Note de la fic :
Publié le 07/07/2012 à 17:59:12 par Conan
La capitale est bercée par les rayons d'une aube froide et blanche, et déjà dans la métropole on entend les bruits des voitures et des métros, des piétons qui s'affairent dans le brouhaha de la rue, des millions de citoyens anonymes, des non-individus qui se frayent un passage a travers la jungle de béton.
30 étages au dessus du sol des rats, loin du tumulte de la rue, dans la haute Tour Montaigu, une grand appartement blanc et immaculé, entouré de larges fenêtres qui offrent une vue à 360 degrés sur la ville.
Au milieu de ce grand logement aseptisé, un homme d'une cinquantaine d'années, au cheveux gris et entretenus, est assis dans son sofa, télécommande dans une main et tasse de café noir dans l'autre.
A 10 mètres de lui, moulée dans le mur qui lui fait face, la télévision passe l'édition de 7 heures du journal télévisé. Sourire commercial de la présentatrice et début de la séance d'information de trente minutes.
« Bonjour si vous nous rejoignez, vous êtes sur BFM TV. Il est sept heures deux et l'information de la matinée c'est le meurtre de Gilles Hoffman, son corps a été retrouvé tôt ce matin dans un hangar au sud de Grand Paris ainsi que celui d'un autre homme connu des services de police. Les circonstances de leur mort n'a pas encore été élucidée. Gilles Hoffman était une figure controversé du milieu de la nuit Parisienne, proche de certains dirigeants, plusieurs personnes lui prêtaient des amitiés dans le milieu du crime organisé, rumeurs jusque là infondées car rien n'a jamais été découvert par les policiers lors des multiples enquêtes sur Hoffman et sa famille. Gilles Hoffman avait 66 ans, nous en sauront plus sur les circonstances de sa mort dans la journée. Les autres titres se sont également les... »
L'homme coupe le son et prend le smartphone posé sur l’accoudoir du sofa. Il passe son pouce sur l'écran tactile et porte le mobile à son oreille.
-Allô, Jack ? Je viens d'apprendre pour Hoffman.
A l'autre bout du fil, à l'autre bout de Grand Paris, Jack Valence. Promu il y a trois ans plus jeune commissaire de France à vingt-trois ans, il a son bureau à la Direction régionale de la police judiciaire de Grand Paris, dans le bâtiment ultra moderne et hyper-protégé du quartier des Batignolles, surnommé aussi le Pentagone Français.
-Oui, j'ai entendu ça à la radio ce matin. Je suis sur l'affaire.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Hoffman s'est fait briser la nuque cette nuit dans les hangars de San Fera.
-Aux infos ils ont parlé de deux victimes. Qui est l'autre ?
-Un type de San Fera, un petit dealer qui ne mérite pas qu'on connaisse son nom. Il a été retrouvé pendu au bout d'une chaîne métallique à quinze mètre du corps d'Hoffman et de sa berline.
-On sait qui a fait ça ? Comment un type comme Gilles Hoffman pouvait traiter avec un dealer de seconde zone ?
-J'en ai aucune idée, pour l'instant c'est le flou artistique total. En tout cas, ça ressemble pas à un règlement de comptes entre trafiquants. S'il avait été menacé, Hoffman l'aurait su et l'aurait senti. C'était pas son genre d'aller sur des deals à la bite et au couteau.
-Et à ton avis, tu crois que ça pourrait être le même ?
-Le même quoi ?
-Le même malade qui a envoyé Nader, Molina, et dix-sept autres connards du même gabarit ad-patrès et sur lequel on n'arrive pas à foutre la main.
Silence de plusieurs secondes. L'homme reprend :
-Alors Jack, qu'est-ce que l'Araignée aurait pu vouloir à Hoffman et à San Fera ?
-Rien ne dit que c'est lui.
-Arrête ton char. Un dealer pendu et Hoffman qui se fait tordre le cou comme un poulet chez San Fera, avec qui il était en affaires depuis quelques années déjà, comme ça, sans aucune raison. Ça ne peut être qu'un seul type. On a retrouvé de la came ou du pognon sur les lieux ?
-Pas au téléphone Richard. On en parlera au déjeuner.
-Comme d'habitude ?
-Oui, Saint-Michel à midi et demie.
***
L'Araignée est retournée dans son repère. Penché au dessus d'un bac dans lequel une goutte de savon est diluée dans un fond d'eau de pluie, torse-nu, l'homme se lave. Sa musculature imposante est crevassée par de larges et longues cicatrices sur tout le coté gauche. Après s'être mouillé plusieurs fois la figure, il saisit une serviette et s’essuie le visage.
Au fond de la cave, une porte grince. L'Araignée regarde sa montre qui affiche huit heures pile. Il enfile un t-shirt et se dirige vers la lourde porte blindée sur laquelle un visiteur frappe deux coups secs et un coup long. Il l'ouvre et serre la main au petit homme rond à lunettes qui se présente devant lui.
-Bonjour Louis.
-Bonjour . Je t'apporte tes analgésiques.
-Merci. Je vais en prendre un tout de suite. Dit-il en refermant la porte et en ouvrant une boite contenant plusieurs pilules.
-La douleur est déjà là ?
Il hoche la tête en prenant un cachet.
-Oui. Les effets de la méthamphétamine durent de moins en moins longtemps.
-Tu es en train de te détruire. De te tuer.
-Je m'en fous. Mon seul but est d'en emmener autant que je le pourrais avec moi avant de crever.
-J'ai appris ce que tu avais fait cette nuit.
-Le chef du clan Hoffman qui se fait buter sur le territoire de San Fera va allumer quelques étincelles dans le milieu, et je compte bien profiter du fracas qui s'annonce pour isoler quelques cibles prioritaires.
-Je ne comprends pas ce que tu recherches.
-Depuis que les pays du MERCOSUR ont légalisé la culture et le traitement de la feuille de coca pour éviter de nouveaux conflits dans l'Equateur et acheter la paix sociale, les Sud-Américains ont renforcé leur implantation dans tous les pays du monde, notamment en France où ils se partagent le centre de Grand Paris avec les Gitans, portés notamment par le clan Hoffman. San Fera et Hoffman en guerre, c'est toute la pègre qui va s'enflammer jusqu'aux plus profondes crack-houses des plus profondes banlieues et aucun clan ne restera les bras croisés. Tout le monde voudra sa part du gâteau.
-De quel gâteau est-ce que tu parles ?
-De l'énorme gâteau que représentent les intérêts des Hoffman. Sans Gilles à leur tête, ils sont foutus. Ses fils sont trop bêtes et indisciplinés pour tenir face aux cartels, ils se boufferont en interne et leur empire ne mettra pas longtemps à s’effondrer, ce qui laissera une place de choix pour les bandes qui montent en puissance.
-Et comment tu comptes t'y prendre pour déclencher cette guerre mondiale ?
-Je ne peux pas t'en parler pour l'instant mais quand les effets secondaires de la méthamphétamine auront disparu je ferai en sorte que les cartels aient une bonne dent contre les Hoffman. En attendant silence radio, on reste tranquilles. Je sens qu'on commence à parler de moi dans le bureau de Valence.
30 étages au dessus du sol des rats, loin du tumulte de la rue, dans la haute Tour Montaigu, une grand appartement blanc et immaculé, entouré de larges fenêtres qui offrent une vue à 360 degrés sur la ville.
Au milieu de ce grand logement aseptisé, un homme d'une cinquantaine d'années, au cheveux gris et entretenus, est assis dans son sofa, télécommande dans une main et tasse de café noir dans l'autre.
A 10 mètres de lui, moulée dans le mur qui lui fait face, la télévision passe l'édition de 7 heures du journal télévisé. Sourire commercial de la présentatrice et début de la séance d'information de trente minutes.
« Bonjour si vous nous rejoignez, vous êtes sur BFM TV. Il est sept heures deux et l'information de la matinée c'est le meurtre de Gilles Hoffman, son corps a été retrouvé tôt ce matin dans un hangar au sud de Grand Paris ainsi que celui d'un autre homme connu des services de police. Les circonstances de leur mort n'a pas encore été élucidée. Gilles Hoffman était une figure controversé du milieu de la nuit Parisienne, proche de certains dirigeants, plusieurs personnes lui prêtaient des amitiés dans le milieu du crime organisé, rumeurs jusque là infondées car rien n'a jamais été découvert par les policiers lors des multiples enquêtes sur Hoffman et sa famille. Gilles Hoffman avait 66 ans, nous en sauront plus sur les circonstances de sa mort dans la journée. Les autres titres se sont également les... »
L'homme coupe le son et prend le smartphone posé sur l’accoudoir du sofa. Il passe son pouce sur l'écran tactile et porte le mobile à son oreille.
-Allô, Jack ? Je viens d'apprendre pour Hoffman.
A l'autre bout du fil, à l'autre bout de Grand Paris, Jack Valence. Promu il y a trois ans plus jeune commissaire de France à vingt-trois ans, il a son bureau à la Direction régionale de la police judiciaire de Grand Paris, dans le bâtiment ultra moderne et hyper-protégé du quartier des Batignolles, surnommé aussi le Pentagone Français.
-Oui, j'ai entendu ça à la radio ce matin. Je suis sur l'affaire.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Hoffman s'est fait briser la nuque cette nuit dans les hangars de San Fera.
-Aux infos ils ont parlé de deux victimes. Qui est l'autre ?
-Un type de San Fera, un petit dealer qui ne mérite pas qu'on connaisse son nom. Il a été retrouvé pendu au bout d'une chaîne métallique à quinze mètre du corps d'Hoffman et de sa berline.
-On sait qui a fait ça ? Comment un type comme Gilles Hoffman pouvait traiter avec un dealer de seconde zone ?
-J'en ai aucune idée, pour l'instant c'est le flou artistique total. En tout cas, ça ressemble pas à un règlement de comptes entre trafiquants. S'il avait été menacé, Hoffman l'aurait su et l'aurait senti. C'était pas son genre d'aller sur des deals à la bite et au couteau.
-Et à ton avis, tu crois que ça pourrait être le même ?
-Le même quoi ?
-Le même malade qui a envoyé Nader, Molina, et dix-sept autres connards du même gabarit ad-patrès et sur lequel on n'arrive pas à foutre la main.
Silence de plusieurs secondes. L'homme reprend :
-Alors Jack, qu'est-ce que l'Araignée aurait pu vouloir à Hoffman et à San Fera ?
-Rien ne dit que c'est lui.
-Arrête ton char. Un dealer pendu et Hoffman qui se fait tordre le cou comme un poulet chez San Fera, avec qui il était en affaires depuis quelques années déjà, comme ça, sans aucune raison. Ça ne peut être qu'un seul type. On a retrouvé de la came ou du pognon sur les lieux ?
-Pas au téléphone Richard. On en parlera au déjeuner.
-Comme d'habitude ?
-Oui, Saint-Michel à midi et demie.
***
L'Araignée est retournée dans son repère. Penché au dessus d'un bac dans lequel une goutte de savon est diluée dans un fond d'eau de pluie, torse-nu, l'homme se lave. Sa musculature imposante est crevassée par de larges et longues cicatrices sur tout le coté gauche. Après s'être mouillé plusieurs fois la figure, il saisit une serviette et s’essuie le visage.
Au fond de la cave, une porte grince. L'Araignée regarde sa montre qui affiche huit heures pile. Il enfile un t-shirt et se dirige vers la lourde porte blindée sur laquelle un visiteur frappe deux coups secs et un coup long. Il l'ouvre et serre la main au petit homme rond à lunettes qui se présente devant lui.
-Bonjour Louis.
-Bonjour . Je t'apporte tes analgésiques.
-Merci. Je vais en prendre un tout de suite. Dit-il en refermant la porte et en ouvrant une boite contenant plusieurs pilules.
-La douleur est déjà là ?
Il hoche la tête en prenant un cachet.
-Oui. Les effets de la méthamphétamine durent de moins en moins longtemps.
-Tu es en train de te détruire. De te tuer.
-Je m'en fous. Mon seul but est d'en emmener autant que je le pourrais avec moi avant de crever.
-J'ai appris ce que tu avais fait cette nuit.
-Le chef du clan Hoffman qui se fait buter sur le territoire de San Fera va allumer quelques étincelles dans le milieu, et je compte bien profiter du fracas qui s'annonce pour isoler quelques cibles prioritaires.
-Je ne comprends pas ce que tu recherches.
-Depuis que les pays du MERCOSUR ont légalisé la culture et le traitement de la feuille de coca pour éviter de nouveaux conflits dans l'Equateur et acheter la paix sociale, les Sud-Américains ont renforcé leur implantation dans tous les pays du monde, notamment en France où ils se partagent le centre de Grand Paris avec les Gitans, portés notamment par le clan Hoffman. San Fera et Hoffman en guerre, c'est toute la pègre qui va s'enflammer jusqu'aux plus profondes crack-houses des plus profondes banlieues et aucun clan ne restera les bras croisés. Tout le monde voudra sa part du gâteau.
-De quel gâteau est-ce que tu parles ?
-De l'énorme gâteau que représentent les intérêts des Hoffman. Sans Gilles à leur tête, ils sont foutus. Ses fils sont trop bêtes et indisciplinés pour tenir face aux cartels, ils se boufferont en interne et leur empire ne mettra pas longtemps à s’effondrer, ce qui laissera une place de choix pour les bandes qui montent en puissance.
-Et comment tu comptes t'y prendre pour déclencher cette guerre mondiale ?
-Je ne peux pas t'en parler pour l'instant mais quand les effets secondaires de la méthamphétamine auront disparu je ferai en sorte que les cartels aient une bonne dent contre les Hoffman. En attendant silence radio, on reste tranquilles. Je sens qu'on commence à parler de moi dans le bureau de Valence.