Note de la fic :
Publié le 02/01/2013 à 20:04:41 par BaliBalo
Je me dis « Tient allons mettre le nez dehors ». La lumière forte du soleil du début d’après-midi projette une immense flaque de lumière sur le parquet antique de ma chambre. L’arche donnant sur mon balcon s’ouvre au milieu des épaisses murailles de pierre, un vent léger souffle en son travers, faisant voltiger légèrement les rideaux de soie rose pendus autour de l’ouverture. Je sors, humant l’odeur de la mer immense que mon château domine. Sur la côte opposée, j’aperçois distinctement un homme, sortant de la ville cachée derrière ses remparts. Une myriade de canards flotte sur la mer tranquille, se laissant aller au grès des flots paresseux.
Soudain, je distingue l’homme en face faire un geste ample de la main. Aussitôt, je vois s’envoler un aigle royal de la taille d’un avion. Il fend l’air majestueusement avant de plonger sur un canard qu’il dévore en plein vol. Alors que l’aigle se pose à côté de son maître je vois les yeux de celui-ci rougeoyer en me fixant.
C’est alors que la scène se modifie sur un simple geste de l’homme. La ville et ses remparts laissent place à d’immense buildings, la mer fond sous une épaisse couche de goudron qui prend la forme d’une rue, mon balcon descend à terre avec de se dissoudre, ne restent plus que les montures de bois de mon arche sur un parterre fleuri dans mon dos. Le reste disparait remplacé par un trottoir de béton. Une double porte de bois fin vient fermer mon arche tandis que je cherche mes repères. L’homme s’est dangereusement rapproché, ne laissant qu’une vaste avenue entre nous, son aigle me toise, l’air amusé. C’est alors que je les remarque, les milliers de requins flottant dans l’air autour de l’homme, nageant en cercle, prêts à refermer leur mâchoire monstrueuse sur une proie quelconque.
L’homme me lance un sourire narquois puis d’un air las efface le monde. Tout autour de moi est recouvert d’une coulée noire ne laissant que l’homme et ses bêtes face à moi et le parterre fleuri avec l’arche dans mon dos. Comment faire réapparaître le monde ? Je sens qu’il n’a pas disparu. Mais l’homme semble agacé par mon hébétude et lance son aigle immense contre moi. Effrayée, je me réfugie derrière la porte de mon arche et soudain j’ai la réponse : pour reconstituer le monde il faut penser à tout ce que pensent les hommes. Alors je pense. Je pense à des moules frites, des bougies, des peluches, des usines, des fleurs, des livre, des maisons, des serviettes, des sacs, des souvenirs, des dieux, des pancartes, des jardins, des loukoums, des mots étrangers, des choses qui n’existent pas… Et ça marche, comme une esquisse, le monde réapparait sous mes pieds, lentement, ses couleurs viennent braver l’obscurité instaurée par l’homme aux requins.
Je pense encore mais le monde ne revient pas plus vite alors que l’aigle se rapproche terriblement vite. Et soudain j’ai une vision, une vision essentielle pour la reconstitution de mon univers, j’en ai la certitude. Sur une aire d’autoroute, une petite souris erre entre les tables à pique-nique, discrète, elle se faufile entre les brins d’herbes et s’approche d’une table, grimpant sur le banc. Le moment de vérité est imminent, je le sens. Mais au même instant, l’heure me rattrape et je suis happée par l’aigle dans un trou noir. Tout disparait.
Soudain, je distingue l’homme en face faire un geste ample de la main. Aussitôt, je vois s’envoler un aigle royal de la taille d’un avion. Il fend l’air majestueusement avant de plonger sur un canard qu’il dévore en plein vol. Alors que l’aigle se pose à côté de son maître je vois les yeux de celui-ci rougeoyer en me fixant.
C’est alors que la scène se modifie sur un simple geste de l’homme. La ville et ses remparts laissent place à d’immense buildings, la mer fond sous une épaisse couche de goudron qui prend la forme d’une rue, mon balcon descend à terre avec de se dissoudre, ne restent plus que les montures de bois de mon arche sur un parterre fleuri dans mon dos. Le reste disparait remplacé par un trottoir de béton. Une double porte de bois fin vient fermer mon arche tandis que je cherche mes repères. L’homme s’est dangereusement rapproché, ne laissant qu’une vaste avenue entre nous, son aigle me toise, l’air amusé. C’est alors que je les remarque, les milliers de requins flottant dans l’air autour de l’homme, nageant en cercle, prêts à refermer leur mâchoire monstrueuse sur une proie quelconque.
L’homme me lance un sourire narquois puis d’un air las efface le monde. Tout autour de moi est recouvert d’une coulée noire ne laissant que l’homme et ses bêtes face à moi et le parterre fleuri avec l’arche dans mon dos. Comment faire réapparaître le monde ? Je sens qu’il n’a pas disparu. Mais l’homme semble agacé par mon hébétude et lance son aigle immense contre moi. Effrayée, je me réfugie derrière la porte de mon arche et soudain j’ai la réponse : pour reconstituer le monde il faut penser à tout ce que pensent les hommes. Alors je pense. Je pense à des moules frites, des bougies, des peluches, des usines, des fleurs, des livre, des maisons, des serviettes, des sacs, des souvenirs, des dieux, des pancartes, des jardins, des loukoums, des mots étrangers, des choses qui n’existent pas… Et ça marche, comme une esquisse, le monde réapparait sous mes pieds, lentement, ses couleurs viennent braver l’obscurité instaurée par l’homme aux requins.
Je pense encore mais le monde ne revient pas plus vite alors que l’aigle se rapproche terriblement vite. Et soudain j’ai une vision, une vision essentielle pour la reconstitution de mon univers, j’en ai la certitude. Sur une aire d’autoroute, une petite souris erre entre les tables à pique-nique, discrète, elle se faufile entre les brins d’herbes et s’approche d’une table, grimpant sur le banc. Le moment de vérité est imminent, je le sens. Mais au même instant, l’heure me rattrape et je suis happée par l’aigle dans un trou noir. Tout disparait.