On était Vendredi, les vacances arrivaient dans 2 jours et cela faisait une semaine qu’on avait reçu le sms, suivi le lendemain d’une lettre contenant des billets d’avion pour tout le monde, et un dépliant qui vantait « l’hôtel dont vous n’auriez même pas pu rêver ».
Il faisait chaud et on glandait devant l’entrée du lycée avant la reprise des cours, on était allés manger dans une pizzeria du genre de celles où on trouve des cafards sur les murs suintants de graisse.
-Putain il était dégeu’ ce resto, se plaint Mike tout en balançant la tête au son de Nirvana.
-Je l’ai trouvé bien moi ce resto, dit Jean-Guy, la bouche pleine de mayonnaise.
-C’est normal que t’ai rien vu, tu bouffais comme un ogre, gros porc, répondis-je en riant.
-Je suis pas gros, s’offusqua JG (flemme de tout écrire).
-Si connard, t’es gros, cria quelqu’un qui attendait également devant le lycée.
-Je vais le défoncer ce connard d’enculé de bordel de chiottes, commença Dylan avant que l’on soit interrompu par un ange. Bon ok pas un ange mais presque, c’était Jessica, une fille de ma classe, sans doute la plus belle fille que j’ai jamais vu : 1m70, rousse avec les cheveux mi-longs qui lui tombaient sur les épaules, un visage aux traits fins et de grands yeux verts tout simplement magnifique, sans parler de ses formes absolument parfaites =). Je la regardais les yeux grands-ouverts quand elle interrompit ma rêverie en demandant :
-C’est l’un de vous qui m’as envoyé le sms ?
-Non de quel sms tu parles, j’ai pas ton numéro (même si je rêverais de l’avoir), mais fais voir quand même, répondis-je.
-Nous aussi on l’a reçu, ça veux dire qu’on va être ensemble, c’est génial, s’enthousiasma Mike qui regardais par-dessus mon épaule.
-Vous y allez aussi ! On sera beaucoup alors, j’ai aussi une amies qui vient plus mon frère et un de ses amis. Ca va être super !
-J’espère qu’il y aura la Wifi, dit Gérard, détachant le regard de sa psp.
Mais nos discussions enthousiastes furent interrompues par la sonnerie de 14h, qui marque le début de l’enfer, direction le français et une heure de discussions sur des thèmes passionnants comme l’œuvre de Victor Hugo et son influence sur le monde d’aujourd’hui, le sujet de nôtre paragraphe argumenté du jour. Eh oui, même à la fin de l’année certain profs font encore des DS, surement des individus ayant eu une enfance difficile et se vengeant de leurs malheurs sur la société actuelle et plus particulièrement leurs élèves.
Je n’arrivais pas à me concentrer sur le sujet auquel je n’accrochais pas du tout, certains comme mon voisin semblaient avoir des choses à dire puisqu’il venait de finir sa 1ère copie en moins d’une demi-heure. Moi j’étais occupé à rêvasser et je n’avais écrit qu’une dizaine de lignes, ce que ne manqua pas de me faire remarquer la prof qui balança à la cantonade; avec ce petit sourire cruel que tous les élèves redoutent ; que je ferais mieux de me concentrer sur mon devoir au lieu de regarder ma voisine de devant la bouche béante, voisine de devant qui n’était autre que Jessica. La prof repartit en riant, me laissant rouge de honte, et vert de rage, un appréciable mélange qui me faisait ressembler à une tomate pas encore mûre. Elle venait de se faire un ennemi mortel, et chaque minute de ma misérable vie sera consacrée à lui faire le plus de mal possible, HAHAHA KOM JE SWI TRO D4RK E MAKIAVAILIK. Bon bref, j’ai donc écris un pavé démagogue et empli de haine et de mauvaise fois envers la misérable vie de Victor Hugo et sa volonté de dominer tout être (Sauron, l’anneau…), je sortis le plus vite possible après avoir littéralement jetée ma copie sur le bureau de la prof’ tellement fort qu’elle tomba par terre (pas la prof’ malheureusement), je ne prenais même pas la peine de la ramasser, et je sortis presque en courant et en balançant quelque chose comme « bonnes vacances vielle peau, je t’enverrais une corde. », ce qui déclencha le fou rire général et peut être aussi ma baisse punitive de moyenne en français.