Le chemin devenait étroit, parsemé d'énormes blocs de pierre qui rendait le passage plus difficile d'accès. Tout le tunnel avait était comme ca. Heureusement, ils arrivaient enfin sur le chantier.
Une vingtaine d'ouvriers était déjà occupé à tailler la roche pour faire progresser les grandes fouilles.
Le reste des ouvriers, conduits par Peter Rush venait d'arriver après avoir slalomé entre les derniers blocs.
Peter marqua un temps d'arrêt pour contempler cet étonnant paysage.
A l'intérieur de cette immense grotte à demi éclairée de lampes électriques et parsemées de stalactites pointues se dressait en rangs serrés plusieurs dizaines de géants de pierre.
-*Il faut absolument que Richard voit ca !* pensa Peter.
Peter Rush était un archéologue écossais de quarante cinq ans. Il était grand et de forte constitution. Cet homme était d'un tempérament très énergique, parfois rude mais fermement attaché à des valeurs morales et prenait chaque évènement avec humour ce qui en faisait un homme sympathique.
Il était vêtu d'une chemise bleue et d'un pantalon vert kaki. Il ne se séparait jamais de sa veste marron au style ancien.
Ses yeux étaient bleu foncés et sa coiffure consistait en deux franges de chaque côté du visage, dégageant sont front.
Cet archéologue travaillait sur un chantier de fouilles à la frontière entre l'Argentine et le Chili depuis trois mois.

-« Pas de doute, ce sont bien des Moais, du style de l'île de Pâques. Donc ca confirme que l'île de Pâques n'est pas sans relation avec le continent. Reste à savoir de quelle culture. » Marmonna-t-il pour lui-même.

Peter parcouru le chantier, inspectant chaque totem avec la plus grande concentration, cherchant le moindre détail qui pourrait éventuellement lui échapper.

-« Excuses moi, Peter ! Tu peux venir un instant ?! » Appela quelqu'un à une dizaine de mètres. C'était une femme aux longs cheveux blonds, bouclés et aux yeux verts. Elle portait un grand manteau beige.
La jeune femme regardait des papiers désordonnés dans un porte document qu'elle venait d'ouvrir.
-« Regarde. » Lui dit-elle en lui tendant les feuilles.
Le document contenait diverses images ainsi qu'une lettre signée Richard Smith.
Peter la parcouru puis s'exclama :
-« L'Antarctique ! Comme c'est intéressant. Il faut absolument que j'y aille ! D'après ce qu'il dit il y a quelque chose de très important là bas.»
-« Et le chantier ? » demanda la femme nommée Lex
-« Ne t'en fait pas pour ca. Serge Gaylor finance nos fouilles. Ce type à l'air tellement passionné par ces totems qu'il fera tout pour poursuivre ces recherches. Tu l'as vu ? Il les achète tous ; trois autres moai ont été découverts récemment en Afrique, en Chine et en Australie et il les a achetés. Le plus étonnant c'est qu'il ne s'intéresse qu'à ca. On lui a proposé des vestiges Aztèques, Romains, Egyptiens et j'en passe, et il les a refusés.
Vu tous les chercheurs qu'il a engagé je ne me fait pas de soucis pour le chantier. Et puis imagine que si en découvre encore plus en Antarctique, ce sera une occasion d'être encore mieux financé.»
-« Et comment comptez vous fouiller là bas ? Et qui te dit qu'il y en aura ?»
-« D'après ce que Richard m'a dit, le site se trouve en bordure du continent, ca ne devrai pas être trop difficile de travailler à cet endroit. Si la carte représente un moai là bas, je te pari qu'on ne sera pas déçus.»
-« Réfléchit-y quand même. » lui conseilla-t-elle.
-« Tu ne veux pas m'accompagner ? » demanda Peter.
-« Non je ne peux pas, j'ai été contactée il y a peu pour présenter l'avancée du chantier ici. »
-« Très bien, de mon côté je m'occupe de Serge. Je tiens absolument à faire cette expédition. »

Brusquement, une secousse ébranla la carrière. Peter et Lex levèrent les yeux et virent le fond de la grotte s'écrouler. Les ouvriers s'écartèrent et lorsque que l'éboulement fut achevé ils découvrirent une nouvelle centaine de moais dans ce qui pourrait être une nouvelle chambre de la grotte.
-« J'en connaît un qui va être très satisfait. Et encore, je ne lui ai pas parlé de la carte. » S'exclama Peter.

Pendant ce temps, l'expédition se préparait. Deux semaines s'étaient écoulées depuis que celle-ci avait été décidée, tandis que le ciel continuait de jouer ses quatre percussions.