Note de la fic :
Mya Mwew
Par : BaliBalo
Genre : Action, Sentimental
Statut : C'est compliqué
Chapitre 3 : Le Chapitre Deux
Publié le 25/06/2012 à 19:32:41 par BaliBalo
Lycée Saint Bidule, une semaine après la rentrée
Aya ne mangeait jamais à la cantine avec les autres : elle n’avait pas d’amis après tout. Le midi, elle sautait dans son arbre et y savourait un sandwich qu’elle préparait le matin. Elle ne se doutait pas que chaque midi, quelqu’un qui avait remarqué son manège l’observait du haut du toit.
Un jour pourtant, Aya se dit qu’elle pourrait monter plus haut dans l’arbre et sauter sur le toit. Elle s’exécuta et arrivée à la cime de l’arbre, elle se retrouva nez à nez avec un garçon de sa classe. Il l’observa un instant avant d’éclater de rire. Elle ne riait pas, aussi il s’arrêta bien vite.
« Tu peux monter par les escaliers tu sais ? »
Elle ignora sa remarque et sauta nonchalamment sur la rambarde avant de passer par-dessus et de descendre sur le toit. Le garçon la regardait, ébahi. Elle souleva un sourcil. Il sembla se reprendre et ferma la bouche. Elle se détourna et se dirigea vers les escaliers. Mais l’autre se planta devant elle et exécuta une courbette :
« Miss Lucas, je suis Soren Demers, pour vous servir. Il me semble que nous sommes dans la même classe.
- Hum… J’n’avais pas remarqué.
Le rictus de Soren se figea en une expression agacée, néanmoins il reprit :
- N’avez-vous pas envie d’avoir des amis ?
- Des amis ?
- Oui, je peux, humblement, vous faire l’honneur de me côtoyer.
- Hmpf ! Pourquoi pas.
- Oh ! Cette déclaration me ravit ma chère ! Nous sommes désormais bons amis.
- Ah bon ?
- Oui.
- Ok. »
Elle sourit à Soren puis couru vers les escaliers. Un ami… Elle retournait inlassablement l’idée dans sa tête. Elle n’en avait pas eu beaucoup des amis. C’était donc si facile ? Pourtant cela lui avait semblé plus dur auparavant. Peut-être parce que Soren était particulier. Elle avait toujours évité les amis car elle avait peur de leur dévoiler sa véritable identité. Personne n’a envie d’être ami avec une tueuse.
Soren arriva dans la classe escorté par son garde du corps. Il était le fils d’un politicien très connu et plutôt puissant, c’est pourquoi il devait être protégé. Pourtant Aya n’avait pas vu le colosse sur le toit.
Il était plutôt populaire. Ce n’était pas étonnant, étant fils d’homme politique, il avait appris à être charismatique et à séduire ses interlocuteurs. Aya l’avait immédiatement senti dans sa façon de parler terriblement pompeuse. Elle ne remarquait que maintenant l’admiration que suscitait son « ami », particulièrement auprès des filles.
Mais elle devait rester prudente. Elle n’était pas innocente, elle était dangereuse. Elle pouvait même sans doute vaincre le colosse de Soren. Aya ne devait pas laisser apparaître sa véritable identité, d’autant plus qu’elle était connue dans le milieu peut être même que le garde du corps connaissait le nom de Mya Mwew. Elle avait déjà commis cette erreur…
Sortie des cours, devant le lycée.
« Mademoiselle Aya ! » l’appela une voix.
Elle se retourna pour voir qui la hélait ainsi : c’était Soren. Il accouru vers elle.
« Vous êtes terriblement rapide, une vraie gazelle ! Etes-vous si pressée de rentrer à votre noble demeure ?
- Non, c’est que j’ai du travail.
- Vous travaillez ? Ciel ! Quelle honte d’user à la tâche une si charmante demoiselle !
- Oui.
- Permettez-moi de vous déposer… proposa-t-il en désignant son garde du corps
- Non c’est bon. »
A ces mots, la Mercedes noire d’Edward s’arrêta devant elle, elle s’empressa de grimper, percevant au passage le « à demain ! » enjoué de Soren. Edward était assis à côté d’elle. Il l’interrogea un peu sur Soren et lui recommanda d’être prudente, puis il lui exposa le contrat. Elle le refusa. Le commanditaire souhaitait tuer le nouveau mari de son ex-femme : cet homme était innocent, il était juste tombé amoureux de la femme du commanditaire. Elle aussi. Pourquoi anéantir leur bonheur ? Edward lui proposa donc un autre contrat. Eliminer un voleur. Elle n’aimait pas trop ça mais accepta par principe. De plus le job était bien payé.
Chez Mya
Le travail s’était déroulé sans accroc. L’homme dormait, elle lui avait détruit la colone vertébrale, il était mort sans bruit autre que le craquement des os. Exceptionnellement, sa mère était à la maison. Elle avait rapporté quelques beaux larcins. Les deux filles discutèrent à table :
« Aya ?
- Maman.
- J’ai entendu quelque chose de très intéressant.
-...
- On dit qu’une nouvelle bande de criminels a fait son apparition.
- Et… ?
- Ils sont… Spéciaux. On dit qu’ils possèdent des pouvoirs hors du commun !
- Foutaises.
- Apparemment ils ne sont pas humains. Enfin si ! Ils le sont mais ils possèdent des talents hors norme. J’ai entendu dire que l’un d’entre eux pouvait se rendre invisible !
- Gadget.
- Non ! Ecoute ça ! Un autre peut faire apparaître des armes de nulle part ! Comme un magicien ! Et on dit qu’un autre maîtrise le feu ! Un autre encore est si rapide qu’on est mort avant même de s’en rendre compte ! On murmure que ce sont des êtres surnaturels, des vampires ou des lycanthropes.
- Tu es trop crédule maman, ce ne sont que des rumeurs.
- Attend, je ne t’ai pas dit le meilleur ! Ils lancent des défis à ceux qu’ils estiment être les meilleurs. Ils cherchent à doubler tout le monde !
- Les Lucas sont les meilleurs. »
La conversation s’arrêta là. La mère ne pouvant convaincre sa fille, elle reporta son attention sur la nourriture.
Malgré les apparences, Aya était intriguée. Qui donc pouvaient bien être ces gens ? D’excellents rivaux avaient fait leur apparition. Elle espérait qu’elle aurait droit à son défi et qu’elle en saurait un peu plus sur ces gens.
Elle monta dans sa chambre et fouilla dans sa bibliothèque à la recherche d’un livre sur les créatures magiques. En sortant un ouvrage, elle fit tomber un papier coincé entre deux livre. Elle le ramassa. C’était une photo. Une vieille photo d’elle et de… Non ! Elle l’avait oublié ! Elle avait lutté près de six ans pour le faire disparaître de sa vie ! Cette photo fit ressurgir de douloureux souvenir. De lui. D’elle. D’eux. Elle lui avait fait confiance si longtemps, elle l’aimait tant. Lui aussi. Du moins l’avait-elle cru jusqu’au jour où il l’avait repoussée. Quand elle lui avait enfin avoué…
Tant d’autres avant lui l’avaient repoussée. Mais il avait été le plus dur à encaisser. C’était une blessure que jamais elle ne pourrait soigner. Cette façon qu’ils avaient tous eut de la repousser comme une pestiférée, resterait à jamais gravé dans sa mémoire.
9 : 00 Salle de cours, au Lycée Saint Bidule
Elle était arrivée en avance. Elle était déjà dans la salle depuis cinq minutes quand les premiers élèves arrivèrent. Elle restait seule à sa table, tranquillement. Elle réfléchissait aux nouvelles armes qu’Edward devrait commander.
« Bonjour ! » lança Soren à la cantonnade, elle sursauta. Il le remarqua, rit et s’adressa à elle :
« Bonjour Aya !
- B’jour. Marmonna-t-elle
- Dis bonjour Klaus ! commanda Soren au garçon à coté de lui.
- Salut.
- Bonjour. Répéta Aya
L’autre se retourna et alla voir d’autres personnes.
- Il ne vous snobe pas, ne vous inquiétez pas, il a seulement quelques mauvaises manières. C’est un grand timide dans le fond ! la rassura Soren.
- Ok. »
Fort heureusement pour Aya, la cloche sonna et le prof débarqua, Soren rejoignit sa place, à côté d’un autre garçon, à l’autre bout de la classe. Klaus était à côté d’elle. Ils ne parlèrent pas de tout le cours. Klaus avait un côté terrifiant, ce n’était pas du à son look un peu destroy avec ses cheveux bleus dressés sur la tête, ni à ses multiples piercings, ni à son jean élimé, ni à sa cicatrice au sourcil, ni à ses baskets défoncées… non, c’était autre chose. Il dégageait quelque chose d’inquiétant, comme s’il cachait quelque chose.
Dès la fin du cours, Soren rappliqua, à la fois pour parler avec Klaus mais aussi à Aya. Il commença par entreprendre Klaus, n’osant pas tout de suite s’attaquer à Aya. Elle en profita pour s’esquiver en faisant semblant d’aller aux toilettes. Les élèves ne changeaient pas de salle, ou presque, c’étaient les professeurs qui se déplaçaient de classe en classe. Ainsi on évitait les bruits dans les couloirs et les retards. Aya se planqua donc dans les toilettes jusqu’à ce que la sonnerie retentisse après quoi elle retourna en cours. Klaus rentra en même temps qu’elle.
« Toi aussi Soren te gonfle ? demanda-t-il
- Il est un peu… original. »
Elle pénétra dans la salle et alla s’installer à sa place. Klaus l’y suivit mais ne lui adressa pas la parole. A midi, Aya se jucha dans son arbre. Elle allait entamer son sandwich lorsqu’elle entendit qu’on l’appelait. Elle regarda en bas : personne. A la fenêtre : personne. Le toit ! Elle grimpa quelques branches et constata que c’était Soren qui l’appelait. Il sourit en la voyant.
« Comment ça va ? »
En guise de réponse elle sauta sur le toit, le sandwich coincé entre les dents et détala en direction des escaliers. La flemme de subir à nouveau un récital de poésie lyrique.
Première heure de cours au Lycée Saint Bidule
Elle était épuisée en arrivant au lycée ce matin là. Elle s’assit à sa place à côté de la fenêtre et Soren vint la voir.
« Milady, n’avez-vous point aperçu ce cher Klaus ? demanda-t-il
- Klaus ? Non.
- Quel dommage, je vous remercie humblement. »
Le garçon regagna sa place sous les yeux étonnés des autres élèves. Leur regards disaient « Il parle à Aya ? » « Je ne savait même pas qu’elle savait parler » « C’est la première fois que j’entend sa voix » « Qu’est-ce qu’ils foutent ensembles ? » « Comment peut-il lui parler ? »… Tandis qu’il regagnait son groupe d’amis, Aya entendit un des garçons dire à Soren :
« Tu lui parles à Aya ?
- Evidemment.
- Mais elle envoie chier tout le monde ! Comment tu peux parler à une fille pareille ?... »
Aya se leva, terriblement vexée. Elle dut se faire violence pour ne pas mettre une raclée au garçon. Elle sortit de la salle et s’adossa au mur. Est-ce que ce type avait déjà essayé de lui parler ? Non ! Alors comment pouvait-il dire qu’elle répondait mal aux gens ? Il ne savait même pas de quoi il parlait. Si elle n’était pas agréable c’était pour une somme de raisons :
D’abord parce qu’elle n’était pas à l’aise avec les gens. C’était de la timidité. Elle se protégeait.
Ensuite, car elle était une tueuse et les amis étaient dangereux quand on travaille dans un tel milieu. Rien qu’avec Soren et un peu Klaus elle prenait un énorme risque. A tout moment ils pouvaient être utilisés pour faire pression sur elle.
Et bien sûr pour ne rien révéler sur son travail.
Soren débarqua et coupa court à ses réflexions.
« Miss Aya ! Pourquoi êtes-vous subitement sortie ?
- Comme si tu ne le savais pas.
- Je ne pensais pas que vous aviez entendu. Je suis sincèrement désolé Aya ! Ce rustre de Jonas ne savait pas ce qu’il disait. J’ai rectifié son ignorance, j’ai affirmé que vous étiez tout à fait différente de ses propos.
- Sauf que je le suis.
- Non !
- Arrêtes Soren, je sais très bien comment je me comporte. J’ai mes raisons de le faire. Ne t’inquiètes pas, ça ne me blesse pas. J’ai l’habitude de ce genre de remarques mais ça m’étonne qu’il ait dit ça alors que jusqu’à présent tu as été, avec Klaus, le seul à me parler. Et je ne me souviens pas avoir envoyé balader Klaus. Je réfléchis trop à propos de cette histoire puérile, passons.
- Pourquoi être sortie ?
- Pour ne pas céder à l’envie de tabasser Jonas. »
Soren éclata de rire : il ne la pensait pas capable de faire preuve de violence. Aya ne fit que sourire.
Pause du matin
Aya passait toujours la pause dans la salle de classe ou sur son arbre. Elle avait décidé de rester dans la classe ce jour la pour faire un devoir qu’elle n’avait pas eut le temps de finir après le boulot. Elle était penchée sur sa feuille et ne vis pas arriver Klaus qui se manifesta en posant violemment un papier sur la table de sa voisine de classe. Aya sursauta, leva les yeux et reconnu Klaus.
« J’ai trouvé ça scotché sur ton casier. Annonça-t-il. J’ai l’impression que c’est privé, je me suis dit qu’il valait mieux que personne ne le voit.
- Merci.
- C’est une lettre d’amour ?
- J’ai une tête a recevoir une lettre de ce type ?
- Tu as peut-être un copain.
- Peut-être.
- Sérieusement ?
- Non.
- Alors celui qui a écrit ça est sans doute ton futur.
- Je te dis que ce n’est pas une lettre d’amour.
- Qu’est-ce que tu en sais, ouvre ! » intima-t-il en s’asseyant à côté d’elle.
Aya ouvrit donc la lettre. Elle parcourut rapidement les lignes et sauta presque de joie. Elle souriait inconsciemment, Klaus interpréta mal sa réaction :
« Alors ? J’avais raison ! De qui est-ce ? Je le connais ?
- Non. Tu ne le connais pas. Et ce n’est pas ce que tu crois.
- C’est quoi alors ? Montre ! (il essaya de lui prendre la lettre, elle serra le bout de papier contre sa poitrine.) Allez ! S’il te plait ! Je peux t’aider !
- Je ne crois pas non.
- Bon qu’est-ce que c’est ?
- Une lettre.
- Ca je le sais, mais que dit-elle ?
- Une bonne nouvelle.
- Une bonne nouvelle ?
- Oui.
- Et quelle est cette bonne nouvelle ?
- Je suis invitée à une fête.
- Toi ?
- Oui moi.
- C’est la meilleure ! Tu me diras moi aussi j’en ai une de fête.
- Tant mieux.
- Je peux lire ?
- Non.
- Pourquoi ?
- C’est privé.
- Donc ce n’est pas une invitation.
- Si.
- Alors montre la moi !
- Disons que c’est une fête spéciale. Je ne participe pas à des fêtes de lycéens.
- C’est encore mieux ! Montre moi ça !
- Pas question !
- Alleeeez !
- Klaus !
- Aya ?
- Tais-toi.
- D’accord.
- Je t’ai dit de te taire ! »
Et il se tut.
Sur-ce, Soren débarqua, l’air énervé et s’assit face aux deux autres et entama la conversation comme s’il s’agissait d’une nécessité.
« Que faites-vous ?
- On parle. Lâcha Klaus
- Non toi tu te tais.
- Ah oui, c’est vrai.
- Pourquoi devrait-il clore cet orifice qui lui sert de bouche ? demanda Soran
- Parce que… commença Klaus
- Chut ! l’interrompit Aya
- N’ai-je point le droit de savoir ? interrogea Soran, l’air chagriné
Klaus et Aya échangèrent un regard.
- Non. Déclara Aya
- C’est un secret bien gardé entre vous deux ?
- Tu ne crois pas si bien dire… marmonna Klaus
Aya le foudroya du regard.
Aya ne mangeait jamais à la cantine avec les autres : elle n’avait pas d’amis après tout. Le midi, elle sautait dans son arbre et y savourait un sandwich qu’elle préparait le matin. Elle ne se doutait pas que chaque midi, quelqu’un qui avait remarqué son manège l’observait du haut du toit.
Un jour pourtant, Aya se dit qu’elle pourrait monter plus haut dans l’arbre et sauter sur le toit. Elle s’exécuta et arrivée à la cime de l’arbre, elle se retrouva nez à nez avec un garçon de sa classe. Il l’observa un instant avant d’éclater de rire. Elle ne riait pas, aussi il s’arrêta bien vite.
« Tu peux monter par les escaliers tu sais ? »
Elle ignora sa remarque et sauta nonchalamment sur la rambarde avant de passer par-dessus et de descendre sur le toit. Le garçon la regardait, ébahi. Elle souleva un sourcil. Il sembla se reprendre et ferma la bouche. Elle se détourna et se dirigea vers les escaliers. Mais l’autre se planta devant elle et exécuta une courbette :
« Miss Lucas, je suis Soren Demers, pour vous servir. Il me semble que nous sommes dans la même classe.
- Hum… J’n’avais pas remarqué.
Le rictus de Soren se figea en une expression agacée, néanmoins il reprit :
- N’avez-vous pas envie d’avoir des amis ?
- Des amis ?
- Oui, je peux, humblement, vous faire l’honneur de me côtoyer.
- Hmpf ! Pourquoi pas.
- Oh ! Cette déclaration me ravit ma chère ! Nous sommes désormais bons amis.
- Ah bon ?
- Oui.
- Ok. »
Elle sourit à Soren puis couru vers les escaliers. Un ami… Elle retournait inlassablement l’idée dans sa tête. Elle n’en avait pas eu beaucoup des amis. C’était donc si facile ? Pourtant cela lui avait semblé plus dur auparavant. Peut-être parce que Soren était particulier. Elle avait toujours évité les amis car elle avait peur de leur dévoiler sa véritable identité. Personne n’a envie d’être ami avec une tueuse.
Soren arriva dans la classe escorté par son garde du corps. Il était le fils d’un politicien très connu et plutôt puissant, c’est pourquoi il devait être protégé. Pourtant Aya n’avait pas vu le colosse sur le toit.
Il était plutôt populaire. Ce n’était pas étonnant, étant fils d’homme politique, il avait appris à être charismatique et à séduire ses interlocuteurs. Aya l’avait immédiatement senti dans sa façon de parler terriblement pompeuse. Elle ne remarquait que maintenant l’admiration que suscitait son « ami », particulièrement auprès des filles.
Mais elle devait rester prudente. Elle n’était pas innocente, elle était dangereuse. Elle pouvait même sans doute vaincre le colosse de Soren. Aya ne devait pas laisser apparaître sa véritable identité, d’autant plus qu’elle était connue dans le milieu peut être même que le garde du corps connaissait le nom de Mya Mwew. Elle avait déjà commis cette erreur…
Sortie des cours, devant le lycée.
« Mademoiselle Aya ! » l’appela une voix.
Elle se retourna pour voir qui la hélait ainsi : c’était Soren. Il accouru vers elle.
« Vous êtes terriblement rapide, une vraie gazelle ! Etes-vous si pressée de rentrer à votre noble demeure ?
- Non, c’est que j’ai du travail.
- Vous travaillez ? Ciel ! Quelle honte d’user à la tâche une si charmante demoiselle !
- Oui.
- Permettez-moi de vous déposer… proposa-t-il en désignant son garde du corps
- Non c’est bon. »
A ces mots, la Mercedes noire d’Edward s’arrêta devant elle, elle s’empressa de grimper, percevant au passage le « à demain ! » enjoué de Soren. Edward était assis à côté d’elle. Il l’interrogea un peu sur Soren et lui recommanda d’être prudente, puis il lui exposa le contrat. Elle le refusa. Le commanditaire souhaitait tuer le nouveau mari de son ex-femme : cet homme était innocent, il était juste tombé amoureux de la femme du commanditaire. Elle aussi. Pourquoi anéantir leur bonheur ? Edward lui proposa donc un autre contrat. Eliminer un voleur. Elle n’aimait pas trop ça mais accepta par principe. De plus le job était bien payé.
Chez Mya
Le travail s’était déroulé sans accroc. L’homme dormait, elle lui avait détruit la colone vertébrale, il était mort sans bruit autre que le craquement des os. Exceptionnellement, sa mère était à la maison. Elle avait rapporté quelques beaux larcins. Les deux filles discutèrent à table :
« Aya ?
- Maman.
- J’ai entendu quelque chose de très intéressant.
-...
- On dit qu’une nouvelle bande de criminels a fait son apparition.
- Et… ?
- Ils sont… Spéciaux. On dit qu’ils possèdent des pouvoirs hors du commun !
- Foutaises.
- Apparemment ils ne sont pas humains. Enfin si ! Ils le sont mais ils possèdent des talents hors norme. J’ai entendu dire que l’un d’entre eux pouvait se rendre invisible !
- Gadget.
- Non ! Ecoute ça ! Un autre peut faire apparaître des armes de nulle part ! Comme un magicien ! Et on dit qu’un autre maîtrise le feu ! Un autre encore est si rapide qu’on est mort avant même de s’en rendre compte ! On murmure que ce sont des êtres surnaturels, des vampires ou des lycanthropes.
- Tu es trop crédule maman, ce ne sont que des rumeurs.
- Attend, je ne t’ai pas dit le meilleur ! Ils lancent des défis à ceux qu’ils estiment être les meilleurs. Ils cherchent à doubler tout le monde !
- Les Lucas sont les meilleurs. »
La conversation s’arrêta là. La mère ne pouvant convaincre sa fille, elle reporta son attention sur la nourriture.
Malgré les apparences, Aya était intriguée. Qui donc pouvaient bien être ces gens ? D’excellents rivaux avaient fait leur apparition. Elle espérait qu’elle aurait droit à son défi et qu’elle en saurait un peu plus sur ces gens.
Elle monta dans sa chambre et fouilla dans sa bibliothèque à la recherche d’un livre sur les créatures magiques. En sortant un ouvrage, elle fit tomber un papier coincé entre deux livre. Elle le ramassa. C’était une photo. Une vieille photo d’elle et de… Non ! Elle l’avait oublié ! Elle avait lutté près de six ans pour le faire disparaître de sa vie ! Cette photo fit ressurgir de douloureux souvenir. De lui. D’elle. D’eux. Elle lui avait fait confiance si longtemps, elle l’aimait tant. Lui aussi. Du moins l’avait-elle cru jusqu’au jour où il l’avait repoussée. Quand elle lui avait enfin avoué…
Tant d’autres avant lui l’avaient repoussée. Mais il avait été le plus dur à encaisser. C’était une blessure que jamais elle ne pourrait soigner. Cette façon qu’ils avaient tous eut de la repousser comme une pestiférée, resterait à jamais gravé dans sa mémoire.
9 : 00 Salle de cours, au Lycée Saint Bidule
Elle était arrivée en avance. Elle était déjà dans la salle depuis cinq minutes quand les premiers élèves arrivèrent. Elle restait seule à sa table, tranquillement. Elle réfléchissait aux nouvelles armes qu’Edward devrait commander.
« Bonjour ! » lança Soren à la cantonnade, elle sursauta. Il le remarqua, rit et s’adressa à elle :
« Bonjour Aya !
- B’jour. Marmonna-t-elle
- Dis bonjour Klaus ! commanda Soren au garçon à coté de lui.
- Salut.
- Bonjour. Répéta Aya
L’autre se retourna et alla voir d’autres personnes.
- Il ne vous snobe pas, ne vous inquiétez pas, il a seulement quelques mauvaises manières. C’est un grand timide dans le fond ! la rassura Soren.
- Ok. »
Fort heureusement pour Aya, la cloche sonna et le prof débarqua, Soren rejoignit sa place, à côté d’un autre garçon, à l’autre bout de la classe. Klaus était à côté d’elle. Ils ne parlèrent pas de tout le cours. Klaus avait un côté terrifiant, ce n’était pas du à son look un peu destroy avec ses cheveux bleus dressés sur la tête, ni à ses multiples piercings, ni à son jean élimé, ni à sa cicatrice au sourcil, ni à ses baskets défoncées… non, c’était autre chose. Il dégageait quelque chose d’inquiétant, comme s’il cachait quelque chose.
Dès la fin du cours, Soren rappliqua, à la fois pour parler avec Klaus mais aussi à Aya. Il commença par entreprendre Klaus, n’osant pas tout de suite s’attaquer à Aya. Elle en profita pour s’esquiver en faisant semblant d’aller aux toilettes. Les élèves ne changeaient pas de salle, ou presque, c’étaient les professeurs qui se déplaçaient de classe en classe. Ainsi on évitait les bruits dans les couloirs et les retards. Aya se planqua donc dans les toilettes jusqu’à ce que la sonnerie retentisse après quoi elle retourna en cours. Klaus rentra en même temps qu’elle.
« Toi aussi Soren te gonfle ? demanda-t-il
- Il est un peu… original. »
Elle pénétra dans la salle et alla s’installer à sa place. Klaus l’y suivit mais ne lui adressa pas la parole. A midi, Aya se jucha dans son arbre. Elle allait entamer son sandwich lorsqu’elle entendit qu’on l’appelait. Elle regarda en bas : personne. A la fenêtre : personne. Le toit ! Elle grimpa quelques branches et constata que c’était Soren qui l’appelait. Il sourit en la voyant.
« Comment ça va ? »
En guise de réponse elle sauta sur le toit, le sandwich coincé entre les dents et détala en direction des escaliers. La flemme de subir à nouveau un récital de poésie lyrique.
Première heure de cours au Lycée Saint Bidule
Elle était épuisée en arrivant au lycée ce matin là. Elle s’assit à sa place à côté de la fenêtre et Soren vint la voir.
« Milady, n’avez-vous point aperçu ce cher Klaus ? demanda-t-il
- Klaus ? Non.
- Quel dommage, je vous remercie humblement. »
Le garçon regagna sa place sous les yeux étonnés des autres élèves. Leur regards disaient « Il parle à Aya ? » « Je ne savait même pas qu’elle savait parler » « C’est la première fois que j’entend sa voix » « Qu’est-ce qu’ils foutent ensembles ? » « Comment peut-il lui parler ? »… Tandis qu’il regagnait son groupe d’amis, Aya entendit un des garçons dire à Soren :
« Tu lui parles à Aya ?
- Evidemment.
- Mais elle envoie chier tout le monde ! Comment tu peux parler à une fille pareille ?... »
Aya se leva, terriblement vexée. Elle dut se faire violence pour ne pas mettre une raclée au garçon. Elle sortit de la salle et s’adossa au mur. Est-ce que ce type avait déjà essayé de lui parler ? Non ! Alors comment pouvait-il dire qu’elle répondait mal aux gens ? Il ne savait même pas de quoi il parlait. Si elle n’était pas agréable c’était pour une somme de raisons :
D’abord parce qu’elle n’était pas à l’aise avec les gens. C’était de la timidité. Elle se protégeait.
Ensuite, car elle était une tueuse et les amis étaient dangereux quand on travaille dans un tel milieu. Rien qu’avec Soren et un peu Klaus elle prenait un énorme risque. A tout moment ils pouvaient être utilisés pour faire pression sur elle.
Et bien sûr pour ne rien révéler sur son travail.
Soren débarqua et coupa court à ses réflexions.
« Miss Aya ! Pourquoi êtes-vous subitement sortie ?
- Comme si tu ne le savais pas.
- Je ne pensais pas que vous aviez entendu. Je suis sincèrement désolé Aya ! Ce rustre de Jonas ne savait pas ce qu’il disait. J’ai rectifié son ignorance, j’ai affirmé que vous étiez tout à fait différente de ses propos.
- Sauf que je le suis.
- Non !
- Arrêtes Soren, je sais très bien comment je me comporte. J’ai mes raisons de le faire. Ne t’inquiètes pas, ça ne me blesse pas. J’ai l’habitude de ce genre de remarques mais ça m’étonne qu’il ait dit ça alors que jusqu’à présent tu as été, avec Klaus, le seul à me parler. Et je ne me souviens pas avoir envoyé balader Klaus. Je réfléchis trop à propos de cette histoire puérile, passons.
- Pourquoi être sortie ?
- Pour ne pas céder à l’envie de tabasser Jonas. »
Soren éclata de rire : il ne la pensait pas capable de faire preuve de violence. Aya ne fit que sourire.
Pause du matin
Aya passait toujours la pause dans la salle de classe ou sur son arbre. Elle avait décidé de rester dans la classe ce jour la pour faire un devoir qu’elle n’avait pas eut le temps de finir après le boulot. Elle était penchée sur sa feuille et ne vis pas arriver Klaus qui se manifesta en posant violemment un papier sur la table de sa voisine de classe. Aya sursauta, leva les yeux et reconnu Klaus.
« J’ai trouvé ça scotché sur ton casier. Annonça-t-il. J’ai l’impression que c’est privé, je me suis dit qu’il valait mieux que personne ne le voit.
- Merci.
- C’est une lettre d’amour ?
- J’ai une tête a recevoir une lettre de ce type ?
- Tu as peut-être un copain.
- Peut-être.
- Sérieusement ?
- Non.
- Alors celui qui a écrit ça est sans doute ton futur.
- Je te dis que ce n’est pas une lettre d’amour.
- Qu’est-ce que tu en sais, ouvre ! » intima-t-il en s’asseyant à côté d’elle.
Aya ouvrit donc la lettre. Elle parcourut rapidement les lignes et sauta presque de joie. Elle souriait inconsciemment, Klaus interpréta mal sa réaction :
« Alors ? J’avais raison ! De qui est-ce ? Je le connais ?
- Non. Tu ne le connais pas. Et ce n’est pas ce que tu crois.
- C’est quoi alors ? Montre ! (il essaya de lui prendre la lettre, elle serra le bout de papier contre sa poitrine.) Allez ! S’il te plait ! Je peux t’aider !
- Je ne crois pas non.
- Bon qu’est-ce que c’est ?
- Une lettre.
- Ca je le sais, mais que dit-elle ?
- Une bonne nouvelle.
- Une bonne nouvelle ?
- Oui.
- Et quelle est cette bonne nouvelle ?
- Je suis invitée à une fête.
- Toi ?
- Oui moi.
- C’est la meilleure ! Tu me diras moi aussi j’en ai une de fête.
- Tant mieux.
- Je peux lire ?
- Non.
- Pourquoi ?
- C’est privé.
- Donc ce n’est pas une invitation.
- Si.
- Alors montre la moi !
- Disons que c’est une fête spéciale. Je ne participe pas à des fêtes de lycéens.
- C’est encore mieux ! Montre moi ça !
- Pas question !
- Alleeeez !
- Klaus !
- Aya ?
- Tais-toi.
- D’accord.
- Je t’ai dit de te taire ! »
Et il se tut.
Sur-ce, Soren débarqua, l’air énervé et s’assit face aux deux autres et entama la conversation comme s’il s’agissait d’une nécessité.
« Que faites-vous ?
- On parle. Lâcha Klaus
- Non toi tu te tais.
- Ah oui, c’est vrai.
- Pourquoi devrait-il clore cet orifice qui lui sert de bouche ? demanda Soran
- Parce que… commença Klaus
- Chut ! l’interrompit Aya
- N’ai-je point le droit de savoir ? interrogea Soran, l’air chagriné
Klaus et Aya échangèrent un regard.
- Non. Déclara Aya
- C’est un secret bien gardé entre vous deux ?
- Tu ne crois pas si bien dire… marmonna Klaus
Aya le foudroya du regard.