Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 48 : Doutes.


Publié le 31/03/2012 à 19:47:56 par Spyko

Je rouvris les yeux avec l'impression d'avoir servi de passage piéton à un troupeau de brutes. Le brouillard gris laissa bientôt place à un plafond blanc immaculé. N'ayant pas le moindre souvenir des évènements, je me redressai en sursaut. Deux main m'attrapèrent solidement et me forcèrent à rester allongé. Je tentai de réguler ma respiration, et analysai la salle, tout en restant immobile.
Un homme, un médecin apparemment, était debout juste à côté de ce qui semblait être une couchette sur laquelle je me trouvais. A gauche, à l'entrée de la salle, mes coéquipiers étaient là, immobiles. Je m'aperçus rapidement que Matt avait deux bandages sur le visage. Alors que je me demandai pourquoi il avait été blessé, je vis avec horreur que deux soldats me pointaient de leur fusil.

« Du calme Alex, du calme, tenta le médecin en s'efforçant de me retenir. »
« Laissez-moi... Qu'est-ce qu'il se passe... Pourquoi vous me visez... Lâchez-moi, bon sang! »
« Restez calme! Je vais vous expliquer la situation... »

L'homme commença alors à résumer ce qu'il m'était arrivé. Il m'affirma sans détour que j'avais agressé Matt et tenté de l'étrangler, après m'être moi-même entaillé le bras. Je l'écoutai avec de grands yeux, incapable d'exprimer autre chose.

« Ça fait deux jours qu'on vous a plongé en état de stase, continua t-il. Après cette... crise... on ne savait pas trop quoi faire de vous. On vous a réveillé aujourd'hui, pour être sûr. D'où la présence de ces soldats. »
« Vous allez me laisser, pas vrai? demandais-je d'une voix étouffée. Je sais pas ce qu'il m'a pris, mais ça devrait aller. »
« Je préfèrerais vous garder encore un jour ou deux en observation, pour être sûr. »

Un jour ou deux... Il a dit que ça faisait déjà deux jours... L'infection de Carmen! En deux jours, elle avait pu progresser... Beaucoup... Et moi qui pensais avoir encore un peu de temps avant de décider de ce qu'il faudrait faire...

« Bon, je pense qu'on va pouvoir vous garder. Juste...., ajouta t-il, hésistant. Vous pouvez nous laisser quelques minutes? fit-il finalement en se tournant vers les soldats et mes coéquipiers. J'ai une petite question à lui poser. »

Je déglutis, redoutant qu'il pose précisément la question à laquelle je ne voulais pas répondre. Les soldats hésitèrent un instant, puis sortirent, emmenant mes amis au passage. L'homme s'assit sur ma couchette puis s'assura que plus personne n'était à proximité.

« Suite à votre crise de folie, j'ai naturellement voulu connaître les conditions de votre arrivée, et d'autres détails. Cette recherche m'a mené à Tony, le chef de la sécurité. Au vu de la situation, il m'a appris une information particulièrement importante. Dont vous connaissez la nature. »

Mes mains se crispèrent sur mes draps, et je sentis que je pâlissais à vue d'½il. Ma réaction ne lui échappa bien évidemment pas.

« Je vois que vous comprenez vite... Parlons donc de cette fameuse infection. La folie n'as pas été causée comme ça, sans raison. J'ai donc, hélas, de forte raisons de penser que... »
« Non! coupais-je brutalement. »
« De quoi? »
« Ce n'est pas moi qui suis infecté! expliquais-je d'une voix tremblante mais malgré tout rapide. Ou alors... on est deux... »
« Qu'est-ce que vous voulez dire? »
« Tout ces évènements se sont entassés... Ça a été l'élément déclencheur, c'est tout... »
« Vous savez lequel d'entre vous est... »
« Oui. Je crois savoir en tout cas. Et si je me trompe, alors ça veut dire que c'est moi. C'est pour ça que vous devez me laisser sortir. Je dois régler ça... »
« Très bien... Je vais aller voir vos amis, leur dire qu'ils peuvent rentrer. »

Il se releva, et commença à marcher vers la porte. Il paru hésiter en cours de route, mais repris sa marche. Il ouvrit le panneau métallique, franchit une sorte de sas - mais où est-ce qu'ils m'avaient collés? - et disparut. Quelques secondes plus tard, mes coéquipiers entrèrent à leur tour, l'air passablement inquiet. Mais qu'est-ce qu'on leur avait dit...?
Ils m'entourèrent tranquillement, et mon regard s'arrêta sur celui que j'avais agressé.

« Matt... Je suis... Vraiment... Je savais pas ce que... »
« T'inquiètes pas pour ça, c'est passé. Tu m'as mis une sacré boite en tout cas. »

Il souriait de toutes ses dents, dévoilant quelques petits trous noirs par-ci par-là. Une sacré boite, effectivement... Des bribes de la scène me parvinrent. J'avais cru attaquer un nécromorph. Si je n'avais pas raté mes tirs à ce moment là...
Un frisson assez brutal me secoua, faisant quelque peu diminuer l'humeur de mes compagnons.

« Pas de panique, les rassurais-je, c'est rien. Autrement, qu'est-ce qu'il s'est passé ces deux derniers jours? »
« Pas grand chose, trois ou quatre convois de rescapés supplémentaires. Et Max nous évite, il refuse de rester près de nous plus de dix secondes... »
« Il vous en veut aussi? »
« Faut croire... Eh, commence pas à te sentir coupable, d'accord? Tu vas pouvoir partir? »
« Ouais, je me suis arrangé avec le médecin... Le temps de me changer quoi. »
« Ok, on t'attendra dans notre... maison »

Carmen attarda son regard sur moi. Deux jours qu'elle avait craché du sang, où en était l'infection désormais? L'un de ses yeux était injecté de sang, et elle paraissait légèrement tremblante et pâle. Elle me fixai d'un air que je n'aimais pas spécialement, comme si elle savait quelque chose que je pensais être le seul à connaître. Elle avait l'air... triste.
Elle tourna les talons, et disparut derrière la porte. Je me souvins alors brièvement qu'elle m'avait surpris dans la salle d'analyse. Elle m'avait affirmé ne pas avoir eu le temps de voir le résultat. C'est ce qu'elle m'avait dit...
Je chassai ces pensées pour sortir de ma couchette, et attraper mes vêtements, placés sur une chaise. Je jetai un rapide coup d'½il à la cicatrice qui courrait sur mon biceps gauche, celle que j'avais fait de mon plein gré pendant cette ''crise''. Une belle petite marque, mais elle disparut bientôt sous ma combinaison, qu'on avait d'ailleurs raccommodée à l'endroit de l'estafilade.
Je m'engageai vers la porte, et me retrouvai dans le sas. Il était fabriqué de manière à être insonorisé, et la manière dont il était construit me laissais penser qu'il entourait tout le bâtiment où je me trouvais. A croire qu'on m'avait mis ici parce qu'on pensait que j'étais devenu fou... Compréhensible, d'accord, mais bon...
A l'extérieur, les deux gardes qui m'avaient pointé de leur armes quelques minutes plus tôt me regardèrent sortir non sans une petite pointe de crainte. Dès mon départ, ils quittèrent leur poste, probablement pour un quelconque endroit où se reposer un peu. Je n'étais pas très loin de l'endroit où nous habitions, il ne me fallut donc que quelques minutes pour le rejoindre.
La chambre était vide. Je fis quelques pas à l'intérieur, et vis que le sang craché par Carmen avait tout naturellement disparu. Je n'étais parti que cinq minutes après eux, ils m'avaient pourtant dits qu'ils seraient là. Peut-être qu'ils étaient allés sur les murailles ou ailleurs...
La porte s'ouvrit et Carmen entra dans la salle.

« Ah, t'es là, tant mieux. On a été récupérer des munitions en fin de compte, et ils veulent aller parler à Max. Je suis venue pour te dire où on était, au cas où. »
« Bonne idée, je me demandais où vous étiez partis, tous les quatre. »

Je la dépassai donc et m'apprêtai à franchir la porte. J'ignorais totalement où avaient été placés Max et ses nouveaux amis, mais je pouvais aller à l'armurerie, et, si les autres s'y trouvaient toujours, je les suivrais. Un bras me stoppa net dans mon avancée.

« Je suis pas venue juste pour ça.... souffla t-elle. »

Je pivotai et plantai mon regard dans le sien, à la recherche d'explications. Son expression me brisa le coeur.

« Et je préfère qu'on soit ici, ajouta t-elle en pâlissant encore davantage, à l'abri des regards, parce qu'avec ce qu'il s'est passé, tu as pas besoin de témoins en plus... »
« Carmen...? »

Son ton me fit frissonner, et me mis particulièrement mal à l'aise.

« Tu te souviens du bunker? Quand tu as trouvé nos échantillons de sang. »
« Non.... »
« Si. Je voulais pas te le dire... J'ai vu le résultat. Je me suis posé la question un moment, puis j'ai laissé tomber. Jusqu'à ce que je commence à cracher du sang. »
« Désolé de pas vous en avoir parlé, je voulais pas rajouter un soucis de plus... »
« Je comprend. J'ai rien dit aux autres. Mais... Je sens que ça monte en moi. Lentement. Je fais ce que je peux pour cacher mes vomissements, mais ça suffit pas. Tu le sais aussi bien que moi. C'est pour bientôt. Et on ne peux pas garder un nécromorph ici. »
« Fais pas de conneries... T'as l'intention de partir? »
« Non. Combien sont au courant qu'un de nous est infecté? »
« Toi, moi, Tony, et le médecin. »
« Très bien. Dans, ce cas, ils comprendront. »

Elle tira son pistolet de sa ceinture et le tendis à bout de bras. Mon sang ne fit qu'un tour, et je me sentis partir en vrille. Elle retourna l'arme entre ses doigts, et m'enfonça presque la crosse dans l'estomac. Des larmes coulaient sur ses joues.

« Tu sais qu'on peut pas courir le risque, commença t-elle à sangloter. Qu'il y a pas d'autre solution. »
« Je t'en supplie...., répondis-je d'une voix étranglée. »
« Fais-le! ajouta t-elle en enfonçant davantage la poignée dans mon estomac. Restes dans ton état d'esprit, celui qui fait que tu prend les décisions pour qu'on s'en sorte, et fais-le! »

Je reculai en tremblant, bégayant, incapable de réagir de quelque manière que ce soit à la situation. Ce n'étaient plus quelques larmes qui coulaient, ses joues étaient inondées, et les miennes commençaient à l'être aussi.

« Alex! Tu sais qu'on a pas le choix! »
« Je peux pas faire ça... Je peux pas... »
« Fais-le bon sang! »
« S'il te plait, me demande pas ça... »
« Alors c'est moi qui le ferais...., fit-elle d'une voix douce, assurée. »
« Carmen, non!! hurlais-je. »

Elle pointa le canon de l'arme sous sa mâchoire. Son doigt glissa sur la détente avant que je puisse faire le moindre geste.


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