elle souhaitait en savoir plus sur l’Organisation. Mais cela allait être difficile sans prétexter être intéressée… Elle ne savait pas trop à quelle vitesse l’intégration se faisait. Peut-être le simple fait de mentionner son intérêt faisait d’elle un membre à part entière de l’Organisation. Mais il fallait bien qu’elle se mouille un peu pour obtenir des informations.
Elle attendit que la plupart des autres élèves descendent fumer leurs clopes hors de prix puis elle alla tapoter sur les épaules de Klaus et Jonas qui discutaient avec Soren. Les deux garçons restèrent sur leurs gardes lorsqu’Aya leur annonça qu’elle souhaitait leur parler. Elle fit comprendre à Soren de les laisser et le jeune homme s’éloigna en compagnie de son garde du corps pour acheter un café. Les trois autres s’installèrent au fond de la classe.
« Qu’est ce que tu veux ? demanda Klaus de façon abrupte
- De simples renseignements sur l’Organisation.
- Tu t’es décidée à nous rejoindre mocheté ? s’enquit Jonas
- Non, Klaus devait m’expliquer certaines choses une fois qu’il aurait trouvé un moyen pour nous séparer ce qu’il a fait avec brio.
- Que veux-tu savoir ?
- Tout.
- Eh bien… commença Klaus, à l’origine nous étions peu nombreux, et puis le Patron à eu l’idée fantastique de réorganiser la pègre française. A ce jour tout le monde travaille pour son propre compte. En vérité, adhérer à l’Organisation n’est qu’une formalité, un moyen d’être répertorié. Mais elle procure de nombreux avantages, création d’équipes, partage de l’information, entrainement, protection des plus riches d’entre nous… Et j’en passe.
- Et que demandez-vous en échange ?
- Oh simplement quelques missions en équipe environ une fois par mois. Et évidemment le recrutement de nouveaux éléments.
- Votre but n’est pas très clair…
- T’es bouchée ? intervint Jonas. Il vient de te dire que c’est la réorganisation de la pègre, lave tes oreilles, rat d’égout.
- Merci Porc-épic, ce que je voulais savoir c’est si c’était le seul but.
- Si on n’en a pas cité d’autres c’est qu’il n’y en a pas, idiote.
- Je vois.
- Tu nous rejoins alors ? demanda Klaus
- Je sais que vous en mourrez d’envie mais il n’en est pas question pour le moment. Allez faire vos crasses à quelqu’un d’autre. »
Klaus sembla déçu quant à Jonas il se contenta de marmonner quelques insultes dans sa barbe avant de s’éloigner vers la porte. Klaus le suivit peu après.
Réorganiser la pègre, certes, mais dans quel but ? De toute évidence Aya ne pourrait en apprendre plus sans intégrer l’Organisation.
Lycée Saint Bidule, couloir 10 : 29
On entendit alors un grand bruit de verre brisé et des cris à l’étage inférieur. Puis un coup de feu, brisant le silence relatif qui s’était installé, le tir semblait avoir volé les voix de tous les lycéens. On n’entendait plus un bruit.
Aya se faufila doucement jusqu’à l’escalier principal qui descendait dans le hall. Le grabuge était au niveau du palier, les grandes vitres avaient été brisées et un groupe d’individus vêtus de noir se tenaient près de la machine à café. Un homme en costard gisait par terre, baignant dans une mare de sang, de toute évidence il était mort, ou suffisamment blessé pour ne pas se relever. C’était Greg.
Tout à coup, Aya réalisa : Soren, il était parti prendre un café ! Elle le chercha des yeux mais ne mis pas longtemps à le repérer. Elle constata avec horreur qu’il était aux mains des hommes en noir. Tout s’enchaîna alors très vite, Aya voulut se jeter à l’assaut des ravisseurs mais une main la retint, elle la repoussa vivement ma les hommes étaient déjà partis et Aya resta où elle était. Klaus, celui qui l’avait retenue, lui intima de le suivre. Ils remontèrent à toute vitesse les quelques marches qu’ils avaient descendues et retrouvèrent Jonas près d’une fenêtre.
« Plus vite bande de limaces, ils vont démarrer ! »
Jonas sauta alors par la fenêtre, suivit de Klaus, Aya ne se posa pas de question et se jeta dans le vide à son tour. Durant sa chute elle aperçu les deux garçons, accroupis sur le toit d’une camionnette. Le véhicule était en train d’avancer et Aya se réceptionna sur le bord du toit, Klaus la rattrapa in extremis par le bras et elle tomba en avant, se retrouvant nez à nez avec son ennemi, allongé au beau milieu du toit de la camionnette.
« Eh les amoureux ! interpella Jonas, quand vous aurez fini de fricoter venez m’aider ! »
Aya se leva d’un bond et tituba sur le toit jusqu’à Jonas qui s’était allongé sur le ventre et se décrochait le cou pour essayer d’apercevoir ses adversaires.
« Combien étaient-ils dans le lycée ?
- Cinq. Répondit Aya
- Je pense que ceux là sont à l’arrière avec Soren. Ils devaient sans doute avoir des complices pour conduire la camionnette. L’ennui c’est de savoir combien… Je n’arrive pas à descendre assez pour les compter et si j’avance plus loin pour voir à travers la lucarne supérieure ils vont m’entendre. Le rat, je t’en prie, passe devant. Donne-moi tes chevilles. Je vais te pendre par les pieds environ 2 secondes, ce sera suffisant pour que tu puisses les compter ? Rassure-toi si tu sais compter jusqu’à 5 ca devrait aller. »
Aya se mit à plat-ventre sur le toit du véhicule et glissa le long de la paroi. Au dernier moment Jonas la retint par les chevilles. Elle jeta un coup d’œil par la vitre arrière de la cabine. Deux. Aussitôt, Jonas la hissa en remontant progressivement ses mains le long de ses jambes. Il fini par la saisir par les hanches pour la récupérer dans ses bras sur le toit. Chacun de leurs deux visages se peignit d’une grimace de dégout et les deux jeunes s’éloignèrent l’un de l’autre le plus rapidement possible, songeant avec horreur à la position dans laquelle ils se trouvaient.
Ils avaient quitté Paris et semblaient se diriger vers la banlieue nord-est. Ils pensaient s’arrêter en Seine-Saint-Denis mais la course se poursuivit jusque dans le 77. La camionnette s’arrêta finalement dans un hangar, non loin d’un village.
Avant que les chauffeurs n’aient eut le temps d’ouvrir leurs portières, les trois lycéens avaient sauté au bas de la camionnette. Le Pyromancien et Mya se placèrent chacun d’un côté de la cabine et lorsque les portières s’ouvrirent et que les hommes eurent fait un pas dehors, ils reçurent brutalement leur portières dans le nez. Sonnés, Lux en profita pour récupérer leurs armes à feu. Il en lança une au Pyromancien tandis que Mya menaçait l’homme de son arme. Elle intima à l’homme d’ouvrir calmement les portières arrières et de laisser descendre ses coéquipiers. L’homme s’exécuta, passa derrière le véhicule ouvrit la portière et soudain cria « C’est un piège ! » à l’intention de ses camarades. Mya tira un unique coup de feu dans le dos de l’homme qui tomba à genou et s’écrasa face contre terre. Elle recula alors sur le côté du véhicule, descendit un autre homme qui lui faisait face, un autre surgit de derrière la porte, il tira une balle qui atteignit Mya à l’épaule mais elle répliqua et le toucha en plein cœur. Soudain ce fut le Pyromancien qui se trouva face à elle, il brandit son arme et tira avant qu’elle ait eu le temps de faire le moindre geste. La balle atteignit sa cible en plein cœur et un troisième homme s’effondra à trois pas derrière Mya.
Pendant ce temps, Lux s’était introduit dans le véhicule et avait assommé Soren sans qu’il ait le temps de s’en rendre compte. Il avait peut être aperçu le Pyromancien mais dans la pagaille il n’avait peut-être pas fait attention. Lux lui était trop rapide pour que Soren ait le temps de le voir, quant à Mya elle était restée invisible tout le temps derrière la porte de la camionnette. Soren n’avait donc rien découvert.
Les lycéens passèrent les lieux au crible pour supprimer toute trace de leur passage. Ils essuyèrent les crosses des deux armes à feu, nettoyèrent aussi leurs empreintes sur les portières de la cabine et pour parfaire le tout, le Pyromancien brûla l’herbe alentour de la camionnette. C’était la première fois que Mya avait un aperçu de ses pouvoirs, il contrôlait parfaitement son feu qui jaillissait de ses manches par le biais de lances flamme.
Le lendemain, Lycée Saint Bidule, Première heure
[c]« L’enlèvement avorté
Hier, le fils du célèbre politicien Paul Demers, Soren Demers a été enlevé à 10h30 au sein même de son lycée. Fort heureusement, Soren a été mystérieusement sauvé par un inconnu qui a par la suite appelé la police depuis une cabine téléphonique en lui indiquant où se trouvait le pauvre jeune homme. Soren ne se rappelle plus de rien, il n’a apparemment pas vu son sauveur qui l’aurait assommé. La police cherche toujours des traces de ce sauveur mais il semble vouloir rester le plus discret possible, la preuve est qu’il a fait brûler les alentours les plus proches de la camionnette où on a retrouvé le jeune Soren. »
[/c]
L’article avait fait le tour de la classe et tous se pressaient autour de Soren pour l’interroger. Pourtant le garçon n’affichait pas la figure d’un homme bavard. Mais il fit preuve de diplomatie et répondit poliment aux questions qu’on lui posait. Aya l’observait derrière ses lunettes épaisses, elle se demandait s’il se doutait de quelque chose à son propos. Elle avait le bras en écharpe, pourtant personne ne l’avait vue tomber ou quoi que ce soit : curieuse coïncidence. L’essentiel était que Soren était sauf. En revanche Greg, son garde du corps, était hospitalisé. Il allait s’en sortir mais mettrait un certain temps avant de retrouver le niveau qu’il avait avant l’accident. Sans doute allait-il être renvoyé. Après tout il n’avait pas su protéger son client. Par conséquent Soren était arrivé seul ce matin. Si Greg avait été là il aurait chassé tous les curieux mais là Soren devait s’en débarrasser seul.
Aya reporta son attention sur la cour intérieure. Le professeur avait du retard. Soudain un grand remue ménage se fit entendre dans la salle. Aya se retourna vivement. Un homme gigantesque se tenait au beau milieu de la classe, menaçant. Il faisait face aux élèves terrifiés, cachant Soren derrière lui. Son regard terrible se posa tour à tour sur chacun des lycéens comme un avertissement. Il ouvrit la bouche et… une petite main se plaqua sur son visage, l’empêchant de parler : Soren était monté sur une table pour atteindre le visage du géant. Il déclara :
« Voici mon nouveau garde du corps, il ne voulait pas vous faire peur mais simplement me protéger. Je vous préviens, Rick est muet. Sur ce je vous invite à vous assoir, le professeur ne devrait plus tarder. »
Et en effet, le professeur arriva tout essoufflé quelques instants plus tard. Rick alla se positionner au fond de la salle, bien campé sur ses deux jambes et prêt à intervenir au moindre souci.
Mya n’avait absolument pas envie de travailler ce soir. De toute façon elle avait suffisamment d’argent pour vivre bien au dessus des conditions de vie de la plupart des français. Travailler dans la pègre avait ses avantages.
Mya annonça d’emblée à Edward qu’elle n’avait aucune envie de travailler et que s’il la forçait elle ferait du mauvais boulot. Edward se plia aux exigences de sa protégée en marmonnant que les contrats pouvaient attendre. Cependant sa nature curieuse pris le dessus et il interrogea Mya sur les raisons qui la poussait à ne pas travailler. Elle commença alors à lui raconter sa journée dans les détails, le stratagème de Lux et du Pyromancien pour qu’elle intègre l’Organisation, la façon dont Klaus s’était joué d’elle et de ses sentiments et elle acheva sur comment elle avait découvert le pot aux roses et comment elle avait botté le cul aux deux tueurs. Edward explosa de rire et ne tarit pas d’éloges sur le comportement de Mya. Puis il se calma et lui fit la morale quelques minutes sur les dangers de la relation amoureuse, la chance qu’elle avait eu de découvrir le stratagème… Mais Mya ne l’écoutait qu’à moitié. Lorsqu’elle eu fini, elle lui demanda s’il avait une quelconque information sur cette Organisation.
« Je n’en sais sans doute pas plus que toi, hum, commença-t-il, c’est une association de, hum, malfaiteurs, principalement des tueurs d’après ce que ton père m’a dit, ils ne semblent avoir aucun but précis, hum, et procurent un maximum d’avantage à quiconque les rejoint, hum. Par exemple la protection, hum, le travail d’équipe, l’échange d’information… Ceci en échange de quelques missions, hum, environ une par mois. Mais je suis comme toi, hum, je me méfie. Je flaire quelque chose de pas net, or tu es une tueuse à gage certes mais une tueuse honnête.
- Mon père s’y est engagé uniquement pour l’espionnage ?
- Non, tu sais bien qu’il a toujours été, hum, fasciné par plus fort que, hum, lui. L’Organisation grandit de jour en jour, hum, ce qui lui permet de rencontrer d’autres personnes fortes.
- C’est ridicule.
- C’est ton père. »
Ils discutèrent encore un peu puis Mya proposa de mener une enquête à propos de l’Organisation. D’abord de l’extérieur puis, si cela s’avérait nécessaire, au sein même du groupe. Le défi était alléchant. Les deux comparses l’acceptèrent sans faire de manière.
Lycée Saint Bidule, pause du matin.
Aya ne tenait pas en place. Elle souhaitait en savoir plus sur l’Organisation. Mais cela allait être difficile sans prétexter être intéressée… Elle ne savait pas trop à quelle vitesse l’intégration se faisait. Peut-être le simple fait de mentionner son intérêt faisait d’elle un membre à part entière de l’Organisation. Mais il fallait bien qu’elle se mouille un peu pour obtenir des informations.
Elle attendit que la plupart des autres élèves descendent fumer leurs clopes hors de prix puis elle alla tapoter sur les épaules de Klaus et Jonas qui discutaient avec Soren. Les deux garçons restèrent sur leurs gardes lorsqu’Aya leur annonça qu’elle souhaitait leur parler. Elle fit comprendre à Soren de les laisser et le jeune homme s’éloigna en compagnie de son garde du corps pour acheter un café. Les trois autres s’installèrent au fond de la classe.
« Qu’est ce que tu veux ? demanda Klaus de façon abrupte
- De simples renseignements sur l’Organisation.
- Tu t’es décidée à nous rejoindre mocheté ? s’enquit Jonas
- Non, Klaus devait m’expliquer certaines choses une fois qu’il aurait trouvé un moyen pour nous séparer ce qu’il a fait avec brio.
- Que veux-tu savoir ?
- Tout.
- Eh bien… commença Klaus, à l’origine nous étions peu nombreux, et puis le Patron à eu l’idée fantastique de réorganiser la pègre française. A ce jour tout le monde travaille pour son propre compte. En vérité, adhérer à l’Organisation n’est qu’une formalité, un moyen d’être répertorié. Mais elle procure de nombreux avantages, création d’équipes, partage de l’information, entrainement, protection des plus riches d’entre nous… Et j’en passe.
- Et que demandez-vous en échange ?
- Oh simplement quelques missions en équipe environ une fois par mois. Et évidemment le recrutement de nouveaux éléments.
- Votre but n’est pas très clair…
- T’es bouchée ? intervint Jonas. Il vient de te dire que c’est la réorganisation de la pègre, lave tes oreilles, rat d’égout.
- Merci Porc-épic, ce que je voulais savoir c’est si c’était le seul but.
- Si on n’en a pas cité d’autres c’est qu’il n’y en a pas, idiote.
- Je vois.
- Tu nous rejoins alors ? demanda Klaus
- Je sais que vous en mourrez d’envie mais il n’en est pas question pour le moment. Allez faire vos crasses à quelqu’un d’autre. »
Klaus sembla déçu quant à Jonas il se contenta de marmonner quelques insultes dans sa barbe avant de s’éloigner vers la porte. Klaus le suivit peu après.
Réorganiser la pègre, certes, mais dans quel but ? De toute évidence Aya ne pourrait en apprendre plus sans intégrer l’Organisation.
Lycée Saint Bidule, couloir 10 : 29
On entendit alors un grand bruit de verre brisé et des cris à l’étage inférieur. Puis un coup de feu, brisant le silence relatif qui s’était installé, le tir semblait avoir volé les voix de tous les lycéens. On n’entendait plus un bruit.
Aya se faufila doucement jusqu’à l’escalier principal qui descendait dans le hall. Le grabuge était au niveau du palier, les grandes vitres avaient été brisées et un groupe d’individus vêtus de noir se tenaient près de la machine à café. Un homme en costard gisait par terre, baignant dans une mare de sang, de toute évidence il était mort, ou suffisamment blessé pour ne pas se relever. C’était Greg.
Tout à coup, Aya réalisa : Soren, il était parti prendre un café ! Elle le chercha des yeux mais ne mis pas longtemps à le repérer. Elle constata avec horreur qu’il était aux mains des hommes en noir. Tout s’enchaîna alors très vite, Aya voulut se jeter à l’assaut des ravisseurs mais une main la retint, elle la repoussa vivement ma les hommes étaient déjà partis et Aya resta où elle était. Klaus, celui qui l’avait retenue, lui intima de le suivre. Ils remontèrent à toute vitesse les quelques marches qu’ils avaient descendues et retrouvèrent Jonas près d’une fenêtre.
« Plus vite bande de limaces, ils vont démarrer ! »
Jonas sauta alors par la fenêtre, suivit de Klaus, Aya ne se posa pas de question et se jeta dans le vide à son tour. Durant sa chute elle aperçu les deux garçons, accroupis sur le toit d’une camionnette. Le véhicule était en train d’avancer et Aya se réceptionna sur le bord du toit, Klaus la rattrapa in extremis par le bras et elle tomba en avant, se retrouvant nez à nez avec son ennemi, allongé au beau milieu du toit de la camionnette.
« Eh les amoureux ! interpella Jonas, quand vous aurez fini de fricoter venez m’aider ! »
Aya se leva d’un bond et tituba sur le toit jusqu’à Jonas qui s’était allongé sur le ventre et se décrochait le cou pour essayer d’apercevoir ses adversaires.
« Combien étaient-ils dans le lycée ?
- Cinq. Répondit Aya
- Je pense que ceux là sont à l’arrière avec Soren. Ils devaient sans doute avoir des complices pour conduire la camionnette. L’ennui c’est de savoir combien… Je n’arrive pas à descendre assez pour les compter et si j’avance plus loin pour voir à travers la lucarne supérieure ils vont m’entendre. Le rat, je t’en prie, passe devant. Donne-moi tes chevilles. Je vais te pendre par les pieds environ 2 secondes, ce sera suffisant pour que tu puisses les compter ? Rassure-toi si tu sais compter jusqu’à 5 ca devrait aller. »
Aya se mit à plat-ventre sur le toit du véhicule et glissa le long de la paroi. Au dernier moment Jonas la retint par les chevilles. Elle jeta un coup d’œil par la vitre arrière de la cabine. Deux. Aussitôt, Jonas la hissa en remontant progressivement ses mains le long de ses jambes. Il fini par la saisir par les hanches pour la récupérer dans ses bras sur le toit. Chacun de leurs deux visages se peignit d’une grimace de dégout et les deux jeunes s’éloignèrent l’un de l’autre le plus rapidement possible, songeant avec horreur à la position dans laquelle ils se trouvaient.
Ils avaient quitté Paris et semblaient se diriger vers la banlieue nord-est. Ils pensaient s’arrêter en Seine-Saint-Denis mais la course se poursuivit jusque dans le 77. La camionnette s’arrêta finalement dans un hangar, non loin d’un village.
Avant que les chauffeurs n’aient eut le temps d’ouvrir leurs portières, les trois lycéens avaient sauté au bas de la camionnette. Le Pyromancien et Mya se placèrent chacun d’un côté de la cabine et lorsque les portières s’ouvrirent et que les hommes eurent fait un pas dehors, ils reçurent brutalement leur portières dans le nez. Sonnés, Lux en profita pour récupérer leurs armes à feu. Il en lança une au Pyromancien tandis que Mya menaçait l’homme de son arme. Elle intima à l’homme d’ouvrir calmement les portières arrières et de laisser descendre ses coéquipiers. L’homme s’exécuta, passa derrière le véhicule ouvrit la portière et soudain cria « C’est un piège ! » à l’intention de ses camarades. Mya tira un unique coup de feu dans le dos de l’homme qui tomba à genou et s’écrasa face contre terre. Elle recula alors sur le côté du véhicule, descendit un autre homme qui lui faisait face, un autre surgit de derrière la porte, il tira une balle qui atteignit Mya à l’épaule mais elle répliqua et le toucha en plein cœur. Soudain ce fut le Pyromancien qui se trouva face à elle, il brandit son arme et tira avant qu’elle ait eu le temps de faire le moindre geste. La balle atteignit sa cible en plein cœur et un troisième homme s’effondra à trois pas derrière Mya.
Pendant ce temps, Lux s’était introduit dans le véhicule et avait assommé Soren sans qu’il ait le temps de s’en rendre compte. Il avait peut être aperçu le Pyromancien mais dans la pagaille il n’avait peut-être pas fait attention. Lux lui était trop rapide pour que Soren ait le temps de le voir, quant à Mya elle était restée invisible tout le temps derrière la porte de la camionnette. Soren n’avait donc rien découvert.
Les lycéens passèrent les lieux au crible pour supprimer toute trace de leur passage. Ils essuyèrent les crosses des deux armes à feu, nettoyèrent aussi leurs empreintes sur les portières de la cabine et pour parfaire le tout, le Pyromancien brûla l’herbe alentour de la camionnette. C’était la première fois que Mya avait un aperçu de ses pouvoirs, il contrôlait parfaitement son feu qui jaillissait de ses manches par le biais de lances flamme.
Le lendemain, Lycée Saint Bidule, Première heure
[c]« L’enlèvement avorté
Hier, le fils du célèbre politicien Paul Demers, Soren Demers a été enlevé à 10h30 au sein même de son lycée. Fort heureusement, Soren a été mystérieusement sauvé par un inconnu qui a par la suite appelé la police depuis une cabine téléphonique en lui indiquant où se trouvait le pauvre jeune homme. Soren ne se rappelle plus de rien, il n’a apparemment pas vu son sauveur qui l’aurait assommé. La police cherche toujours des traces de ce sauveur mais il semble vouloir rester le plus discret possible, la preuve est qu’il a fait brûler les alentours les plus proches de la camionnette où on a retrouvé le jeune Soren. »
[/c]
L’article avait fait le tour de la classe et tous se pressaient autour de Soren pour l’interroger. Pourtant le garçon n’affichait pas la figure d’un homme bavard. Mais il fit preuve de diplomatie et répondit poliment aux questions qu’on lui posait. Aya l’observait derrière ses lunettes épaisses, elle se demandait s’il se doutait de quelque chose à son propos. Elle avait le bras en écharpe, pourtant personne ne l’avait vue tomber ou quoi que ce soit : curieuse coïncidence. L’essentiel était que Soren était sauf. En revanche Greg, son garde du corps, était hospitalisé. Il allait s’en sortir mais mettrait un certain temps avant de retrouver le niveau qu’il avait avant l’accident. Sans doute allait-il être renvoyé. Après tout il n’avait pas su protéger son client. Par conséquent Soren était arrivé seul ce matin. Si Greg avait été là il aurait chassé tous les curieux mais là Soren devait s’en débarrasser seul.
Aya reporta son attention sur la cour intérieure. Le professeur avait du retard. Soudain un grand remue ménage se fit entendre dans la salle. Aya se retourna vivement. Un homme gigantesque se tenait au beau milieu de la classe, menaçant. Il faisait face aux élèves terrifiés, cachant Soren derrière lui. Son regard terrible se posa tour à tour sur chacun des lycéens comme un avertissement. Il ouvrit la bouche et… une petite main se plaqua sur son visage, l’empêchant de parler : Soren était monté sur une table pour atteindre le visage du géant. Il déclara :
« Voici mon nouveau garde du corps, il ne voulait pas vous faire peur mais simplement me protéger. Je vous préviens, Rick est muet. Sur ce je vous invite à vous assoir, le professeur ne devrait plus tarder. »
Et en effet, le professeur arriva tout essoufflé quelques instants plus tard. Rick alla se positionner au fond de la salle, bien campé sur ses deux jambes et prêt à intervenir au moindre souci.