Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Le jour où je suis devenu prof !


Par : Salmanzare
Genre : Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 5


Publié le 02/07/2009 à 19:00:08 par Salmanzare

Je lui murmure des compliments à l'oreille, elle est belle. Je suis aux anges. Elle est jeune, pure et innocente. Comment ne pas aimer, comment ne pas sentir la passion battre. Après tout, je suis un homme. Elle me regarde tendrement. Son charmant minois faiblement éclairé par une lumière tamisée. Elle s'allonge sur le dos lentement, un doigt posé sur sa lèvre inférieure. Un air de défi dans les yeux.

- Vous venez Monsieur ?
- J'arrive Camille, j'arrive. Le temps d'enlever ces foutues chaussures !

Elle s'amuse devant mon air désarroi. Je roule à terre, livrant bataille contre mes chaussures. Puis me relève, grand vainqueur et entreprend d'enlever ma ceinture. Je me jette alors sur le lit et commence à l'embrasser.

- Vous irez doucement Monsieur ?

Je lui passe une main entre les cheveux et tire son pantalon avec l'autre.

- Je ferais tout ce que tu voudras.

Je me réveille en sueur. Seul dans mon lit deux places, rêve stupide. Voilà que je commence à fantasmer sur mes élèves. Quel genre de prof suis-je ? Je tourne la tête vers mon réveil. Les lettres rouges m'aveugle un instant. Il est déjà 8 heures !

Je saute hors de mon lit. Furieux de ne pas avoir entendu mon réveil sonner. Je n'ai qu'un cours à assurer aujourd'hui alors si j'arrive en retard, ça ne fait pas sérieux. Et je ne peux pas laisser croire à mes élèves que j'ai déjà baissé les bras. Je m'habille rapidement, tant pis pour le costume. Je regarde avec envie le pot de nutella. Mais bon, je n'ai pas le temps.

Je cours environ cinq minutes derrière le bus avant que celui-ci daigne s'arrêter. Je monte essoufflé. Tends une pièce et prends mon ticket. Journée de merde. Dire que ça va durer un an.

Je passe la grille en vitesse, salue le gardien et pique un sprint vers ma salle de classe. Il est déjà 8h20, j'ouvre avec grand fracas la porte.

- Je suis désolé, j'ai oublié de me réveiller.

Ils me regardent avec de grands yeux ronds.

- C'est quoi ce crétin de prof, demande Ulric ?

Je fais mine de n'avoir rien entendu, et me dirige vers le bureau. C'est à ce moment là que je me rends compte qu'un prof est déjà assis dessus.

- Non, je suis quand même pas déjà relevé de mes fonctions ? C'était juste un petit retard. Ça n'arrivera plus, vous ne pouvez pas me faire ça. J'ai étudié dur pour réaliser mon rêve.
- Et bien collègue, qu'est ce qui vous arrive. Vous commencez à 11 heures aujourd'hui. Vous perturbez mon cours de maths là.

Je plonge ma main dans la poche et sort mon emploi du temps. Je ne commence pas avant 11 heures. Je me sens soudain très mal. Je tente un sourire stupide.

- Je suis désolé... Pardon encore... A tout à l'heure...
- Quel crétin ce prof.
- Et dire que c'est notre prof principal.
- On nous prends vraiment pour de la merde.

Je sors rapidement, continuant de sourire maladroitement et referme la porte. C'est officiel, je suis un prof minable qui vient de rater dès le deuxième jour. Je vais aller me faire un café bien serré dans la salle des profs pour oublier ça.

Je suis un peu ému en rentrant dans cette salle. Élève, je n'y ai jamais eu accès, je me sens grand en franchissant la porte. Je découvre la machine à café, machine sacro-sainte de l'éducation nationale : réconfort mis à la dispositions des pauvres enseignants. Il n'y a personne, sur la table centrale traîne une boite d'aspirine vide. Du prozac à côté. Charmant...

Je m'assoit et ouvre mon sac pour sortir les devoirs de mes élèves hier. La plupart sont banaux, tiennent sur la moitié d'une feuille mais certains se démarquent.

Je prends celui d'Ulric en premier. Voyons voir ça. J'allume la calculette et le programme part tout seul ! Sur l'écran, s'inscrit une phrase « Bonjour Jack, Voulez vous jouer ? ». J'entre oui. De toute façon, il n'y a pas d'autres choix. Une espèce de bonhomme apparaît sur l'écran, j'avance avec les flèches et me fait tuer quelques secondes plus tard. Je recommence mais finis toujours par me faire tuer. Je suis admiratif par l'univers qu'il a construit en aussi peu de temps.

La seconde feuille est un dessin. De Charlotte Touzain ! Elle a dessiné son portrait avec l'aide de produit de maquillage. C'est très ressemblant. Encore une fois, je suis admiratif.

Je reste un moment sceptique devant la feuille d'Alex Martin. Celui-ci a aussi fait un dessin. Des composant électroniques semblant se livrer une guerre. Les barrettes de mémoire vive sont autour d'une carte mère géante et semble lui rendre grâce. La carte graphique se frotte les mains avec un couteau derrière. Je suis assez mal à l'aise.

Celle de Kevin Zlack me surprend aussi. Il écrit sur une copie pleine dans un français plus qu'approximatif les vertus du football dans la société. L'idée est plutôt bonne mais c'est vraiment mal écrit.

- Salut.

Je tourne la tête vers la personne qui vient d'entrer. Une blonde, yeux verts clairs, jupe fendue sur le côté et poitrine imposante. Presque trop même.

- Je m'appelle Charlène, me dit-elle en faisant un clin d'oeil.

Surpris j'enlève les pieds de la table et vais lui serrer la main.

- Moi c'est Jack, je suis prof...
- De français. Et principal même ! Félicitation ! Tu penses tenir combien de temps ?
- Et bien toute l'année...
- T'as la vocation, c'est bien.

Elle se marre doucement, laissant apparaître de fines dents blanches. Elle a un joli sourire.

- Moi, je fais l'option dessin. Je n'ai qu'une seule de tes élèves. Charlotte Touzain. Elle a un don pour le dessin il paraît.

Je lui tend la feuille de Charlotte. Elle siffle d'admiration.

- Et ben, ça promet cette année. Y a du niveau cette année !

Je me contente d'hocher la tête. Mal à l'aise, je ne sais plus quoi dire pour entretenir la conversation. Elle s'en rends compte et se remet à parler.

- C'est pas facile au début, mais tu vas t'y faire. T'inquiète pas. Moi aussi, j'étais mal à l'aise la première année. Bon, j'étais pas prof principal d'une classe à problème comme toi mais...

Super ! Dans le genre j'essaye de te remonter le moral, il y a mieux. Je ne dis rien, je fais un sourire que j'essaye de faire le plus convainquant possible en guise de remerciement.

- Bon, je te laisse Jack. Bonne chance.

Elle tourne les talons et part aussi vite qu'elle est entrée. Je regarde ma montre, ça va déjà être l'heure...

Courage. Il faut que je devienne le Great Teacher Jack !


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