HS : Un texte que j'avais écris à l'occasion d'un concours à thème (autoportrait sans complaisance ), limité dans le nombre de caractères d'où la courte longueur. Je n'ai pas été sélectionné, donc je le laisse ici au cas où pour les curieux



Mon sablier s'est retourné à l'aube du cinq août 1994. Aujourd'hui, je porte le poids de mes dix-sept années, au travers desquelles j'ai pu me forger ma propre personnalité. J'ai grandi le pied entre deux mondes, l'un fantasmé, où je pouvais ranger ma vie rêvée, l'autre me rattrapant, se chargeant d'évincer la quintessence qui logeait au fond des steppes de ma pensée. Ainsi, bien rapidement, je suis devenu un homme, fort de mes expériences passées. Un sourire balaie ma moue quand mon regard croise celui d'un autre, puis disparait à l'avènement des ténèbres. Pendant mes heures sombres, tout parait s'effondrer. Des larmes perlent le long de mon visage, et toutes les portes semblent closes. Mais lorsque mon gouffre de solitude se referme, alors le besoin de créer m'envahit. Le besoin de tisser des liens d'amitiés, d'entretenir ma relation, de coucher des mots sur du papier pour qu'ils prennent vie. Cette soif insatiable d'insuffler une flamme fictive et pourtant présente dans l'esprit d'autrui grâce aux lettres, de m'accaparer les arts pour vivre à leurs côtés. Voilà ma source, ce pour quoi je respire, ce à quoi j'aspire. Je ne suis qu'un adolescent un peu trop perdu dans mon monde fantasmé, au futur idéalisé, je convoite ce que beaucoup peuvent faire, et je n'ai pas encore le recul nécessaire pour rejoindre intégralement votre réalité. D'ailleurs, je crois bien que le dernier grain de sable de ma jeunesse est sur le point de tomber.