Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Nouvelles Nirvanesques sous produits illicites


Par : Nirvana
Genre : No-Fake, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 4 : Le trésor perdu


Publié le 11/07/2012 à 01:52:20 par Nirvana

Qu'est ce que ça peut-être cliché une soirée comme celle-ci. Autour d'un feu, on fume, on boit, on rit au rythme d'histoires débiles qu'on se raconte à tour de rôle. Je ne parle pas de récits terrifiants. Quel intérêt d'avoir peur a une soirée entre amis ? Aucun. Bien sûr, on a le droit de parler de vieilles légendes urbaines avec un clown flippant et psychopathe qui se serait enfui d'un asile psychiatrique dans lequel il était enfermé pour avoir violé, démembré, puis violé de nouveau six enfants lors d'une représentation du cirque Pinder. L'important, c'était pas la qualité de l'histoire, mais d'en conter une. On est pas la pour se faire mousser, mais pour partager. Je crois que c'était le côté le plus beau de la soirée, malgré son côté stéréotype américain, a condition de remplacer les marshmallow grillés par des joins... Maintenant que j'y pense, le côté le plus beau, c'était plutôt le fait de fumer.

Mon ami à ma gauche venait de finir son histoire, un conte avec des enfants perdus dans une forêt, une famille les avait recueillis dans leur ferme, mais ils ne les laissaient pas partir, finalement, les gamins étaient arrivés a cinq, il n'en restait qu'un en sortant. Les autres ont disparu. Dévoré par les animaux de la famille accueillante. Le dernier avait pu fuir en mettant le feu à l'endroit, et tuant les animaux et leurs maîtres. Le narrateur avait laissé le doute sur la mort du père de famille, assurant qu'on avait retrouvé des outils de ferme dans le jardin du survivant, laissant planer le doute sur le fait qu'il pouvait encore rôder pour se venger. Une histoire sympa, je ne l'avais jamais entendu, il y avait une certaine conviction dans sa narration. Il me tend le join. C'était notre bâton de parole à nous.

Ça y est, je l'ai. C'est a mon tour, je le rallume a l'aide du feu, inspire un peu de poison, et le recrache après l'avoir savouré quelques secondes. Je ne voulais pas de remède pour ça, peu importe le mal que ça pouvait me faire, il était compensé par l'état lointain et déconnecté.

"A ton tour, mec."

"Ouais, je sais. Vous êtes prêts ? C'est une histoire qu'on m'a raconté y a pas si longtemps. Une histoire vraie, je le jure. Je ne peux pas vous dire qui me la raconter, vous savez ce que c'est, le secret professionnel. Alors voila, y a bien longtemps, un soir a la frontière avec l'Espagne, deux hommes avaient bien trop de shit pour passer la frontière, au total 1 kilo. De quoi passer des jours a l'ombre, hiver comme été dans notre contrée. Donc, ils se sont décidés a fumer jusqu'a ne plus pouvoir ouvrir les yeux. Mais qui arriverait a fumer 1 kilo ? Personne, soyons réalistes, ils étaient défoncés au bout de leur dixième pétard chacun, score respectable sachant que c'était pas les premiers de la journée. Du coup, et connaissant très bien le comportement improbable de mecs défoncés, vous pouvez vous douter que leur attitude a été surprenante. Ils ne pouvaient pas passer avec ça a la frontière, la douane les attraperait, donc il fallait se débarrasser de quoi... 975 grammes ? disons ça. Donc, ils ont reculé, finalement, ils sont repartis en arrière, vers un panneau qui annonce la frontière française a trois kilomètres. A partir du panneau, ils ont fait trente pas vers l'est, milieu d'un champ, et la, dans un état des plus défoncés, ils se sont mis a creuser, pas besoin d'un gros trou, même pas un mètre plus tard, ils ont foutu leur butin la dedans, recouvert le tout, et les voila reparti pour la France. Défoncé a mort. La douane les arrête, les yeux rouges, pupilles dilatées, haleine de bouc, odeur de shit dans la voiture, puis le passager qui bouffait comme un porc. Le chien s'agitait autour de la caisse, le douanier se frottait les mains et se voyait déjà dans le journal pour avoir démanteler un réseau de drogue interplanétaire. Finalement, le douanier a rien trouver, bien entendu, et il n'y avait pas de quoi faire un test pour vérifier leur état. Bien entendu que ça se voyait a cinq kilomètres dans le noir, mais sans preuve, un join reste une cigarette roulée. Donc, finalement, nos deux compères passent la frontière, arrivent en France, et la, ils mènent une vie normale de nouveau, puis de temps en temps, ils se relancent pour dire qu'il faudrait aller chercher ce shit enterré. Maintenant, ça fait quelques années qu'il est la bas, et aucun des deux n'est parti le chercher. Un trésor caché lors d'une expédition à risque. Un rêve pour certain de trouver un coffre plein de pièce d'or, mais honnêtement, très honnêtement, je préfère creuser et trouver une 975 grammes de shit, a vue de nez, comme trésor perdu. Et peu importe le cours de l'or !"

J'inspire encore un peu du join, et le passe a mon voisin. Mes amis me regardent, ouais, les gars, on ira chercher le trésor perdu.


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