Note de la fic : Non notée

La Tour Mikienne


Par : TheAthanor
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 12 : Au-delà du Canal


Publié le 07/04/2013 à 20:24:23 par TheAthanor

Un soleil rouge se lève sur le Bourg du Canal. Les gardes postés sur les remparts, harassés par leur long service, sourient en apercevant l’astre. Les rayons se reflètent sur l’Océan et le Canal. De la ville, on apparaît les premiers oiseaux, hauts dans le ciel.
Dans la plaine qui entoure la ville, des petits feux commencent à apparaître. Depuis les murailles, les hommes plus détendus posent leurs arcs, délestent leur dos des lourds carquois en cuir. Des sourires apparaissent, des outres de vin circulent, et chaque jour qui se lève est vécu par ces hommes comme une victoire de plus. La marche qui les ramène chez eux au petit matin les entraîne devant les échoppes à peines ouvertes et les citoyens qui, à force de vivre dans des habitations de pierre, ont oubliés à quel point le monde sauvage est hostile la nuit.

Dans la taverne des Mines, les premiers rayons percent aussi. Une main ferme secoue l’épaule de Joan. Le garçon ouvre des yeux bouffis de fatigue, et se redresse. Son dos le fait souffrir. Il tourne la tête vers la fenêtre à sa droite. Le magicien n’est plus là. L’Archer qui l’a réveillé est assis sur son lit, penché en avant, lassant ses lourdes bottes. Joan ramasse ses habits et son sac, et tandis qu’il s’équipe, il s’adresse à l’Archer :
« Lexip est parti ? »
« Il nous rejoint hors de la cité. Nous partirons dès que les portes auront été ouvertes. »
Joan hoche la tête. Il soupire. Une nuit de plus dans la chaleur douillette de la chambre eut été la bienvenue.

Une dizaine de minutes plus tard, Joan et l’Archer marchent au milieu de la rue qui mène à la porte Nord du bourg. Les hommes en arme ont l’air détendus et observent la population d’un œil bienveillant. La lourde porte qui condamnait l’entrée de la ville pour la nuit est ouverte. 3 hommes poussent chaque battant, le dos courbé. La porte ouverte laisse place à un paysage grandiose. Un pont de pierre rejoint l’autre rive, marquant la frontière entre l’Océan et le Canal, entre l’immensité hostile et l’ancienne mine inondée. Joan et l’Archer s’avancent sur ce pont, accompagnés par les chasseurs qui vont au matin chasser dans les forêts et les autres voyageurs matinaux.
Une bonne demi-heure leur est nécessaire pour franchir la démarcation construite après la tragédie de la rupture du barrage, et la grande inondation. Sur le chemin, Joan se penche au-dessus du garde-fou. D’étranges lumières semblent briller loin sous l’eau, dans le Canal. Les lumières rouges et vacillantes fascinent le garçon, qui manque de perdre l’équilibre. La forte poigne de l’Archer le retient par le col.
« Pas encore le moment de faire trempette Joan. Tiens, voilà Lexip. »
L’homme au tatouage est assis dans l’herbe, à une dizaine de pas de l’endroit où le pont en pierre rejoint le continent Nord. Le capuchon baissé, il se tient en tailleur, les yeux fermés.
« Comment a-t-il fait pour sortir de la ville avant l’ouverture des portes ? » s’enquiert Joan.
« Il n’a jamais aimé les règles. A l’entendre, une règle transgressable est une règle stupide. »
Les entendant arriver, l’intéressé se redresse et sourit.
« En route, n’est-ce pas ? »
L’Archer se tourne vers Joan.
« A toi l’honneur, bonhomme. Où allons-nous ? »
Joan pose son sac sur l’herbe, l’ouvre, et en retire son épée.
« Mon père a gardé cette épée toute sa vie. Il nous répétait qu’elle racontait l’histoire de notre famille. Le jour où mon frère est parti, je l’ai vu graver la poignée. Le forgeron de Loï a eu le bon sens de ne pas la changer ni de la polir. »
Le jeune homme lève la poignée a hauteur de son visage et lit difficilement les caractère inscrits maladroitement sur l’arme.
« Ta .. Tallek. Il y a écrit Tallek. Les autres inscriptions sont des noms d’ancêtres dont j’ai entendu mille fois l’histoire. »
Joan se retourne, sourire aux lèvres, et regarde ses compagnons. Leurs sourcils sont froncés, et ils se regardent avec inquiétude.
« Qu’il y a-t-il ? Qu’est-ce que Tallek ? »
L’Archer le regarde longuement avant de poser sa main libre sur la poignée de son poignard et de dire :
« C’est là où a eu lieu la bataille de Temrika. »


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